Phénoménologie et Psychanalyse

(Hegel, Marx, Brentano, Husserl, Freud, Heidegger, Lacan)


[1] L'erreur de Husserl est de se limiter à l'origine subjective réduite à une monade transcendantale. On voit bien la faiblesse de la position d'Husserl dans sa théorie du langage (RL TII,1). Il ne peut admettre en effet que l'on se parle à soi-même puisque, pour lui, le sens est tout entier dans l'intentionalité qui est par définition présente à elle-même. Marx considère au contraire que le langage en faisant exister notre pensée pour les autres, la fait aussi exister pour nous, ce qui est cohérent avec une théorie qui représente la pensée comme déterminée par les conditions sociales et donc comme primitivement inconsciente. Ce qui manque à Husserl c'est la dialectique ; ainsi il vaut mieux aborder la perception comme accommodement (Piaget) plutôt que simple remplissement (Husserl).

[2] L''interprétation du Noeud lacanien comme temps dialectique permet de comprendre qu'on ne passe au réel qu'à travers le symptôme et, contrairement à ce qu'on pourrait supposer, le noeud à quatre précède le noeud à trois auquel il ne se résout qu'en un deuxième temps. De ce que le Symbolique et l'Imaginaire ne soient pas noués (ni le corps et l'esprit), la première opération n'est pas de les nouer de leur séparation même (liberté), mais plutôt de nommer cette union, de croire à une "réalité psychique", de s'autoriser d'un Père. C'est de l'échec du symptôme à rendre compte de la rencontre du Symbolique et de l'Imaginaire dans ses actes manqués qu'il se résout à un Réel qui lui échappe comme avenir mais qui lui donne sens et auquel il doit affronter ses projets, sa responsabilité, son ex-sistence. Il doit risquer une jouissance hors du savoir, jouissance toujours partielle et momentanée, livrée à l'histoire, à l'à venir encore. Etc...
 
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