Feuille Verte No 5 |
|
Février 1997 Numéro. 6 |
La petite feuille Verte |
L'en Vert du Lot
|
(René Char).
Plusieurs questions de société émergent: Faut-il travailler pour exister? Comment définir le lien social? La production du lien social est une richesse pour tous
mais il échappe à l'évaluation monétaire. Ces
deux questions permettent de dessiner une esquisse de société
basée sur le partage du travail et des richesses, et une participation
de chacun à la vie de la cité. Actuellement, il est difficile
de concilier les deux. Si l'on travaille, il est mal venu de s'en plaindre,
et l'on doit faire un effort important pour apporter sa réflexion
à une société plus égalitaire. Si l'on ne travaille
pas, on se sent exclu et l'on n'ose prendre la parole. Aussi, le premier
devoir de chacun est-il de s'informer. Dans ce numéro, nous allons
présenter quelques formes de résistances et d'innovations.
Certaines sont locales et d'autres plus générales ; elles
s'envisagent dans différents secteurs : l'économie, la littérature,
l'action de terrain. Souhaitons que chacun trouve son domaine d'expression.
Nelly Beaufour
|
|
La parution mensuelle de la Feuille Verte va s'interrompre, ce n'est plus, en effet, la priorité du moment qui est de participer au mouvement social naissant. La Feuille Verte a bien rempli son rôle qui était de reconstituer un groupe de militants Verts dans le Lot et de fournir les informations, les outils d'analyse qui rendent nécessaire le mouvement social actuel pour adapter la société aux transformation du capitalisme et du monde du travail, aux enjeux écologiques et politiques de la mondialisation. Nous avons cependant échoué à en faire une véritable entreprise collective et militante, reportant l'essentiel du travail (considérable) sur 2 personnes qui n'ont pu donner tout l'attrait nécessaire à la présentation, ni la diversité du contenu souhaitable par manque de temps. La diffusion elle-même est restée limitée. Ce travail a pourtant été utile et on pourra se reporter à ces numéros pour comprendre l'avenir et surtout ce basculement de la fatalité néolibérale à la reconstruction politique de la société. A bientôt.. |
par Nelly Beaufour
Le SEL d'Ariège est poursuivi par des artisans locaux pour concurrence déloyale. Le SEL est un système d'échange de services, de biens et de savoirs. L'idée de départ était de permettre à des personnes en difficultés économiques, et de fait plus ou moins exclues socialement, de pouvoir retrouver une vie sociale. Petit à petit les échanges se sont élargis à des personnes soucieuses de relations sociales autres, plutôt qu'elles-mêmes en difficultés. Chaque SEL a inventé une monnaie locale. Cette monnaie ne peut pas s'accumuler mais facilite les échanges. Et c'est là que le bât blesse, car ce n'est pas taxé par l'État. Ça peut passer si le service reste petit, mais dès que les échanges sont trop importants, ça dérange ! Les artisans, en portant plainte, veulent défendre leur profession, soit ! Mais je crains qu'ils ne se trompent de cible. Dans la plupart des cas, s'il n'y avait pas eu échanges, les travaux n'auraient pas été faits. S'ils veulent pouvoir travailler plus, qu'ils demandent une réelle diminution des charges patronales qu'ils supportent, mais qu'ils ne s'en prennent pas à ceux qui essaient de s'en sortir. Doit-on laisser les individus vivre dans des conditions déplorables ou peut-on essayer ensemble d'inventer autre chose ? Faut-il un décret ou une loi nous indiquant jusqu'à quel degré on peut être généreux ? Le système du SEL dérange car c'est une reconnaissance implicite de l'individu en affirmant que chacun a une valeur et s'avère capable d'apporter quelque chose à un autre individu tout en sachant s'organiser en dehors des normes habituelles imposées par la société. Jugement : les usagers du SEL ont une amende avec sursis mais rien sur
les questions de fond.
Dans ce numéro
Jean-Maurice Mattio Thierry Dubuisson Catherine Alcouloumbré 3 livres sur la transformation du travail Jean Zin Violences légitimes |
Nouveau communiqué sur la déviation de Cambes. Ni Martin Malvy, ni Michel Quèbre ne voulant entendre les arguments de l'association de défense des habitants touchés par la mise en place de cette bretelle d'accès à l'autoroute. Nous défendons ce combat contre la destruction de l'environnement (et voulons réduire le transport routier au profit du rail). Les adhérents du Chêne et du Sureau (une quarantaine de familles) expérimentent l'habileté des élus de ce département à entretenir l'ambiguïté et à ne pas apporter de réponses aux questions émises. Depuis sa création, après l'annonce tombée comme un couperet, en mars 1997, de dévier Cambes par Péret, notre association " Le Chêne et le Sureau " lutte pour la transparence. En matière d'infrastructure routière, les choix doivent se décider en connaissance de cause et en tenant compte de tous les intérêts en jeu et non pas en privilégiant les seuls critères d'intérêts spécifiques ; dans ce cas les lobbies routiers. ... Parce que nous sommes convaincus que la réalisation d'un
tunnel est la solution qui apportera le moins de nuisances possibles, nous
vous demandons de soutenir notre proposition : envoyez-nous un franc symbolique
ou plus pour dévier Cambes par un tunnel !
|
En janvier, est sorti dans les kiosques le no 2 d'un mensuel: L'insoumis,
"Un journal pour la démocratie". Il est fait par l'association
des démocrates déchaînés qui oeuvrent pour
l'invention d'une nouvelle démocratie. Il se définit comme
un journal engagé se proposant d'être le lieu d'expression
du mouvement social qui se développe actuellement. Il s'inscrit
dans l'îlot de résistance que sont Charlie Hebdo, le
Monde Diplomatique, le Canard Enchaîné, proposant
de véritables débats, donnant la parole à ceux et
celles qui agissent pour inventer une autre vie et qui souhaitent participer
à la création d'un journal de combat. Un extrait de leur
manifeste: " Inviter à penser, c'est proclamer que l'imagination
doit reprendre ses droits. Inviter à débattre n'a de sens
que dans la perspective, fut-elle encore obscure ou lointaine, d'un passage
à l'action commune pour transformer la réalité.
"
|
Là où il y avait une hache il y a la tronçonneuse, la pioche remplacée par le bull-dozer, la massue cédant le pas à la bombe atomique, le spirituel détrôné par les gadgets, le profit devenant un idéal. L'homme moderne ne dirige pas l'évolution technologique, il la subit, il en est l'instrument. Très fier de ses bricolages génétiques pensant réduire la vie à de vagues assemblages moléculaires. Terre et humanité sont en danger de mort. Ce qui nous sauvera peut-être, ce ne sera pas notre intelligence mais notre bêtise. C'est elle qui provoquera les catastrophes qui réduiront les concentrations humaines et le machinisme à leurs justes valeurs. Est-ce le prix à payer pour l'émergence d'une nouvelle conscience qui permettrait à l'humanité de poursuivre son chemin ? ... "L'accouchement de la conscience dans la douleur". Carlo Oliva
|
Trente et un écrivains, historiens et artistes
choisissent, à l'occasion du Salon du livre antifasciste, de rappeler
qu'il est de leur devoir de dénoncer l'intolérable. L'extrait
qui suit, de Jean Viard, sociologue au CNRS/FNSP, vient clore ce petit
recueil de leurs textes (réunis par Simone Laroche, éd. Actes
sud).
|
Agir Ici et Amnesty International, en partenariat avec l'ACAT (Action des Chrétiens pour l'abolition de la torture), Justice et Paix, la Ligue des droits de l'homme, le MAN (Mouvement pour une alternative non violente), Pax Christi et avec le soutien de plus de vingt autres associations, ont lancé le 15 novembre 97 une campagne : EXPORTATIONS D'ARMES ? La liste est longue des matériels destinés à un usage non avoué, la torture en particulier. Il y a les catalogues de vente spécialisés et les expositions internationales. On y présente la matraque électrique, terreur de tant de prisonniers, les hélicoptères utilisés contre les populations civiles, etc. Cette campagne vise à obtenir : - un mode de contrôle gouvernemental basé sur le code européen et le code des prix Nobel ; - un contrôle parlementaire, les parlementaires n'ayant actuellement aucun droit de regard sur les matériels de sécurité et de police de plus en plus exportés. Il s'agirait en particulier de prendre en compte la situation des droits de l'homme dans les pays acheteurs avant de donner autorisation d'exportation. Dans le cadre de cette campagne, Amnesty vous propose des cartes destinées au Président de la République, au premier Ministre et au député de la circonscription. Faites-leur bon accueil, et faites-les suivre... Amnesty Figeac : Jean Faivre-Pierret, correspondant
à Figeac du groupe 349, 26 chemin du Bataillé - 46100 Figeac
(05 65 50 01 83) ; Simone Thimonier (05 65 50 01 65) ; Edith
Amiotte Petit (05 65 40 04 09)
|
Feuille Verte No 5 |
|