voir aussi le forum de discussion
Le travail remplace la religion dans la structuration
des rapports sociaux comme objectivité sociale où peuvent
s'accorder les énergies. Plus intéressant qu'une notion trop large du risque,
cet ouvrage prémonitoire de 1986 qui vient seulement d'être
traduit, analyse le post-modernisme comme modernité achevée
et réflexive, sans extérieur, qui devient à elle-même
sa propre question, l'origine de ses propres risques et détruit
les cadres sociaux de la modernisation, par sa réussite même,
selon trois axes principaux : 1) l'individuation résultant de l'Etat
social, de la diversification des parcours et de la division du travail
fait éclater la famille et les normes salariales, généralisant
incertitude et insécurité. 2) Les progrès de la productivité
en diminuant la pression de la nécessité mènent à
une inversion des priorités entre risques et profits, le progrès
et ses effets secondaires, développant la critique de la science.
3) La victoire de la démocratie vide de substance le centralisme
politique mais généralise l'action citoyenne sub-politique,
conduite avec ses propres moyens, aussi bien contre un pouvoir sourd qu'une
science aveugle à ses effets. C'est la fin du double monopole de
la science et de la politique, du savoir et du pouvoir. Critique de la position d'Alain Caillé pourtant
si nécessaire mais on ne peut se contenter d'être anti, il faut
un point de vue moins unilatéral, plus global, un projet alternatif
cohérent et durable, une société ouverte pour une planète
limitée. De l'Automatic Computing d'IBM aux nouveaux robots,
l'informatique ayant dépassée les capacités humaines
s'autonomise mais au lieu de nous rendre inutiles, c'est au contraire une
revalorisation de notre spécificité, de l'interaction avec
l'utilisateur et la résorbation de la "fracture numérique".
On entre aussi avec l'informatique de l'autonomie dans la phase expérimentale
des sciences humaines A partir du Freud de la seconde topique Geffray interprète
la constitution des identités sociales (Nous) comme équivalent
du Moi pour l'individu, de même que l'opinion a la même fonction collective que
le ça individuel. Le Nous qui doit assurer notre reconnaissance
et soutenir notre narcissisme a aussi la même fonction de méconnaissance
et de refoulement que le Moi dans l'identification au meneur,
au nom de son amour pour les dominés.
Dans ce monde sans Maître, il semblerait que le révolution des
institutions exige de restaurer, temporairement, cette fonction de Meneur
nécessaire pour se faire entendre et accéder à la reconnaissance
sociale. La menace n'en est que plus prévisible d'un retour du populisme,
au nom de l'amour des dominés trop longtemps délaissés.
Le reconnaître est un préalable pour s'en protéger, quitte
à exiler ses généraux victorieux comme les Grecs n'hésitaient
pas à le faire
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I. La Refondation Sociale
La refondation sociale imposée par le Medef nous
oblige à présenter un contre-projet cohérent mais
nous divise hélas entre les défenseurs du salariat (CDI)
et ceux des précaires (CDD et chômeurs). Le débat se
porte principalement sur le revenu garanti taxé de "mentalité
d'assisté", de "chômage volontaire", de "trappe à pauvreté"
et auquel on oppose un travail idéalisé qui manque justement.
Il semble bien que l'actualité pousse la revendication du revenu
garanti plus que celle d'une nouvelle réduction du temps de travail
(même s'il faut donner une aide à ceux qui passent aux 32H)
ou la création d'emplois alternatifs dans le tiers-secteur.Parmi
les documents, textes et critiques de livres, voir notamment L'inversion
de la dette, 29/6, 6K et, dernièrement :
Nous n'avons pu avoir le compte-rendu promis du forum sur la refondation sociale organisé
le 6/6 en partenariat avec les revues Multitudes,
Chimères,
Ecorev,
Mouvements,
Temps Possibles (Robert Castel, Yann Moulier-Boutang, Claude Didry, Valérie
Marange, Jérôme Gleizes, Gilbert Wassermann, Alain Bertho)..
II. Compte-rendus des séminaires du cycle 2000-2001
Le but de ces séminaires était d'une part
d'établir les bases d'une économie écologiste, d'autre
part d'analyser les transformations du travail. Ces analyses et perspectives
doivent nous permettre de déboucher cette année, avec tous
nos partenaires, sur un projet cohérent de refondation sociale opposé
à celui du Medef et de le proposer au débat public.
- Economie et écologie,
Franck-Dominique Vivien, Repères, 1994, 06/10/01,
20k
Rapports de l'économie et de l'écologie
depuis les physiocrates, comme deux versions opposées de la théorie
des systèmes : le système clos de l'économie mathématisée
et le système ouvert de l'écologie politique englobant l'économie
des flux.
- Valeur économique, valeur
écologique, Juan Martinez-Alier, 80k
Remarquable article montrant l'impossible mesure des
externalités et réfutant toute logique économique
tout aussi bien qu'écologique pour renvoyer à l'arbitrage
politique seul en mesure de faire face aux responsabilités écologiques.
- Economie et environnement, Jean-Paul
Maréchal, 85K
L'écologie comme logique des systèmes (holisme),
amélioration des procédures et non calcul des externalités,
prise en compte du non-économique, de la pluri-dimentionalité.
- Introduction
aux relations entre l'économie et l'écologie JM Harribey
(ATTAC)
Economie et nature, valeur-travail et richesse ne sont
pas du même ordre. L'économie de l'environnement échoue
dans une impossible évaluation de la nature, comme le marché
de la pollution. L'écologie doit introduire avec le principe de
responsabilité une réorientation qualitative de l'économie
alliée à une réduction continue du temps de travail.
- Fonds éthiques, commerce équitable : la finance peut-elle changer le capitalisme ? forum organisé par Alternatives économiques 18/5/1
- Au-delà de la rareté,
Bruno Ventelou, Albin Michel, 2001, 1/10, 32k
L'idéologie économique de la rareté
et de la concurrence produit une réalité conforme à
ses présupposés (anomie sociale et pénuries) et rend
impossible une coopération pourtant favorable à tous. A partir
des théories de la croissance endogène, des prophéties
autoréalisatrices, des anticipations rationnelles, des externalités,
la théorie libérale est réfutée au nom de l'influence
des représentations sur le réel (sur la valeur) et de ses
défauts de coordinations, au profit d'un keynésianisme et
d'une croissance volontariste déniant la limite naturelle qui est
plus contestable. Par contre on ne peut qu'approuver le passage d'une logique
à court terme de valorisation du temps à une logique d'investissement
à long terme qui se donne le temps.
Bibliographie commentée
Partenaires et liens
Thèmes à traiter :
- Consommation (plein emploi, distributisme, publicité, compensation
du malêtre, production de soi, richesse)
- Le travail demain (formes et statuts)
- Contrat d'activité, statut professionnel, pluriactivité,
travailleurs mobiles
- Activités autonomes, professions indépendantes, semi
dépendantes, barrière d'accès, protections, contrat