Bio-graphie

Chronologie et situation des textes



Résumé du blog

Textes du XXème siècle - 2001-2006 - 2007-2010 - 2011-2015 - 2016-2020

2021 - 2022 - 2023



2021 - Pandémie, accident, constat d'échec, psychédéliques (68 ans)
2021La pandémie repart à chaque fois avec un nouveau mutant mais les vaccins arrivent. Pour moi, c'est un début d'année tranquille, un peu hors du monde, profitant de la nouvelle chaudière au bois, dont on peut contempler le feu pendant des heures. Sinon, la mort d'un chat de 15 ans qui prenait une grande place depuis si longtemps m'a pas mal affecté (même s'il y en a 15 autres!). La reprise du blog est minimale.

De l’autonomie à l’écologie, 31/01/21
Critique des fondements et de l'inconsistance, au regard d'une philosophie écologique, d'une philosophie de l'autonomie qui nous avait tant séduits (chez Castoriadis comme chez Gorz, entre autres) mais qu'on retrouve paradoxalement de nos jours aussi bien dans le développement personnel ou le management que dans les idéologies révolutionnaires mais aussi sous des formes fascisantes, souverainistes, populistes, nationalistes et xénophobes, ce qu'on ne peut continuer à ignorer. A l'idéalisme subjectiviste et moraliste au fondement des idéologies progressistes aussi bien qu'identitaires, on doit opposer le matérialisme écologique, la prévalence de l'extériorité et donc de l'hétéronomie dont il est illusoire de pouvoir se délivrer.

février 2021Intégration mobile-PC-TV,  16/02/21
Petit texte qui rend compte de mes changements de distribution linux (de linux Mint à Kde et Neon), pour utiliser Kdeconnect intégrant le mobile au portable.

Un feu de cheminée sans gravité mais angoissant le 21 février par grand vent me privera quand même de ma chaudière bois pendant presque un mois. Au début sans problème car le temps était devenu printanier juste après, plus embêtant à la fin avec le retour du froid.

mars 2021Le point sur la dépression, causes et remèdes, 04/03/21
L'actualité de l'épidémie de dépression justifie de tenter de faire le point sur cette maladie, une des plus douloureuses et courantes, d'autant plus qu'elle reste, en dépit de progrès récents, relativement incomprise et mal soignée, mais aussi qu'elle reste largement déniée et considérée même comme une maladie honteuse. C'est pourtant une maladie non seulement très répandue mais qui est partie intégrante de la condition humaine et remarquable à combiner les dimensions biologiques, psychologiques, sociales, la façon dont l'état du corps est interprété par les discours, les histoires qu'on se raconte et les représentations sociales. Alain considérant que le meilleur traitement des humeurs dépressives serait de parler à d'autres que nos proches, nous sortant de notre enfermement intérieur, le confinement n' aurait fait qu'aggraver les choses.


Article écrit devant l'étonnement de ne pas avoir déjà fait un article sur la dépression et pour faire état du conseil d'Alain pouvant expliquer la recrudescence des dépressions dans les périodes de confinement par le rôle essentiel des contacts avec des inconnus.

Rater sa vie, 15/03/21
Qui ne voudrait réussir sa vie ? Et pourtant, cela fait partie des fausses évidences qui n'ont aucun sens. On devrait plutôt reprendre le conseil de ne pas réussir leur vie que donnait à ses enfants le si attachant géographe anarchiste Elisée Reclus (selon Hugues Aufray qui est lié à sa famille par sa femme). S'imaginer la réussir, serait en effet se monter du col et prétendre qu'on ne pourrait faire mieux, décollant de la réalité. Il faut laisser cette prétention aux prétentieux narcissiques, aux winners, aux crétins. Bien sûr, ne pas viser la satisfaction finale d'une vie dont la fin est rarement enviable, ne signifie pas faire n'importe quoi, ne pas avoir d'idéal ou de modèle, ne pas essayer d'être le meilleur possible. Cela permet du moins ne pas s'encombrer de faux-semblants, ne pas se mentir sur nos remords, nos fautes, nos ratés et ne pas se croire supérieur aux autres mais restituer à l'existence sa part d'expérience, d'aventure, d'errance, d'égarements, loin d'un plan de carrière, d'un roman ou d'un film parfait - vie projetée, déjà vécue.


09/2021Cette fois, j'ai écrit cette article surtout pour faire état du conseil d'Elisée Reclus de rater sa vie que j'avais trouvé excellent ! Ces deux articles donnent sans doute une image sombre alors que je ne n'étais pas spécialement dépressif malgré l'énervement d'attendre des semaines l'intervention des plombiers et un peu trop pris par les soucis pratiques (dentiste, vaccination, bois, chauffage, prime énergie touchée le 13 mars, etc) mais ayant retrouvé un peu de solitude bien que seulement pour 15 jours...

L’utopie rationaliste à l’ère du numérique, 26/03/21
L'ère du numérique et des réseaux planétaires, donnant un accès immédiat à toutes les connaissances, nous a fait entrer dans un nouvel âge des savoirs qui, étonnamment, sonne le glas de l'utopie rationaliste républicaine, c'est-à-dire de l'émancipation par l'éducation. En effet, ce que révèle notre actualité avec des polémiques absurdes accusant de racisme les antiracistes au nom d'un universalisme abstrait, c'est bien plutôt comme notre folie s'oppose à la raison dans une histoire qui n'est pas la paisible accumulation progressive de connaissances mais un champ de bataille où s'affrontent des illusions contraires, dialectique bien présente qu'un progressisme naïf voudrait oublier.


Occasion de réintroduire la dialectique dans une histoire qui n'est pas linéaire. Le chauffage de nouveau opérationnel (depuis le 19 mars) après le feu de cheminée (du 21 février) ne sera utilisé que quelques jours avant une nouvelle vague de chaleur (du 28 mars au 5 avril) qui ira jusqu'à 25°C, bien trop chaude pour la saison. Il a suffi que je publie un compte-rendu de mes déboires avec top-chaleur et la médiation le 4 avril pour avoir un coup de fil du directeur le lendemain et toucher le remboursement exigé ! Du coup j'ai retiré l'article (mis en mode privé) qui n'avait pas grand chose à faire sur le blog. Enfin débarrassé des travaux, c'est un temps de farniente au soleil (et de disputes...) en attendant la vaccination et le retour du froid.

Dernières nouvelles de notre préhistoire, 12/04/21
Article à propos de deux nouvelles études. La première, étudiant les crânes des premiers Homo (Habilis, etc) depuis 2,6 millions d'années, montre qu'ils restaient très proches de ceux des singes jusqu'à l'Homo erectus à partir de 1,7 millions d'années. L'autre éclaire la raison de cette adaptation par un changement de régime alimentaire devenu hypercarnivore et la spécialisation dans la chasse aux grands animaux permise par les nouveaux bifaces. La preuve en a été apportée ici par l'acidité de l'estomac et cela expliquerait que les grands mammifères ou marsupiaux ont disparu partout assez peu de temps après l'arrivée des premiers humains. Le plus étonnant pourtant, c'est que le passage à un régime omnivore n'aurait commencé qu'autour de 85 000 ans sous la pression de la disparition du gros gibier pour s'achever avec la digestion de l'amidon peu avant le Néolithique et l'avènement de l’agriculture qui en a découlé.


J'ai été vacciné sans problème le 13 avril avec le controversé AstraZeneca et ajouté la traduction automatique au blog. Période plutôt agréable où je me remets à l'écriture avec plusieurs textes en cours.

Théories du complot et critique sociale, 02/05/21
Les théories du complot sont, tout comme les mythes et religions, une des manifestations massives des limites de notre rationalité et de nos tendances paranoïaques au délire d'interprétation, manifestant à quel point Homo sapiens est tout autant Homo demens. C'est ce dont on semble refuser absolument de prendre toute la mesure pour ne pas attenter à notre narcissisme et continuer d'entretenir l'illusion de notre fabuleuse intelligence - illusion qui est justement le ressort du complotiste persuadé d'avoir tout compris et de n'être plus dupe de la vérité officielle - ressort plus généralement des militants plus ou moins révolutionnaires. L'ère du numérique et des réseaux planétaires ne fait pas que rendre les théories du complot beaucoup plus visibles (ou plus délirantes), elle en est aussi une des causes principales par l'accélération technologique qui bouleverse nos modes de vie et fournit de nouveaux outils, comme les capacités de manipulation d'images ou de recherche d'indices nourrissant le délire (biais de confirmation), tout en démultipliant sa contagion par effet de groupe. Il faut ajouter pour les pays occidentaux, et singulièrement la France, la déception des fausses promesses de l'idéologie démocratique confrontée aux limites de la démocratie réelle (parlementarisme) dans ce monde globalisé. Il ne s'agit pas seulement d'ignorance mais bien de faux savoirs, de fausses représentations et d'un refus du réel enfin qu'on peut trouver compréhensible mais qui pose du coup la question de sa proximité avec la pensée critique et les idéologies démocratiques ou révolutionnaires. De nos jours, être anticapitaliste ou anticroissance ou antitechnique suppose aussi le plus souvent une forme de complot (mêlant finance, gouvernements, élites, minorités, étrangers, multinationales, médias).


Article fait pour répondre à la demande d'Emmanuel pour EcoRev' mais qui ne devrait pas y être publié.

08/05/2021Rimbaud, la Commune et le retour au réel, 07/05/21
Célébrer les 150 ans de la Commune, c'est célébrer aussi la poésie de Rimbaud qui s'épanouira en 1871 dans l'enthousiasme de la Commune avec ses lettres du voyant proclamant un peu vite que "l'ordre est vaincu" et rejetant la "poésie subjective", à la recherche de l'inconnu, c'est-à-dire du réel derrière les apparences, par un "long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens". C'est bien le moment où il se déclare poète, l'assume comme son destin, malgré lui presque, mais c'est une poésie politique qui se place dans le sillage des Châtiments de Victor Hugo. Il se voudrait en avant des luttes des travailleurs. C'est le temps de l'enthousiasme révolutionnaire et de l'utopie de l'harmonie retrouvée et de la transparence. A peine une semaine après cette déclaration de guerre poétique vint aussitôt le choc violent de la défaite avec la semaine sanglante, temps de la désillusion jusqu'au "Bateau ivre" qui largue les amarres et semble exprimer "la victoire de la lucidité sur un premier élan d'espoir" avant le bilan de faillite d' "Une saison en enfer", le seul livre qu'il a publié et qui décrit le parcours qui va de l'idéalisation de l'enfance (malgré sa mère sévère) jusqu'à la grande désillusion post-révolutionnaire d'un retour au réel dépressif, nous posant la question : que reste-t-il de nous après le massacre de nos illusions ?


J'ai eu plaisir à revenir à Rimbaud, cela m'a redonné la pêche !

Alerte drogues : légalisation ou fascisation, 13/05/21
La bêtise et l'aveuglement peuvent nous coûter cher. Le refus d'écouter les scientifiques n'est pas réservé à une catégorie de la population et ne se limite pas aux complotistes mais peut se propager jusqu'en haut de l'Etat, en particulier au sujet des drogues. Ce n'est pas un sujet mineur par rapport aux questions sociales comme la gauche a pu le penser quand elle ne partageait pas elle aussi l'utopie d'un monde sans drogues (accusées de se substituer à la politique et sans lesquelles les jeunes seraient révolutionnaires!). Les récents événements montrent au contraire que leur interdiction favorise les circuits mafieux et peut gangrener toute la société par la violence. Il y a véritablement péril en la demeure. Il faut sonner le tocsin contre les risques d'un durcissement d'une guerre à la drogue perdue d'avance mais qui amène la guerre dans nos cités et militariserait la société.


Ecrit sous la pression des événements mais en continuité avec la critique de l'utopie rationaliste, des théories du complot et de l'article sur Rimbaud.

Concepts fondamentaux pour comprendre notre monde, 01/06/21
Un petit nombre de concepts fondamentaux qui vont à rebours des modes de pensée religieuses, métaphysiques ou idéologiques, suffisent à renverser la compréhension habituelle,
à la fois idéaliste et subjectiviste, de notre humanité (et de la politique). Il n'y a, sur ces concepts examinés ici (information, récit, après-coup, extériorité), que du bien connu, vérifiable par tous, et il n'y aurait aucun mystère ni difficulté si les conceptions matérialistes (écologiques) n'étaient par trop vexantes et n'entraient en conflit avec nos récits, pour cela déniées ou refoulées constamment afin de sauver les fictions d'unité qui nous font vivre. On verra d'ailleurs que ces concepts fondamentaux touchent aux débats les plus sensibles de l'actualité (numérique, démocratie, identitaires, racisme, sociologie, etc).

J'ai essayé dans cet article de résumer les points de vue qui me différencient des discours dominants et justifient mon travail alors même que je m'apprête à écrire beaucoup moins ayant arrêté de fumer le 6 juin...

Les politiques des philosophes, 18/06/21
Je me suis intéressé à la philosophie, par souci politique d'abord sous l'égide de Hegel et Marx, mais ayant fini par adopter une "philosophie" écologique de l'extériorité, je suis devenu plutôt antiphilosophe puisque réfutant aussi bien les promesses d'un salut personnel que d'un salut collectif dans une fin de l'histoire idyllique, escamotant l'extériorité du réel et les causalités écologiques. Les philosophies, qui ont fait avancer les connaissances, et permis les sciences rationnelles, ne pêchent pas seulement en effet par ce qu'elles ignorent mais par ce qu'elles veulent refouler in fine grâce à quelque formule magique bien trouvée, le vrai n'étant plus qu'un moment du faux. L'actualité politique illustre cependant qu'il ne suffit pas de simplement rejeter toute la tradition philosophique pour ne se fier qu'aux sciences car l'influence des diverses métaphysiques est bien réelle, elle aussi, motivant les différents mouvements de l'extrême-gauche à l'extrême-droite, les illusions révolutionnaires et démocratiques tout comme les revendications identitaires ou d'un retour à la nature. On va voir comme les différentes philosophies, opposées entre elles, s'avèrent en fait fonder des politiques et des idéologies encore vivaces, qui toutes promettent un salut collectif. Ces illusions métaphysiques prennent des formes opposées entre Marx, Heidegger, Deleuze, etc., mais à chaque fois nous promettent la lune. Examiner l'histoire de la philosophie sous cet angle politique est en tout cas assez éclairant.

06/2021Je me suis remis à fumer après une semaine seulement pour écrire cet article qui m'a bien intéressé même s'il est sans doute très critiquable. La santé n'est pas brillante avec des douleurs intestinales et aux poumons ainsi qu'une grande fatigue.

La catastrophe annoncée qui vient, 26/06/21
On ne peut dire que je puisse être surpris par le ton de plus en plus alarmiste du Giec mais voir la catastrophe annoncée arriver, le point de basculement tant redouté étant sans doute déjà dépassé, n'a rien pour nous consoler de l'avoir tant prédit quand c'est la rage de ne pas l'avoir empêché que je ressens plutôt. Au lieu de se diviser, d'accuser les plus réalistes d'écotartuffes ou de greenwashing, on a plus que jamais besoin de l'addition de nos forces pour s'engager dans une stratégie globale cohérente combinant l'accélération de la transition énergétique, la capture du CO2, l'agroécologie et la réorganisation économique (relocalisation). Il n'y a pas de solution magique, il faut faire feu de tout bois, ce qu'on appelle l'équifinalité en biologie, pour atteindre notre objectif par tous les moyens. La course est engagée de notre réactivité sur plusieurs temporalités au basculement du climat.


Article écrit rapidement pour me distinguer de ceux qui réagissent juste par des incantations, mais je reste dans la récapitulation de mon parcours et n'y fais que rabâcher ce que j'ai écrit maintes fois - ce qui n'empêche pas qu'il a fait le plus gros score depuis longtemps et a été repris par rezo.net, ce qui n'était pas arrivé depuis des années... Cela ne m'a pas tellement ravi, pour autant, le texte me paraissant faible. Sinon, avant que le virus indien ne nous rattrape, je profite de l'accalmie pour aller voir mon vieux père que je n'ai pas vu depuis le début de l'épidémie.

Pinault est un con, 07/07/21
C'est la conclusion que j'ai tirée de la collection Pinault exposée à la Bourse du commerce et qui ne peut s'expliquer que par le désir inconscient de montrer à tous l'étendue de sa connerie, en dépit de l'argent qui le protège de cette sincérité. Réussir dans la vie ne suffit pas, il semble que même les milliardaires aient besoin d'atteindre leur niveau d'incompétence en investissant des domaines hors de leur portée. On dirait ici que le financier François Pinault confie à des artistes le soin de se moquer de lui - et de ceux qui croient à la valeur de ces attrape-couillons. Il faut répéter que la connerie n'épargne pas les classes supérieures, occasion de rappeler que l'art, tout au contraire d'une activité désintéressée, est un signe de distinction et d'appartenance (au même titre que les idéologies et religions).


A part cette visite à la collection Pinault qui m'a tant déçu, la petite escapade en solitaire à Paris était agréable après presque un an et demi sans bouger à cause de la pandémie. La cohabitation me pèse cependant de plus en plus et j'ai perdu les deux couronnes que le dentiste venait de me poser !

Sur l’histoire de l’art et sa fin, 20/07/21
Hegel associait la fin de l'Art à la fin de l'histoire supposée, mais ceci juste avant que ne commence la riche histoire de l'art moderne, désormais achevée - bien que l'art post-moderne, qui a tant de mal à lui survivre, revendique d'en être la suite, mais se condamnant ainsi à ne faire qu'en réaffirmer la fin dans une répétition complètement stérile. Pourtant, ce que dit Hegel de la fin de l'art semble bien pouvoir s'appliquer à cet art contemporain. Il m'a donc semblé intéressant d'essayer de compléter l'histoire hégélienne par ce qui a suivi les tendances romantiques de son époque. L'art moderne pourrait y être compris comme une période particulière, car introduisant justement l'histoire dans l'art par sa déconstruction, ses révolutions artistiques. La fin de l'art moderne n'est, bien sûr, pas la fin de l'Art mais peut-être celle de son historicisation.


Tentative de faire le point sur l'art moderne après l'article précédent sur la collection Pinault.

L’Avenir n’existe pas, il n’y a que des temporalités multiples, 01/08/21
Tout est une question de tempo mais il est très difficile de bien évaluer la temporalité de chaque processus car il y en a plusieurs dont on ne peut prévoir les combinaisons multiples. La physique moderne a réfuté le temps absolu de Newton qui demeure cependant la forme a priori de notre sensibilité, comme dit Kant. On raisonne en permanence comme si le temps était linéaire alors qu'il y a bien plusieurs temporalités qui se croisent dans un présent qui n'a rien de la consistance d'une tranche de vie figée et de la cohabitation immobile de tous les êtres que les mystiques mettent en scène. Il n'y a qu'une multiplicité de trajectoires avec leurs temps propres, certains à très court terme, d'autres des temps astronomiques.


La santé va au plus mal avec un diabète bien plus grave que je n'imaginais, expliquant la fatigue mais ne présageant rien de bon pour la suite.

La vie à quel prix ?, 18/08/21
Dans notre actualité planétaire, ce sont les mesures prises pour limiter la pandémie, du confinement à la distanciation sociale et aux gestes barrières, qui nous ont valu de grandes déclarations, notamment de philosophes médiatiques, nous rappelant que toute vie ne vaut pas la peine d'être vécue si elle se limite à la survie du corps et se trouve coupée des autres. Bien sûr, la question de ce qui constitue une vie viable n'est pas seulement politique, elle se pose aussi individuellement, chacun pouvant y répondre différemment. C'est, en tout cas, la question qu'une dégradation de ma santé m'a obligé à me poser pour moi-même. Est-ce qu'une vie au rabais privée des anciens plaisirs vaudrait la peine d'être vécue ? Est-ce que je pourrais supporter une vie diminuée par le grand âge - voire en EHPAD, ces mouroirs modernes assez effrayants ? Suis-je prêt enfin, dès maintenant, à une vie plus austère livrée aux médecins ?


Violent accident de voiture le 26/08 (à cause d'un refus de priorité) en revenant d'un examen à l'hôpital avant d'y revenir aux urgences, sans problèmes graves mais sans plus de voiture partie à la casse... Mauvaise passe.

La psychanalyse comme analyse du transfert, 01/09/21
Il faut insister sur le fait que la caractéristique première de la psychanalyse réside bien dans l'analyse du transfert qui change tout. On peut s'étonner certes de cette place du transfert dans l'analyse qui semble hors sujet mais résulte là encore de la simple observation, vérité d'expérience. Ce phénomène qui semble marginal, simple parasitage du processus analytique pour ceux qui y voient une reconstruction de son enfance, oblige au contraire à le réinterpréter complètement en dépassant le contenu manifeste et sa prétention de vérité par la réintégration de l'énonciation et du sujet auquel elle s'adresse comme discours de séduction et désir de désir, ce qui a une portée considérable - suspicion portée sur la vérité comme sur tous les discours. Bien que l'analyse du transfert s'impose inévitablement dans toute pratique analytique, il n'est pas sûr pour autant qu'elle puisse être vraiment prise au sérieux par ses praticiens. Dernière contradiction de la psychanalyse, il se pourrait en effet qu'une analyse achevée ne produise pas des analystes mais guérisse plutôt du désir d'être psychanalyste...


09/2021Je suis très mobilisé par le scandale des assurances voulant m'indemniser de 1000 € seulement pour ma vieille voiture détruite à cause d'un autre alors qu'elle marchait parfaitement ! Je suis désormais enregistré pour mon diabète comme ayant une "Affection de longue durée".

Hegel écologiste à la fin du temps, 20/09/21
Pour mieux saisir comment Hegel pensait réellement la fin de l'histoire, dans l'Etat de Droit universel, ainsi que de la philosophie dans les sciences, c'est-à-dire l'achèvement du savoir absolu, de la pensée qui se pense elle-même parvenue à la pleine conscience de soi, il m'a semblé qu'il n'y avait rien de plus utile que de juxtaposer la fin de la Logique, de l'Encyclopédie et de la Phénoménologie, ce qui nous permettra d'en tirer quelque enseignement sur notre actualité confrontée sur tous les plans à la question de la fin, conscience de soi et de notre finitude qui nous ramène aux urgences immédiates. La fin de la Logique, en premier lieu, résonne en effet avec l'époque où notre liberté confrontée au savoir des risques écologiques s'engage dans les actions nécessaires dictées par le discours scientifique, monde qui nous reste pourtant étranger et hostile, l'extériorité ne se résorbant pas dans le savoir, toujours exposés à la mort, la souffrance et les injustices comme aux catastrophes cosmiques, naturelles ou sociales, la part du hasard, des probabilités et du non-sens qui reste, la division de la pensée et de l'être enfin.


Je reviens à mes premières amours peut-on dire, clôture de mon parcours actualisant mes premières publications. Cela me permet aussi de m'abstraire de la mauvaise ambiance électorale comme de la bataille juridique contre les assurances, aussi énervante que dérisoire. Après le ramonage et bien que le temps reste doux la journée, il fait assez froid la nuit pour commencer à allumer le chauffage le soir.

Se concentrer sur les plus gros pollueurs, 04/10/21
Dans l'immédiat, le plus urgent serait de prendre conscience de l'étonnant petit nombre d'entreprises et d'acteurs globaux qui sont responsables de l'essentiel des pollutions. Ainsi, 70% des émissions de gaz à effet de serre seraient imputables à seulement une centaine d'entreprises, parmi lesquelles 20 entreprises sont responsables d'un tiers des émissions ! Il s'agit surtout de pétroliers, de cimentiers et d'industries métallurgiques ou minières mais c'est à l'évidence sur ces entreprises qu'il faut mettre la pression pour arrêter l'hémorragie en abaissant radicalement leurs émissions de CO2 ou de méthane avec un effet massif et rapide cette fois, sans commune mesure en tout cas avec le fait de baisser son chauffage.


Se préparer à l’inflation, 15/10/21
La plus grande énigme économique de ces dernières années était sans conteste le mystère de l'absence d'inflation malgré l'injection de liquidités en quantités inouïes. L'inflation se serait cantonnée à la finance et la spéculation, notamment immobilière, mais pourrait avoir été simplement retardée ailleurs. Or un retour de l'inflation changerait du tout au tout la configuration économique des prochaines années avec des conséquences importantes aussi bien au niveau social qu'au niveau écologique, pouvant à la fois intensifier les luttes salariales, renverser le rapport de force actuel capital/travail, mais aussi accélérer une croissance qui n'est plus aussi bien venue quand il faudrait plutôt la tempérer et, en premier lieu, réduire notre consommation d'énergies fossiles qui repart au contraire à cause de la surchauffe économique. L'après COVID dans une économie de plein emploi a toutes les chances d'être une période plus joyeuse, il faudra absolument éviter que l'euphorie ne mène à l'irresponsabilité climatique.


10/2021Le 13 et le 20 du mois j'ai pris des champignons (commandés sur un site hollandais) mais sans aucun effet psychédélique hélas, expérience assez désagréable...

Les impasses de l’anti-progressisme, 22/10/21
Pour nous, l'avenir n'est plus un projet positif portant la marque de notre humanité et voué à l'épanouissement de nos talents, se résumant désormais à empêcher le pire (simple négation de la négation). Les tentatives de reconstruire un "projet de société" et d'enthousiasmer les foules par de nouveaux plans sur la comète tombent vite aujourd'hui dans l'indifférence si ce n'est le ridicule. L'avenir est craint plus qu'espéré. La fin du progressisme béat laisse du coup la place à un anti-progressisme réactionnaire (pas forcément écologiste pour autant, loin de là) et qui ne vaut pas beaucoup mieux dans sa volonté de rétablir l'ordre ancien, vouée tout autant à l'échec mais à laquelle se raccrochent les citoyens désorientés dans une passion identitaire sans issue. Ce dont on peut être sûr, c'est que l'anti-progressisme autoritaire qui gagne les foules ne peut être durable car le futur est au souci de l'avenir et à l'unité planétaire.


Démocratie des minorités ou dictature majoritaire, 02/11/21
Contrairement aux mythes colportés très officiellement sur notre démocratie, il faudrait rectifier que nos institutions sont moins héritées de la Révolution que des monarchies constitutionnelles postérieures, ce que apparemment presque personne sur l'échiquier politique n'ose avouer. C'est grave car on défend du coup, aussi bien à gauche qu'à l'extrême-droite, une démocratie majoritaire foncièrement illibérale quoiqu'on dise puisque rejetant la séparation des pouvoirs qui était à la base des monarchies constitutionnelles, raison pour laquelle elles avaient la préférence de Montesquieu. En conséquence, à part des écologistes attentifs à la diversité, au lieu de promouvoir la démocratie des minorités qui en résulte, celle-ci est dénoncée partout ailleurs comme illégitime (communautariste) alors qu'elle n'est rien d'autre que la conséquence du règne de l'Etat de Droit et des Droits de l'Homme, c'est-à-dire aussi de la laïcité qui en procède. Ainsi, une des raisons de la montée inexorable du "fascisme" autoritaire tient au fait qu'elle est paradoxalement alimentée par ses opposants qui font de la surenchère sur le thème du "peuple" idéalisé et de la présentation simpliste d'une majorité lésée par une minorité.


11/2021De nouveau des problèmes de chauffage à partir du 11/11 avec le chapeau de la cheminée bouché - retiré à temps (le 17) pour passer une vague de froid.

A partir du 14, j'ai fait un régime "cétogène" de 3 semaines (jusqu'au 4 décembre), qui était supposé pouvoir guérir du diabète aux dernières nouvelles. En attendant, cela m'a fait perdre 9 kilos mais le plus étonnant, c'est qu'un mélanome en croissance a disparu en quelques jours. Il est certain que ça fait de l'effet, que ce soit durable est moins sûr (en tout cas pas le poids).

L’arnaque des pauvres par l’assurance auto, 18/11/21
Il est bien connu que les pauvres paient tout plus cher mais avant d'en faire l'expérience, je ne savais pas que les pauvres, qui ont forcément des vieilles voitures, étaient aussi spoliés de leurs droits en toute bonne conscience par les assurances auto. J'ai découvert que cette spoliation des possesseurs de vieilles voitures arrive à prendre l'apparence d'un respect du droit en s'appuyant sur trois confusions : le principe du moins-disant tenant lieu de valeur de remplacement, l'évaluation sur un échantillon statistique trop faible et la définition du marché local étendu à l'internet.


C'est l'affaire qui me pourrit la vie depuis le mois d'août où j'ai dû capituler le 15 novembre, n'ayant donc plus de voiture.

L’inexistentialisme est un humanisme, 24/11/21
On se contente habituellement de suivre avec passion les informations du monde, de ce qui se passe ailleurs et nous dépasse, à l'évidence ne dépendant pas du tout de nous. La vérité, c'est qu'on n'est pas aux commandes, on ne décide pas de notre vie ni de notre existence ni même de nos pensées en dépit des apparences. Par quelque bout qu'on le prenne, une philosophie écologique pour laquelle les causalités sont extérieures, consacre l'inexistence de l'individualité isolée, d'un sujet indépendant réduit au paraître, non que l'autonomie de l'organisme ne soit essentielle mais qu'elle est effectivement entièrement dépendante de son milieu. Ce constat d'inexistence n'est pas nouveau et même très ancien puisqu'il est celui de nombreuses spiritualités avant d'être celui des causalités scientifiques. C'est une étrange sensation de se réveiller de cette illusion de liberté et d'existence singulière dans sa supposée présence mystique au monde pour découvrir notre inexistence réelle, d'une existence qui n'a pas de sens absolu ni personnel, seulement un sens relatif à nos rapports humains, pris dans des processus objectifs comme dans des récits communs fictifs recouvrant le réel et l'expérience immédiate. Dès lors, il n'y a plus de véritable identité ni d'essence immuable, rejoignant en cela l'existentialisme sans doute sauf que l'existence qui précède l'essence serait plutôt celle de notre milieu, de l'extériorité, de l'écologie, de l'hétéronomie enfin au lieu d'un libre-arbitre sans cause, venu de nulle part. L'identité y est donc changeante selon les contextes (famille, travail, réseaux, etc). Ces preuves de notre inexistence sont accablantes et pourtant, au contraire de la passivité d'un destin tout tracé à la naissance, n'ayant plus qu'à devenir ce qu'on est, on peut dire que, dans sa nudité et fragilité, l'inexistentialisme est un humanisme car il renforce notre appartenance à l'humanité, comme produit de l'évolution et de l'histoire, humanité forgée par son environnement. Si on ne peut pas vraiment choisir sa vie qui dérape et qu'on ne pèse qu'à la marge sur l'avenir du monde, c'est justement parce qu'on appartient à son temps et à ses contemporains. La solidarité avec les autres et avec la biodiversité est concrète, entière, prouvée, qui achève d'effacer notre particularité à mesure que le regard s'éloigne, fondue dans l'immensité de l'espace et du temps. Cette inexistence et incomplétude fondamentale, qui, au contraire de l'idéal trompeur du self made man, a besoin de béquilles, de soutiens pour tenir, est pourtant ce qui nous est le plus précieux dans son humilité qui fonde notre désir de reconnaissance et notre fraternité.


Je n'ai pas beaucoup de temps pour l'écriture (plusieurs textes en cours), pris par les activités pratiques (couper le bois, préparer les prochaines livraisons de bois, démarches administratives, papiers pour l'assurance et un temps interminable pour, par exemple, arriver à prendre un aller-retour SNCF ou réussir à se faire vacciner sans rendez-vous, sans parler  des problèmes informatiques aussi bien hardware que software, etc). La vie contemporaine nous prend décidément beaucoup de temps, même à la retraite où il faut compter aussi avec une plus grande fréquentation des hôpitaux...

J'en suis à la 3ème dose de vaccin le 27 alors qu'un nouveau variant y est moins sensible. J'étais inquiet de fêter les 96 ans de mon père le 5 décembre (deuxième déplacement de l'année seulement) mais tout s'est apparemment bien passé. On est revenu avec différentes substances psychédéliques, il n'a jamais été aussi facile de trouver toutes sortes de drogues, livrées à domicile désormais !

Déterminisme quantique, entropie et liberté, 13/12/21
Article essayant de limiter le déterminisme quantique au niveau quantique et non aux autres niveaux, notamment celui du vivant, y réintroduisant une part de liberté, certes très limitée mais qui est au moins la part de doute et de réflexion, d'un vouloir tâtonnant tendu vers sa finalité, son objectif. Dans ce cadre, qu'on ne puisse avoir une conception globale du monde ne tiendrait pas tant au relativisme de la relation (au perspectivisme nietzschéen) qu'à une multiplicité de niveaux, notamment selon les échelles de grandeur ou d'organisation (passage de la quantité à la qualité) laissant place à de nouvelles déterminations (et degrés de liberté).


Succès inattendu (sur facebook surtout - bien que je n'y sois pas) pour cet article où je formulais mes objections à Carlo Rovelli, ce que je croyais n'intéresser personne...

L’avenir du développement humain comme libertés concrètes, 22/12/21
Ce n'est pas un changement radical d'économie à l'échelle de la planète qui pourra nous sauver. Il est trop tard. Cela n'empêche pas que ce changement se fera sur le long terme et qu'il est même amorcé depuis plusieurs décennies au nom du développement humain, sans qu'on en prenne toute la dimension véritablement révolutionnaire dans un contexte d'unification planétaire et du passage à l'économie numérique aussi bien que locale. L'avenir pourrait n'être pas si désespérant, et pas seulement catastrophique, si enfin triomphaient l'écologie, le féminisme, l'anti-racisme et le développement humain. Le développement humain affirme que l'autonomie doit être produite socialement (pas seulement par la famille) et qu'il est de l'intérêt collectif de développer les compétences et talents de chacun. Il s'agit de prendre au sérieux le fait que la liberté n'est pas donnée ni sans cause, qu'elle n'est pas naturelle ni expression de soi (devenir ce qu'on est) mais qu'elle est bien une liberté conditionnée par des moyens matériels et l'augmentation de ses compétences, conditions nécessaires pour valoriser ses points d'excellence, ses talents, ou juste le plaisir qu'on prend à les exercer.


Ecrit commencé sous ecstasy (le 15 et le 18). La santé va quand même bien mieux, c'est plutôt une bonne période avec tout ce qu'il faut et de l'électro swing.


2022 - Guerre Ukraine, psychédéliques, extraterrestres, physique (69 ans)

2022Bizarrement, l'année a bien commencé pour moi alors que les nouvelles sont si mauvaises et que des malheurs touchent des proches. Le retour de la forme physique y est pour beaucoup. La clôture du dossier de l'assurance pour ma voiture m'a quand même gâché l'humeur quelques temps mais c'est un nouvel ordinateur qui a occupé le début de l'année.

Prendre ses désirs pour des réalités ?, 11/01/22
Ce slogan de Mai68, "prenez vos désirs pour des réalités", avait une charge libératrice, engageant à l'action, à s'affirmer et n'avoir pas peur de prendre des risques, ce qui évoquerait plus aujourd'hui l'esprit d'entreprise et les injonctions du développement personnel que l'esprit de révolte initial. Il n'était pas si absurde pourtant, à cette époque de libération des moeurs et d'émancipation sociale, de prendre au sérieux ses désirs, ou comme disait Lacan, de "ne pas céder sur son désir", car les désirs sont réels aussi et orientent nos vies, rien de pire que de les refouler. C'était alors un important progrès sur le surmoi punitif et a pu participer notamment à la légitimation du désir de libération des femmes, à la simple reconnaissance de leur désir, de leur existence de sujets désirants. Cette sacralisation du désir avait cependant une face moins reluisante, celle d'un surmoi devenu injonction à la jouissance, idéologie du désir dénoncée dès le début par des marxistes comme Clouscard, soulignant sa complicité avec le libéralisme et la société de consommation qui en constituent incontestablement l'infrastructure matérielle, comme la publicité l'illustrera à outrance. En ce temps-là, la formule de Spinoza affirmant que "le désir est l'essence de l'homme" avait pris le caractère de l'évidence plus que de raison, se situant à l'opposé de l'homme de devoir que tous (curés, moralistes, idéologues, militaires, etc.) professaient avant, glorifiant au contraire le sacrifice des femmes, des soldats, des travailleurs. Là aussi, il faut y voir une conséquence des évolutions du travail qui ne se contente plus de la peine du travailleur pour "créer de la valeur" mais a besoin de sa motivation et veut explicitement mobiliser son désir devenu facteur de production. Faire du désir un quasi impératif moral est non seulement problématique mais comporte aussi un côté autoritaire incitant les mâles dominants à forcer le consentement au nom du désir. Il faut bien dire que l'interprétation courante n'allait pas plus loin que de donner crédit à la naïveté de l'enfant roi de croire pouvoir réaliser tous ses désirs, que ce serait même un droit de l'homme en plus d'un devoir, fantasme de toute puissance assez commun mais qui se cogne vite au réel justement. Pourtant rien de plus efficace encore de nos jours que de laisser croire aux foules qu'elles sont toutes puissantes, qu'il ne s'agit que de volonté, appelant logiquement à un pouvoir autoritaire capable de s'imposer à tous pour modeler la réalité selon nos désirs en dépit des résistances et des forces contraires, la libération des désirs se renversant en répression féroce des dissidents.


01/2022Premier test à faible dose d'Hawaiian baby woodrose (Space-E) le 25 janvier, un peu de nervosité mais les jours d'après étaient assez euphoriques.

L’espace-temps entre onde et particule, 30/01/22
A partir d'une interprétation ontologique de la dualité onde/particule en fonction de leur existence dans l'espace ou dans le temps, c'est-à-dire sous une forme locale ou non locale, et de leur interaction comme
transformation du temps en espace ou d'espace en temps, il s'agit de montrer une nouvelle fois ce qui, dans la physique, met en défaut notre entendement ordinaire du simple fait qu'on s'éloigne de ce que l'espace et le temps sont pour nous. Si, pour la relativité, l'espace n'est plus séparable du temps, c'est qu'un déplacement dans une dimension se fait au détriment du déplacement dans l'autre car on se déplace toujours dans l'espace-temps à la même vitesse de 300 000 km/s. De même E=mC² exprime la matérialisation de l'énergie, le passage entre l'espace et le temps, de l'un dans l'autre. Pour autant, nous n'habitons pas plus un monde relativiste qu'un monde quantique, on peut dire que nous sommes au milieu, dans une position privilégiée, celle du "monde classique", monde de la vie et de l'histoire qui n'existe que dans cet entre-deux où le temps n'est pas tant pour nous celui des causalités mécaniques mais celui de nos finalités (et de nos erreurs), de même que notre espace est celui d'un monde humain et d'une terre que nous avons dévastée.

La physique me repose des mauvaises nouvelles d'où qu'elles viennent, écologiques ou politiques... Le 5 février une dose plus forte d'Hawaiian baby woodrose (Trip-E) sera un peu plus désagréable que la première, finissant de me persuader que je suis devenu réfractaire aux effets psychédéliques. Une double dose d'Hawaiian baby woodrose (Trip-E) le 11 ne sera pas plus couronnée de succès.

02/2022Les bienfaits des psychédéliques, 17/02/22
Cela fait un peu trop magique mais on attribue à la psilocybine comme à d'autres psychédéliques des bienfaits durables, visibles notamment dans la restauration de la production de neurones, contre une large palette d'affections, pouvant guérir aussi bien l'anxiété, la dépression, le stress post-traumatique, l'alcoolisme et autres addictions mais aussi servir dans l'accompagnement des fins de vie. Pour autant, d'une part ce n'est pas pour tout le monde et pour ma part, cela ne me fait guère d'effet mais surtout la question reste entièrement posée du rôle de l'expérience psychédélique vécue, des hallucinations éventuelles, de la magie d'une suggestion hypnotique, de l'accès à une nouvelle compréhension ou bien s'il ne s'agit finalement que d'un simple effet biochimique ?


Une double dose d'ecstasy le 18 ne sera pas plus psychédélique bien que pas désagréable mais aura des lendemains plus difficiles. Le 22, début de l'EHPAD pour mon père et de la guerre en Ukraine, moi, en sortant un peu groggy de chez le dentiste, j'ai mis de l'essence dans la diesel de ma copine, nous privant de voiture quelques jours et me déprimant un peu... Globalement la santé n'est pas aussi bonne ni le moral. Il faut dire que les nouvelles sont angoissantes mais l'ecstasy peut aussi avoir sa part dans cette première véritable descente.

La redistribution des cartes, 25/02/22
Il ne s'agit pas de prendre parti dans le conflit en diabolisant l'adversaire mais d'essayer de comprendre le mécanisme implacable nous ayant mené là, c'est-à-dire le fonctionnement effectif du jeu de puissances au-delà des condamnations morales et des utopies démocratiques ou d'une prétendue auto-organisation de base. La riposte militaire serait trop aventureuse - une folie entre puissances nucléaires bien que toujours possible au moindre dérapage - ce qui se joue serait plutôt la confrontation de la puissance économique à la puissance militaire et donc sur la durée (pas sûr qu'on puisse tenir si longtemps). La logique historique voudrait que ce soit l'économie, le capitalisme, qui finisse par gagner avec tous les ressorts de la technologie mais pas forcément du premier coup. Cette guerre paraît effectivement à la fois anachronique dans la globalisation marchande et numérique, où l'appartenance à un pays ou un autre perd beaucoup de son importance, en même temps qu'elle pourrait être hyper-moderne dans les armes, première véritable guerre du 3ème millénaire si les USA s'en mêlent, utilisant de nouvelles armes, la cyberguerre ou la guerre électronique jusqu'au spatial voire au nucléaire (ce n'est hélas pas totalement exclu), éprouvant leur potentiel ou leurs limites. On ne sait à quel point on sera touché mais on en subira sûrement des conséquences plus ou moins terribles. Il y a de quoi paniquer.


03/2022Premières graines mises à germer le 25. Nouvel essai de Space-E le 1er mars, ni agréable ni désagréable mais bonne forme le lendemain. Après une échographie rassurante le 3, j'ai essayé 2 Euphor-E à base de Kanna qui m'a déçu (trop de caféine) mais pourrait remplacer le chanvre ? Un dernier essai d'ecstasy le 12, assez décevant. Le 15 un premier test de Salvia divinorum sera plus concluant, à la fois surprenant, intense et de courte durée. J'ai cependant eu quelques jours après une poussée d'herpès.

Détaché d'une actualité dramatique imprévisible et qui ne dépend pas de nous, je n'ai pas publié de nouvel article en mars, plutôt démotivé en s'attendant au pire. En dehors de l'expérimentation des psychédéliques et des plaisirs de la maison, ce que je préfère cependant, plus que d'écrire un nouvel article, c'est d'améliorer mes articles les plus récents, plaisir de me relire sans souci d'écriture mais en sachant que je peux me corriger, enrichir encore un texte qui est là pour rester, être relu et m'apprendre encore un peu par rapport à l'état initial de la réflexion. L'article qui m'a le plus occupé, c'est celui sur l'espace-temps permettant de me distraire de l'actualité.

Le 26 mars un dernier essai de Space-E (Hawaïan Baby Woodrose) d'autant moins agréable que j'avais pas mal de choses à faire (couper du bois, réparer une barrière, jardin, etc), et surtout j'ai eu un lendemain triste. J'ai commencé à tester les herbes à rêves le 28 mars avec une graine d'Entada Rheedii au très mauvais goût qui ne me procurera aucun rêve mais, après une grosse irritation de la langue, une assez bonne journée quand même. Une autre herbe à rêve, Uvuma-omhlope, supposée favoriser la production de neurones, ne me fera pas plus rêver mais sans désagrément cette fois et suivi par une très bonne période.

04/2022En avant, 06/04/22
Comme la pandémie et la guerre en témoignent abondamment, l'incertitude la plus grande de l'avenir suscite le besoin irrépressible d'en raconter la suite malgré tout, aussi incompétent soit-on. C'est d'autant moins chose nouvelle que ce mécanisme se révèle au principe même du fonctionnement du cerveau et de l'apprentissage comme du langage, y compris pour l'Intelligence Artificielle (ou apprentissage automatique) qui progresse en validant ou non ses prévisions. Ce mécanisme fait partie d'un nécessaire feedback qui relève plus généralement de la cybernétique, de la correction d'erreurs comme seul accès au réel (qui reste extérieur) et moteur de la dialectique cognitive. Celle-ci progresse inévitablement par l'erreur, dans l'après-coup du résultat indécidable d'avance, et pour cela même occupant l'imagination des suites possibles du récit, au-delà de nos propres intentionalités. En prendre conscience devrait nous amener à réfuter la conception antérieure du futur, comme dimension temporelle assimilée à l'espace, et d'une humanité trop rapidement identifiée à ses finalités et sa projection dans un avenir présenté comme absolument prévisible et avec un volontarisme revendiquant une maîtrise illusoire (paranoïaque), véritable négation de l'histoire. Notre horizon est bien plus limité, non pas à l'instant présent mais à l'instant suivant, pas à pas, activité de l'esprit comme perception qui n'a pas de repos.


Je me suis un peu forcé pour écrire ce texte qui n'est pas sans intérêt pourtant, m'habituant à "ne rien faire" et perdant la nécessité de publier mes réflexions. Le texte suivant sur la physique quantique témoigne cependant de l'utilité pour moi de formuler ce que m'inspire l'actualité, scientifique cette fois malgré un clin d'oeil aux élections.

La dissymétrie quantique entre droite et gauche, 09/04/22
Le plus curieux, et pas assez connu, c'est que les particules se diviseraient selon l'orientation vers la gauche ou la droite de leur rotation ou spin : selon qu'elles tournent dans le sens des aiguilles d'une montre ou dans le sens inverse par rapport à leur direction de mouvement.


L'ambiance familiale (dont je suis éloigné) s'envenime pour des affaires d'héritage, s'ajoutant à la guerre, le réchauffement, la fascisation. Le 12 j'ai testé 0,5 g de cristaux MDMA dont j'ai ressenti le côté amphétaminique, m'amenant après une montée déstabilisante (hyperthermie, tremblements, équilibre) à publier mal à propos une réaction à chaud trop irréaliste du premier tour de la présidentielle, ce que je n'aurais pas fait à jeun...

Pour une refondation de la gauche écologiste, 11/04/22
L'effondrement du Parti Socialiste et la difficulté des écologistes à convaincre pourraient au contraire donner lieu à la création d'un nouveau mouvement écologiste de gauche, ni libéral ni populiste, regroupant les écologistes et la social-démocratie, sur les ruines de leurs organisations, non pas derrière un leader à l'ancienne mais ancrée dans les territoires, s'appuyant sur les élus locaux pour un développement local et humain.


On peut résister à la déprime ambiante, à la guerre mondiale, à la disparition de la gauche, au risque nucléaire, au climat qui s'emballe, c'est beaucoup plus difficile de s'abstraire des querelles familiales, encore plus des scènes de ménage pourrissant le quotidien. J'ai re-fumé de la salvia divinorum le 22 mais avec un effet évanescent très faible cette fois (le 22 du mois suivant c'était plus fort bien que bref, avec l'impression qu'il y avait plein de gens, plutôt hostiles, alors que j'étais seul). Dans cette période si peu propice, c'est l'article sur l'espace-temps qui m'occupe encore et n'intéresse personne. J'ai quand même plusieurs textes en attente (sur l'Universel, la nation, l'homme de science et l'homme religieux).

La méprise sur l’universel de la morale et de la science, 29/04/22
L'universel peut désigner des concepts très différents qui font l'objet d'une confusion constante très dommageable entre ce qui est nécessaire, obligé, éternel, et ce qui est simplement général, commun à notre espèce ou notre univers, entre la logique pure et l'étendue, plus précisément entre l'universel de la morale ou de la science et l'universel cosmopolite de l'anthropologie si ce n'est l'humanisme de "tous les hommes". On parlera ainsi d'une compétence universelle pour une juridiction étendue à la terre entière, ou d'un suffrage universel supposé ouvert à tous les citoyens bien que les femmes en aient longtemps été exclues, etc. La nuance entre ces différents sens peut paraître négligeable alors qu'on n'est pas du tout sur le même plan et surtout que la confusion des sens n'est pas sans conséquences politiques funestes, empêchant l'adhésion à l'idéologie universaliste appelée par l'unification planétaire écologique, économique, technologique, scientifique, médiatique, épidémique, etc. Aussi étonnant que cela puisse paraître, les conceptions de l'universel des différentes philosophies, religions ou idéologies se trouvent bien avoir des implications politiques très concrètes, nourrissant entre autres les passions identitaires, revendication mal venue de sa particularité pour ce qui relève de l'universel.


05/2022Je retrouve un peu de solitude du 11 au 24 mai alors que c'est un été bien trop précoce (un dôme de chaleur à plus de 30°C) qui me rend plutôt léthargique. Un regain de diabète m'oblige à refaire un régime et je passe au test de phytothérapies plus ordinaires (avec une cure de Rhodiola Rosea à partir du 20 mai). Toujours plus de textes ébauchés sans être finis...

Ce que les extraterrestres nous apprennent, 30/05/22
L'existence d'extraterrestres est passée du statut de pure fiction à celle d'hypothèse scientifique de plus en plus fondée au regard des connaissances sur les possibles origines de la vie ainsi que par l'évolution animale vers la complexité jusqu'à un cerveau développé dont les capacités cognitives sont de mieux en mieux comprises. Tout ceci ajouté à la détection de planètes "habitables" suffit à rendre incontournable l'hypothèse de la reproduction d'une telle évolution, qui n'a aucune raison d'être unique, sur d'autres planètes, vie extraterrestre devenue dès lors objet scientifique. Or, cette simple possibilité suffit à faire de nous des extraterrestres pour ces hypothétiques extraterrestres. Ce point de vue éloigné sur notre planète est assez semblable à celui de l'anthropologie ou de la préhistoire qui étudient l'évolution sur le très long terme, où les périodes sont désignées par leurs stades techniques, en une succession nécessaire. De façon plus manifeste que la préhistoire, l'existence hypothétique de civilisations extraterrestres implique bien une vision de l'évolution cognitive largement indépendante de nous et de notre espèce. Passer de la préhistoire aux extraterrestres serait passer du particulier de l'anthropologie, d'une essence de l'homme, du général et du génétique, à l'universel de l'évolution. Se servir de cette figure de l'extraterrestre, comme expérience de pensée au moins, oblige du coup à sortir des conceptions essentialistes et originaires pour un nouveau scientisme progressiste, seul universel possible.


06/2022Le 6 juin, dernière prise de psilocybe (Valhalla) qui m'avait été envoyé sans que je l'ai sollicité. Rien d'intéressant ni de très différent d'avant (certains décalages visuels), juste une nervosité désagréable qui dure 3 à 4 heures, mais encore une fois il y eu autant d'effets positifs au moins pendant 15 jours  sur l'humeur... C'est quand même la fin de la période psychédélique qui m'avait bien remotivé et me laisse un peu désemparé mais je reprends l'écriture et je suis de nouveau tranquille du 8 au 23 juin. Encore un épisode caniculaire du 12 au 21 qui a fait souffrir les plantes et, en plus du diabète à peu près géré, c'est maintenant l'hypotension qui pose problème.

La part de l’humanité dans l’évolution, 15/06/22
Après avoir braqué les projecteurs sur l'immensité de l'univers et les lois de l'évolution à très long terme incarnées par des extraterrestres, si, en bonne dialectique, on porte maintenant de ce lointain le regard plus près de nous sur les organismes vivants ou sociaux et l'histoire politique ici-bas, c'est une toute autre histoire et le domaine de l'action qui a beau être contrainte reste à la fois indécise et nécessaire. On n'est plus ici dans le règne de la raison pure mais plutôt d'une rationalité erratique et limitée qui se révèle d'autant plus maléfique qu'elle se surestime, ignore son ignorance et croit pouvoir faire fi des lois universelles comme du cadre limité de notre action, règne de l'opinion qui n'est jamais "personnelle" mais s'enferre à chaque fois dans l'erreur avec des conséquences bien plus graves encore que la simple ignorance. La situation n'est pas aussi brillante qu'on le présente ordinairement d'un bon sens partagé très démocratiquement alors qu'en dehors des sciences, en rupture avec l'opinion justement, il n'y a que fausses croyances, fake news ou propagandes.


Intoxication le 28 juin, peut-être une hypervitaminose car juste après avoir prix une ampoule de vitamine D (courbatures, suées, mal de tête, grosse fatigue, hypertension). Mon fils et sa petite famille venaient juste d'arriver de Californie mais ont tous attrapé la Covid, femme et enfants.

07/2022La drôle de guerre, 02/07/22
Le pire s'annonce sur tous les fronts, celui du climat, de la biodiversité, des pandémies à répétition, de la famine, de la fascisation qui gagne même les États-Unis et bien sûr le spectre d'une troisième guerre mondiale opposant les régimes autoritaires aux démocraties libérales. Les canicules se succèdent, la guerre fait rage depuis plusieurs mois à nos portes, l'inflation s'accélère, l'énergie et le blé devraient manquer, entre autres et surtout aux plus pauvres, jamais l'effondrement du système mondial n'a paru aussi imminent mais pour l'instant rien ne trouble encore un quotidien habituel dans l'insouciance d'un été précoce et de grandes vacances précipitées entre deux pics de la pandémie.


Pas étonnant sans doute mais il y a eu un retour de la dépression vite guérie avec un peu de LSA et Rhodiola Rosea ! Tout peut s'écrouler sans être forcément déprimé...

Un solaire plug&play anti-coupure, 14/07/22
Petit article sur un problème qui bloque le marché des panneaux solaires.


On subit canicules sur canicules avec une sécheresse de plus en plus sévère et la crainte des feux que des orages finiront par éloigner. Sinon, j'ai plutôt le belle vie (en dehors de relations tendues) et je travaille très lentement au prochain articles sur l'irrationalité humaine. J'ai reçu début août un cactus Super Pedro à mescaline que je mets de côté pour l'instant.

Jean 08/2003Ouf !, 14/08/22
Les premières pluies orageuses après des semaines de sécheresse éloignent un peu la crainte des incendies. La pandémie recule même si d'autres s'annoncent. La Chine a finalement cessé ses dangereuses manoeuvres d'encerclement de Taïwan qui pouvaient déraper à tout moment et constituaient le plus grand danger - à couper le souffle tant qu'elles étaient prolongées. Le blocus des céréales ukrainiennes a été levé éloignant le spectre des famines si ce n'est de l'inflation.


L'hypotension me met souvent au lit mais la santé et le moral ne sont pas mauvais pour autant.

L’irrationalité d’Homo sapiens, 18/08/22
Ce qui va distinguer les hommes modernes (semblables à nous), ce sont surtout les signes de leurs fausses croyances, de la pensée symbolique dit-on pour ce qui est pur délire, histoires à dormir debout et mises en scène rituelles. Dès qu'on parle de culture, et non plus de techniques, c'est bien l'irrationnel de mythes invraisemblables qui se manifeste sous toutes sortes de formes artificielles et par la fabrication d'idoles ou d'amulettes, d'objets magiques ou sacrés, jusqu'à des constructions monumentales. Notre intelligence supérieure aux animaux est indéniable, de même que notre accès à la rationalité, en particulier la rationalité procédurale dont les outils fossiles témoignent suffisamment et encore plus le langage narratif avec la question de sa vérité ou du mensonge. Pour autant, il n'est absolument pas raisonnable de nous identifier à cette intelligence quand nous donnons le spectacle permanent de notre bêtise (pandémie, guerres, idéologies, religions, etc).


Pris le 22/08 un peu de kanna (heavenly-e), agréable mais plus tonifiant que calmant. Par contre, le lendemain j'ai voulu tester une autre gélule à base de rhodiola (Brain-e) qui ne me réussira pas du tout et me laissera dans un état désemparé et dégoûté de tout pendant plusieurs jours, jusqu'à une prise de Prozac apaisante.

De l’homme religieux à l’homme de science, 04/09/22
Il n'est pas si facile de se débarrasser de tous les attributs de la religion qui structure profondément l'expérience personnelle et la représentation de soi, en dialogue avec un Autre, sous son regard omniprésent (l'oeil d'Horus), produisant un type bien particulier de personnalité, très centrée sur soi et son intériorité malgré les apparences, et qui sera d'ailleurs à l'origine de l'existentialisme depuis Kierkegaard. Cette personnalité religieuse magnifiée a beau nous coller à la peau, elle est de moins en moins tenable du point de vue de l'évolution, de la biologie et de la sociologie, mais on ne sait manifestement pas s'en passer encore. La tâche nécessaire de notre époque hypermoderne serait ainsi de reprendre le flambeau d'essayer de donner forme plus réaliste à cet homme de science qui succède inexorablement à l'homme religieux. Il faut montrer qu'un homme de science est possible, dans sa banalité et ses faiblesses - ce dont beaucoup doutent - qu'on n'est pas condamné à l'obscurantisme par pur narcissisme ou révolte contre notre finitude ou besoin de se raconter des histoires. Qu'il n'y ait pas, pour l'homme de science, de métaphysique possible, de sens de l'univers (sens ultime de la totalité de l'Être), n'annule aucunement le sens de notre vie, de notre être-là dans notre monde actuel, de nos actions, de notre moment, du réel auquel nous sommes confrontés, c'est-à-dire le sens réellement existant. Ce difficile passage au citoyen de l'univers, du créationnisme à la théorie de l'évolution, n'est pas tant un devoir de lucidité mais plutôt de rendre compte de ce qui arrive.


Jean 09/2003Période calme assez bonne d'une fin d'été toujours très chaude. Cela fait longtemps que je planifiais cet article, enfin écrit, pour lequel les articles précédents étaient des préparations et j'en étais assez content mais j'ai éprouvé ensuite une insatisfaction qui me l'a fait modifier toute la semaine suivante. Mon père fait de nouveau un passage à l'hôpital (le 4 septembre). J'avais reçu en cadeau le 19 août un kit de culture de champignons qui n'ont commencé à pousser que 3 semaines après, à partir du 8 septembre, et qui étaient mûrs le 13, jour où j'en ai pris frais (23g). Moins mauvais et écoeurant, avec un peu plus d'effets visuels (surtout en fermant les yeux) mais rien de plus, pas un moment très agréable (impossible de se tenir à quoique ce soit), en espérant que les effets à long terme soient de nouveau positifs.

La fin de la guerre, 20/09/22
Le sommet de l'OCS (Organisation de la Coopération de Shanghai) à Samarcande le 16 septembre a vu un Poutine très affaibli après le succès de la contre-offensive ukrainienne, perdant le soutien de la Chine et de l'Inde aspirant à un retour à la paix. Cela pourrait signifier l'abandon des velléités de troisième guerre mondiale mais pas encore la défaite de Poutine annexant les territoires conquis.


Voulant tester les microdoses pour leurs vertus neurologiques sans effets psychédéliques, et comme la deuxième récolte était mûre, j'ai pris une demi dose (10g frais) qui m'a fait pourtant plus d'effets que la fois d'avant avec 23g (un peu plus coloré mais toujours sans trip) ! J'ai réessayé avec 2g le 28, cette fois assez agréable, et lancé la dernière culture de champignons. Du coup, j'ai décidé de continuer ces microdoses (jusqu'au début novembre). Période très active, par contre, côté santé, après une période euphorique, j'ai maintenant des difficultés à respirer (surtout allongé).

Renverser l’idéalisme de Hegel, 15/10/22
Alors que la Logique se terminait par l'extériorité de notre position dans l'espace et dans le temps, les cours sur la philosophie de l'histoire évacuent d'emblée les causes extérieures dans l'autonomie donnée à l'Esprit tout comme dans une fin de l'histoire réconciliée où les contradictions seraient résolues. On voit bien la solidarité entre la figure divine englobant tout l'univers, la négation de la négation qui conduit à la fin des contradictions (internes) et un savoir absolu identifié à la conscience de soi. Cette métaphysique, qui ne se réduit pas à une anthropologie mais appartient indubitablement à l'idéalisme religieux, ne vise qu'à supprimer l'extériorité pour se réfugier dans un grand récit - alors que toute conscience est conscience de quelque chose et que le Da-sein est ouverture au monde. C'est ce qui justifie d'introduire la sélection naturelle et la place de l'entropie pour de renverser son idéalisme en dialectique écologique bien plus prosaïque et incertaine.


L’invincible liberté, 26/10/22
L'enthousiasme de la jeunesse iranienne pour la première révolution féministe témoigne de la force irrépressible du besoin de liberté qui n'est pas une lubie de l'Occident décadent droit-de-l'hommiste mais bel et bien une aspiration universelle, montrant qu'il y a un énorme potentiel révolutionnaire dans ces dictatures qui relevaient la tête dernièrement avec la fascisation des esprits mais ne seront pas notre avenir. Imaginez l'énergie qui pourrait venir de cette jeunesse cosmopolite inaugurant une nouvelle ère de libertés, de féminisme et de conversion écologique (d'unité planétaire).

Début novembre mon hébergeur depuis des années ayant arrêté son activité, j'ai transféré mon site de façon étonnamment facile sur hostinger.com mais la période sera dominée par les problèmes de santé avec la pose d'un implant dentaire mais surtout des difficultés à respirer. J'ai dû aller aux urgences le 7 novembre et arrêter de fumer pendant 10 jours mais en voulant prendre du chocolat au Hasch le 11, je me suis trompé dans les doses (1,4g) et j'ai fait une sorte d'overdose, sans danger mais me transformant en zombie pendant des heures ! Après quelques jours pour me remettre, je suis passé à des doses plus raisonnables (0,3g) avant de recommencer à fumer.

La SNCF annulant au dernier moment mon train, j'ai pris le risque de venir en voiture à Paris pour l'anniversaire de mon père que je ne vois qu'une fois tous les 6 mois (mes seules sorties). C'était du moins le signe d'une assez bonne forme.

On est trop cons, 30/12/22
Voilà, c'est un fait massif auquel il faut bien se résoudre à la fin. On ne peut pas dire que ce soit une découverte pourtant, on peut même dire qu'on le savait depuis toujours - comme tout ce qu'on refoule - mais il faut croire qu'on ne peut pas s'y faire, que c'est même interdit de le dire, très mal vu et désobligeant, à l'opposé du respect exigé et de ce qu'on nous enseigne partout, flattant au contraire notre supposé "bon sens" démocratiquement partagé et notre intelligence supérieure. C'est seulement petit à petit, d'échecs en échecs qu'il a fallu reconnaître notre rationalité limitée, d'abord par une information imparfaite, puis la commune connerie des biais cognitifs, mais bien plus encore par l'irrationalité d'Homo sapiens et son conformisme congénital - sans doute nécessaire à la transmission de savoirs traditionnels mais complètement borné, inaccessible à la critique et adoptant sans sourciller les croyances les plus folles pourvu que ce soient celles de son groupe (les idoles de la tribu). La démonstration n'est plus à faire de notre propension à croire n'importe quoi, mythes ou religions qui signent simplement nos appartenances, influence sociologique primordiale de récits fondateurs, d'idéologies ou de simples modes.


Comme dit à la fin de l'article : "Tout cela en guise d'explication pour l'arrêt du blog depuis 2 mois... le fait d'avoir été obligé de censurer les commentaires, à cause des polémiques déclenchées par la pandémie puis la guerre, a fini de me convaincre d'arrêter les frais, arrêter de nourrir la connerie". C'est une grosse pause et la fin des commentaires.




2023
Guerre Ukraine, fin des commentaires, ChatGPT, travaux
(70 ans)


08/2023Il n'y a pas eu d'article en janvier, à la fois par lassitude, ne voulant plus parler de l'actualité, mais aussi parce que j'ai été pris par les grands froids, des examens médicaux (se révélant encore une fois bien moins graves qu'on ne le craignait et un traitement à l'Aubépine se révélant très positif). C'est sans doute aussi parce que écrire me prend beaucoup plus de temps. C'est surtout la période où l'on découvre l'extraordinaire ChatGPT...

Le cas Heidegger, 10/02/23
Le cas Heidegger est emblématique de la séparation qu'on est obligé de faire entre son idéologie insoutenable et l'oeuvre philosophique qu'on a pu qualifier, non sans raisons, d'introduction du nazisme dans la philosophie - montrant que la connerie nazi n'était pas réservée aux incultes mais touchait les plus grands intellectuels. Impossible pour autant de l'exclure de la philosophie comme le voudraient certains, que ce soit sa phénoménologie de l'existence ou ses critiques de la métaphysique. Voilà qui justifie de s'y intéresser de plus près d'autant plus que sa situation historique de montée irrésistible de la connerie comporte de grandes analogies avec la nôtre, notamment par ses dangereuses obsessions identitaires qui convoquent encore régulièrement la mystique heideggerienne.

02/2023La guerre d’Ukraine refonde l’ordre mondial, 05/03/23
Les nouvelles Intelligences Artificielles, qui vont bouleverser de nombreux domaines, permettent aussi de mieux comprendre notre propre intelligence, ne faisant qu'extrapoler à partir du passé, de nos apprentissages et lectures. Il n'est donc pas très différent de donner notre propre opinion, plus ou moins mal fondée, sur l'issue de la guerre ou de demander à ChatGPT d'écrire la suite sous la contrainte de l'hypothèse que la Chine ne s'implique pas militairement dans le conflit et que la suprématie technologique continue à faire reculer les troupes russes mal équipées. Dans ce cas, les conséquences géopolitiques de la guerre devraient être très positives (trop?) à un moment crucial de l'unification planétaire. L'enjeu ici est toujours le même de restituer les causalités extérieures, écologiques, dans leurs violences donc, au détriment des représentations subjectives obligées de s'y plier. Il faut que le passé s'incline devant les porteurs d'avenir. Peu importent les bonnes ou les mauvaises raisons des uns et des autres, ou même leur supposée moralité, seul importe le rapport de force et l'épreuve du feu, l'effectivité prouvée.


Après une période très stressante et, entre autres, un pneu qui éclate sur l'autoroute, retrouver un peu de solitude m'a fait un bien fou d'autant plus avec le printemps qui arrive. J'ai plusieurs articles en cours mais que je délaisse au profit de tâches pratiques.

04/2023Ce que ChatGPT révèle de notre esprit, 19/04/23
Il est difficile de mesurer à quel point, bien au-delà de leur utilité immédiate, les modèles de langage génératifs comme ChatGPT vont bouleverser nos représentations du monde et donc le changer profondément, religions, idéologies, philosophies devenant instantanément obsolètes. En cela, on peut dire que l'IA va bien détruire les anciennes civilisations mais ce sera par la révélation (si déceptive) du fonctionnement de notre esprit. Certes il est exact que ces robots conversationnels n'ont aucune conscience ni même compréhension de ce qu'ils produisent et il est indéniable qu'il leur manque plusieurs dimensions de notre psychisme. Il y a d'abord l'absence des dimensions biographiques et morales mais, de plus, il manque au simple niveau cognitif (pour peu de temps encore?) l'indispensable complémentarité entre intuition ou perception et leur catégorisation verbale (soulignée d'Aristote à Kant). Ce dualisme des processus utilisés, un peu comme les "réseaux adverses", est effectivement incontournable pour valider l'insertion de l'information reçue dans une base de connaissances fiable. Sauf que ces vérifications sont beaucoup moins omniprésentes qu'on ne le suppose dans ce qu'on dit, la plupart du temps très semblable au traitement automatique des modèles génératifs de langage, qui reproduisent d'ailleurs tout autant la connerie humaine.

Le don d'un lecteur suite à la lecture de ce dernier article me permet de combler mon découvert mais je devrais toucher une (petite) part d'héritage d'ici 2 mois sans doute, ce qui m'oblige à penser à programmer des travaux pour la maison...

Jean Mai 2023L’identité humaine à l’épreuve des chatbots, 28/05/23
Jusqu'à présent, notre capacité à utiliser et comprendre le langage restait une énigme qui nous distinguait radicalement des autres animaux tout autant que des intelligences artificielles précédentes. Du coup, ce mystère constituait un marqueur identitaire nous permettant de nous croire très supérieurs et même d'essence divine. Cependant, comme on l'a vu, les modèles de langage tels que ChatGPT, imitant nos réseaux de neurones, ont révélé de manière très déceptive que leur moteur était simplement la prédiction probabiliste du mot suivant. Ce mécanisme basique est très éloigné en effet de ce qu'on pouvait supposer (d'une causalité génétique, cognitive ou spirituelle), raison pour laquelle le fonctionnement du langage nous échappait, allant jusqu'à imaginer des formes de télépathie ou de panpsychisme. Cette nouvelle compréhension, dissipant ces illusions, change complètement notre conscience de soi, de notre propre pensée, et, plus généralement, notre représentation de l'esprit, la plupart des anciennes conceptions devenant obsolètes. De quoi opérer une révision radicale de notre identité humaine, qui ne pourra plus se résumer à notre intelligence ni même au langage. Ces robots conversationnels accessibles à tous peuvent, en effet, se substituer facilement à des interlocuteurs humains et aux relations sociales, qu'on revendiquait justement pour se distinguer de ces machines sans âme. C'est ce brouillage des identités créé par cette nouvelle avancée des techno-sciences, nous mettant en cause dans notre humanité, qu'on va interroger. En fait, on verra que c'est l'exigence d'une définition de l'identité humaine, et de la place exceptionnelle qu'on veut lui garder, qui s'avère une fois de plus problématique.


Je passe pas mal de temps à retravailler un peu les derniers textes mais pris surtout par les tâches matérielles (débroussaillage, jardin, problèmes freebox, téléphone en panne plus d'un mois!). La chaleur et les orages rendent difficiles l'exercice, du coup la santé décline un peu n'arrivant plus à faire baisser le sucre et mon poids. Après un nouvel accès de dépression le 7 juin (désespéré d'EcoRev' entre autres), j'ai pris des graines de Morning glory que j'ai trouvé très semblables aux champignons, un peu moins désagréables mais m'ayant fait pousser une poche sur le visage, sans avoir plus d'effets psychédéliques mais rétablissant aussi bien l'humeur les jours suivants. Une période de solitude est bien venue avant l'arrivée de mon fils et des vacanciers mais je passe trop de temps à projeter les prochains achats (cuisinière, bibliothèque, amplificateur GSM, adoucisseur, etc). L'écriture me pèse de plus en plus. Je me fais livrer du bois et couper les cheveux.

23/06/2023Conscience animale, humaine et artificielle, 26/06/23
Si presque tout ce qu'on pensait de l'esprit est devenu obsolète depuis le lancement de ChatGPT, quelques unes des théories précédant cette révélation peuvent au contraire s'en trouver confortées, telle cette théorie de la conscience comme mémoire épisodique (de la suite des événements) alors que, d'un autre côté, l'évolution de ChatGPT semble impliquer non seulement une possibilité des Intelligences Artificielles d'avoir une conscience mais son inévitabilité pour des systèmes d'apprentissage évolués voués à la prédiction de la suite - ce qui étonnait même ses concepteurs. Cela viendrait de l'acquisition d'une capacité connue sous le nom d'apprentissage en contexte. On verra qu'on peut à peine parler de conscience pour cette sorte de conscience de soi qui participe quand même à l'éclairer comme propriété commune à tout apprentissage (ou réseaux de neurones) aussi bien animale qu'humaine ou artificielle (bien que la plupart des IA spécialisées en soient dépourvus). Cela oblige à redéfinir la conscience, sujette à tous les fantasmes (comme l'Esprit) et à laquelle on a même voulu donner un rôle décisif dans la physique quantique ! Il faut maintenir que notre conscience humaine (la voix de la conscience) comme conscience morale se différencie largement d'une simple conscience de soi animale, mais tout en admettant une nouvelle continuité entre différents niveaux de conscience, depuis la perception jusqu'à la conscience de soi et la culpabilité, au lieu d'une rupture ontologique trop radicale.


Ce texte, comme souvent, me sert pour clarifier ce que les nouvelles découvertes impliquent, publié un peu vite juste avant la visite de mon fils et de sa petite famille. Sinon, ayant touché juste après ma part de la vente de la maison de famille (27 000), je me suis enfin équipé d'un mobile opérationnel (xiaomi) le montage d'une bibliothèque vitrée et surtout d'un meuble de cuisine avec un très mauvais mode d'emploi m'a pris pas mal de temps. Ces activités sont nouvelles pour moi, délaissant l'écriture, avec une santé fluctuante qui m'oblige à me restreindre mais depuis que je mange des micro-doses de H (<0,1g) après le thé, je suis souvent d'une étonnante bonne humeur, chantonnant sans cesse...

C’est le Bien la cause du Mal, 15/07/23
Tout le monde sait que "l'enfer est pavé de bonnes intentions", mais, au fond, personne n'y croit (en dehors des taoïstes). On se persuade que cela ne nous concerne pas et que notre bonne volonté sincère, garante de notre moralité, ne pourrait tomber dans cette malédiction ! Il faut évidemment nuancer ou plutôt préciser de quel Bien majuscule on parle. Ce n'est certes pas que tout positif serait négatif, dans une confusion totale, ni qu'il serait mal de faire le bien, mais plutôt que la poursuite d'un Bien idéal, aussi désirable qu'inaccessible, ne fait que justifier le plus grand Mal sans apporter d'autre positif que la satisfaction de croire montrer ainsi notre haute moralité et défendre nos valeurs humaines. Ce qu'il faut mettre en cause, c'est plus généralement une éthique de conviction qui s'épuise dans la négation de l'existant, trop hautaine pour se plier à une éthique de responsabilité réellement réformiste, elle, mais jugée sans ambition. C'est pourtant cette responsabilité qu'il faut opposer au volontarisme politique au nom d'une obligation de résultat dans notre situation écologique désespérée. On fait l'erreur, à chaque fois, d'attribuer le Mal à une cruauté inhumaine, un manque d'empathie et des instincts primaires, alors qu'en dehors de rares cas pathologiques, c'est tout au contraire un Mal spécifiquement humain et presque toujours motivé par le Bien (l'amour des siens, de sa famille, de sa patrie, de sa culture), souvent prêt à se sacrifier au nom de la plus haute moralité et d'un rêve d'harmonie (divine). En dehors de l'humanité et de sa rage de vengeance et de justice (la dette de sang des vendettas), cette cruauté n'a pas de sens.


Encore un texte où je tire les leçons de mon passé. J'ai de moins en moins de plaisir ou de facilité à écrire des articles même quand cela ne demande pas vraiment de travail. Le seul moment que j'aime, c'est la relecture une fois le texte grossièrement constitué, juste occupé à des améliorations, à l'émergence de nouvelles idées. Le reste du temps est passé en petits travaux que je ne faisais jamais avant. La santé est toujours fluctuante entre fatigue et bonne humeur. Je teste un nouveau produit (BMB ou HMB).

11/08/2023Evolution et révolutions anthropologiques, 05/08/23
L'émergence de "l'homme moderne" est liée pour la plupart des préhistoriens à l'apparition de la "pensée symbolique" et, plus précisément, à l'émergence d'un langage tel que le pratiquent depuis tous les humains dans leur diversité. La façon dont on caractérise ce nouveau langage dépend des auteurs, mettant en avant ses capacités combinatoires ou symboliques, sa grammaire ou son vocabulaire, mais assez rarement le fait d'accéder au récit, au langage narratif, comme s'il allait de soi qu'un langage avait toujours servi à raconter des histoires. Pour ma part, c'est la dimension narrative qui me paraissait décisive et bien trop négligée, comme je m'en étonnais à plusieurs reprises, car là me semble ce qui nous sépare de l'animalité et fait de nous des parlêtres. J'avais donc été ravi de voir que, malgré des différences notables, Yuval Noah Harari en vulgarisait l'hypothèse dans son Best-seller planétaire, ce que des spécialistes ont contesté pour manque de preuves et au nom de la continuité de l'évolution humaine. Or, ce que ce récit de nos origines implique, c'est bien que notre essence humaine est inséparable de l'émergence d'un langage narratif qui constitue une rupture dans cette continuité de l'évolution en reconfigurant notre expérience. La première chose qu'on peut dire, c'est qu'il est contestable de parler de révolution cognitive pour ce qui était, au Paléolithique supérieur, d'abord une révolution culturelle, symbolique, spirituelle, mythologique, une "ouverture du monde" au-delà des réalités présentes. La place cruciale donnée au langage narratif exige de le distinguer minutieusement du proto-langage précédent, encore animal, langage phonétique tenant plutôt du code, comme un signal donné ou le nom propre, associant un son à une action ou un être concret, contrairement au langage narratif, passage à l'arbitraire du langage, et donc à la diversité des langues, les mots de base n'ayant pas de sens sonore. Le sens des mots devient communautaire, nomination spécifique à son groupe, formant une culture particulière, un monde humain à déchiffrer et habité de dieux, devenu un monde commun à sa communauté culturelle et non plus limité à l'environnement immédiat. Notre humanité "moderne" ne commence effectivement qu'avec le langage narratif, pareillement, l'humanité future pourrait commencer avec les robots conversationnels, faisant de notre propre humanité un passage vers une autre humanité, un autre destin, un autre monde.


L'article a été complété par mes commentaires (notamment sur la conception de l'Esprit de Heidegger et une langue archaïque, l'Andamanais), le blog ne restant pas complètement inactif. Sinon, parmi d'autres outils que j'ai pu me payer, je me suis fais livrer une très grande échelle qui me fait un peu peur mais m'a permis d'élaguer les arbres qui perturbaient les poteaux électriques, et j'ai passé le mois à faire dans le tri des vieux documents ou objets afin de vider l'étage avant de changer le revêtement en coco de plus de 30 ans parti en poussière. Comme tous les ans, c'est la période des vendanges avec trop de raisins et de figues pour tout manger. Le β-hydroxybutyrate (ou HMB) que je prends depuis le 27 juillet semble avoir eu un effet très positif. En tout cas j'ai passé presque deux mois étonnamment en forme mais, malgré des rapports apaisés, la déprime est revenue début septembre avec la canicule tardive et la reprise de poids, n'ayant plus grand chose à faire et complètement démotivé alors que les nouvelles du monde sont effectivement déprimantes (y compris du côté d'EcoRev' dont je souhaite la dissolution) sans compter que j'ai à peu près cassé la vieille Clio...


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