
La
pandémie repart à chaque fois avec un nouveau mutant mais les vaccins
arrivent. Pour moi, c'est un début d'année tranquille, un peu hors du
monde, profitant de la nouvelle chaudière au bois, dont on peut
contempler le feu pendant des heures
. Sinon, la mort d'un chat de 15 ans qui prenait une grande place
depuis si longtemps m'a pas mal affecté (même s'il y en a 15 autres!). La reprise du blog est
minimale.
De l’autonomie à l’écologie, 31/01/21
Critique des fondements et de l'inconsistance, au regard d'une
philosophie écologique, d'une philosophie de l'autonomie qui nous avait
tant séduits (chez Castoriadis comme chez Gorz, entre autres) mais qu'on
retrouve paradoxalement de nos jours aussi bien dans le développement
personnel ou le management que dans les idéologies révolutionnaires mais aussi
sous des formes fascisantes, souverainistes, populistes, nationalistes
et xénophobes, ce qu'on ne peut continuer à ignorer. A l'idéalisme
subjectiviste et moraliste au fondement des idéologies progressistes
aussi bien qu'identitaires, on doit opposer le matérialisme écologique,
la prévalence de l'extériorité et donc de l'hétéronomie dont il est
illusoire de pouvoir se délivrer.
Intégration mobile-PC-TV, 16/02/21
Petit texte qui rend compte de mes changements de distribution linux (de linux Mint à
Kde et Neon), pour utiliser Kdeconnect intégrant le mobile
au portable.
Un feu de cheminée sans gravité mais angoissant le 21 février par grand vent me privera quand même de
ma chaudière bois pendant presque un mois. Au début sans problème car
le temps était devenu printanier juste après, plus embêtant à la fin
avec le retour du froid.
Le point sur la dépression, causes et remèdes, 04/03/21
L'actualité de l'épidémie de dépression justifie de tenter de faire le point
sur cette maladie, une des plus douloureuses et courantes, d'autant plus
qu'elle reste, en dépit de progrès récents, relativement incomprise et
mal soignée, mais aussi qu'elle reste largement déniée et considérée
même comme une maladie honteuse. C'est pourtant une maladie non
seulement très répandue mais qui est partie intégrante de la condition
humaine et remarquable à combiner les dimensions biologiques,
psychologiques, sociales, la façon dont l'état du corps est interprété
par les discours, les histoires qu'on se raconte et les représentations
sociales. Alain considérant que le meilleur traitement des humeurs
dépressives serait de parler à d'autres que nos proches, nous sortant de
notre enfermement intérieur, le confinement n' aurait fait qu'aggraver
les choses.
Article écrit devant l'étonnement de ne pas avoir déjà fait un article
sur la dépression et pour faire état du conseil d'Alain pouvant expliquer
la recrudescence des dépressions dans les périodes de confinement par
le rôle essentiel des contacts avec des inconnus.
Rater sa vie,
15/03/21
Qui ne voudrait réussir sa vie ? Et pourtant, cela fait partie des fausses
évidences qui n'ont aucun sens. On devrait plutôt
reprendre le conseil de ne pas réussir leur vie que donnait à ses
enfants le si attachant géographe anarchiste Elisée Reclus (selon Hugues
Aufray qui est lié à sa famille par sa femme). S'imaginer la réussir,
serait en effet se monter du col et prétendre qu'on ne pourrait faire
mieux, décollant de la réalité. Il faut laisser cette prétention aux
prétentieux narcissiques, aux winners, aux crétins. Bien sûr, ne pas
viser la satisfaction finale d'une vie dont la fin est rarement
enviable, ne signifie pas faire n'importe quoi, ne pas avoir d'idéal ou
de modèle, ne pas essayer d'être le meilleur possible. Cela permet du
moins ne pas s'encombrer de faux-semblants, ne pas se mentir sur nos
remords, nos fautes, nos ratés et ne pas se croire supérieur aux autres
mais restituer à l'existence sa part d'expérience, d'aventure,
d'errance, d'égarements, loin d'un plan de carrière, d'un roman ou d'un
film parfait - vie projetée, déjà vécue.

Cette fois, j'ai écrit cette article surtout pour faire état du
conseil d'Elisée Reclus de rater sa vie que j'avais trouvé excellent !
Ces deux articles donnent sans doute une image sombre alors que je ne
n'étais pas spécialement dépressif malgré l'énervement d'attendre des
semaines l'intervention des plombiers et un peu trop pris par les soucis
pratiques (dentiste, vaccination, bois, chauffage, prime énergie touchée le 13 mars, etc) mais ayant
retrouvé un peu de solitude bien que seulement pour 15 jours...
L’utopie rationaliste à l’ère du numérique, 26/03/21
L'ère du numérique et des réseaux planétaires, donnant un accès immédiat
à toutes les connaissances, nous a fait entrer dans un nouvel âge des
savoirs qui, étonnamment, sonne le glas de l'utopie rationaliste
républicaine, c'est-à-dire de l'émancipation par l'éducation. En effet,
ce que révèle notre actualité avec des polémiques absurdes accusant de
racisme les antiracistes au nom d'un universalisme abstrait, c'est bien
plutôt comme notre folie s'oppose à la raison dans une histoire qui
n'est pas la paisible accumulation progressive de connaissances mais un
champ de bataille où s'affrontent des illusions contraires, dialectique
bien présente qu'un progressisme naïf voudrait oublier.
Occasion de réintroduire la dialectique dans une histoire qui n'est pas
linéaire. Le chauffage de nouveau opérationnel (depuis le 19 mars) après
le feu de cheminée (du 21 février) ne sera utilisé que quelques jours
avant une nouvelle vague de chaleur (du 28 mars au 5 avril) qui ira
jusqu'à 25°C, bien trop chaude pour la saison. Il a suffi que je publie un compte-rendu de
mes déboires avec top-chaleur et la médiation le 4 avril
pour avoir un coup de fil du directeur le lendemain et toucher le
remboursement exigé ! Du coup j'ai retiré l'article (mis en mode privé)
qui n'avait pas grand chose à faire sur le blog. Enfin débarrassé des
travaux, c'est un temps de farniente au soleil (et de disputes...) en
attendant la vaccination et le retour du froid.
Dernières nouvelles de notre préhistoire, 12/04/21
Article à propos de deux nouvelles études. La première, étudiant les
crânes des premiers Homo (Habilis, etc) depuis 2,6 millions d'années,
montre qu'ils restaient très proches de ceux des singes jusqu'à l'Homo erectus
à partir de 1,7 millions d'années. L'autre éclaire la raison de cette
adaptation par un changement de régime alimentaire devenu hypercarnivore
et la spécialisation dans la chasse aux grands animaux permise par les
nouveaux bifaces. La preuve en a été apportée ici par l'acidité de
l'estomac et cela expliquerait que les grands mammifères ou marsupiaux
ont disparu partout assez peu de temps après l'arrivée des premiers
humains. Le plus étonnant pourtant, c'est que le passage à un régime
omnivore n'aurait commencé qu'autour de 85 000 ans sous la pression de
la disparition du gros gibier pour s'achever avec la digestion de
l'amidon peu avant le Néolithique et l'avènement de l’agriculture qui en
a découlé.
J'ai été vacciné sans problème le 13 avril avec le controversé
AstraZeneca et ajouté la traduction automatique au blog. Période plutôt
agréable où je me remets à l'écriture avec plusieurs textes en cours.
Théories du complot et critique sociale, 02/05/21
Les théories du complot sont, tout comme les mythes et religions, une
des manifestations massives des limites de notre rationalité et de nos
tendances paranoïaques au délire d'interprétation, manifestant à quel
point Homo sapiens est tout autant Homo demens. C'est ce
dont on semble refuser absolument de prendre toute la mesure pour ne pas
attenter à notre narcissisme et continuer d'entretenir l'illusion de
notre fabuleuse intelligence - illusion qui est justement le ressort du
complotiste persuadé d'avoir tout compris et de n'être plus dupe de la
vérité officielle - ressort plus généralement des militants plus ou
moins révolutionnaires. L'ère du numérique et des réseaux planétaires ne
fait pas que rendre les théories du complot beaucoup plus visibles (ou
plus délirantes), elle en est aussi une des causes principales par
l'accélération technologique qui bouleverse nos modes de vie et fournit
de nouveaux outils, comme les capacités de manipulation d'images ou de
recherche d'indices nourrissant le délire (biais de confirmation), tout
en démultipliant sa contagion par effet de groupe. Il faut ajouter pour
les pays occidentaux, et singulièrement la France, la déception des
fausses promesses de l'idéologie démocratique confrontée aux limites de
la démocratie réelle (parlementarisme) dans ce monde globalisé. Il ne
s'agit pas seulement d'ignorance mais bien de faux savoirs, de fausses
représentations et d'un refus du réel enfin qu'on peut trouver
compréhensible mais qui pose du coup la question de sa proximité avec la
pensée critique et les idéologies démocratiques ou révolutionnaires. De
nos jours, être anticapitaliste ou anticroissance ou antitechnique
suppose aussi le plus souvent une forme de complot (mêlant finance,
gouvernements, élites, minorités, étrangers, multinationales, médias).
Article fait pour répondre à la demande d'Emmanuel pour EcoRev' mais qui ne devrait pas y être publié.
Rimbaud, la Commune et le retour au réel, 07/05/21
Célébrer les 150 ans de la Commune, c'est célébrer aussi la poésie de
Rimbaud qui s'épanouira en 1871 dans l'enthousiasme de la Commune avec
ses lettres du voyant proclamant un peu vite que "l'ordre est vaincu" et
rejetant la "poésie subjective", à la recherche de l'inconnu,
c'est-à-dire du réel derrière les apparences, par un "long, immense et
raisonné dérèglement de tous les sens". C'est bien le moment où il se
déclare poète, l'assume comme son destin, malgré lui presque, mais c'est
une poésie politique qui se place dans le sillage des Châtiments de
Victor Hugo. Il se voudrait en avant des luttes des travailleurs. C'est
le temps de l'enthousiasme révolutionnaire et de l'utopie de l'harmonie
retrouvée et de la transparence. A peine une semaine après cette
déclaration de guerre poétique vint aussitôt le choc violent de la
défaite avec la semaine sanglante, temps de la désillusion jusqu'au
"Bateau ivre" qui largue les amarres et semble exprimer "la victoire de
la lucidité sur un premier élan d'espoir" avant le bilan de faillite d'
"Une saison en enfer", le seul livre qu'il a publié et qui décrit le
parcours qui va de l'idéalisation de l'enfance (malgré sa mère sévère)
jusqu'à la grande désillusion post-révolutionnaire d'un retour au réel
dépressif, nous posant la question : que reste-t-il de nous après le
massacre de nos illusions ?
J'ai eu plaisir à revenir à Rimbaud, cela m'a redonné la pêche !
Alerte drogues : légalisation ou fascisation, 13/05/21
La bêtise et l'aveuglement peuvent nous coûter cher. Le refus d'écouter
les scientifiques n'est pas réservé à une catégorie de la population et
ne se limite pas aux complotistes mais peut se propager jusqu'en haut de
l'Etat, en particulier au sujet des drogues. Ce n'est pas un sujet
mineur par rapport aux questions sociales comme la gauche a pu le penser
quand elle ne partageait pas elle aussi l'utopie d'un monde sans
drogues (accusées de se substituer à la politique et sans lesquelles les
jeunes seraient révolutionnaires!). Les récents événements montrent au
contraire que leur interdiction favorise les circuits mafieux et peut
gangrener toute la société par la violence. Il y a véritablement péril
en la demeure. Il faut sonner le tocsin contre les risques d'un
durcissement d'une guerre à la drogue perdue d'avance mais qui amène la
guerre dans nos cités et militariserait la société.
Ecrit sous la pression des événements mais en continuité avec la
critique de l'utopie rationaliste, des théories du complot et de
l'article sur Rimbaud.
Concepts fondamentaux pour comprendre notre monde, 01/06/21
Un petit nombre de concepts fondamentaux qui vont à rebours des modes de
pensée religieuses, métaphysiques ou idéologiques, suffisent à
renverser la compréhension habituelle, à la fois idéaliste et subjectiviste,
de notre humanité (et de la politique). Il n'y a, sur ces concepts
examinés ici (information, récit, après-coup, extériorité), que du bien
connu, vérifiable par tous, et il n'y aurait aucun mystère ni difficulté
si les conceptions matérialistes (écologiques) n'étaient par trop
vexantes et n'entraient en conflit avec nos récits, pour cela déniées ou
refoulées constamment afin de sauver les fictions d'unité qui nous font
vivre. On verra d'ailleurs que ces concepts fondamentaux touchent aux
débats les plus sensibles de l'actualité (numérique, démocratie,
identitaires, racisme, sociologie, etc).
J'ai essayé dans cet article de résumer les points de vue qui me
différencient des discours dominants et justifient mon travail alors
même que je m'apprête à écrire beaucoup moins ayant arrêté de fumer le 6 juin...
Les politiques des philosophes, 18/06/21
Je me suis intéressé à la philosophie, par souci politique d'abord sous
l'égide de Hegel et Marx, mais ayant fini par adopter une "philosophie"
écologique de l'extériorité, je suis devenu plutôt antiphilosophe
puisque réfutant aussi bien les promesses d'un salut personnel que d'un
salut collectif dans une fin de l'histoire idyllique, escamotant
l'extériorité du réel et les causalités écologiques. Les philosophies,
qui ont fait avancer les connaissances, et permis les sciences
rationnelles, ne pêchent pas seulement en effet par ce qu'elles ignorent
mais par ce qu'elles veulent refouler in fine grâce à quelque
formule magique bien trouvée, le vrai n'étant plus qu'un moment du faux.
L'actualité politique illustre cependant qu'il ne suffit pas de
simplement rejeter toute la tradition philosophique pour ne se fier
qu'aux sciences car l'influence des diverses métaphysiques est bien
réelle, elle aussi, motivant les différents mouvements de
l'extrême-gauche à l'extrême-droite, les illusions révolutionnaires et
démocratiques tout comme les revendications identitaires ou d'un retour à
la nature. On va voir comme les différentes philosophies, opposées
entre elles, s'avèrent en fait fonder des politiques et des idéologies
encore vivaces, qui toutes promettent un salut collectif. Ces illusions
métaphysiques prennent des formes opposées entre Marx, Heidegger,
Deleuze, etc., mais à chaque fois nous promettent la lune. Examiner
l'histoire de la philosophie sous cet angle politique est en tout cas
assez éclairant.

Je me suis remis à fumer après une semaine seulement pour écrire cet article qui m'a bien intéressé
même s'il est sans doute très critiquable. La santé n'est pas brillante
avec des douleurs intestinales et aux poumons ainsi qu'une grande
fatigue.
La catastrophe annoncée qui vient, 26/06/21
On ne peut dire que je puisse être surpris par le ton de plus en plus
alarmiste du Giec mais voir la catastrophe annoncée arriver, le point de
basculement tant redouté étant sans doute déjà dépassé, n'a rien pour
nous consoler de l'avoir tant prédit quand c'est la rage de ne pas
l'avoir empêché que je ressens plutôt. Au lieu de se diviser, d'accuser
les plus réalistes d'écotartuffes ou de greenwashing, on a plus
que jamais besoin de l'addition de nos forces pour s'engager dans une
stratégie globale cohérente combinant l'accélération de la transition
énergétique, la capture du CO2, l'agroécologie et la réorganisation
économique (relocalisation). Il n'y a pas de solution magique, il faut
faire feu de tout bois, ce qu'on appelle l'équifinalité en biologie,
pour atteindre notre objectif par tous les moyens. La course est engagée
de notre réactivité sur plusieurs temporalités au basculement du
climat.
Article écrit rapidement pour me distinguer de ceux qui réagissent juste
par des incantations, mais je reste dans la récapitulation de mon
parcours et n'y fais que rabâcher ce que j'ai écrit
maintes fois - ce qui n'empêche pas qu'il a fait le plus gros score
depuis longtemps et a été repris par rezo.net, ce qui n'était pas arrivé
depuis des années... Cela ne m'a pas tellement ravi, pour autant, le
texte me paraissant faible. Sinon, avant que le virus indien ne nous
rattrape,
je profite de
l'accalmie pour aller voir mon vieux père que je n'ai pas vu depuis le
début de l'épidémie.
Pinault est un con, 07/07/21
C'est la conclusion que j'ai tirée de la collection Pinault exposée à la
Bourse du commerce et qui ne peut s'expliquer que par le désir
inconscient de montrer à tous l'étendue de sa connerie, en dépit de
l'argent qui le protège de cette sincérité. Réussir dans la vie ne
suffit pas, il semble que même les milliardaires aient besoin
d'atteindre leur niveau d'incompétence en investissant des domaines hors
de leur portée. On dirait ici que le financier François Pinault confie à
des artistes le soin de se moquer de lui - et de ceux qui croient à la
valeur de ces attrape-couillons. Il faut répéter que la connerie
n'épargne pas les classes supérieures, occasion de rappeler que l'art,
tout au contraire d'une activité désintéressée, est un signe de
distinction et d'appartenance (au même titre que les idéologies et
religions).
A part cette visite à la collection
Pinault qui m'a tant déçu, la petite escapade en solitaire à Paris était
agréable après presque un an et demi sans bouger à cause de la
pandémie. La cohabitation me pèse cependant de plus en plus et j'ai
perdu les deux couronnes que le dentiste venait de me poser !
Sur l’histoire de l’art et sa fin, 20/07/21
Hegel associait la fin de l'Art à la fin de l'histoire supposée, mais
ceci juste avant que ne commence la riche histoire de l'art moderne,
désormais achevée - bien que l'art post-moderne, qui a tant de mal à lui
survivre, revendique d'en être la suite, mais se condamnant ainsi à ne
faire qu'en réaffirmer la fin dans une répétition complètement stérile.
Pourtant, ce que dit Hegel de la fin de l'art semble bien pouvoir
s'appliquer à cet art contemporain. Il m'a donc semblé intéressant
d'essayer de compléter l'histoire hégélienne par ce qui a suivi les
tendances romantiques de son époque. L'art moderne pourrait y être
compris comme une période particulière, car introduisant justement
l'histoire dans l'art par sa déconstruction, ses révolutions
artistiques. La fin de l'art moderne n'est, bien sûr, pas la fin de
l'Art mais peut-être celle de son historicisation.
Tentative de faire le point sur l'art moderne après l'article précédent sur la collection Pinault.
L’Avenir n’existe pas, il n’y a que des temporalités multiples, 01/08/21
Tout est une question de tempo mais il est très difficile de bien
évaluer la temporalité de chaque processus car il y en a plusieurs dont
on ne peut prévoir les combinaisons multiples. La physique moderne a
réfuté le temps absolu de Newton qui demeure cependant la forme a priori
de notre sensibilité, comme dit Kant. On raisonne en permanence comme
si le temps était linéaire alors qu'il y a bien plusieurs temporalités
qui se croisent dans un présent qui n'a rien de la consistance d'une
tranche de vie figée et de la cohabitation immobile de tous les êtres
que les mystiques mettent en scène. Il n'y a qu'une multiplicité de
trajectoires avec leurs temps propres, certains à très court terme,
d'autres des temps astronomiques.
La santé va au plus mal avec un diabète bien plus grave que je
n'imaginais, expliquant la fatigue mais ne présageant rien de bon pour
la suite.
La vie à quel prix ?, 18/08/21
Dans notre actualité planétaire, ce sont les mesures prises pour limiter
la pandémie, du confinement à la distanciation sociale et aux gestes
barrières, qui nous ont valu de grandes déclarations, notamment de
philosophes médiatiques, nous rappelant que toute vie ne vaut pas la
peine d'être vécue si elle se limite à la survie du corps et se trouve
coupée des autres. Bien sûr, la question de ce qui constitue une vie
viable n'est pas seulement politique, elle se pose aussi
individuellement, chacun pouvant y répondre différemment. C'est, en tout
cas, la question qu'une dégradation de ma santé m'a obligé à me poser
pour moi-même. Est-ce qu'une vie au rabais privée des anciens plaisirs
vaudrait la peine d'être vécue ? Est-ce que je pourrais supporter une
vie diminuée par le grand âge - voire en EHPAD, ces mouroirs modernes
assez effrayants ? Suis-je prêt enfin, dès maintenant, à une vie plus
austère livrée aux médecins ?
Violent accident de voiture le 26/08 (à cause d'un refus de priorité) en
revenant d'un examen à l'hôpital avant d'y revenir aux urgences, sans
problèmes graves mais sans plus de voiture partie à la casse... Mauvaise
passe.
La psychanalyse comme analyse du transfert, 01/09/21
Il faut insister sur le fait que la caractéristique première de la
psychanalyse réside bien dans l'analyse du transfert qui change tout. On
peut s'étonner certes de cette place du transfert dans l'analyse qui
semble hors sujet mais résulte là encore de la simple observation,
vérité d'expérience. Ce phénomène qui semble marginal, simple parasitage
du processus analytique pour ceux qui y voient une reconstruction de
son enfance, oblige au contraire à le réinterpréter complètement en
dépassant le contenu manifeste et sa prétention de vérité par la
réintégration de l'énonciation et du sujet auquel elle s'adresse comme
discours de séduction et désir de désir, ce qui a une portée
considérable - suspicion portée sur la vérité comme sur tous les
discours. Bien que l'analyse du transfert s'impose inévitablement dans
toute pratique analytique, il n'est pas sûr pour autant qu'elle puisse
être vraiment prise au sérieux par ses praticiens. Dernière
contradiction de la psychanalyse, il se pourrait en effet qu'une analyse
achevée ne produise pas des analystes mais guérisse plutôt du désir
d'être psychanalyste...

Je suis très mobilisé par le scandale des assurances voulant
m'indemniser de 1000 € seulement pour ma vieille voiture détruite à
cause d'un autre alors qu'elle marchait parfaitement ! Je suis désormais
enregistré pour mon diabète comme ayant une "Affection de longue
durée".
Hegel écologiste à la fin du temps, 20/09/21
Pour mieux saisir comment Hegel pensait réellement la fin de l'histoire,
dans l'Etat de Droit universel, ainsi que de la philosophie dans les
sciences, c'est-à-dire l'achèvement du savoir absolu, de la pensée qui
se pense elle-même parvenue à la pleine conscience de soi, il m'a semblé
qu'il n'y avait rien de plus utile que de juxtaposer la fin de la Logique, de l'Encyclopédie et de la Phénoménologie,
ce qui nous permettra d'en tirer quelque enseignement sur notre
actualité confrontée sur tous les plans à la question de la fin,
conscience de soi et de notre finitude qui nous ramène aux urgences
immédiates. La fin de la Logique, en premier lieu, résonne en effet avec
l'époque où notre liberté confrontée au savoir des risques écologiques
s'engage dans les actions nécessaires dictées par le discours
scientifique, monde qui nous reste pourtant étranger et hostile,
l'extériorité ne se résorbant pas dans le savoir, toujours exposés à la
mort, la souffrance et les injustices comme aux catastrophes cosmiques,
naturelles ou sociales, la part du hasard, des probabilités et du
non-sens qui reste, la division de la pensée et de l'être enfin.
Je reviens à mes premières amours peut-on dire, clôture de mon parcours
actualisant mes premières publications. Cela me permet aussi de
m'abstraire de la
mauvaise ambiance électorale comme de la bataille juridique contre les
assurances, aussi
énervante que dérisoire. Après le ramonage et bien que le temps reste
doux la journée, il fait assez froid la nuit pour commencer à allumer le
chauffage le soir.
Se concentrer sur les plus gros pollueurs, 04/10/21
Dans l'immédiat, le plus urgent serait de prendre conscience de
l'étonnant petit nombre d'entreprises et d'acteurs globaux qui sont
responsables de l'essentiel des pollutions. Ainsi, 70% des émissions de
gaz à effet de serre seraient imputables à seulement une centaine
d'entreprises, parmi lesquelles 20 entreprises sont responsables d'un
tiers des émissions ! Il s'agit surtout de pétroliers, de cimentiers et
d'industries métallurgiques ou minières mais c'est à l'évidence sur ces
entreprises qu'il faut mettre la pression pour arrêter l'hémorragie en
abaissant radicalement leurs émissions de CO2 ou de méthane avec un
effet massif et rapide cette fois, sans commune mesure en tout cas avec
le fait de baisser son chauffage.
Se préparer à l’inflation, 15/10/21
La plus grande énigme économique de ces dernières années était sans
conteste le mystère de l'absence d'inflation malgré l'injection de
liquidités en quantités inouïes. L'inflation se serait cantonnée à la
finance et la spéculation, notamment immobilière, mais pourrait avoir
été simplement retardée ailleurs. Or un retour de l'inflation changerait du tout au tout la configuration
économique des prochaines années avec des conséquences importantes aussi
bien au niveau social qu'au niveau écologique, pouvant à la fois
intensifier les luttes salariales, renverser le rapport de force actuel
capital/travail, mais aussi accélérer une croissance qui n'est plus
aussi bien venue quand il faudrait plutôt la tempérer et, en premier
lieu, réduire notre consommation d'énergies fossiles qui repart au
contraire à cause de la surchauffe économique. L'après COVID dans une
économie de plein emploi a toutes les chances d'être une période plus
joyeuse, il faudra absolument éviter que l'euphorie ne mène à
l'irresponsabilité climatique.

Le 13 et le 20 du mois j'ai pris des champignons (commandés sur un site
hollandais) mais sans aucun effet psychédélique hélas, expérience assez
désagréable...
Les impasses de l’anti-progressisme, 22/10/21
Pour nous, l'avenir n'est plus un projet positif portant la marque de
notre humanité et voué à l'épanouissement de nos talents, se résumant
désormais à empêcher le pire (simple négation de la négation). Les
tentatives de reconstruire un "projet de société" et d'enthousiasmer les
foules par de nouveaux plans sur la comète tombent vite aujourd'hui
dans l'indifférence si ce n'est le ridicule. L'avenir est craint plus
qu'espéré. La fin du progressisme béat laisse du coup la place à un
anti-progressisme réactionnaire (pas forcément écologiste pour autant,
loin de là) et qui ne vaut pas beaucoup mieux dans sa volonté de
rétablir l'ordre ancien, vouée tout autant à l'échec mais à laquelle se
raccrochent les citoyens désorientés dans une passion identitaire sans
issue. Ce dont on peut être sûr, c'est que l'anti-progressisme
autoritaire qui gagne les foules ne peut être durable car le futur est
au souci de l'avenir et à l'unité planétaire.
Démocratie des minorités ou dictature majoritaire, 02/11/21
Contrairement aux mythes colportés très officiellement sur notre
démocratie, il faudrait rectifier que nos institutions sont moins
héritées de la Révolution que des monarchies constitutionnelles
postérieures, ce que apparemment presque personne sur l'échiquier
politique n'ose avouer. C'est grave car on défend du coup, aussi bien à
gauche qu'à l'extrême-droite, une démocratie majoritaire foncièrement illibérale
quoiqu'on dise puisque rejetant la séparation des pouvoirs qui était à
la base des monarchies constitutionnelles, raison pour laquelle elles
avaient la préférence de Montesquieu. En conséquence, à part des
écologistes attentifs à la diversité, au lieu de promouvoir la
démocratie des minorités qui en résulte, celle-ci est dénoncée partout
ailleurs comme illégitime (communautariste) alors qu'elle n'est rien
d'autre que la conséquence du règne de l'Etat de Droit et des Droits de l'Homme,
c'est-à-dire aussi de la laïcité qui en procède. Ainsi, une des raisons
de la montée inexorable du "fascisme" autoritaire tient au fait qu'elle
est paradoxalement alimentée par ses opposants qui font de la
surenchère sur le thème du "peuple" idéalisé et de la présentation
simpliste d'une majorité lésée par une minorité.

De nouveau des problèmes de chauffage à partir du 11/11 avec le chapeau
de la cheminée bouché - retiré à temps (le 17) pour passer une vague de
froid.
A partir du 14, j'ai fait un régime "cétogène" de 3 semaines (jusqu'au 4 décembre), qui était supposé pouvoir guérir du
diabète aux dernières nouvelles. En
attendant, cela m'a fait perdre 9 kilos mais le plus étonnant, c'est
qu'un mélanome en croissance a disparu en quelques jours. Il est certain
que ça fait de l'effet, que ce soit durable est moins sûr (en tout cas
pas le poids).
L’arnaque des pauvres par l’assurance auto, 18/11/21
Il est bien connu que les pauvres paient tout plus cher mais avant d'en
faire l'expérience, je ne savais pas que les pauvres, qui ont forcément
des vieilles voitures, étaient aussi spoliés de leurs droits en toute
bonne conscience par les assurances auto. J'ai découvert que cette
spoliation des possesseurs de vieilles voitures arrive à prendre
l'apparence d'un respect du droit en s'appuyant sur trois confusions :
le principe du moins-disant tenant lieu de valeur de remplacement,
l'évaluation sur un échantillon statistique trop faible et la définition
du marché local étendu à l'internet.
C'est l'affaire qui me pourrit la vie depuis le mois d'août où j'ai dû capituler le 15 novembre, n'ayant donc plus de voiture.
L’inexistentialisme est un humanisme, 24/11/21
On se contente habituellement de suivre avec passion les informations du
monde, de ce qui se passe ailleurs et nous dépasse, à l'évidence ne
dépendant pas du tout de nous. La vérité, c'est qu'on n'est pas aux
commandes, on ne décide pas de notre vie ni de notre existence ni même
de nos pensées en dépit des apparences. Par quelque bout qu'on le
prenne, une philosophie écologique pour laquelle les causalités sont
extérieures, consacre l'inexistence de l'individualité isolée, d'un
sujet indépendant réduit au paraître, non que l'autonomie de l'organisme
ne soit essentielle mais qu'elle est effectivement entièrement
dépendante de son milieu. Ce constat d'inexistence n'est pas nouveau et
même très ancien puisqu'il est celui de nombreuses spiritualités avant
d'être celui des causalités scientifiques. C'est une étrange sensation
de se réveiller de cette illusion de liberté et d'existence singulière
dans sa supposée présence mystique au monde pour découvrir notre
inexistence réelle, d'une existence qui n'a pas de sens absolu ni
personnel, seulement un sens relatif à nos rapports humains, pris dans
des processus objectifs comme dans des récits communs fictifs recouvrant
le réel et l'expérience immédiate. Dès lors, il n'y a plus de véritable
identité ni d'essence immuable, rejoignant en cela l'existentialisme
sans doute sauf que l'existence qui précède l'essence serait plutôt
celle de notre milieu, de l'extériorité, de l'écologie, de l'hétéronomie
enfin au lieu d'un libre-arbitre sans cause, venu de nulle part.
L'identité y est donc changeante selon les contextes (famille, travail,
réseaux, etc). Ces preuves de notre inexistence sont accablantes et
pourtant, au contraire de la passivité d'un destin tout tracé à la
naissance, n'ayant plus qu'à devenir ce qu'on est, on peut dire que,
dans sa nudité et fragilité, l'inexistentialisme est un humanisme car il
renforce notre appartenance à l'humanité, comme produit de l'évolution
et de l'histoire, humanité forgée par son environnement. Si on ne peut
pas vraiment choisir sa vie qui dérape et qu'on ne pèse qu'à la marge
sur l'avenir du monde, c'est justement parce qu'on appartient à son
temps et à ses contemporains. La solidarité avec les autres et avec la
biodiversité est concrète, entière, prouvée, qui achève d'effacer notre
particularité à mesure que le regard s'éloigne, fondue dans l'immensité
de l'espace et du temps. Cette inexistence et incomplétude fondamentale,
qui, au contraire de l'idéal trompeur du self made man, a besoin de
béquilles, de soutiens pour tenir, est pourtant ce qui nous est le plus
précieux dans son humilité qui fonde notre désir de reconnaissance et
notre fraternité.
Je n'ai pas beaucoup de temps pour l'écriture (plusieurs textes en
cours), pris par les activités pratiques (couper le bois, préparer les
prochaines livraisons de bois, démarches administratives, papiers pour
l'assurance et un temps interminable pour, par exemple, arriver à
prendre un aller-retour SNCF ou réussir à
se faire vacciner sans rendez-vous, sans parler des problèmes
informatiques aussi bien hardware que
software, etc). La vie contemporaine nous prend décidément beaucoup de
temps, même à la retraite où il faut compter aussi avec une plus grande
fréquentation des hôpitaux...
J'en suis à la 3ème dose de vaccin le 27 alors qu'un nouveau variant y
est moins sensible. J'étais inquiet de fêter les 96 ans de mon père le 5 décembre
(deuxième déplacement de l'année seulement) mais tout s'est apparemment
bien passé. On est revenu avec différentes substances psychédéliques, il
n'a jamais été aussi facile de trouver toutes sortes de drogues, livrées
à domicile désormais !
Déterminisme quantique, entropie et liberté, 13/12/21
Article essayant de limiter le déterminisme quantique au niveau
quantique et non aux autres niveaux, notamment celui du vivant, y
réintroduisant une part de liberté, certes très limitée mais qui est au
moins la part de doute et de réflexion, d'un vouloir tâtonnant tendu
vers sa finalité, son objectif. Dans ce cadre, qu'on ne puisse avoir une
conception globale du monde ne tiendrait pas tant au relativisme de la
relation (au perspectivisme nietzschéen) qu'à une multiplicité de
niveaux, notamment selon les échelles de grandeur ou d'organisation
(passage de la quantité à la qualité) laissant place à de nouvelles
déterminations (et degrés de liberté).
Succès inattendu (sur facebook surtout - bien que je n'y sois pas) pour cet article où je formulais
mes objections à Carlo Rovelli, ce que je croyais n'intéresser personne...
L’avenir du développement humain comme libertés concrètes, 22/12/21
Ce n'est pas un changement radical d'économie à l'échelle de la planète
qui pourra nous sauver. Il est trop tard. Cela n'empêche pas que ce
changement se fera sur le long terme et qu'il est même amorcé depuis
plusieurs décennies au nom du développement humain, sans qu'on en prenne
toute la dimension véritablement révolutionnaire dans un contexte
d'unification planétaire et du passage à l'économie numérique aussi bien
que locale. L'avenir pourrait n'être pas si désespérant, et pas
seulement catastrophique, si enfin triomphaient l'écologie, le
féminisme, l'anti-racisme et le développement humain. Le développement
humain affirme que l'autonomie doit être produite socialement (pas
seulement par la famille) et qu'il est de l'intérêt collectif de
développer les compétences et talents de chacun. Il s'agit de prendre au
sérieux le fait que la liberté n'est pas donnée ni sans cause, qu'elle
n'est pas naturelle ni expression de soi (devenir ce qu'on est) mais
qu'elle est bien une liberté conditionnée par des moyens matériels et
l'augmentation de ses compétences, conditions nécessaires pour valoriser
ses points d'excellence, ses talents, ou juste le plaisir qu'on prend à
les exercer.
Ecrit commencé sous ecstasy (le 15 et le 18). La santé va quand même
bien mieux, c'est plutôt une bonne période avec tout ce qu'il faut et de l'électro swing.
2022 - Guerre Ukraine, psychédéliques, extraterrestres, physique (69 ans)

Bizarrement, l'année a bien commencé pour moi alors que les nouvelles sont
si mauvaises et que des malheurs touchent des proches. Le retour de la
forme physique y est pour beaucoup. La clôture du dossier de l'assurance
pour ma voiture m'a quand même gâché l'humeur quelques temps mais c'est un nouvel ordinateur qui a occupé le début de l'année.
Prendre ses désirs pour des réalités ?, 11/01/22
Ce slogan de Mai68, "prenez vos désirs pour des réalités", avait une
charge libératrice, engageant à l'action, à s'affirmer et n'avoir pas
peur de prendre des risques, ce qui évoquerait plus aujourd'hui l'esprit
d'entreprise et les injonctions du développement personnel que l'esprit
de révolte initial. Il n'était pas si absurde pourtant, à cette époque
de libération des moeurs et d'émancipation sociale, de prendre au
sérieux ses désirs, ou comme disait Lacan, de "ne pas céder sur son
désir", car les désirs sont réels aussi et orientent nos vies, rien de
pire que de les refouler. C'était alors un important progrès sur le
surmoi punitif et a pu participer notamment à la légitimation du désir
de libération des femmes, à la simple reconnaissance de leur désir, de
leur existence de sujets désirants. Cette sacralisation du désir avait
cependant une face moins reluisante, celle d'un surmoi devenu injonction
à la jouissance, idéologie du désir dénoncée dès le début par des
marxistes comme Clouscard, soulignant sa complicité avec le libéralisme
et la société de consommation qui en constituent incontestablement
l'infrastructure matérielle, comme la publicité l'illustrera à outrance.
En ce temps-là, la formule de Spinoza affirmant que "le désir est
l'essence de l'homme" avait pris le caractère de l'évidence plus que de
raison, se situant à l'opposé de l'homme de devoir que tous (curés,
moralistes, idéologues, militaires, etc.) professaient avant, glorifiant
au contraire le sacrifice des femmes, des soldats, des travailleurs. Là
aussi, il faut y voir une conséquence des évolutions du travail qui ne
se contente plus de la peine du travailleur pour "créer de la valeur"
mais a besoin de sa motivation et veut explicitement mobiliser son désir
devenu facteur de production. Faire du désir un quasi impératif moral
est non seulement problématique mais comporte aussi un côté autoritaire
incitant les mâles dominants à forcer le consentement au nom du désir.
Il faut bien dire que l'interprétation courante n'allait pas plus loin
que de donner crédit à la naïveté de l'enfant roi de croire pouvoir
réaliser tous ses désirs, que ce serait même un droit de l'homme en plus
d'un devoir, fantasme de toute puissance assez commun mais qui se cogne
vite au réel justement. Pourtant rien de plus efficace encore de nos
jours que de laisser croire aux foules qu'elles sont toutes puissantes,
qu'il ne s'agit que de volonté, appelant logiquement à un pouvoir
autoritaire capable de s'imposer à tous pour modeler la réalité selon
nos désirs en dépit des résistances et des forces contraires, la
libération des désirs se renversant en répression féroce des dissidents.

Premier test à faible dose d'Hawaiian baby woodrose (Space-E) le 25 janvier, un
peu de nervosité mais les jours d'après étaient assez euphoriques.
L’espace-temps entre onde et particule, 30/01/22
A partir d'une interprétation ontologique de la dualité onde/particule
en fonction de leur existence dans l'espace ou dans le temps,
c'est-à-dire sous une forme locale ou non locale, et de leur interaction
comme transformation du temps en espace ou d'espace en temps,
il s'agit de montrer une nouvelle fois ce qui, dans la physique, met en
défaut notre entendement ordinaire du simple fait qu'on s'éloigne de ce
que l'espace et le temps sont pour nous. Si, pour la relativité,
l'espace n'est plus séparable du temps, c'est qu'un déplacement dans une
dimension se fait au détriment du déplacement dans l'autre car on se
déplace toujours dans l'espace-temps à la même vitesse de 300 000 km/s.
De même E=mC² exprime la matérialisation de l'énergie, le passage entre
l'espace et le temps, de l'un dans l'autre. Pour autant, nous n'habitons
pas plus un monde relativiste qu'un monde quantique, on peut dire que
nous sommes au milieu, dans une position privilégiée, celle du "monde
classique", monde de la vie et de l'histoire qui n'existe que dans cet
entre-deux où le temps n'est pas tant pour nous celui des causalités
mécaniques mais celui de nos finalités (et de nos erreurs), de même que
notre espace est celui d'un monde humain et d'une terre que nous avons
dévastée.
La physique me repose des mauvaises nouvelles d'où qu'elles viennent,
écologiques ou politiques... Le 5 février une dose plus forte d'Hawaiian
baby woodrose (Trip-E) sera un peu plus désagréable que la première,
finissant de me persuader que je suis devenu réfractaire aux effets
psychédéliques. Une double dose d'Hawaiian baby woodrose (Trip-E) le 11
ne sera pas plus couronnée de succès.
Les bienfaits des psychédéliques, 17/02/22
Cela fait un peu trop magique mais on attribue à la psilocybine comme à
d'autres psychédéliques des bienfaits durables, visibles notamment dans
la restauration de la production de neurones, contre une large palette
d'affections, pouvant guérir aussi bien l'anxiété, la dépression, le
stress post-traumatique, l'alcoolisme et autres addictions mais aussi
servir dans l'accompagnement des fins de vie. Pour autant, d'une part ce
n'est pas pour tout le monde et pour ma part, cela ne me fait guère
d'effet mais surtout la question reste entièrement posée du rôle de
l'expérience psychédélique vécue, des hallucinations éventuelles, de la
magie d'une suggestion hypnotique, de l'accès à une nouvelle
compréhension ou bien s'il ne s'agit finalement que d'un simple effet
biochimique ?
Une double dose d'ecstasy le 18 ne sera pas plus psychédélique bien que
pas désagréable mais aura des lendemains plus difficiles. Le 22, début de l'EHPAD pour mon père et de la guerre
en Ukraine, moi, en sortant un peu groggy de chez le dentiste, j'ai mis de
l'essence dans la diesel de ma copine, nous privant de voiture quelques
jours et me déprimant un peu... Globalement la santé n'est pas aussi
bonne ni le moral. Il faut dire que les nouvelles sont angoissantes mais
l'ecstasy peut aussi avoir sa part dans cette première véritable
descente.
La redistribution des cartes, 25/02/22
Il ne s'agit pas de prendre parti dans le conflit en diabolisant
l'adversaire mais d'essayer de comprendre le mécanisme implacable nous
ayant mené là, c'est-à-dire le fonctionnement effectif du jeu de
puissances au-delà des condamnations morales et des utopies
démocratiques ou d'une prétendue auto-organisation de base. La riposte
militaire serait trop aventureuse - une folie entre puissances
nucléaires bien que toujours possible au moindre dérapage - ce qui se
joue serait plutôt la confrontation de la puissance économique à la
puissance militaire et donc sur la durée (pas sûr qu'on puisse tenir si
longtemps). La logique historique voudrait que ce soit l'économie, le
capitalisme, qui finisse par gagner avec tous les ressorts de la
technologie mais pas forcément du premier coup. Cette guerre paraît
effectivement à la fois anachronique dans la globalisation marchande et
numérique, où l'appartenance à un pays ou un autre perd beaucoup de son
importance, en même temps qu'elle pourrait être hyper-moderne dans les
armes, première véritable guerre du 3ème millénaire si les USA s'en
mêlent, utilisant de nouvelles armes, la cyberguerre ou la guerre
électronique jusqu'au spatial voire au nucléaire (ce n'est hélas pas
totalement exclu), éprouvant leur potentiel ou leurs limites. On ne sait
à quel point on sera touché mais on en subira sûrement des conséquences
plus ou moins terribles. Il y a de quoi paniquer.

Premières graines mises à germer le 25. Nouvel essai de Space-E le 1er
mars, ni agréable ni désagréable mais bonne forme le lendemain. Après
une échographie rassurante le 3, j'ai essayé 2 Euphor-E à base de Kanna qui m'a déçu (trop de caféine) mais pourrait
remplacer le chanvre ? Un dernier essai d'ecstasy le 12, assez décevant. Le 15 un premier test de
Salvia divinorum
sera plus concluant, à la fois surprenant, intense et de courte durée.
J'ai cependant eu quelques jours après une poussée d'herpès.
Détaché d'une actualité dramatique imprévisible et qui ne dépend pas de
nous, je n'ai pas publié de nouvel article en mars, plutôt démotivé en
s'attendant au pire. En dehors de l'expérimentation des psychédéliques
et des plaisirs
de la maison, ce que je préfère cependant, plus que d'écrire un nouvel
article, c'est d'améliorer mes articles les plus récents, plaisir de me
relire
sans
souci d'écriture mais en sachant que je peux me corriger, enrichir
encore un texte qui est là pour rester, être relu et m'apprendre encore
un peu par rapport à l'état initial de la réflexion. L'article qui m'a
le plus occupé, c'est celui sur l'espace-temps permettant de me
distraire de l'actualité.
Le 26 mars un dernier essai de Space-E (
Hawaïan Baby Woodrose) d'autant
moins agréable que j'avais pas mal de choses à faire (couper du bois,
réparer une barrière, jardin, etc), et surtout j'ai eu un lendemain
triste. J'ai commencé à tester les herbes à rêves le 28 mars avec une
graine d'
Entada Rheedii au très mauvais goût qui ne me procurera aucun rêve mais, après
une grosse irritation de la langue, une assez bonne journée quand même. Une autre herbe à rêve,
Uvuma-omhlope,
supposée favoriser la production de neurones, ne me fera pas plus rêver
mais sans désagrément cette fois et suivi par une très bonne période.
En avant, 06/04/22
Comme la pandémie et la guerre en témoignent abondamment, l'incertitude
la plus grande de l'avenir suscite le besoin irrépressible d'en raconter
la suite malgré tout, aussi incompétent soit-on. C'est d'autant moins
chose nouvelle que ce mécanisme se révèle au principe même du
fonctionnement du cerveau et de l'apprentissage comme du langage, y
compris pour l'Intelligence Artificielle (ou apprentissage automatique)
qui progresse en validant ou non ses prévisions. Ce mécanisme fait
partie d'un nécessaire feedback qui relève plus généralement de la
cybernétique, de la correction d'erreurs comme seul accès au réel (qui
reste extérieur) et moteur de la dialectique cognitive. Celle-ci
progresse inévitablement par l'erreur, dans l'après-coup du résultat
indécidable d'avance, et pour cela même occupant l'imagination des
suites possibles du récit, au-delà de nos propres intentionalités. En
prendre conscience devrait nous amener à réfuter la conception
antérieure du futur, comme dimension temporelle assimilée à l'espace, et
d'une humanité trop rapidement identifiée à ses finalités et sa
projection dans un avenir présenté comme absolument prévisible et avec
un volontarisme revendiquant une maîtrise illusoire (paranoïaque),
véritable négation de l'histoire. Notre horizon est bien plus limité,
non pas à l'instant présent mais à l'instant suivant, pas à pas,
activité de l'esprit comme perception qui n'a pas de repos.
Je me suis un peu forcé pour écrire ce texte qui n'est pas sans intérêt
pourtant, m'habituant à "ne rien faire" et perdant la nécessité de
publier mes réflexions. Le texte suivant sur la physique quantique
témoigne cependant de l'utilité pour moi de formuler ce que m'inspire
l'actualité, scientifique cette fois malgré un clin d'oeil aux élections.
La dissymétrie quantique entre droite et gauche, 09/04/22
Le plus curieux, et pas assez connu, c'est que les particules se
diviseraient selon l'orientation vers la gauche ou la droite de leur
rotation ou spin : selon qu'elles tournent dans le sens des aiguilles
d'une montre ou dans le sens inverse par rapport à leur direction de
mouvement.
L'ambiance familiale (dont je suis éloigné) s'envenime pour des affaires
d'héritage, s'ajoutant à la guerre, le réchauffement, la fascisation.
Le 12 j'ai testé 0,5 g de cristaux MDMA dont j'ai ressenti le côté
amphétaminique, m'amenant après une montée déstabilisante (hyperthermie,
tremblements, équilibre) à publier mal à propos une réaction à chaud trop irréaliste du
premier tour de la présidentielle, ce que je n'aurais pas fait à jeun...
Pour une refondation de la gauche écologiste, 11/04/22
L'effondrement du Parti Socialiste et la difficulté des écologistes à
convaincre pourraient au contraire donner lieu à la création d'un
nouveau mouvement écologiste de gauche, ni libéral ni populiste,
regroupant les écologistes et la social-démocratie, sur les ruines de
leurs organisations, non pas derrière un leader à l'ancienne mais ancrée
dans les territoires, s'appuyant sur les élus locaux pour un
développement local et humain.
On peut résister à la déprime ambiante, à la guerre mondiale, à la
disparition de la gauche, au risque nucléaire, au climat qui s'emballe,
c'est beaucoup plus difficile de s'abstraire des querelles familiales,
encore plus des scènes de ménage pourrissant le quotidien. J'ai re-fumé de la
salvia divinorum
le 22 mais avec un effet évanescent très faible cette fois (le 22 du
mois suivant c'était plus fort bien que bref, avec l'impression qu'il y
avait plein de gens, plutôt hostiles, alors que j'étais seul). Dans
cette période si peu propice, c'est l'article sur l'espace-temps qui
m'occupe encore et n'intéresse personne. J'ai quand même plusieurs
textes en attente (sur l'Universel, la nation, l'homme de science et
l'homme religieux).
La méprise sur l’universel de la morale et de la science, 29/04/22
L'universel peut désigner des concepts très différents qui font l'objet
d'une confusion constante très dommageable entre ce qui est nécessaire,
obligé, éternel, et ce qui est simplement général, commun à notre espèce
ou notre univers, entre la logique pure et l'étendue, plus précisément
entre l'universel de la morale ou de la science et l'universel
cosmopolite de l'anthropologie si ce n'est l'humanisme de "tous les
hommes". On parlera ainsi d'une compétence universelle pour une
juridiction étendue à la terre entière, ou d'un suffrage universel
supposé ouvert à tous les citoyens bien que les femmes en aient
longtemps été exclues, etc. La nuance entre ces différents sens peut
paraître négligeable alors qu'on n'est pas du tout sur le même plan et
surtout que la confusion des sens n'est pas sans conséquences politiques
funestes, empêchant l'adhésion à l'idéologie universaliste appelée par
l'unification planétaire écologique, économique, technologique,
scientifique, médiatique, épidémique, etc. Aussi étonnant que cela
puisse paraître, les conceptions de l'universel des différentes
philosophies, religions ou idéologies se trouvent bien avoir des
implications politiques très concrètes, nourrissant entre autres les
passions identitaires, revendication mal venue de sa particularité pour
ce qui relève de l'universel.

Je retrouve un peu de solitude du 11 au 24 mai alors que c'est un été bien trop précoce
(un dôme de chaleur à plus de 30°C) qui me rend plutôt léthargique. Un regain de
diabète m'oblige à refaire un régime et je passe au test de
phytothérapies plus ordinaires (avec une cure de
Rhodiola Rosea à partir du 20 mai). Toujours plus de textes ébauchés sans être finis...
Ce que les extraterrestres nous apprennent, 30/05/22
L'existence d'extraterrestres est passée du statut de pure fiction à
celle d'hypothèse scientifique de plus en plus fondée au regard des
connaissances sur les possibles origines de la vie ainsi que par
l'évolution animale vers la complexité jusqu'à un cerveau développé dont
les capacités cognitives sont de mieux en mieux comprises. Tout ceci
ajouté à la détection de planètes "habitables" suffit à rendre
incontournable l'hypothèse de la reproduction d'une telle évolution, qui
n'a aucune raison d'être unique, sur d'autres planètes, vie
extraterrestre devenue dès lors objet scientifique. Or, cette simple
possibilité suffit à faire de nous des extraterrestres pour ces
hypothétiques extraterrestres. Ce point de vue éloigné sur notre planète
est assez semblable à celui de l'anthropologie ou de la préhistoire qui
étudient l'évolution sur le très long terme, où les périodes sont
désignées par leurs stades techniques, en une succession nécessaire. De
façon plus manifeste que la préhistoire, l'existence hypothétique de
civilisations extraterrestres implique bien une vision de l'évolution
cognitive largement indépendante de nous et de notre espèce. Passer de
la préhistoire aux extraterrestres serait passer du particulier de
l'anthropologie, d'une essence de l'homme, du général et du génétique, à
l'universel de l'évolution. Se servir de cette figure de
l'extraterrestre, comme expérience de pensée au moins, oblige du coup à
sortir des conceptions essentialistes et originaires pour un nouveau
scientisme progressiste, seul universel possible.

Le 6 juin, dernière prise de psilocybe (Valhalla) qui m'avait été envoyé
sans que je l'ai sollicité. Rien d'intéressant ni de très différent
d'avant (certains décalages visuels), juste une nervosité désagréable
qui dure 3 à 4 heures, mais encore une fois il y eu autant d'effets
positifs au moins pendant 15 jours sur l'humeur... C'est quand
même la fin de la
période psychédélique qui m'avait bien remotivé et me laisse un peu
désemparé mais je reprends l'écriture et je suis de nouveau tranquille
du 8 au 23 juin. Encore un épisode caniculaire du 12 au 21 qui a fait
souffrir les plantes et, en plus du diabète à peu près géré, c'est
maintenant l'hypotension qui pose problème.
La part de l’humanité dans l’évolution, 15/06/22
Après avoir braqué les projecteurs sur l'immensité de l'univers et les
lois de l'évolution à très long terme incarnées par des extraterrestres,
si, en bonne dialectique, on porte maintenant de ce lointain le regard
plus près de nous sur les organismes vivants ou sociaux et l'histoire
politique ici-bas, c'est une toute autre histoire et le domaine de
l'action qui a beau être contrainte reste à la fois indécise et
nécessaire. On n'est plus ici dans le règne de la raison pure mais
plutôt d'une rationalité erratique et limitée qui se révèle d'autant
plus maléfique qu'elle se surestime, ignore son ignorance et croit
pouvoir faire fi des lois universelles comme du cadre limité de notre
action, règne de l'opinion qui n'est jamais "personnelle" mais s'enferre
à chaque fois dans l'erreur avec des conséquences bien plus graves
encore que la simple ignorance. La situation n'est pas aussi brillante
qu'on le présente ordinairement d'un bon sens partagé très
démocratiquement alors qu'en dehors des sciences, en rupture avec
l'opinion justement, il n'y a que fausses croyances, fake news ou propagandes.
Intoxication le 28 juin, peut-être une hypervitaminose car juste après
avoir prix une ampoule de vitamine D (courbatures, suées, mal de tête,
grosse fatigue, hypertension). Mon fils et sa petite famille venaient
juste d'arriver de Californie mais ont tous attrapé la Covid, femme et
enfants.
La drôle de guerre, 02/07/22
Le pire s'annonce sur tous les fronts, celui du climat, de la
biodiversité, des pandémies à répétition, de la famine, de la
fascisation qui gagne même les États-Unis et bien sûr le spectre d'une
troisième guerre mondiale opposant les régimes autoritaires aux
démocraties libérales. Les canicules se succèdent, la guerre fait rage
depuis plusieurs mois à nos portes, l'inflation s'accélère, l'énergie et
le blé devraient manquer, entre autres et surtout aux plus pauvres,
jamais l'effondrement du système mondial n'a paru aussi imminent mais
pour l'instant rien ne trouble encore un quotidien habituel dans
l'insouciance d'un été précoce et de grandes vacances précipitées entre
deux pics de la pandémie.
Pas étonnant sans doute mais il y a eu un retour de la dépression vite guérie avec un peu de LSA et
Rhodiola Rosea ! Tout peut s'écrouler sans être forcément déprimé...
Un solaire plug&play anti-coupure, 14/07/22
Petit article sur un problème qui bloque le marché des panneaux solaires.
On subit canicules sur canicules avec une sécheresse de plus en plus
sévère et la crainte des feux que des orages finiront par éloigner.
Sinon, j'ai plutôt le belle vie
(en dehors de relations tendues) et je travaille très lentement au
prochain articles sur l'irrationalité humaine. J'ai reçu début août un
cactus Super Pedro à mescaline que je mets de côté pour l'instant.
Ouf !, 14/08/22
Les premières pluies orageuses après des semaines de sécheresse
éloignent un peu la crainte des incendies. La pandémie recule même si
d'autres s'annoncent. La Chine a finalement cessé ses dangereuses
manoeuvres d'encerclement de Taïwan qui pouvaient déraper à tout moment
et constituaient le plus grand danger - à couper le souffle tant
qu'elles étaient prolongées. Le blocus des céréales ukrainiennes a été
levé éloignant le spectre des famines si ce n'est de l'inflation.
L'hypotension me met souvent au lit mais la santé et le moral ne sont pas mauvais pour autant.
L’irrationalité d’Homo sapiens, 18/08/22
Ce qui va distinguer les hommes modernes (semblables à nous), ce sont
surtout les signes de leurs fausses croyances, de la pensée symbolique
dit-on pour ce qui est pur délire, histoires à dormir debout et mises en
scène rituelles. Dès qu'on parle de culture, et non plus de techniques,
c'est bien l'irrationnel de mythes invraisemblables qui se manifeste
sous toutes sortes de formes artificielles et par la fabrication
d'idoles ou d'amulettes, d'objets magiques ou sacrés, jusqu'à des
constructions monumentales. Notre intelligence supérieure aux animaux
est indéniable, de même que notre accès à la rationalité, en particulier
la rationalité procédurale dont les outils fossiles témoignent
suffisamment et encore plus le langage narratif avec la question de sa
vérité ou du mensonge. Pour autant, il n'est absolument pas raisonnable
de nous identifier à cette intelligence quand nous donnons le spectacle
permanent de notre bêtise (pandémie, guerres, idéologies, religions,
etc).
Pris le 22/08 un peu de kanna (heavenly-e), agréable mais plus tonifiant
que calmant. Par contre, le lendemain j'ai voulu tester une autre
gélule à base de rhodiola (Brain-e) qui ne me réussira pas du tout et me
laissera dans un état désemparé et dégoûté de tout pendant plusieurs
jours, jusqu'à une prise de Prozac apaisante.
De l’homme religieux à l’homme de science, 04/09/22
Il n'est pas si facile de se débarrasser de tous les attributs de la
religion qui structure profondément l'expérience personnelle et la
représentation de soi, en dialogue avec un Autre, sous son regard
omniprésent (l'oeil d'Horus), produisant un type bien particulier de
personnalité, très centrée sur soi et son intériorité malgré les
apparences, et qui sera d'ailleurs à l'origine de l'existentialisme
depuis Kierkegaard. Cette personnalité religieuse magnifiée a beau nous
coller à la peau, elle est de moins en moins tenable du point de vue de
l'évolution, de la biologie et de la sociologie, mais on ne sait
manifestement pas s'en passer encore. La tâche nécessaire de notre
époque hypermoderne serait ainsi de reprendre le flambeau d'essayer de
donner forme plus réaliste à cet homme de science qui succède
inexorablement à l'homme religieux. Il faut montrer qu'un homme de
science est possible, dans sa banalité et ses faiblesses - ce dont
beaucoup doutent - qu'on n'est pas condamné à l'obscurantisme par pur
narcissisme ou révolte contre notre finitude ou besoin de se raconter
des histoires. Qu'il n'y ait pas, pour l'homme de science, de
métaphysique possible, de sens de l'univers (sens ultime de la totalité
de l'Être), n'annule aucunement le sens de notre vie, de notre être-là
dans notre monde actuel, de nos actions, de notre moment, du réel auquel
nous sommes confrontés, c'est-à-dire le sens réellement existant. Ce
difficile passage au citoyen de l'univers, du créationnisme à la théorie
de l'évolution, n'est pas tant un devoir de lucidité mais plutôt de
rendre compte de ce qui arrive.

Période calme assez bonne d'une fin d'été toujours très chaude. Cela
fait longtemps que je planifiais cet article, enfin écrit, pour lequel
les articles précédents étaient des préparations et j'en étais assez
content mais j'ai éprouvé ensuite une insatisfaction qui me l'a fait
modifier toute la semaine suivante. Mon père fait de
nouveau un passage à l'hôpital (le 4 septembre). J'avais reçu en cadeau
le 19 août un kit de culture de champignons qui n'ont commencé à pousser
que 3 semaines après, à partir du 8 septembre, et qui étaient mûrs le
13, jour où j'en ai pris frais (23g). Moins mauvais et écoeurant, avec
un peu plus d'effets visuels (surtout en fermant les yeux) mais rien de
plus, pas un moment très agréable (impossible de se tenir à quoique ce
soit), en espérant que les effets à long terme soient de nouveau
positifs.
La fin de la guerre, 20/09/22
Le sommet de l'OCS (Organisation de la Coopération de Shanghai)
à Samarcande le 16 septembre a vu un Poutine très affaibli après le
succès de la contre-offensive ukrainienne, perdant le soutien de la
Chine et de l'Inde aspirant à un retour à la paix. Cela pourrait
signifier l'abandon des velléités de troisième guerre mondiale mais pas
encore la défaite de Poutine annexant les territoires conquis.
Voulant tester les microdoses pour leurs vertus neurologiques sans
effets psychédéliques, et comme la deuxième récolte était mûre, j'ai
pris
une demi dose (10g frais) qui m'a fait pourtant plus d'effets que la
fois d'avant avec 23g (un peu plus coloré mais toujours sans trip) !
J'ai
réessayé avec 2g le 28, cette fois assez agréable, et lancé la dernière
culture de champignons. Du coup, j'ai décidé de continuer ces
microdoses (jusqu'au début novembre). Période très active, par contre,
côté santé, après une période euphorique, j'ai maintenant des
difficultés à respirer (surtout allongé).
Renverser l’idéalisme de Hegel, 15/10/22
Alors que la Logique se terminait par
l'extériorité de notre position dans l'espace et dans le temps, les
cours sur la philosophie de l'histoire évacuent d'emblée les causes
extérieures dans l'autonomie donnée à l'Esprit tout comme dans une fin
de l'histoire réconciliée où les contradictions seraient résolues. On
voit bien la solidarité entre la figure divine englobant tout l'univers,
la négation de la négation
qui conduit à la fin des contradictions (internes) et un savoir absolu
identifié à la conscience de soi. Cette métaphysique, qui ne se réduit
pas à une anthropologie mais appartient indubitablement à l'idéalisme
religieux, ne vise qu'à supprimer l'extériorité pour se réfugier dans un
grand récit - alors que toute conscience est conscience de quelque
chose et que le Da-sein est ouverture au monde. C'est ce qui justifie d'introduire la sélection naturelle et la place de l'entropie pour de
renverser son idéalisme en dialectique écologique bien plus prosaïque
et incertaine.
L’invincible liberté, 26/10/22
L'enthousiasme de la jeunesse iranienne pour la première révolution
féministe témoigne de la force irrépressible du besoin de liberté qui
n'est pas une lubie de l'Occident décadent droit-de-l'hommiste mais bel
et bien une aspiration universelle, montrant qu'il y a un énorme
potentiel révolutionnaire dans ces dictatures qui relevaient la tête
dernièrement avec la fascisation des esprits mais ne seront pas notre
avenir. Imaginez l'énergie qui pourrait venir de cette jeunesse
cosmopolite inaugurant une nouvelle ère de libertés, de féminisme et de
conversion écologique (d'unité planétaire).
Début novembre mon hébergeur depuis des années ayant arrêté son
activité, j'ai transféré mon site de façon étonnamment facile sur
hostinger.com mais la période sera dominée par les problèmes de santé
avec la pose d'un implant dentaire mais surtout des difficultés à
respirer. J'ai dû aller aux urgences le 7 novembre et arrêter de
fumer pendant 10 jours mais en voulant prendre du chocolat au Hasch le 11, je me suis
trompé dans les doses (1,4g) et j'ai fait une sorte d'overdose, sans
danger mais me transformant en zombie pendant des heures ! Après quelques
jours pour me remettre, je suis passé à des doses plus raisonnables
(0,3g) avant de recommencer à fumer.
La SNCF annulant au dernier moment mon train, j'ai pris le risque de
venir en voiture à Paris pour l'anniversaire de mon père que je ne vois
qu'une fois tous les 6 mois (mes seules sorties). C'était du moins le
signe d'une assez bonne forme.
On est trop cons, 30/12/22
Voilà, c'est un fait massif auquel il faut bien se résoudre à la fin. On
ne peut pas dire que ce soit une découverte pourtant, on peut même dire
qu'on le savait depuis toujours - comme tout ce qu'on refoule - mais il
faut croire qu'on ne peut pas s'y faire, que c'est même interdit de le
dire, très mal vu et désobligeant, à l'opposé du respect exigé et de ce
qu'on nous enseigne partout, flattant au contraire notre supposé "bon
sens" démocratiquement partagé et notre intelligence supérieure. C'est
seulement petit à petit, d'échecs en échecs qu'il a fallu reconnaître
notre rationalité limitée, d'abord par une information imparfaite, puis
la commune connerie des biais cognitifs, mais bien plus encore par
l'irrationalité d'Homo sapiens et son conformisme congénital - sans
doute nécessaire à la transmission de savoirs traditionnels mais
complètement borné, inaccessible à la critique et adoptant sans
sourciller les croyances les plus folles pourvu que ce soient celles de
son groupe (les idoles de la tribu). La démonstration n'est plus à faire
de notre propension à croire n'importe quoi, mythes ou religions qui
signent simplement nos appartenances, influence sociologique primordiale
de récits fondateurs, d'idéologies ou de simples modes.
Comme dit à la fin de l'article : "Tout cela en guise d'explication pour
l'arrêt du blog depuis 2 mois... le fait d'avoir été obligé de censurer
les commentaires, à cause des polémiques déclenchées par la pandémie
puis la
guerre, a fini de me convaincre d'arrêter les frais, arrêter de nourrir
la connerie". C'est une grosse pause et la fin des commentaires.
2023
Guerre Ukraine, fin des commentaires, ChatGPT, travaux
(70 ans)

Il
n'y a pas eu d'article en janvier, à la fois par lassitude, ne voulant
plus parler de l'actualité, mais aussi parce que j'ai été pris par les
grands froids, des examens médicaux (se révélant encore une fois bien
moins graves qu'on ne le craignait et un traitement à l'Aubépine se
révélant très positif). C'est sans doute aussi parce que écrire me
prend beaucoup plus de temps. C'est surtout la période où l'on découvre
l'extraordinaire ChatGPT...
Le cas Heidegger, 10/02/23
Le cas Heidegger est emblématique de la séparation qu'on est obligé de
faire entre son idéologie insoutenable et l'oeuvre philosophique qu'on a
pu qualifier, non sans raisons, d'introduction du nazisme dans la
philosophie - montrant que la connerie nazi n'était pas réservée aux
incultes mais touchait les plus grands intellectuels. Impossible pour
autant de l'exclure de la philosophie comme le voudraient certains, que
ce soit sa phénoménologie de l'existence ou ses critiques de la
métaphysique. Voilà qui justifie de s'y intéresser de plus près d'autant
plus que sa situation historique de montée irrésistible de la connerie
comporte de grandes analogies avec la nôtre, notamment par ses
dangereuses obsessions identitaires qui convoquent encore régulièrement
la mystique heideggerienne.
La guerre d’Ukraine refonde l’ordre mondial, 05/03/23
Les nouvelles Intelligences Artificielles, qui vont bouleverser de
nombreux domaines, permettent aussi de mieux comprendre notre propre
intelligence, ne faisant qu'extrapoler à partir du passé, de nos
apprentissages et lectures. Il n'est donc pas très différent de donner
notre propre opinion, plus ou moins mal fondée, sur l'issue de la guerre
ou de demander à ChatGPT d'écrire la suite sous la contrainte de
l'hypothèse que la Chine ne s'implique pas militairement dans le conflit
et que la suprématie technologique continue à faire reculer les troupes
russes mal équipées. Dans ce cas, les conséquences géopolitiques de la
guerre devraient être très positives (trop?) à un moment crucial de
l'unification planétaire. L'enjeu ici est toujours le même de restituer
les causalités extérieures, écologiques, dans leurs violences donc, au
détriment des représentations subjectives obligées de s'y plier. Il faut
que le passé s'incline devant les porteurs d'avenir. Peu importent les
bonnes ou les mauvaises raisons des uns et des autres, ou même leur
supposée moralité, seul importe le rapport de force et l'épreuve du feu,
l'effectivité prouvée.
Après une période très stressante et, entre autres, un pneu qui éclate
sur l'autoroute, retrouver un peu de solitude m'a fait un bien fou
d'autant plus avec le printemps qui arrive. J'ai plusieurs articles en cours mais que je délaisse au profit de tâches pratiques.
Ce que ChatGPT révèle de notre esprit, 19/04/23
Il est difficile de mesurer à quel point, bien au-delà de leur
utilité immédiate, les modèles de langage génératifs comme ChatGPT vont
bouleverser nos représentations du monde et donc le changer
profondément, religions, idéologies, philosophies devenant
instantanément obsolètes. En cela, on peut dire que l'IA va bien
détruire les anciennes civilisations mais ce sera par la révélation (si
déceptive) du fonctionnement de notre esprit. Certes il est exact que
ces robots conversationnels n'ont aucune conscience ni même
compréhension de ce qu'ils produisent et il est indéniable qu'il leur
manque plusieurs dimensions de notre psychisme. Il y a d'abord l'absence
des dimensions biographiques et morales mais, de plus, il manque au
simple niveau cognitif (pour peu de temps encore?) l'indispensable
complémentarité entre intuition ou perception et leur catégorisation
verbale (soulignée d'Aristote à Kant). Ce dualisme des processus
utilisés, un peu comme les "réseaux adverses", est effectivement
incontournable pour valider l'insertion de l'information reçue dans une
base de connaissances fiable. Sauf que ces vérifications sont beaucoup
moins omniprésentes qu'on ne le suppose dans ce qu'on dit, la plupart du
temps très semblable au traitement automatique des modèles génératifs
de langage, qui reproduisent d'ailleurs tout autant la connerie humaine.
Le don d'un lecteur suite à la lecture de ce dernier article me permet de combler mon découvert mais je devrais
toucher une (petite) part d'héritage d'ici 2 mois sans doute, ce qui m'oblige à
penser à programmer des travaux pour la maison...
L’identité humaine à l’épreuve des chatbots, 28/05/23
Jusqu'à présent, notre capacité à utiliser et comprendre le langage
restait une énigme qui nous distinguait radicalement des autres animaux
tout autant que des intelligences artificielles précédentes. Du coup, ce
mystère constituait un marqueur identitaire nous permettant de nous
croire très supérieurs et même d'essence divine. Cependant, comme on l'a
vu, les modèles de langage tels que ChatGPT, imitant nos réseaux de
neurones, ont révélé de manière très déceptive que leur moteur était
simplement la prédiction probabiliste du mot suivant. Ce mécanisme
basique est très éloigné en effet de ce qu'on pouvait supposer (d'une
causalité génétique, cognitive ou spirituelle), raison pour laquelle le
fonctionnement du langage nous échappait, allant jusqu'à imaginer des
formes de télépathie ou de panpsychisme. Cette nouvelle compréhension,
dissipant ces illusions, change complètement notre conscience de soi, de
notre propre pensée, et, plus généralement, notre représentation de
l'esprit, la plupart des anciennes conceptions devenant obsolètes. De
quoi opérer une révision radicale de notre identité humaine, qui ne
pourra plus se résumer à notre intelligence ni même au langage. Ces
robots conversationnels accessibles à tous peuvent, en effet, se
substituer facilement à des interlocuteurs humains et aux relations
sociales, qu'on revendiquait justement pour se distinguer de ces
machines sans âme. C'est ce brouillage des identités créé par cette
nouvelle avancée des techno-sciences, nous mettant en cause dans notre
humanité, qu'on va interroger. En fait, on verra que c'est l'exigence
d'une définition de l'identité humaine, et de la place exceptionnelle
qu'on veut lui garder, qui s'avère une fois de plus problématique.
Je passe pas mal de temps à retravailler un peu les derniers textes mais
pris surtout par les tâches matérielles (débroussaillage, jardin,
problèmes freebox, téléphone en panne plus d'un mois!). La chaleur et
les orages rendent difficiles l'exercice, du coup la santé décline un
peu n'arrivant plus à faire baisser le sucre et mon poids. Après un
nouvel accès de dépression le 7 juin (désespéré d'EcoRev' entre autres),
j'ai pris des graines de
Morning glory que j'ai trouvé très
semblables
aux champignons, un peu moins désagréables mais m'ayant fait pousser une
poche sur le visage, sans avoir plus d'effets
psychédéliques mais rétablissant aussi bien l'humeur les jours suivants.
Une période de solitude est bien venue avant l'arrivée de mon fils et
des vacanciers
mais je passe trop de temps à projeter les prochains achats (cuisinière,
bibliothèque, amplificateur GSM, adoucisseur, etc). L'écriture me pèse
de plus en plus. Je me fais livrer du bois et couper les cheveux.
Conscience animale, humaine et artificielle, 26/06/23
Si presque tout ce qu'on pensait de l'esprit est devenu obsolète depuis
le lancement de ChatGPT, quelques unes des théories précédant cette
révélation peuvent au contraire s'en trouver confortées, telle cette
théorie de la conscience comme mémoire épisodique (de la suite des
événements) alors que, d'un autre côté, l'évolution de ChatGPT semble
impliquer non seulement une possibilité des Intelligences Artificielles
d'avoir une conscience mais son inévitabilité pour des systèmes
d'apprentissage évolués voués à la prédiction de la suite - ce qui
étonnait même ses concepteurs. Cela viendrait de l'acquisition d'une
capacité connue sous le nom d'apprentissage en contexte. On verra qu'on
peut à peine parler de conscience pour cette sorte de conscience de soi
qui participe quand même à l'éclairer comme propriété commune à tout
apprentissage (ou réseaux de neurones) aussi bien animale qu'humaine ou
artificielle (bien que la plupart des IA spécialisées en soient
dépourvus). Cela oblige à redéfinir la conscience, sujette à tous les
fantasmes (comme l'Esprit) et à laquelle on a même voulu donner un rôle
décisif dans la physique quantique ! Il faut maintenir que notre
conscience humaine (la voix de la conscience) comme conscience morale se
différencie largement d'une simple conscience de soi animale, mais tout
en admettant une nouvelle continuité entre différents niveaux de
conscience, depuis la perception jusqu'à la conscience de soi et la
culpabilité, au lieu d'une rupture ontologique trop radicale.
Ce texte, comme souvent, me sert pour clarifier ce que les nouvelles
découvertes impliquent, publié un peu vite juste avant la visite de mon
fils et de sa petite famille. Sinon, ayant touché juste après ma part de
la vente de la maison de famille (27 000), je me suis enfin équipé d'un
mobile
opérationnel (xiaomi) le montage d'une bibliothèque vitrée et surtout
d'un meuble de cuisine avec un très mauvais mode d'emploi m'a pris pas
mal de temps. Ces activités sont nouvelles pour moi, délaissant
l'écriture, avec une santé fluctuante qui m'oblige à me restreindre mais
depuis que je mange des micro-doses de H (<0,1g) après le thé, je
suis souvent d'une étonnante bonne humeur, chantonnant sans cesse...
C’est le Bien la cause du Mal, 15/07/23
Tout le monde sait que "l'enfer est pavé de bonnes intentions", mais, au
fond, personne n'y croit (en dehors des taoïstes). On se persuade que
cela ne nous concerne pas et que notre bonne volonté sincère, garante de
notre moralité, ne pourrait tomber dans cette malédiction ! Il faut
évidemment nuancer ou plutôt préciser de quel Bien majuscule on parle.
Ce n'est certes pas que tout positif serait négatif, dans une confusion
totale, ni qu'il serait mal de faire le bien, mais plutôt que la
poursuite d'un Bien idéal, aussi désirable qu'inaccessible, ne fait que
justifier le plus grand Mal sans apporter d'autre positif que la
satisfaction de croire montrer ainsi notre haute moralité et défendre
nos valeurs humaines. Ce qu'il faut mettre en cause, c'est plus
généralement une éthique de conviction qui s'épuise dans la négation de
l'existant, trop hautaine pour se plier à une éthique de responsabilité
réellement réformiste, elle, mais jugée sans ambition. C'est pourtant
cette responsabilité qu'il faut opposer au volontarisme politique au nom
d'une obligation de résultat dans notre situation écologique
désespérée. On fait l'erreur, à chaque fois, d'attribuer le Mal à une
cruauté inhumaine, un manque d'empathie et des instincts primaires,
alors qu'en dehors de rares cas pathologiques, c'est tout au contraire
un Mal spécifiquement humain et presque toujours motivé par le Bien
(l'amour des siens, de sa famille, de sa patrie, de sa culture), souvent
prêt à se sacrifier au nom de la plus haute moralité et d'un rêve
d'harmonie (divine). En dehors de l'humanité et de sa rage de vengeance
et de justice (la dette de sang des vendettas), cette cruauté n'a pas de
sens.
Encore un texte où je tire les leçons de mon passé. J'ai de moins en
moins de plaisir ou de facilité à écrire des articles même quand cela
ne demande pas vraiment de travail.
Le seul moment que j'aime, c'est la relecture une fois le texte
grossièrement constitué, juste occupé à des améliorations, à l'émergence
de nouvelles idées. Le reste du temps est passé en petits travaux que
je ne faisais jamais avant. La santé est toujours fluctuante entre
fatigue et
bonne humeur. Je teste un nouveau produit (
BMB ou HMB).
Evolution et révolutions anthropologiques, 05/08/23
L'émergence de "l'homme moderne" est liée pour la plupart des
préhistoriens à l'apparition de la "pensée symbolique" et, plus
précisément, à l'émergence d'un langage tel que le pratiquent depuis
tous les humains dans leur diversité. La façon dont on caractérise ce
nouveau langage dépend des auteurs, mettant en avant ses capacités
combinatoires ou symboliques, sa grammaire ou son vocabulaire, mais
assez rarement le fait d'accéder au récit, au langage narratif, comme
s'il allait de soi qu'un langage avait toujours servi à raconter des
histoires. Pour ma part, c'est la dimension narrative qui me paraissait
décisive et bien trop négligée, comme je m'en étonnais à plusieurs
reprises, car là me semble ce qui nous sépare de l'animalité et fait de
nous des parlêtres. J'avais donc été ravi de voir que, malgré des
différences notables, Yuval Noah Harari en vulgarisait l'hypothèse dans
son Best-seller planétaire, ce que des spécialistes ont contesté pour
manque de preuves et au nom de la continuité de l'évolution humaine. Or,
ce que ce récit de nos origines implique, c'est bien que notre essence
humaine est inséparable de l'émergence d'un langage narratif qui
constitue une rupture dans cette continuité de l'évolution en
reconfigurant notre expérience. La première chose qu'on peut dire, c'est
qu'il est contestable de parler de révolution cognitive pour ce qui
était, au Paléolithique supérieur, d'abord une révolution culturelle,
symbolique, spirituelle, mythologique, une "ouverture du monde" au-delà
des réalités présentes. La place cruciale donnée au langage narratif
exige de le distinguer minutieusement du proto-langage précédent, encore
animal, langage phonétique tenant plutôt du code, comme un signal donné
ou le nom propre, associant un son à une action ou un être concret,
contrairement au langage narratif, passage à l'arbitraire du langage, et
donc à la diversité des langues, les mots de base n'ayant pas de sens
sonore. Le sens des mots devient communautaire, nomination spécifique à
son groupe, formant une culture particulière, un monde humain à
déchiffrer et habité de dieux, devenu un monde commun à sa communauté
culturelle et non plus limité à l'environnement immédiat. Notre humanité
"moderne" ne commence effectivement qu'avec le langage narratif,
pareillement, l'humanité future pourrait commencer avec les robots
conversationnels, faisant de notre propre humanité un passage vers une
autre humanité, un autre destin, un autre monde.
L'article a été complété par mes commentaires (notamment sur la
conception
de
l'Esprit de Heidegger et une langue archaïque, l'Andamanais), le blog ne
restant pas complètement inactif. Sinon, parmi d'autres outils que j'ai
pu me payer, je me suis fais livrer une très grande
échelle qui me
fait un peu peur mais
m'a permis d'élaguer les arbres qui perturbaient les poteaux
électriques, et j'ai passé le mois à faire dans le tri des vieux
documents ou
objets afin de vider l'étage avant de changer le revêtement en
coco de plus de 30 ans parti en poussière. Comme tous les ans, c'est la
période des vendanges avec trop de raisins et de figues pour tout
manger. Le
β-hydroxybutyrate
(ou HMB) que je prends depuis le 27 juillet semble avoir eu un effet
très positif. En tout cas j'ai passé presque deux mois étonnamment en
forme mais, malgré des rapports apaisés, la déprime est revenue début septembre avec la canicule tardive et la reprise de
poids, n'ayant plus grand chose à faire et complètement démotivé alors
que les nouvelles du monde sont effectivement déprimantes (y compris du
côté d'EcoRev' dont je souhaite la dissolution) sans compter que j'ai à
peu près cassé la vieille Clio...