Les implications politiques de la
technoscience rendent indispensable une approche transversale des
sciences alors même que leur spécialisation rend impossible d'en
maîtriser toute la complexité. Il s'agit du moins de prendre conscience
de l'étendue de notre ignorance, que nous partageons avec les plus
savants et de construire une critique épistémologique des idéologies
scientifiques. (Voir aussi l'ancien
site du GRIT.)
- Science et véritéKuhn (sociologie
de la science, changements de paradigme) 29k
[GRIT] La science comme religion universelle, 20/04/02, 29k *
Science et quête de sens, Unesco, 19-20 avril 2002
La science prend la place de la religion comme vérité
universelle mais ne peut intégrer la dimension du sens et de la liberté.L'incertitude du savoir, 02/06/02, 19k
Revue des revues pour Transversales. Le schématisme de nos savoirs en fait toute l'efficacité mais produit inévitablement des erreurs.[GRIT] Une vérité sortie du cerveau, 26/04/02, 46k
L'homme de vérité, Jean-Pierre Changeux, Odile Jacob, 2002
Si le cerveau a bien pour fonction la représentation de la réalité
et la répétition de la satisfaction, il n'y a de vérité
que de la parole et du langage. L'esprit est universel, il n'est pas dans
le cerveau et dépasse l'individu.
Le génie du plagiat (Newton, Einstein, Debord), 25/09/04, 40k **
Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré, Jean Hladik
Le génie se manifeste par son
caractère fulgurant qui rassemble et s'approprie les savoirs disponibles. La
propriété intellectuelle d'une découverte peut
toujours être contestée car l'intellect est commun, toute
découverte est collective mais le rôle de l'auteur,
l'orientation qu'il donne, l'agitation qu'il suscite, restent
irremplaçables. C'est ce qu'illustre la loi de la gravitation de
Newton (approchée par Hooke) ou celle de la relativité
restreinte d'Einstein (reprise à Poincaré) mais, dans un
tout autre domaine, on a contesté la paternité des
thèses de Guy Debord attribuées à Anders ou
à d'autres... Ce qu'il faut contester, c'est la
propriété intellectuelle.
- Physique
Einstein (Les
fondements de la physique théorique) 46k
La relativité (restreinte), 01/05, 31k
Plutôt que de "vitesse de la lumière" il
vaudrait mieux parler de constante de structure de l'espace-temps !
Toute vitesse étant relative, l'accélération du temps est réciproque
(tout comme la contraction des longueurs) entre deux corps en mouvement
qui se voient sous le même angle dans l'espace-temps de Minkowski. Ce
n'est pas si exotique qu'on pourrait le croire puisque les champs
magnétiques et la lumière sont des effets relativistes ! Il faudrait se
rendre compte que plus une particule est massive et plus elle est
petite (elle s'enfonce dans l'espace-temps), plus les distances et le
temps s'allongent. Voir aussi Le génie du plagiat (Newton, Einstein, Debord).
[GRIT] La nouvelle science, 07/09/02, 8k
La Recherche no 356, septembre 2002
Stephen Wolfram, A new kind of Science, mai 2002, 1200 pages
Le constructivisme : reconstruire l'univers à partir de
programmes élémentaires, les "automates cellulaires" remplaçant
l'observation par la simulation et permettant ainsi de briser les limites
quantiques. Version originale
21k.
[GRIT] 25 ans de Sciences, 29/09/02, 23k *
Pour la Science, no 300, octobre 2002
Etat des Sciences qui nous confrontent de plus en plus à nos limites.
[GRIT] Les cordes et les concepts fondamentaux de la physique, 10/10/02, 45k **
La théorie des cordes prolonge les limitations de la théorie
quantique par la longueur de Planck empêchant d'identifier les particules
à des points alors que ce sont des cordes vibrantes. Elle unifie relativité
et mécanique quantique en généralisant l'invariance
et la symétrie des lois physiques mais son formalisme est largement
incompréhensible.
[GRIT] Voyage dans le miroir de la matière, 27/01/03, 21k
La matière comme brisure de symétrie, défaut dans l'être,
énergie de liaison, et l'antimatière comme point de vue géométrique
inversé par rapport à la matière (en miroir) ou bien
niveau d'énergie minimum ?
Initiation à la physique quantique, 20/03/03, 77k **
La matière et ses phénomènes, Valerio Scarani, Vuibert, 2003 (préface JM Lévy-Leblond)
Discontinuité de la matière et continuité des champs,
dualité onde-particule, principe d'indiscernabilité, de non-localité
et de corrélation des particules, physique quantique et gravitation.
Grâce à ce livre de vulgarisation des derniers acquis de la
physique quantique, il s'agit d'essayer de faire le point sur les interprétations
actuelles des paradoxes quantiques.
Les champs quantiques, 19/07/06
Petite note sur les champs quantiques.
Le temps ne s'arrête pas (Peter Lynds), 11/09/03, 13k
Intervention en physique théorique d'un jeune inconnu de 27 ans
qui montre qu'on ne peut arrêter le temps, les dynamiques en cours,
et que donc il ne peut y avoir de mesure exacte du temps pas plus qu'il ne peut y avoir de particule ponctuelle. D'ailleurs, le
temps n'existe pas comme dimension séparée, c'est un ordre
de succession, on ne peut donc remonter le temps. L'application à
la physique des idées sur le temps d'Aristote, Hegel et Bergson, se
révèle productive bien qu'il faudrait distinguer plusieurs temporalités.
[GRIT] Temps physique, durée biologique et projet humain, 28/11/02, 35k **
Le temps physique est déjà création
de formes et d'improbabilité mais la durée vivante est celle
de l'information et des régulations biologiques alors que l'être
parlant se confond avec le temps du projet, ouvert sur l'avenir et la conscience
de sa mort.
La Supersymétrie et la physique spéculative, 11/01/04, 43k
Supersymétrie, Gordon Kane, Le pommier, 2003
La physique est rentrée dans une phase très
spéculative, trop souvent inaccessible à l'expérience.
La Supersymétrie est l'hypothèse simplificatrice d'une symétrie
entre fermions et bosons. Rien n'impose vraiment cette symétrie qui
doit au contraire se prouver en découvrant des (super)particules que personne
n'a rencontré jusqu'à maintenant ! La supersymétrie
prend place dans les tentatives d'unification des forces physiques, de la
relativité générale (gravité) et de la physique
quantique (champs), en particulier dans la recherche du fameux boson de Higgs
qui serait responsable de la masse.
Avant le Big Bang, Igor et Grichka Bogdanov
La théorie holographique de la gravitation,
01/01/06
Pour la Science, no
339, 01/2006, "La gravité : une illusion ?"
Une nouvelle révolution
copernicienne ! La gravitation n'est pas une illusion, elle
est bien réelle comme l'alternance du jour et de la nuit, ce qui est en
cause, c'est seulement notre "représentation" (de même que ce n'est pas
le soleil qui tourne autour de la Terre mais la Terre qui tourne autour
du Soleil et sur elle-même).
Le caractère révolutionnaire de la science, 27/06/06
Qu'est-ce que le temps ? Qu'est-ce que l'espace ? Carlo Rovelli
Carlo Rovelli théoricien de "la gravité quantique en
boucle" et ancien révolutionnaire italien livre très
simplement ses recherches mais surtout il plaide pour un rapprochement
avec la philosophie et permet de nouer de façon exemplaire
science, philosophie et démocratie avec l'esprit
révolutionnaire. Sinon, espace et temps n'existeraient pas car,
ce qui existe c'est un champ gravitationnel !
L'entropie, l'énergie et l'information, 03/07/04, 50k **
L'entropie est statistique, il n'y a pas de conservation de l'entropie,
mais créations et pertes d'information, contrairement à
l'énergie, c'est ce qui permet à la vie de lutter
grâce à l'information contre la mort qui la menace toujours. Si
l'entropie ne doit pas être confondue avec l'énergie comme on le fait trop souvent, il ne faut pas
l'assimiler non plus à l'information car c'est le contraire de
l'entropie !
Prigogine, Stengers (La science
des limites, idéalisation et phénomène) 44k **
Trous noirs dans le principe de précaution, 03/06/05, 10k
Des trous noirs en laboratoire, Bernard Carr et Steven Giddings, Pour la Science, 332, juin 2005
On envisage la production de minis trous noirs dans le prochain
accélérateur de particules LHC de Genève. Bien qu'il soit très peu
probable que ces trous noirs finissent par engloutir toute la planète,
ce n'est qu'improbable car on est complètement dans le noir, on n'est
même pas complètement sûr qu'ils existent, on ne peut donc exclure non
plus l'accident. C'est vraiment très excitant,
au moins autant que le saut à l'élastique! Il serait
dommage de réserver ces sueurs froides aux seuls scientifiques...
La question de l'émergence, 05/07/05, 20k **
L'émergence
est la tentative de conceptualiser l'échec du
réductionnisme à rendre compte des
propriétés des systèmes complexes mais il y a
toutes sortes d'émergences résultant d'interactions,
d'effets de masse, de sauts qualitatifs, de conflits d'ordre
supérieur, de configurations de formes, d'un circuit qui se
ferme, de boucles de rétroaction, d'une causalité
descendante ou du langage et de la division sociale. Ce n'est pas la
société qui émerge de l'interaction des individus
mais l'individualisation qui émerge de la société.
Le bluff des "nanobabioles", 28/11/05
Le prix Nobel de physique 1998 Robert B. Laughlin dénonce dans son livre "Un univers différent"
le bluff des nanotechnologies qui sont faites en aveugle, tout comme
les OGM, bien loin d'en maîtriser les produits, encore moins les
processus de fabrication, alors qu'à cette échelle les fluctuations
quantiques posent des problèmes insurmontables. Les nanotechnologies
seraient le dernier avatar d'un réductionnisme dont le physicien
annonce la fin devant l'impossibilité de déduire les propriétés
émergentes de la matière à partir de ses composants atomiques qui ne
sont absolument pas réductibles à des particules solides qu'on pourrait
assembler une à une. L'escroquerie serait du même ordre que celle de la
fusion froide. Les seules véritables nanotechnologies relèvent jusqu'à
ce jour de la chimie ou de la biochimie.
Seuls sur la Terre ?, 09/08/06
Sommes-nous seuls sur la Terre ou bien existe-t-il d'autres vies
extra-terrestres ? Contrairement à ce qu'on croit
habituellement, la réponse est loin d'être
évidente. En effet, si le nombre d'étoiles et de
galaxies semble faire pencher la balance du côté de
l'existence de
planètes semblables à la nôtre, les conditions
à
rassembler pour l'apparition de la vie restent vraiment
exceptionnelles, encore
plus pour pouvoir abriter des êtres
évolués, et les chances
que d'autres civilisations puissent exister en même temps que la
nôtre
sont pratiquement nulles...
- BiologieThom (La théorie
des catastrophes, géométrie du sens) 120k **
[GRIT] Auto-organisation du chaos, 13/11/02, 25k *
La Recherche, Ordre et désordre, 11/02
Les théories du chaos signent la fin du réductionnisme
en introduisant le désordre dans l'ordre et l'ordre dans le désordre.
La vie est à la fois cristal et flamme, reproduction du même
et dynamique du mouvement. Il faut souplesse et désordre pour pouvoir
évoluer. La complexité et la diversification impliquent une
certaine fragilité de la vie.
[GRIT] Biologie et déterminisme, 12/09/02, 18k *
Critique, 661-662, Juin-Juillet 2002, Sciences dures ?
La vie comme forme de l'imprévisible et liberté, apprentissage et individuation.L'improbable miracle d'exister, 16/09/02, 38k ***
L'existence de l'univers est un miracle (une singularité), l'existence
de la matière est un miracle (un défaut dans l'être),
l'émergence de la vie est le miracle qui répond au miracle d'un
monde improbable. L'indétermination de l'existence constituant notre
liberté précède toute détermination, toute matière,
toute vie, toute information, tout sens. Notre monde est un monde d'événements
largement imprévisibles. Notre vie est un miracle fragile.L'impossible liberté, 24/09/02, 10K
D'être fondatrice n'empêche pas la liberté
d'être impossible. Tout s'y oppose. Nous sommes trop pris dans nos
dépendances matérielles et sociales. La liberté reste
exceptionnelle et donc la vérité aussi. Cela ne la rend que
plus nécessaire.
[GRIT] L'origine de la vie, 15/07/05, 61k *
Le mystère de la vie dévoilé ! De l'ARN autoreproducteur à la cellule, de la
chimie à la biologie, c'est la reproduction et la
sélection par le résultat qui donnent naissance à la
vie, de plus en plus fondée sur l'information à mesure
que sa complexité s'accroît.
Progrès, évolution et adaptation, 24/02/03, 50k **
Les merveilles de l'évolution, Jean Chaline et Didier Marchand, EUD
Contre l'idéologie du progrès qui nous livre au monde
des causes et nous dépossède de toute prise sur notre destin, nous devons
reconnaître le rôle de l'information et des régulations dans l'évolution
et l'adaptation. Il y a à la fois des sauts évolutifs brusques et des adaptations
graduelles mais il n'y a pas de génération spontanée, la vie vient toujours
de la vie et l'arbre du vivant produit toutes les espèces par bifurcations,
différenciations au contraire des phénomènes physiques, des équilibres
dynamiques. Il n'y a pas vraiment de "sélection naturelle". Désormais, l'évolution
dépend de nous et l'humanité sera ce que nous en ferons.[GRIT] Brèves (théorie fractale de l'évolution), 30/08/02, 7k
Bio-Sciences
Jean Chaline défend une théorie fractale
de l'évolution (Les arbres de l'évolution, les horloges du
vivant). Nous ne nous développons pas dans un éther sans résistance
mais nous ne sommes pas non plus le simple reflet de l'extériorité.
Nous sommes dotés d'une puissance propre et d'une mémoire de
notre parcours. Les nouvelles espèces apparaissent au croisement du
développement de leurs potentialités et des possibilités
de croissance de leur population.
L'énergie des mitochondries, 30/08/03, 17k
Petite fiche sur le rôle
des mitochondries assurant la production d'énergie des cellules et leur régulation par le NO. Exemple
de symbiose qui a libéré la créativité des formes
de vie une fois que les mitochondries ont pris en charge les flux énergétiques,
détachés du patrimoine génétique. des cellules
à noyau (eucaryotes).
La triple hélice (les gènes, l'organisme, l'environnement), 25/09/03, 7k *
Richard C. Lewontin, La triple hélice, Seuil, 09/2003
Contre les simplifications des néodarwiniens
et des généticiens, prisonniers de leurs métaphores,
il faut rétablir qu'un organisme ne se développe pas à
partir du programme génétique : il est façonné
par quantité de phénomènes aléatoires. L'environnement
n'est pas une sorte de toile de fond immuable sur laquelle s'agitent les
organismes, mais il participe pleinement au développement de chacun
d'eux en même temps que les organismes modifient leur environnement.
Au schéma classique - et simpliste - "gène/organisme", Lewontin
suggère, comme Edgar Morin, de substituer la triade "gène/organisme/environnement"
bien plus complexe.
[GRIT] Les réseaux de neurones, 04/02/05, 9k *
Pour la Science, 09/2004 et 01/2005
Deux mécanismes nouveaux renouvellent notre compréhension
des réseaux de neurones. Les astrocytes (cellules gliales
entourant les synapses) contrôlent la plasticité du
cerveau et constituent un réseau de communication
parallèle à celui des neurones, établissant des
communications avec des aires distantes. Par ailleurs, les
récepteurs cannabiques constituent un mécanisme de
rétroaction et d'inhibition des neurones excitateurs,
"inhibition rétrograde" qui se révèle aussi
importante pour l'apprentissage que pour le déconditionnement ou
le surmenage.
[GRIT] La mort au coeur de la vie, 11/02/05, 33k **
La sculpture du vivant, Le suicide cellulaire ou la mort créatrice, Jean-Claude Ameisen
On pourrait penser légitimement que la science n'a rien à
nous apprendre sur la mort et pourtant on se rend compte à quel
point la mort est intégrée à la vie, à sa
construction et ses équilibres, depuis l'embryon jusqu'à la vieillesse. Un autre enseignement c'est
qu'il n'y a pas d'organisme isolé car la vie se débat
entre exécuteurs et protecteurs, entièrement
dépendante des informations qu'elle reçoit de son
environnement immédiat.
Autonomie et dépendances, 22/11/05, 6k
Conférence à Marseille, le 23 février 2006.
L'autonomie est toujours partielle mais plus on est autonome et plus on
a de dépendances, plus on est responsable, plus les
dépendances sont intériorisées. Il n'y a pas de
libertés sans pouvoirs qui les contraignent mais
l'autorégulation par l'autonomie est indispensable
au-delà d'une certaine complexité. A l'ère de
l'information l'autonomie devient indispensable dans la production,
exigence de développement humain et d'un revenu d'autonomie mais
il y a aussi des pathologies de l'autonomie qui renforcent la servitude
volontaire, libéralisme détruisant les libertés
d'individus coupés de tout lien social et ne pouvant plus se
coordonner.
Les finalités de la vie (information et autonomie), 20/11/05, 11k
Il n'y a pas de vie sans finalités, au point qu'on
peut identifier la vie et les causes finales. C'est ce qui implique le
rôle de l'information, constitutif de la biologie au moins dans
la reproduction et la traduction de l'ADN à l'ARN et aux
protéines. On ne
peut séparer vie, information et finalités mais dans un
sens qui exclut tout finalisme dès lors qu'on y fait intervenir
l'information. Les finalités de la vie ne sont pas la
reproduction ou le bonheur mais des finalités partielles
sélectionnées par l'évolution ou produites par l'histoire.
- Théorie de l'information
[GRIT] Théorie de l'information, physique et biologie, 17/11/02, 34k *
Léon Brillouin et l'incidence de la théorie de l'information
sur la Physique (quantique). Il faut distinguer théorie physique du
signal analogique et théorie biologique de l'information numérique,
de même qu'il faut opposer auto-organisation physique et boucle de
régulation biologique. L'insuffisance de l'information ne doit pas
mener à l'inaction mais à un contrôle incessant, une
réévaluation et une correction constante, au souci des effets
négatifs de nos actions.
[GRIT] Information et finalité en biologie, 10/01/03, 32k *
La finalité ne se confond pas avec une volonté préconçue
mais correspond à une causalité à partir des effets
(feedback) de ce qui parait le fruit du hasard alors que le hasard ne peut
faire loi ni déterminer l'orientation de l'évolution. Cette
causalité par la fin, à l'opposé de la causalité
mécanique ou énergétique, est une réaction conditionnelle
et organisée constituant l'information comme principe des phénomènes
biologiques qui sont pris dans une circulation d'énergie, de matières
et d'informations provoquant différenciations et individuation mais
il n'y a jamais de corps isolé de son milieu..
[GRIT] Transduction, information et individuation (Simondon), 02/01/03, 29k
La conception de l'information de Simondon reste entièrement physique, énergétique
alors que l'information comme signe renvoie à autre chose qu'elle-même
et n'a aucun caractère de proportionnalité. Il faut distinguer individuation et production de soi.
[GRIT] L'enjeu politique de la théorie de l'information, 15/12/02, 21K
La confusion de l'information numérique et biologique avec l'entropie
et l'auto-organisation livre nos sociétés à une entropie
galopante insoutenable alors que tout organisme biologique ne se maintient
qu'en se régulant par rétroaction aux informations toujours
imparfaites nous obligeant à corriger le tir sans arrêt.
[GRIT] Le concept d'information, 15/01/03, 19k **
Caractéristiques du concept d'information (improbable, imparfaite,
discontinue, reproductible, biologique, levée d'incertitude pour un
récepteur, signe d'autre chose pour quelqu'un, non-proportionnalité
des effets, feed-back, régulation, finalité, causalité
à partir des effets, optimisation des flux), à l'opposé
donc de la matière et de l'énergie, du prétendu ordre
spontané et du libéralisme, de la violence d'une causalité
physique ou d'une entropie passive. Synthèse des recherches précédentes. Voir aussi l'intervention du 11 mars 2003
à une réunion du GRIT.
La complexité et son idéologie, 01/05/03, 230k ***
Le paradigme de la complexité conteste le
réductionnisme scientiste et mécaniste en affirmant qu'il y
a une limite au savoir, il y a de l'incertitude, de l'imprévisible.
C'est un acquis important de la science moderne qui devient science des limites,
mais il convient de séparer la complexité physique de la complexité
biologique faisant intervenir le concept d'information. L'idéologie
de la complexité est un scepticisme qui joue sur la confusion entre
ces différentes complexités pour justifier le laisser-faire
néo-libéral au nom d'une prétendue auto-organisation
ou auto-régulation aveugle qui nous livre à l'entropie alors
que la vie se définit d'y résister. L'enjeu du concept de complexité
est politique, cognitif et même vital.
Idéologie des réseaux et théorie des systèmes, 16/09/03, 19k **
Les réseaux comme structures statiques sans
finalités et soi-disant auto-organisés ont détrôné
les organisations et la théorie des systèmes considérées
comme trop centralisatrices. Il faut voir dans cet effet de la technique et
de l'introduction d'Internet une des origines de la collusion entre libéral
et libertaire. Le paradigme du réseau permet de donner toute sa place
à l'autonomie mais il faut rétablir qu'un réseau, comme
le réseau sanguin, ne prend son sens que dans le système qui
l'a produit. Réintroduire la théorie des systèmes permet
de rendre compte du processus et pas seulement de la structure, mais surtout
de résister à l'entropie par des régulations.
L'ère de l'information, avec Jacques Robin, 01/02/04-15/03/04, 85k (version imprimable en PDF) *
L'émergence du concept d'information
: les caractéristiques de l'information (improbable, indirecte, imparfaite,
récepteur, pertinence), opposition de l'énergie et de l'information
(continu ou discontinu, signal ou signe, entropie ou reproduction, effet
proportionnel ou non linéaire), la régulation cybernétique
(reproduction, rétroaction, finalité, théorie des systèmes,
biologie, complexité). La mutation informationnelle (informatique,
réseaux, biotechnologies) : l'économie de l'information (gratuité,
développement humain, direction par objectif, précarité,
revenu garanti), le pouvoir des médias ("informations", publicité,
pornographie, politique spectacle, terrorisme, démocratie), l'idéologie
des réseaux et de l'auto-organisation (néolibéralisme),
métaphysique de l'information (dualisme, ignorance, principe de précaution,
liberté, apprentissage, histoire, éthique, politique, écologie,
sciences).
La contre-productivité de l'appropriation immatérielle, 14/01/04, 25k
Il ne faut pas confondre la lutte contre l'appropriation
du savoir ou du vivant à l'ère de l'information avec la lutte
contre l'appropriation des moyens de production à l'ère industrielle
car si le capitalisme industriel était bien productiviste, il devient
contre-productif dans le domaine immatériel (logiciels libres, recherche,
musique, etc.) où il doit organiser une rareté complètement
artificielle alors que la coopération et le partage des savoirs y
sont bien plus efficaces.
Voir aussi : Le génie du plagiat (Newton, Einstein, Debord), 25/09/04, 40k **
La fracture numérique, 29/05/04, 15k *
Ce n'est pas en développant encore plus les réseaux de
communication qu'on va réduire la "fracture numérique"
mais en développant la formation, l'assistance et la
médiation. L'ère de l'information, c'est l'ère des
régulations (de l'écologie) et du développement
humain (revenu garanti, formation, investissement dans l'avenir).
Surmonter nos échecs (contre l'optimisme technologique)
, 01/07/04, 24k *
Il n'y a pas lieu de faire preuve d'optimisme face aux nouvelles
technologies. Au contraire, c'est en reconnaissant les effets pervers
de ces nouvelles technologies et nos échecs à en tirer
parti
que nous avons une chance de les surmonter. D'autant plus que la
fonction de la cybernétique et de l'information, c'est justement
de
nous permettre de corriger le tir, de rétroagir à
l'écart entre nos
objectifs et les résultats effectifs.
Le monde de l'information, 19/07/04-22/08/04, 300k (2Mo avec les images !) ***
Projet de livre. Il s'agit de montrer les enjeux du passage de la
société de l'énergie à la
société de l'information en approfondissant les
caractéristiques du concept d'information et les
conséquences économiques ou sociales des technologies
numériques pour déboucher sur un projet de
société écologique, une production
immatérielle et le développement humain. Sans
céder aux illusions des idéologies de la communication ou
d'un quelconque progressisme, on ne peut se passer d'évaluer les
menaces et les opportunités de notre situation historique afin
de passer de l'histoire subie à l'histoire conçue.
Pour en faciliter la lecture le texte est
agrémenté de nombreuses images ce qui le rend très
long à charger (pour ceux qui ne veulent que le texte, il suffit
de désactiver le chargement automatique des images).
Auto-organisation ou laisser-faire ?, 06/10/04, 15k (révisé 01/05)
Il faut arrêter de confondre les phénomènes
purement physiques "d'auto-organisation" qui relèvent des
théories du chaos avec les processus basés sur les
rétroactions d'information et l'autonomie d'organisation.
L'équilibre thermodynamique (des marchés) n'a rien
à voir avec l'homéostasie (d'un organisme régulé). Au contraire
du laisser-faire libéral, nous devons nous organiser avec le
maximum d'autonomie pour atteindre nos objectifs écologiques et
humains.
L'organisation de l'intelligence collective, 27/02/05, 16k *
- De la biologie à l'histoire
La transcendance du monde, le sens de l'évolution et la liberté, 15/11/03, 33k *
Evolution et liberté, Hans Jonas
Tentative de métaphysique de l'information
à l'occasion d'une critique de la conception mécanique de l'information
de Jonas et de sa cosmogonie onto-théologique qui tente de dépasser
le dualisme entre la matière et l'esprit. Le monde de l'information
est un monde transcendant auquel nous n'avons qu'un accès indirect,
par l'information justement. Il y a séparation de l'émetteur
et du récepteur, de l'organisme et de son environnement (l'adaptation
n'est pas immédiate), de la conscience et de son objet, du sujet de
l'énoncé et du sujet de l'énonciation, etc. La liberté
est dans cette séparation, dans notre ignorance originaire. Le sens
de l'évolution est pour nous un progrès cognitif et l'avenir
de l'humanité, mais les fondements de l'éthique ne sont pas
dans l'évolution objective et plutôt dans l'histoire, la parole,
le désir de reconnaissance et de réciprocité, la lutte
politique.
Le contrôle des émotions (éthique et biologie), 28/11/03, 72k
Antonio Damasio, Spinoza avait raison, Odile Jacob, 2003
A partir d'une très intéressante distinction
entre émotion et sentiment qui semble avoir une réalité
neurobiologique peut-on fonder une éthique individuelle et collective,
sorte de pensée positive qui est la version moderne et hygiéniste
de la joie spinozienne, ou doit-on considérer les sentiments comme
des informations qu'on ne peut ignorer et la joie comme le résultat
d'une résolution active des causes de la tristesse ? Supprimer la
souffrance c'est supprimer information et rétroaction. Ce devoir de
jouissance et cette recherche du bonheur auquel la biologie et l'individualisme
libéral voudraient tout réduire n'est en fait qu'une forme
de toxicomanie. La leçon de la biologie comme de la psychanalyse serait
plutôt que pour contrôler une émotion il faut en prendre
conscience, la prendre en compte.
[GRIT] L'émergence de la conscience, 12/08/05, 78k
La conscience est suspension du sens, conscience de notre ignorance,
manque d'information qui éveille nos sens. On peut dire qu'une
proto-conscience commence avec l'information et donc avec la vie, avec
la boucle de rétroaction qui est le germe de toute conscience
comme intentionalité et conscience de soi. La véritable
conscience commence pourtant avec la conscience animale, la
mobilité du corps et un nombre de plus en plus grand de
neurones, augmentant les capacités d'apprentissage et de choix
conditionnels. Une ébauche de la conscience de soi se
développe dans la plupart des espèces sociales. Le
langage permet aux humains d'accéder à la conscience de
la conscience et à une conscience de soi qui vient de l'Autre
(idéal du moi). Pour nous toute conscience est conscience
morale, responsabilité de nos actes sous le regard des autres.
La conscience artificielle n'a pas besoin d'aller jusque là. Par
contre l'émergence d'une conscience sociale est primordiale pour
affronter nos responsabilités collectives. Il semble qu'on ne
puisse se passer pour cela de son incarnation dans un leader.
Autour de l'origine de l'homme, 02/07/05, 24k
A l'aube de la pensée symbolique, Pour la Science, no 333
L'origine de notre humanité remonterait à une catastrophe écologique et
une mutation génétique vers -60000 ans, défaut dans l'être nous ouvrant au langage, à la
culture, à l'imaginaire, à l'amour et au culte des morts.
[GRIT] L'homme et l'animal, 18/05/02, 26k **
L'ouvert, De l'homme et de l'animal, Giorgio Agamben, Rivages, 2002La part animale de l'homme, Esquisse d'une théorie du mythe et du chamanisme, Michel Boccara, Anthropos, 2002
L'humanité est dans la séparation de l'animalité par
le langage, mais nous sommes toujours des animaux et les mythes nous renvoient
au temps d'avant cette séparation.
Même les animaux savent coopérer..., 25/05/05, 17K *
Le commerce chez les animaux, Frans de Waal, Pour la Science, 331, Mai 2005
Contrairement à ce qui se dit partout, la
simple observation suffit à montrer que la plupart des animaux
vivent en société et coopèrent plus qu'ils ne sont
en compétition. Il y a bien sûr de purs rapports
de force mais il y a aussi négociations, échange de
signes, réciprocité, engagement dans une action commune.
Nous avons intérêts collectivement à la
coopération, d'autant plus à l'ère des savoirs qui
se partagent et se complètent. Pour qu'il y ait un
marché, il faut d'abord une société qui marche. La
cohésion et la solidarité sociale sont une condition de
la stabilité économique. "Au moment où
la société découvre qu'elle dépend de l'économie,
c'est l'économie qui dépend de la société"
(Debord).
[GRIT] Le sens de la vie, 15/06/02, 44k **
Ces lois inconnues, Pour une anthropologie du sens de la vie,
Michael Francis Gibson
La vie n'a de sens qu'à s'inscrire dans l'histoire humaine et une finalité collective, domaine du mythe.
[GRIT] Corps et société,
20/07/02, 10k **
Ecrits sur la médecine, Georges Canguilhem, Seuil, 2002
La société n'est pas un corps, elle n'est pas autorégulée
et n'a pas sa finalité en elle-même, c'est pourquoi il y a toujours
des problèmes. Parce qu'il n'y a pas de sagesse sociale nous avons
besoin de héros et de règles sociales, de régulations
fragiles et changeantes (historiques) mais indispensables au maintien de la société.
De la statistique à l'organisation sociale, 02/02/06
Maurice Halbwachs, Les causes du suicide (PUF, 2005)
On ne peut considérer une société ou un marché comme une foule
inorganisée d'individus isolés n'ayant aucun rapport entre eux. Dès
lors les statistiques sont trompeuses en ne retenant que les effets
globaux sans tenir compte des différenciations internes et de
l'organisation sociale (ce qui justifie la richesses des riches en
accablant les pauvres responsables de leur pauvreté).
L'effondrement des civilisations, 10/11/05, 10k
Dans un dossier assez intéressant sur l'archéologie de la Bible au proche-orient, le magazine La Recherche
du mois de novembre 2005 fait état d'une théorie de l'effondrement des
civilisations, de caractère systémique, généralisant des phénomènes
répétés à des millénaires de distance. Ce sont des processus bien
connus mais qui valent d'être médités, passant par les stades de
l'effondrement suivi d'un âge sombre avant la renaissance des
inégalités, des élites politiques et de la civilisation. On ne peut en
tirer la conclusion qu'il faudrait encourager les inégalités car
l'effondrement peut se produire par excès d'inégalités, la véritable
richesse, c'est la cohésion sociale dont inégalités et richesses ne
sont qu'un sous-produit.
- La voix du corps[GRIT] La communication entre esprit et corps, 09/06/02, 44k *
Psychobiologie de la guérison, Ernest Lawrence Rossi, Le souffle d'or, 2002 (1986, 1993)
La compréhension de la biologie du
corps comme système de communication permet de l'unifier à
l'esprit et d'expliquer le pouvoir de l'esprit sur le corps, le miracle de
la guérison spirituelle, la magie de l'hypnose. Version courte
(15k) pour Transversales no 3.
[GRIT] Henri Laborit, un défricheur, 18/07/02, 12k
Article pour Transversales no 3
Présentation
de l'auteur de "L'éloge de la fuite" et inspirateur du film de Resnais
"Mon oncle d'Amérique" : stress, inhibition de l'action, psychobiologie, cybernétique
et société de l'information.
Stress social et détresse des corps, 05/08/05, 28k
La plupart des maladies ont une origine sociale ayant un retentissement
sur l'humeur et sur le corps mais les maladies du stress, que la
médecine de pointe ne sait pas traiter, se développent
très rapidement, ayant valeur de signal de détresse.
Plutôt que vouloir renforcer notre résistance au stress,
il faudrait plutôt réduire le stress social. Chaque
maladie accuse la société qui l'a produite, cela
n'empêche pas d'essayer de se remettre en forme selon les
principes de bonne hygiène et des médecines
traditionnelles. Voir aussi Pour une écologie du stress (05/07/02, 37K) et Des souffrances sans mots (04/05/02, 49k).
Rire et Guérir, biochimie de la santé, 25/03/03, 51k
Le rire est le meilleur des remèdes et le gaz hilarant N2O est très proche du monoxyde d'azote (NO) à la base de nombreuses
panacées (ginseng, ginkgo biloba, gomphrena) ainsi que du Viagra.
Le NO a un rôle très important sur l'humeur, le système
immunitaire, la régulation sanguine, la digestion. C'est donc aussi
le meilleur des remèdes et le secret de la santé physique et morale (Say yes to NO) ! Cela ne veut pas dire que ça marche à tous les coups car ces maladies sont la plupart du temps sociales.