Devant les économistes vertueux qui ne veulent pas que nous laissions des déficits budgétaires à nos enfants, nous devons poser la question s'il est plus important de laisser une terre propre, une société solidaire ou bien un État sans dette aux générations futures. Les soi-disant contraintes économiques recouvrent depuis quelque temps déjà, les intérêts des possesseurs de capitaux. A Kyoto, la position des Etats-unis a été scandaleuse même si elle a été tempérée par les Européens. Mais de la gestion de nos pollutions par l'ensemble des pays de la planète, à l'intervention du FMI qui dicte ses conditions aux pays en difficulté, le besoin d'un gouvernement mondial et d'un contrôle de l'économie s'impose. En effet, on ne maîtrisera la spéculation financière mondiale qu'en imposant une taxe sur les mouvements de capitaux (0.04% selon le prix nobel d'économie James Tobin). Sinon, les milliards détenus par les investisseurs institutionnels (les zinzins ! que nous alimentons en tant qu'épargnant ou cotisant pour les retraites et les assurances) nous condamnent à la crise financière. Il est paradoxal que les adeptes de la mondialisation prétendent que la crise asiatique puisse nous épargner alors que déjà les conséquences sont dramatiques sur le marché des matières premières (baisse scandaleuse des ressources non renouvelables) qui est entré en phase de surproduction et de concentration d'entreprises. Ce n'est pas le fait que 1/3 de notre consommation soit mondialisée qui nous menace (en fait 6% hors d'Europe) mais c'est la déréglementation des marchés financiers (la bombe financière comme l'appelle Marcos). 3% de croissance et 50 000 chômeurs de moins n'y changeront rien quand guère plus d'un cioyen sur trois est au travail ! Pour les grandes entreprises, ce n'est pas la croissance nationale qui importe mais la croissance mondiale du marché des communications qui est lui de 15%.
Les économistes sont de grands enfants, donc, qui regardent le krach asiatique pour l'instant limité comme un miracle. Il ne nous sera pas fait de mal, même si le Japon s'effondre. Il n'y a que du bien dans le passé, le présent et l'avenir d'un marché libéré de toute contrainte! Surtout ne pas penser, continuer (on avance, on est même en retard). Mais rien ne continue sans rencontrer tôt ou tard sa fin ou sa limite. De la protestation des enfants des Philippines contre le travail des enfants à la violence des banlieues qui répond au chômage, l'inacceptable se rappelle aux profiteurs du système. Il y a des bornes qu'on ne peut dépasser, il y a la limite planétaire.
On a eu de la croissance donc il y aura toujours de la croissance.
Il y a toujours eu du travail, donc il y en aura toujours.
Jusqu'ici tout va bien...
Le mouvement aura des répits mais désormais tous sont
unis dans la lutte, il ne se terminera pas. Il y a des solutions, des pistes
sont données dans les quelques livres présentés sur
la fin du salariat (en particulier André Gorz Misères
du présent Richesse du possible).
Extrême gauche et écologistes radicaux
Les Verts apparaissent désormais comme une force radicale souvent assimilée aux gauchistes. Mais s'il est heureux, face à la misère montante, que la radicalité ne soit pas le monopole du FN, et bien que les gauchistes ne soient plus tout-à-fait ce qu'ils étaient, les Verts ne sont pourtant ni collectivistes, ni pour aucune dictature ou autoritarisme. Nous sommes plus proches de la Confédération Paysanne ou du trop méconnu CJD (Centre des Jeunes Dirigeants, cf. Gorz). Nous voulons simplement mieux répartir les ressources et les richesses au bénéfice de tous et des générations futures, rétablir le véritable intérêt général. Il y a urgence.