2023 - Guerre Ukraine, fin des commentaires, ChatGPT, bricolages (70 ans)
C'est donc un nouveau régime du blog, sans commentaires et avec beaucoup moins d'articles. Il
n'y en a pas eu en janvier, à la fois par lassitude, ne voulant
plus parler de l'actualité, mais aussi parce que j'ai été pris par les
grands froids, des examens médicaux (se révélant encore une fois bien
moins graves qu'on ne le craignait et un traitement à l'Aubépine se
révélant très positif). C'est sans doute aussi parce que écrire me
prend beaucoup plus de temps. C'est surtout la période où l'on découvre
l'extraordinaire ChatGPT...
Le cas Heidegger, 10/02/23
Le cas Heidegger est emblématique de la séparation qu'on est obligé de
faire entre son idéologie insoutenable et l'oeuvre philosophique qu'on a
pu qualifier, non sans raisons, d'introduction du nazisme dans la
philosophie - montrant que la connerie nazi n'était pas réservée aux
incultes mais touchait les plus grands intellectuels. Impossible pour
autant de l'exclure de la philosophie comme le voudraient certains, que
ce soit sa phénoménologie de l'existence ou ses critiques de la
métaphysique. Voilà qui justifie de s'y intéresser de plus près d'autant
plus que sa situation historique de montée irrésistible de la connerie
comporte de grandes analogies avec la nôtre, notamment par ses
dangereuses obsessions identitaires qui convoquent encore régulièrement
la mystique heideggerienne.
La guerre d’Ukraine refonde l’ordre mondial, 05/03/23
Les nouvelles Intelligences Artificielles, qui vont bouleverser de
nombreux domaines, permettent aussi de mieux comprendre notre propre
intelligence, ne faisant qu'extrapoler à partir du passé, de nos
apprentissages et lectures. Il n'est donc pas très différent de donner
notre propre opinion, plus ou moins mal fondée, sur l'issue de la guerre
ou de demander à ChatGPT d'écrire la suite sous la contrainte de
l'hypothèse que la Chine ne s'implique pas militairement dans le conflit
et que la suprématie technologique continue à faire reculer les troupes
russes mal équipées. Dans ce cas, les conséquences géopolitiques de la
guerre devraient être très positives (trop?) à un moment crucial de
l'unification planétaire. L'enjeu ici est toujours le même de restituer
les causalités extérieures, écologiques, dans leurs violences donc, au
détriment des représentations subjectives obligées de s'y plier. Il faut
que le passé s'incline devant les porteurs d'avenir. Peu importent les
bonnes ou les mauvaises raisons des uns et des autres, ou même leur
supposée moralité, seul importe le rapport de force et l'épreuve du feu,
l'effectivité prouvée.
Après une période très stressante et, entre autres, un pneu qui éclate
sur l'autoroute, retrouver un peu de solitude m'a fait un bien fou
d'autant plus avec le printemps qui arrive. J'ai plusieurs articles en cours mais que je délaisse au profit de tâches pratiques.
Ce que ChatGPT révèle de notre esprit, 19/04/23
Il est difficile de mesurer à quel point, bien au-delà de leur
utilité immédiate, les modèles de langage génératifs comme ChatGPT vont
bouleverser nos représentations du monde et donc le changer
profondément, religions, idéologies, philosophies devenant
instantanément obsolètes. En cela, on peut dire que l'IA va bien
détruire les anciennes civilisations mais ce sera par la révélation (si
déceptive) du fonctionnement de notre esprit. Certes il est exact que
ces robots conversationnels n'ont aucune conscience ni même
compréhension de ce qu'ils produisent et il est indéniable qu'il leur
manque plusieurs dimensions de notre psychisme. Il y a d'abord l'absence
des dimensions biographiques et morales mais, de plus, il manque au
simple niveau cognitif (pour peu de temps encore?) l'indispensable
complémentarité entre intuition ou perception et leur catégorisation
verbale (soulignée d'Aristote à Kant). Ce dualisme des processus
utilisés, un peu comme les "réseaux adverses", est effectivement
incontournable pour valider l'insertion de l'information reçue dans une
base de connaissances fiable. Sauf que ces vérifications sont beaucoup
moins omniprésentes qu'on ne le suppose dans ce qu'on dit, la plupart du
temps très semblable au traitement automatique des modèles génératifs
de langage, qui reproduisent d'ailleurs tout autant la connerie humaine.
Le don d'un lecteur suite à la lecture de ce dernier article me permet de combler mon découvert mais je devrais
toucher une (petite) part d'héritage d'ici 2 mois sans doute, ce qui m'oblige à
penser à programmer des travaux pour la maison...
L’identité humaine à l’épreuve des chatbots, 28/05/23
Jusqu'à présent, notre capacité à utiliser et comprendre le langage
restait une énigme qui nous distinguait radicalement des autres animaux
tout autant que des intelligences artificielles précédentes. Du coup, ce
mystère constituait un marqueur identitaire nous permettant de nous
croire très supérieurs et même d'essence divine. Cependant, comme on l'a
vu, les modèles de langage tels que ChatGPT, imitant nos réseaux de
neurones, ont révélé de manière très déceptive que leur moteur était
simplement la prédiction probabiliste du mot suivant. Ce mécanisme
basique est très éloigné en effet de ce qu'on pouvait supposer (d'une
causalité génétique, cognitive ou spirituelle), raison pour laquelle le
fonctionnement du langage nous échappait, allant jusqu'à imaginer des
formes de télépathie ou de panpsychisme. Cette nouvelle compréhension,
dissipant ces illusions, change complètement notre conscience de soi, de
notre propre pensée, et, plus généralement, notre représentation de
l'esprit, la plupart des anciennes conceptions devenant obsolètes. De
quoi opérer une révision radicale de notre identité humaine, qui ne
pourra plus se résumer à notre intelligence ni même au langage. Ces
robots conversationnels accessibles à tous peuvent, en effet, se
substituer facilement à des interlocuteurs humains et aux relations
sociales, qu'on revendiquait justement pour se distinguer de ces
machines sans âme. C'est ce brouillage des identités créé par cette
nouvelle avancée des techno-sciences, nous mettant en cause dans notre
humanité, qu'on va interroger. En fait, on verra que c'est l'exigence
d'une définition de l'identité humaine, et de la place exceptionnelle
qu'on veut lui garder, qui s'avère une fois de plus problématique.
Je passe pas mal de temps à retravailler un peu les derniers textes mais
pris surtout par les tâches matérielles (débroussaillage, jardin,
problèmes freebox, téléphone en panne plus d'un mois!). La chaleur et
les orages rendent difficiles l'exercice, du coup la santé décline un
peu n'arrivant plus à faire baisser le sucre et mon poids. Après un
nouvel accès de dépression le 7 juin (désespéré d'EcoRev' entre autres),
j'ai pris des graines de
Morning glory que j'ai trouvé très
semblables
aux champignons, un peu moins désagréables mais m'ayant fait pousser une
poche sur le visage, sans avoir plus d'effets
psychédéliques mais rétablissant aussi bien l'humeur les jours suivants.
Une période de solitude est bien venue avant l'arrivée de mon fils et
des vacanciers
mais je passe trop de temps à projeter les prochains achats (cuisinière,
bibliothèque, amplificateur GSM, adoucisseur, etc). L'écriture me pèse
de plus en plus. Je me fais livrer du bois et couper les cheveux.
Conscience animale, humaine et artificielle, 26/06/23
Si presque tout ce qu'on pensait de l'esprit est devenu obsolète depuis
le lancement de ChatGPT, quelques unes des théories précédant cette
révélation peuvent au contraire s'en trouver confortées, telle cette
théorie de la conscience comme mémoire épisodique (de la suite des
événements) alors que, d'un autre côté, l'évolution de ChatGPT semble
impliquer non seulement une possibilité des Intelligences Artificielles
d'avoir une conscience mais son inévitabilité pour des systèmes
d'apprentissage évolués voués à la prédiction de la suite - ce qui
étonnait même ses concepteurs. Cela viendrait de l'acquisition d'une
capacité connue sous le nom d'apprentissage en contexte. On verra qu'on
peut à peine parler de conscience pour cette sorte de conscience de soi
qui participe quand même à l'éclairer comme propriété commune à tout
apprentissage (ou réseaux de neurones) aussi bien animale qu'humaine ou
artificielle (bien que la plupart des IA spécialisées en soient
dépourvus). Cela oblige à redéfinir la conscience, sujette à tous les
fantasmes (comme l'Esprit) et à laquelle on a même voulu donner un rôle
décisif dans la physique quantique ! Il faut maintenir que notre
conscience humaine (la voix de la conscience) comme conscience morale se
différencie largement d'une simple conscience de soi animale, mais tout
en admettant une nouvelle continuité entre différents niveaux de
conscience, depuis la perception jusqu'à la conscience de soi et la
culpabilité, au lieu d'une rupture ontologique trop radicale.
Ce texte, comme souvent, me sert pour clarifier ce que les nouvelles
découvertes impliquent, publié un peu vite juste avant la visite de mon
fils et de sa petite famille. Sinon, ayant touché juste après ma part de
la vente de la maison de famille (27 000+9 000), je me suis enfin équipé d'un
mobile
opérationnel (xiaomi) le montage d'une bibliothèque vitrée et surtout
d'un meuble de cuisine avec un très mauvais mode d'emploi m'a pris pas
mal de temps. Ces activités sont nouvelles pour moi, délaissant
l'écriture, avec une santé fluctuante qui m'oblige à me restreindre mais
depuis que je mange des micro-doses de H (<0,1g) après le thé, je
suis souvent d'une étonnante bonne humeur, chantonnant sans cesse...
C’est le Bien la cause du Mal, 15/07/23
Tout le monde sait que "l'enfer est pavé de bonnes intentions", mais, au
fond, personne n'y croit (en dehors des taoïstes). On se persuade que
cela ne nous concerne pas et que notre bonne volonté sincère, garante de
notre moralité, ne pourrait tomber dans cette malédiction ! Il faut
évidemment nuancer ou plutôt préciser de quel Bien majuscule on parle.
Ce n'est certes pas que tout positif serait négatif, dans une confusion
totale, ni qu'il serait mal de faire le bien, mais plutôt que la
poursuite d'un Bien idéal, aussi désirable qu'inaccessible, ne fait que
justifier le plus grand Mal sans apporter d'autre positif que la
satisfaction de croire montrer ainsi notre haute moralité et défendre
nos valeurs humaines. Ce qu'il faut mettre en cause, c'est plus
généralement une éthique de conviction qui s'épuise dans la négation de
l'existant, trop hautaine pour se plier à une éthique de responsabilité
réellement réformiste, elle, mais jugée sans ambition. C'est pourtant
cette responsabilité qu'il faut opposer au volontarisme politique au nom
d'une obligation de résultat dans notre situation écologique
désespérée. On fait l'erreur, à chaque fois, d'attribuer le Mal à une
cruauté inhumaine, un manque d'empathie et des instincts primaires,
alors qu'en dehors de rares cas pathologiques, c'est tout au contraire
un Mal spécifiquement humain et presque toujours motivé par le Bien
(l'amour des siens, de sa famille, de sa patrie, de sa culture), souvent
prêt à se sacrifier au nom de la plus haute moralité et d'un rêve
d'harmonie (divine). En dehors de l'humanité et de sa rage de vengeance
et de justice (la dette de sang des vendettas), cette cruauté n'a pas de
sens.
Encore un texte où je tire les leçons de mon passé. J'ai de moins en
moins de plaisir ou de facilité à écrire des articles même quand cela
ne demande pas vraiment de travail.
Le seul moment que j'aime, c'est la relecture une fois le texte
grossièrement constitué, juste occupé à des améliorations, à l'émergence
de nouvelles idées. Le reste du temps est passé en petits travaux que
je ne faisais jamais avant. La santé est toujours fluctuante entre
fatigue et
bonne humeur. Je teste un nouveau produit (
acide bêta-hydroxybutyrique
ou BHB ou HMB) supposé produit miracle (cétogène) contre le diabète et
le vieillissement (carburant pour le cerveau, le cœur et les muscles, il
maintient l’homéostasie métabolique lors de la lipolyse ou du stress
oxydatif, assurant une neuroprotection et servant de régulateur
épigénétique par méthylation ou acétylation des histones, retardant
diverses maladies liées à l’âge).
Evolution et révolutions anthropologiques, 05/08/23
L'émergence de "l'homme moderne" est liée pour la plupart des
préhistoriens à l'apparition de la "pensée symbolique" et, plus
précisément, à l'émergence d'un langage tel que le pratiquent depuis
tous les humains dans leur diversité. La façon dont on caractérise ce
nouveau langage dépend des auteurs, mettant en avant ses capacités
combinatoires ou symboliques, sa grammaire ou son vocabulaire, mais
assez rarement le fait d'accéder au récit, au langage narratif, comme
s'il allait de soi qu'un langage avait toujours servi à raconter des
histoires. Pour ma part, c'est la dimension narrative qui me paraissait
décisive et bien trop négligée, comme je m'en étonnais à plusieurs
reprises, car là me semble ce qui nous sépare de l'animalité et fait de
nous des parlêtres. J'avais donc été ravi de voir que, malgré des
différences notables, Yuval Noah Harari en vulgarisait l'hypothèse dans
son Best-seller planétaire, ce que des spécialistes ont contesté pour
manque de preuves et au nom de la continuité de l'évolution humaine. Or,
ce que ce récit de nos origines implique, c'est bien que notre essence
humaine est inséparable de l'émergence d'un langage narratif qui
constitue une rupture dans cette continuité de l'évolution en
reconfigurant notre expérience. La première chose qu'on peut dire, c'est
qu'il est contestable de parler de révolution cognitive pour ce qui
était, au Paléolithique supérieur, d'abord une révolution culturelle,
symbolique, spirituelle, mythologique, une "ouverture du monde" au-delà
des réalités présentes. La place cruciale donnée au langage narratif
exige de le distinguer minutieusement du proto-langage précédent, encore
animal, langage phonétique tenant plutôt du code, comme un signal donné
ou le nom propre, associant un son à une action ou un être concret,
contrairement au langage narratif, passage à l'arbitraire du langage, et
donc à la diversité des langues, les mots de base n'ayant pas de sens
sonore. Le sens des mots devient communautaire, nomination spécifique à
son groupe, formant une culture particulière, un monde humain à
déchiffrer et habité de dieux, devenu un monde commun à sa communauté
culturelle et non plus limité à l'environnement immédiat. Notre humanité
"moderne" ne commence effectivement qu'avec le langage narratif,
pareillement, l'humanité future pourrait commencer avec les robots
conversationnels, faisant de notre propre humanité un passage vers une
autre humanité, un autre destin, un autre monde.
L'article a été complété par mes commentaires (notamment sur la
conception
de
l'Esprit de Heidegger et une langue archaïque, l'Andamanais), le blog ne
restant pas complètement inactif. Sinon, parmi d'autres outils que j'ai
pu me payer, je me suis fais livrer une très grande
échelle qui me
fait un peu peur mais
m'a permis d'élaguer les arbres qui perturbaient les poteaux
électriques, et j'ai passé le mois à faire dans le tri des vieux
documents ou
objets afin de vider l'étage avant de changer le revêtement en
coco de plus de 30 ans parti en poussière.
Comme tous les ans, c'est la
période des vendanges avec trop de raisins et de figues pour tout
manger. Le
β-hydroxybutyrate
(ou HMB) que je prends depuis le 27 juillet semble avoir eu un effet
très positif. En tout cas j'ai passé presque deux mois étonnamment en
forme mais, malgré des rapports apaisés, la déprime est revenue début septembre avec la canicule tardive et la reprise de
poids, n'ayant plus grand chose à faire et complètement démotivé alors
que les nouvelles du monde sont effectivement déprimantes (y compris du
côté d'EcoRev' dont je souhaite la dissolution) sans compter que j'ai à
peu près cassé la vieille Clio...
Les jolis contes qu’on se raconte, 22/09/23
Il faudra bien l'admettre, pour un parlêtre qui se raconte des
histoires, tout est faux ou presque, aussi bien la propagande officielle
que la contestation de son mensonge au nom d'une "vraie vérité" aussi
trompeuse. Si le langage narratif nous fait vivre dans une fiction, on a
vu que cette fiction est cependant très productive pratiquement, au
point de définir notre humanité depuis le Paléolithique supérieur. Ces
pures fictions transmises religieusement de générations en générations
sont aussi promesses de liberté, par rapport au donné immédiat, mais
surtout d'une vie meilleure à venir. Il semble bien que, tout comme les
contes dont on nous berce pour nous endormir, une des fonctions du
narratif social soit effectivement de nous peindre la vie en rose. Ce
storytelling généralisé ne serait donc pas si différent des contes qu'on
raconte à nos chers bambins et qui alors ne seraient pas innocents et
purs récits arbitraires servant juste à l'apprentissage de la langue. Ce
qui frappe, c'est au contraire leur uniformité, que Vladimir Propp
avait mis en évidence en 1928 pour les contes russes dans sa
"Morphologie du conte" (essai de narratologie) mais qu'on retrouve
étonnamment sur toute la surface de la Terre (de l'Afrique au Japon).
Malgré la banalité apparente qui rend invisible la trame de tout récit,
on peut dire que l'omniprésence de ce soubassement mythique fait de
chaque phrase un fantasme, comme exagère un peu Julia Kristeva,
dessinant dès nos premiers balbutiements ce que serait une vie réussie,
justifiée, digne d'être contée aux génération suivantes (et la cruelle
déception de ne pouvoir y parvenir). Globalement, les constantes des
contes sont celles du récit initiatique (récit de formation, quête du
Graal, roman familial) où le héros surmontant les obstacles et montrant
son excellence devient l'élu de sa belle (sa mère?). Bien avant les
réseaux sociaux, le langage narratif par lui-même dévalorise la réalité
présente et la vie quotidienne au regard de récits d'aventures
extraordinaires et d'un monde lointain riche de tous les possibles. Les
contes, mythes et romans en rajoutent simplement une couche en nous
faisant croire que la vie pourrait être un film parfait par rapport
auquel notre vie ne peut pas faire le poids. En conclusion provisoire,
ce que la prise de conscience du caractère fictif de l'histoire peut
nous apprendre, c'est que, d'une certaine façon, le problème n'est pas
l'inadéquation des récits mais qu'au lieu de vouloir, à l'instar des
sciences, faire coller le récit au réel, le corrigeant sans cesse, on
veuille rendre le réel adéquat au récit, qu'on en fasse un problème, une
exigence, prenant le faux pour le vrai et recouvrant la complexité des
interactions par une volonté bornée simplificatrice et destructrice qui
s'épuise dans la négation du donné au nom d'une pure abstraction.
De nouveau une excellente période de solitude. Appréciant de ne pas
devoir supporter une fête d'anniversaire, j'ai passé le jour de mes 70
ans à vider le bac à graisse avec une pompe, en foutant partout et
laissant une odeur infecte, tout cela m'amusant bien finalement !
Sinon, j'ai arrêté quelques jours tous mes médicaments (soupçonnés dans
une allergie) pour les
reprendre finalement quand j'ai été malade pendant plus de 3 semaines -
le test
covid était négatif bien que ça ressemblait. Cela faisait longtemps que
je n'avais pas eu d'infections et ce n'était pas très grave mais
fatiguant quand même. Si je n'ai pas écrit de nouvel article de tout le
mois d'octobre, j'ai ajouté des commentaires et corrigé à la marge
(enrichi) les
articles récents. La guérison plus la reprise de MHB me donne ensuite
une grande pêche.
Le sens de l’histoire dépassé par l’évolution, 11/11/23
Si l'irrationalité d'Homo sapiens s'explique par le langage
narratif, qui nous fait habiter des fictions plus ou moins délirantes,
la difficulté est du coup de rendre compte de ce qui fait de nous un
animal "rationnel", tout comme du progrès de l'Histoire. C'est ce qu'on
va essayer de comprendre à faire de la raison un produit de l'Histoire
justement et de l'Histoire un processus de rationalisation imposé par la
pression extérieure (notamment par la guerre), ceci comme toute
évolution, y compris technique, échappant aux volontés humaines, et
faisant de notre espèce plutôt le produit de la technique. Il faut
renverser les représentations habituelles de notre rôle dans l'histoire
et se déprendre de l'évidence à la fois que la raison nous serait
naturelle, et que ce seraient les hommes qui font l'Histoire (et la
raison) en poursuivant leurs fins. En perdant l'immédiateté animale, les
fictions nous on surtout fait entrer dans l'obscurantisme du monde des
morts et de forces invisibles. Avec le besoin de sens des récits, ce
n'est pas la vérité qui est au départ mais bien la fabulation,
l'ignorance, l'illusion, le délire, le mensonge... du moins quand rien
n'y fait obstacle. Notre humanité est originairement faite de préjugés
sociaux et de fausses représentations mais elle se heurte au réel qui
dément ses belles histoires et c'est uniquement dans l'épreuve du réel
qu'elle se rationalise, ce qui veut dire qu'elle se déshumanise
jusqu'aux sciences modernes (en particulier la physique quantique)
contredisant toutes nos intuitions. Il y a deux sources différentes à ce
progrès historique résultant de la dialectique entre l'arbitraire du
récit et la raison ou la nécessité pratique, c'est-à-dire la
confrontation d'une part des récits entre eux et d'autre part avec le
résultat concret. La raison et l'exigence de vérité sont la conséquence même de la fausseté des récits, soumis à leur critique et vérification.
Twitter n'étant plus fréquentable, j'ai essayé de me reporter sur
Facebook pour finalement choisir de réactiver la veille sur l'ancien
https://jeanzin.fr/link
mais avec une activité minimale. La santé reste très fluctuante, avec
de très bonnes périodes et d'autres de grande fatigue. mais je suis de
nouveau occupé surtout par la maison (bois, travaux).
Repenser le langage après ChatGPT, 06/12/23
Il y a quelques années encore, on désespérait de jamais pouvoir
implanter dans un robot nos capacités langagières tant les agents
conversationnels étaient limités. L'échec (relatif) du traitement du
langage malgré tout ce que la linguistique croyait savoir, entretenait
la croyance dans une essence mystique du langage, inaccessible à notre
raison comme aux intelligences artificielles. Les performances de
ChatGPT ont permis de résoudre ce dernier mystère de notre humanité
(celui du langage qui nous sépare de l'animalité), en dévoilant à
l'étonnement de tous son mécanisme de prédiction probabiliste de la
suite, éclairant du même coup les raisons pour lesquelles nous ne
pouvions pas l'imaginer quand nous réduisions le langage à la logique et
la grammaire. Ce qui nous semblait l'essence du langage y serait
seulement sous-entendu, sélection par l'usage, et ne nous est pas si
naturel sous cette forme de règles plaquées de l'extérieur. Il nous faut
donc réexaminer les théories linguistiques précédentes, de Saussure à
Chomsky. Il semble bien, en effet, que la critique du rationalisme et du
réductionnisme trouve ici une pertinence inattendue car remettant en
cause ce qui pourrait être considéré comme les deux péchés originels de
la linguistique : se focaliser sur les mots, au lieu de leurs
assemblages en syntagmes, et croire que la pensée (parole) était
fondamentalement logique et créative (combinatoire) - quand elle est
probabiliste et répétitive. L'atomisme du mot (du signifiant) est aussi
erroné qu'une supposée parole appliquant la grammaire, le langage se
révélant holiste dans sa mémorisation et son usage statistique, que ce
soit au niveau du syntagme, de la phrase, du paragraphe, du livre, du
groupe, de l'idéologie, de la culture...
Mon aller-retour Paris pour les 98 ans de mon père aura été ma seule
escapade de l'année. Tout s'est très bien passé sans gel ni problème de
transport. Sinon, j'ai de nouvelles lunettes.
L’anthropologie philosophique contre l’évolution, 31/12/23
Un peu comme dans les années trente, la conception de
l'Homme bousculée par les avancées de la techno-science est
redevenue un enjeu vital, les idéologies identitaires, xénophobes,
exterminatrices se revendiquant à nouveau d'une "anthropologie
philosophique" pour refuser l'évolution, notamment deux des
évolutions les plus importantes, la mondialisation et la libération des
femmes, rejetés au nom du caractère "universel" de la xénophobie (du
racisme) comme de la domination masculine - effectivement incontestable
jusqu'ici bien que sous des formes plus ou moins marquées mais qui a
surtout perdu sa base matérielle, les différences biologiques étant
largement atténuées dans nos sociétés hyper-développés par rapport aux
sociétés traditionnelles (patriarcales). Que ce soit à l'évidence
bouleversant par rapport au monde d'avant, n'implique pas que cela
outrepasserait nos capacités d'adaptation, seulement que ce ne sera pas
facile, que les résistances seront fortes et qu'on ne pourra éviter les
troubles pendant une assez longue période sans doute. Il ne s'agit pas
de disqualifier la recherche d'universaux ancrés dans la biologie que
Bernard Lahire a raison de tenter mais on ne peut ignorer que la
sociobiologie en avait déjà montré tous les dangers, rappelant les
dérives du racisme prétendument scientifique et du darwinisme social de
Spencer. Il y a certainement des lois où les mêmes causes produisent les
mêmes effets, cela n'en fait pas une loi de l'espèce, seulement d'une
situation particulière, d'un champ social et d'un stade (pré)historique
adapté à ses conditions de reproduction. On ne peut contester non plus
la pertinence de traiter des sujets qui agitent la société actuelle,
mais, tout de même, il faut dénoncer la prétention de justifier par leur
ancienneté à la fois le rejet de l'autre et le patriarcat au moment où
ils ne sont plus tenables et alimentent l'extrême-droite. Ce qui ne va
pas, c'est de prendre les choses à l'envers en partant du résultat au
lieu de ce qui l'a sélectionné. Ainsi, les positions essentialistes qui
partent du nouveau-né dans son inachèvement, donnent des raisonnements
absurdes où l'enfant est décrit tel qu'il apparaît, nu, fragile,
prématuré, incomplet et devant, à cause de cela, se vêtir, travailler,
s'intégrer à une culture. Dans la réalité, c'est tout le contraire :
l'évolution précède l'individu qui en est le produit.
2024
Guerres, ChatGPT, travaux
(71 ans)
Malgré
un temps maussade et un
épisode de grand froid, l'année avait assez bien commencé avec un retour
à une solitude très attendue mais la fin janvier a été gâchée par des
problèmes de santé (asthme, sciatique, hypertension). Sinon, j'ai été
pris surtout par les travaux de la maison et des vieux chats malades.
Toute négation est partielle, 23/01/24
La dialectique marxiste a donné de la dialectique une vision
simpliste très éloignée de celle de Hegel, n'en retenant pas la leçon
principale : que toute négation est partielle. En effet, dans la
dialectique hégélienne, l'aufhebung n'est pas une pure négation
mais un dépassement qui conserve et ne supprime pas complètement le
passé qu'il surmonte, ce passé ne pouvant être sans raison et juste
effacé de nos mémoires alors qu'il doit seulement être corrigé,
amélioré, redressé - voie réformiste même à prendre des allures
révolutionnaires. C'est ce dont on ne veut rien savoir, semble-t-il, à
rêver de victoires totales et définitives, avec l'anéantissement de
l'ennemi et la fin de l'histoire (ce à quoi mène de traduire trop
souvent aufhebung par "négation", comme le fait Kojève
notamment). Il ne peut y avoir ni victoire ni défaite unilatérale mais
seulement une forme de compromission, d'hybridation, de dialectique
justement, sur les ruines des utopies contraires et de la volonté des
acteurs. Il n'y a pas de fin de l'histoire sur ce plan, on ne peut sans
doute empêcher l'alternance de la gauche et de la droite pour éliminer
ce qui ne marche pas de l'autre camp et rendre les progrès plus
durables. Ce n'est pas la même chose que la montée aux extrêmes qui
vient périodiquement troubler le développement économique et réorganiser
les relations internationales, véritable destruction créatrice.
Ce n'est pas seulement à cause de la montée des populismes et des
guerres que j'ai pensé utile de rappeler que toute négation est
partielle, c'est aussi parce que cela s'applique à mon propre passé et
"la fin du blog", me donnant enfin l'occasion de critiquer
l'anthropologie de Kojève et sa négation de la nature, en continuité
avec l'article précédent.
Dialectique cognitive et Intelligences Artificielles, 14/03/24
Les Intelligences Artificielles constituent incontestablement un nouveau
stade cognitif mais on ne peut en attendre une révélation soudaine de
la vérité (cachée), une "singularité" dont il n'y aurait plus d'au-delà,
comme si le temps s'arrêtait. Pas plus que les humains, elles ne
pourraient inventer des lois effectives et se passer de l'expérience -
comme s'il n'y avait plus de monde extérieur, d'incertitudes, de
questions. Ce que l'histoire des sciences implique, c'est bien leur
temporalité, tout comme l'évolution et nos propres apprentissages, entre
l'héritage du passé et les découvertes à venir impossibles à prévoir,
devant passer comme l'enfant par une série de stades de développement et
s'enrichissant au cours du temps. Il n'y a dès lors aucune raison qu'on
arrête de progresser et que le temps s'arrête. Les limites des IA
génératives nous éclairent sur nos propres limites ou plutôt sur les
lois objectives de l'apprentissage et d'une dialectique cognitive
incontournable ne pouvant brûler les étapes. Il faut admettre, en effet,
que cela n'est pas dû à des capacités insuffisantes, comme on pouvait
le croire, mais plutôt à l'extériorité du monde au savoir (sa
transcendance), et à la nécessité d'un feedback. L'obscurantisme
ne va pas disparaître comme par miracle, d'autant que les IA ont
tendance à reprendre nos pires tendances puisqu'elles sont entraînées
sur nos polémiques trop humaines. Malgré la révolution cognitive
extraordinaire des grands modèles de langage bousculant presque tous les
domaines, une fois passé l'effet de surprise et d'émerveillement, on
peut donc juger que sur le plan de l'histoire qu'il n'y aurait à la fin
sans doute pas grand chose de vraiment nouveau sous le soleil...
Petit article que j'ai mis beaucoup de temps à écrire, ayant du mal à me
motiver, témoignant de la retombée de l'enthousiasme suscité par
ChatGPT. D'ailleurs, à mon grand étonnement, je l'utilise de moins en moins et surtout pour des questions pratiques.
On ne pense jamais par soi-même, 26/03/24
Les critiques des nouvelles intelligences artificielles les accusent de
ne faire que répéter bêtement ce que d'autres ont dit mais, d'une part
on constate que leurs réponses ne sont pas si bêtes et, surtout, cela
éveille le soupçon que nous aussi ne faisons rien d'autre que de répéter
comme des perroquets ce qu'on a appris (ce qu'on appelait psittacisme),
ceci sous une forme à peine personnalisée le plus souvent. Il n'y
aurait pas à s'en étonner si on avait pris au sérieux ethnologie et
sociologie qui prouvaient déjà le conformisme fondamental de la pensée
de groupe et de l'idéologie de classe.
La santé s'améliore avec les beaux jours permettant de faire un peu plus
d'exercices mais j'ai toujours beaucoup de mal à supporter la
cohabitation, heureusement intermittente.
Francis Bacon, la méthode scientifique contre la connerie humaine, 17/04/24
C'est bien tardivement que j'ai dû me résoudre à reconnaître l'étendue
de notre connerie congénitale (au lieu de notre supposé bon sens), et
qu'on ne pense jamais par soi-même (malgré l'injonction de la pensée
critique), ne faisant d'une façon ou d'une autre que répéter ce qu'on
nous avait mis dans la tête (à l'instar des Grands Modèles de Langage).
Or, ces constats qui paraissent encore audacieux, sinon insultants au
regard de l'humanisme démocratique, n'ont bien sûr rien de nouveaux
puisqu'ils sont au fondement des sciences tels que Francis Bacon les
théorisait, notamment avec son "Novum Organum" de 1620, dans une
époque enfoncée dans l'obscurantisme et les guerres de religions
(ranimées aujourd'hui par l'islamisme). Comme on le verra, son combat
contre les faux savoirs et nos limites cognitives n'est pas la seule
résonance avec notre actualité de cet auteur trop négligé, alors qu'il a
été le fondateur du progressisme et des institutions scientifiques.
Bien sûr, on peut lui reprocher d'avoir péché par trop d'optimisme à
faire miroiter un avenir qui n'est pas si radieux, et il n'est pas
exempt lui-même de conceptions archaïques (sur les femmes notamment), sa
pensée étant datée de plus de quatre siècles. Il ne faisait en effet
qu'anticiper une science sortant à peine des limbes, et ne pouvait
sauter par-dessus son temps - selon son propre principe que "la vérité est fille du temps".
Cette fois j'ai retrouvé plaisir à écrire ce texte qui m'a bien amusé,
mêlant la critique de l'esprit humain aux Rose-Croix et Illuminati mais
c'est pour y retrouver mes propres idées, à si grande distance. Une petite news prend date des premières
déceptions
de l'utilisation des IA génératives. Des pluies incessantes ne
permettant guère les activités de plein air ont rendu la santé encore
bien fluctuante mais améliorée par le traitement enfin de mon hypertension
Depuis, je passe l'essentiel de mon temps au bricolage - ce qui est
très nouveau pour moi. Lassé d'attendre des artisans débordés, j'ai
installé moi-même un parquet flottant, certes plein de défauts mais
quand même pas si mal. Puis j'ai fini d'installer les meubles, pour
commencer à me consacrer ensuite au classement de mes papiers, cassettes
et disques, ce qui prendra plusieurs années sans doute, avec
l'intention de m'en débarrasser d'un maximum. Les travaux extérieurs
prennent cependant le dessus les rares moment où il ne pleut pas, la
végétation ayant tout envahi. Pendant ce temps là je délaisse
complètement l'écriture alors que la situation est critique et que la
connerie atteint des sommets. Fin juin on m'a retiré un bouton cancéreux
au-dessus de la poitrine droite.
Notre part de responsabilité, 01/07/24
Rien n'étant sans cause, il y a bien un déterminisme intégral, sauf
qu'il y en deux ! On ne peut, comme le prétendent des physiciens, tout
réduire aux causes mécaniques. Il y a place pour une autre causalité qui
n'est pas physique et s'oppose même à l'entropie universelle, c'est
l'intervention du vivant et de sa part de "liberté" échappant au pur
déterminisme physique, introduisant, par sélection et apprentissages,
les causes finales dans la chaîne des causes. On passe ainsi d'une cause
mécanique, s'épuisant dans son effet, à une cause cognitive orientée
vers un but. Le fait qu'il soit d'un tout autre ordre que le
déterminisme physique, et moins "efficace", n'empêche pas d'avoir
affaire à un déterminisme aussi inévitable, combinant l'hérédité à la
formation individuelle, déterminisme de sa personnalité, de ses acquis
génétiques et cognitifs. Admettre nos déterminations sociales et
intellectuelles ne fait pas disparaître pourtant la responsabilité
individuelle.
Comme j'insiste sur nos déterminations, j'ai trouvé utile face au risque
de l'extrême-droite (écarté de justesse) de montrer que notre
responsabilité reste engagée. Sinon, la livraison du bois de chauffage
reste problématique et m'oblige à de grosses manutentions. Heureusement
la forme est assez bonne bien que certains jours je reste écrasé par la
fatigue. Une tentative de réduire mon médicament contre l'hypertension a
été assez désastreuse. Depuis je réduis mes microdoses de H le soir
pour éviter trop d'hypotension mais je me couche à 20h maintenant.
Il faut sauver la liberté, 27/07/24
En réalité, que la liberté soit toujours déterminée ne diminue en rien
notre soif de liberté et de libération de nos chaînes, qui ne se
manifeste pas seulement dans la prise d'indépendance de l'adolescence et
implique par exemple, en dépit du commandement, la liberté de mentir
protégeant son intériorité. La liberté ici n'est pas du tout un
libre-arbitre métaphysique et sans causes mais simplement de ne plus
dépendre d'une autorité, nous laissant libres de nos mouvements et de
nos choix, sans devoir pour cela s'imaginer agir parfaitement (sans
droit à l'erreur), ni en dehors de toute détermination. Dans ce sens, on
peut même dire, qu'à l'opposé de la sagesse d'un libre-arbitre
souverain, d'une liberté à l'image de celle de Dieu, nous sommes plutôt
possédés par notre passion de la liberté, presque animale, qui s'impose à
nous, ruant dans les brancards d'une domestication toujours plus
poussée par la civilisation et l'explosion démographique. Le mouvement
de libération historique n'est cependant pas aussi irrésistible à court
terme qu'on a pu le penser, se heurtant à des contraintes objectives et
des oppositions. D'un point de vue matérialiste, il ne peut déboucher,
en effet, qu'à profiter des opportunités de l'époque ouvertes par les
déterminations matérielles (notamment économiques et techniques). Plus
que notre propre désir, il faut se persuader que ce sont bien ces
puissances matérielles qui exigent cette libération, ou au minimum la
rendent possible en rendant obsolètes les oppressions du passé (bien
qu'elles puissent en produire d'autres...). En tout cas, y compris
dans les pires circonstances obligeant à les restreindre ou en corriger
les excès, et malgré nos déterminations sociales ou les risques de
l'émancipation, nous sommes prêts à tout pour défendre nos libertés (ou
ce qui peut l'être), avec lucidité et "détermination", en s'appuyant sur
son énergie et son efficience. Car les libertés ont effectivement
besoin d'être défendues contre les tentations régressives et
autoritaires toujours présentes - et qui peuvent même prétendre
supprimer nos libertés au nom de leur propre liberté souveraine contre
celle des autres (d'où l'intérêt de tenter d'éclaircir une fois de plus
la question).
Il y a eu une période assez pénible de canicule avec des artisans
injoignables qui m'ont un peu déprimé d'autant que j'ai presque épuisé
mes capacités financières, devant renoncer à m'acheter une voiture et à
refaire le toit. Des difficultés à respirer sont revenues ainsi que des
tremblements me faisant craindre un possible Parkinson ?
Le langage, la logique et l’action, 25/08/24
On ne peut donc réduire la pensée ou le langage à la logique, ce qui est
apparu clairement avec les IA génératives qui en manquent encore à ce
jour et auraient bien besoin de sa validation après coup, bien que leur
programmation statistique suffise la plupart du temps à suivre une
logique respectée communément. Ce qui distingue la logique du langage,
c'est son caractère universel, extérieur, contraignant, passant certes
par le langage mais, aussi bien dans les jugements que pour l'action,
imposant la pratique à l'idéalisme, au sens, à l'intuition. Cette
logique universelle contraste avec la multiplicité des grammaires et
croyances par ce qui relie la logique à l'action et la pratique plus
qu'à l'idée. Précisons que si la logique est inhérente à l'action, elle
ne résulte pas seulement de l'activité de l'intellect lui-même (qui
plaquerait sa grille logique sur le langage) mais bien du réel auquel se
cogne l'action. Si ni la grammaire ni la logique ne sont des propriétés
innées du cerveau mais relèvent d'une psychogenèse, étant toutes deux
acquises par l'expérience, la grammaire vient uniquement de la
communication, son efficacité, alors que la logique vient du réel
communiqué. Si le langage est le commun, la logique est l'universel, ce
qui est très différent.
Petit article inspiré par l'anthropologie de Kant, qui distingue logique
et représentations, ainsi que par les IA génératives encore dépourvues
de logique à cette date. Je manque complètement d'énergie, passant mes
journées au lit, le fait de n'avoir plus rien à fumer n'arrangeant pas
la situation.