La séparation


II

La négation de la séparation



[1] C'est le concept employé par Marx dans le dernier chapitre du Capital III (section 7) sur Les Revenus et leurs sources, chapitre qu'il a écrit juste avant le premier chapitre du Capital I sur le fétichisme de la marchandise. En allemand Verdinglichung (réification) et Versubjektivierung (subjectivation)
[2] Kierkegaard, Post-scriptum final non scientifique.
[3] De même, c'est la phénoménologie elle-même, et le relativisme radical de l'intentionalité (cartésianisme sans garantie divine), qui posent pour Heidegger le problème de l'être, de ce qui apparaît : non pas seulement le perçu, mais le percevoir lui-même, action produite dans une totalité, le sens de l'être qui se confond avec le sens de mon propre être.

Pour compléter, voir aussi La Dialectique de Hegel :

De cette manière, l'évolution n'est pas simple éclosion, sans peine et sans lutte, comme celle de la vie organique, mais le travail dur et forcé sur soi-même ; de plus elle n'est pas seulement le côté formel de l'évolution en général mais la production d'une fin d'un contenu déterminé. Cette fin, nous l'avons définie dès le début ; c'est l'esprit et certes, d'après son essence, le concept de liberté.
Leçons sur la philosophie de l'histoire Vrin p51
Mais en fait la conscience de soi est la réflexion sortant de l'être du monde sensible et du monde perçu; la conscience de soi est essentiellement ce retour en soi-même à partir de l'être-autre. Comme conscience de soi, elle est mouvement. Donc pour elle l'être-autre est comme un être, ou comme un moment distinct.
Mais l'unité de la conscience de soi avec cette différence est aussi pour elle, comme second moment distinct.
Cette unité doit devenir essentielle à la conscience de soi, c'est-à-dire que la conscience de soi est désir en général. Désormais, la conscience, comme conscience de soi, a un double objet, l'un, l'immédiat, l'objet de la certitude sensible et de la perception, mais qui pour elle est marqué du caractère du négatif, et le second, elle-même précisément, objet qui est l'essence vraie et qui, initialement, est présent seulement dans son opposition au premier objet. La conscience de soi se présente ici comme le mouvement au cours duquel cette opposition est supprimée, mouvement par lequel son égalité avec soi-même vient à l'être. Ph I, 146

Car la chose n'est pas épuisée dans son but, mais dans son accomplissement ; et le résultat n'est pas le tout effectif, mais ce tout avec son devenir ; le but pour soi est l'uiversel sans vie, comme la pulsion est pur élan auquel manque encore son effective réalité; et le résultat nu est le cadavre que la pulsion a laissé derrière elle. Ph, II, 5

Dire que l'Absolu est non seulement Substance, mais encore Sujet, c'est dire que la Totalité implique la Négativité, en plus de l'Identité. C'est dire aussi que l'être se réalise non pas seulement en tant que Nature, mais encore en tant qu'Homme. Et c'est dire enfin que l'Homme, qui ne diffère essentiellement de la Nature que dans la mesure où il est Raison (Logos) ou Discours cohérent doué d'un sens qui révèle l'être, est lui-même non pas être-donné, mais Action créatrice (= négatrice du donné). L'Homme n'est mouvement dialectique ou historique (= libre) révélant l'être par le Discours que parce qu'il vit en fonction de l'avenir, qui se présente à lui sous la forme d'un projet ou d'un "but" (Zweck) à réaliser par l'action négatrice du donné, et parce qu'il n'est lui-même réel en tant qu'Homme que dans la mesure où il se crée par cette action comme une oeuvre (Werk). (Kojève. Introduction... p 533)

 
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