Questions 
 
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(Les conditions de l'action politique) 

  
Morale et politique 
La morale se suffit de la bonne volonté, de l’effort d’une lutte contre son propre égoïsme au nom de l’universel. Kant représente cette tradition au plus haut point. Pourtant, Hegel a démontré ensuite la contradiction de cette lutte contre l’égoïsme qui se limite à proclamer l’excellence de soi de l’effort vertueux, valorisant ainsi le mal qui permet à la vertu de manifester sa supériorité. La morale consciente de sa complaisance envers ses bonnes intentions nous oblige à les rendre effectives, non seulement dans une oeuvre, mais réaliser le rapport à l’autre dans une politique effective qui est toujours compromis mais ne doit pas tomber dans la compromission (on ne doit pas changer ses buts à cause des moyens employés). 

Les 4 conditions de l’action politique 
Il faut une cause efficiente, un auteur, un parti. Il faut donc garder son indépendance (la possibilité de dire non, de démissionner) ou se fondre dans un espace plus grand. Il faut une cause matérielle, une efficacité sur le réel, une prise en compte de ses contraintes et limites actuelles. Il faut une cause formelle, un engagement, un contrat, un accord qui est un compromis qui n’est jamais tout-à-fait inconditionnel mais qui doit être assez solide pour imprimer sa marque au réel, le trans-former. Enfin, rien de tout cela ne tient sans une cause finale, un projet qu’il ne faut jamais perdre de vue (bien qu'il se transforme historiquement) et en quoi consiste un parti politique lorsque le projet ne se réduit pas à l'élection seulement, au partage des postes. 

Le projet historique 
Le projet est trop souvent utopique, imposé avec violence au réel. En fait tout projet politique est un compromis entre la société et la liberté. Mais, la dialectique historique nous mène à fonder la société sur la liberté elle-même. La lutte contre l’autoritarisme, le fascisme ou le "libéralisme", est une lutte pour la liberté, la dignité individuelle. Mais la société doit garder ses droits, on ne peut vivre éclatés, sans rapports, soumis aux effets globaux de l’économie comme à des caprices divins. Il faut un pouvoir d'agir, une maîtrise de notre environnement, une solidarité réelle qui ne s'acquiert que dans la lutte. Mon projet est de refonder la société sur la liberté elle-même, l’action effective sur l’environnement et l’autonomie de ses acteurs, leur capacité d'opposition. Une liberté qui n’a rien d’utopique et n’annonce pas le bonheur mais qui reconnaît au contraire ses erreurs, ses déchets, se donnant plus de chances d’y remédier. C’est le Citoyen que Kojève annonçait à Gramat en 1943. Synthèse du Maître (Noble) et de l’Esclave (Bourgeois), il ne peut se contenter d’une démocratie formelle, d’une existence concédée, d’être un simple sujet administré. Ce n’est pas le bourgeois qui profite de l’ordre établi, c’est au contraire le révolutionnaire qui s’approprie l’histoire collective ou le résistant qui se sait responsable de son refus devant l'histoire. La liberté ne se prouve qu’en acte, en déjouant les calculs. Cauchemar des puissants, une république d'emmerdeurs. 

Les moyens d'action (parti et autonomie) 
Personne ne doit abandonner son autonomie en participant à un groupe politique, l'engagement de chacun est toujours conditionnel, on peut toujours mettre en jeu sa démission, on doit toujours exercer sa critique. Mais l'autonomie doit se fédérer, elle doit fonder une société, faire groupe et pouvoir agir. C'est le sens d'une adhésion à une structure fédérative ; mais comme tout engagement politique, il est provisoire, conditionné par la situation politique actuelle. L'avantage d'une structure existante qu'on peut investir est de ne pas reposer exclusivement, comme tous les groupes informels, sur un leader et des liens trop affectifs. Mais il faut savoir changer de terrain quand la situation l'exige et ne pas s'entêter dans des anciennes postures, dans des combats perdus ou dépassés, des groupes inutiles. Ni l'ambition personnelle, ni la structure ne doivent prendre le dessus sur notre projet qui est de faire la société et l'histoire au nom de notre propre liberté, de s'opposer à ce qui nous traite en simple objet passif. 

Les Verts n'appartiennent à personne ; c'est une structure fédérative favorisant l'autonomie et soutenant un mouvement mondial.



 
Question Feuille Verte No 1 
 
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