Ainsi on pourrait croire
que la théorie de la relativité est liée à
l'information, aux limitations dues au caractère
physique du signal
qui la transmet, tout comme dans la physique quantique. En effet, la
relativité comme phénomène physique
semble dépendre, aussi bien pour Einstein que pour Poincaré, de la
durée du signal pour la synchronisation des horloges. Voici ce
qu'en dit Poincaré dans une conférence à
Saint-Louis en 1904 :
Imaginons deux observateurs qui veulent
régler leurs montres par des signaux optiques ; ils
échangent des signaux, mais comme ils savent que la transmission
de la lumière n'est pas instantanée, ils prennent soin de
les croiser 83 [...] les montres marquent la même heure au
même instant physique, mais à une condition, c'est que les
deux stations soient fixes. Dans le cas contraire, la durée de
transmission ne sera pas la même dans les deux sens, puisque la
station A, par exemple, marche au-devant de la perturbation optique
émanée de B, tandis que la station B fuit devant la
perturbation émanée de A. Les montres
réglées de la sorte ne marqueront donc pas le temps vrai,
elles marqueront ce qu'on peut appeler le temps local, de sorte que
l'une d'elles retardera sur l'autre.
Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré, Jean Hladik, p86
Remarquons avec Stéphane Durand (auteur d'un livre très éclairant : "
La relativité animée") que, contrairement à ce que prétend Hladik, la démonstration
de Poincaré implique la
constance de la vitesse de la lumière. "
Pour
Poincaré, le ralentissement du temps n'était pas un effet
réel, ce n'était qu'une sorte d'illusion causée
par une transmission non instantanée de l'information"
p86. Pourtant la relativité est fondée plutôt sur
le fait que la simultanéité dépend des vitesses
relatives, ce qui implique que
l'espace est inversement proportionnel au temps ainsi que l'existence
d'une vitesse limite. "
L'existence d'une vitesse limite absolue est une conséquence de la théorie"
p90 afin de ne pas conduire à des inversions de
causalité. Cette "constante de structure de l'espace-temps"
n'est pas nécessairement identique à la vitesse de la
lumière mais sert
de facteur de conversion des unités d'espace (300 000 km) en unités (secondes) de
temps, leurs échelles relatives, exprimant la correspondance
entre le
"degré de rotation dans l'espace de Minkowski" (entre espace et
temps) et le changement de
vitesse. Cela veut dire simplement que le temps est une vitesse négative car l'espace se mesure
nécessairement par le temps passé et le temps par
l'espace parcouru. "
Ainsi, on peut considérer que certaines
démonstrations traditionnelles de la relativité sont un
peu artificielles puisqu'elles sont fondées sur la propagation
d'un signal lumineux (par exemple, pour synchroniser des horloges, pour
discuter de la relativité de la simultanéité, pour
démontrer la dilatation du temps)" p92.
Cela peut faire penser comme Gabriel Faivre par exemple (et quelques autres dont Poincaré) que "
cette
relation de transformation ne peut seulement être
appliquée qu'aux signaux. Il n'y a pas de dilatation du temps ou
contraction des longueurs. Par contre, la durée des signaux
émis par le mobile observé sera reçue
dilatée selon cette relation par l'observateur". Effectivement, comme on le verra, la relativité restreinte est
étroitement liée à
l'électro-magnétisme et
aux équations de Maxwell (autre grand génie) qu'elle
simplifie et généralise alors qu'elle ne semble pas
s'appliquer à la dynamique des corps en mouvement qui reste apparemment galiléenne.
C'est même
l'
incompatibilité
des deux logiques que la transformation de Lorentz est
censée
résoudre, entre une vitesse d'interaction constante,
indépendante de la
vitesse de la source, et la composition des vitesses relatives entre
masses pesantes, nécessaire à la conservation de
l'énergie cinétique. Il n'empêche qu'il n'y a pas
de contraction réelle des longueurs ni de véritable
dilatation du temps mais seulement du point de vue relatif (et
réciproque), de l'angle
sous lequel apparaît un corps en mouvement par rapport au
référentiel d'inertie supposé immobile. Ce
qu'exprime la relativité c'est qu'il n'y a pas plus de temps et
de simultanéité absolue qu'il n'y a d'immobilité
absolue mais que la mesure des temps et des distances dépend des
vitesses relatives, avec une vitesse limite C. Cette vitesse limite
représenterait la vitesse "normale" mais il n'y aurait rien, ni
espace, ni temps, ni photon sans l'inertie des corps, leur vitesse
négative par rapport à C, leur profondeur de champ.
Transformation de Lorentz-Poincaré
(v est une vitesse relative)
Le paradoxe des jumeaux
Notons pourtant que si on revient sur Terre après un voyage
interplanétaire, le retard de l'horloge embarquée ne peut
plus être imputé au délai de transmission de
l'information, ce qui pose problème du fait que la relativité implique
qu'on peut considérer aussi bien A que B comme système de référence
"immobile" ou en mouvement et donc qu'on ne sait pas qui va plus vite que l'autre ! "
Chacun perçoit le temps de l'autre en accéléré (symétrie)"
p84. C'est ce qu'on appelle le "paradoxe des
jumeaux" soulevé par Langevin. Seulement, le voyageur qui
revient a bien parcouru une distance plus grande (ce qui s'est traduit
pas une accélération initiale et une
décélération finale) et son horloge marque donc
effectivement un temps plus court. Cela s'appuie sur le fait que la
dilatation du temps est "
le
seul effet qui soit cumulatif - parce que le temps s'écoule
[...] Parce que l'écoulement du temps est cumulatif, cela a
produit un effet permanent"
(Durand, p82). En d'autres termes, on ne peut jamais remonter le temps
pour revenir au point de départ, c'est la différence avec
les dimensions spatiales. C'est pourtant en assimilant le temps
à l'espace que le livre de Stéphane
Durand "La relativité animée" arrive à montrer en
2 dimensions au lieu de 4 qu'il n'y a rien de contradictoire dans cet
apparent paradoxe des jumeaux.
Vitesse de la fusée par rapport à la lumière
|
Temps passé sur Terre
pour 1 an dans la fusée
|
10%
50%
90%
99%
99,9%
99,99%
99,999%
99,9999%
99,99999%
|
1 an et 2 jours
1 an et 2 mois
2 ans
7 ans
22 ans
71 ans
224 ans
707 ans
2236 ans
|
Contraction des longueurs, dilatation du temps et simultanéité relative
Contraction des longueurs par rotation dans l'espace-temps
Tout n'est pas relatif pour autant car il y a malgré tout "invariance de l'intervalle d'espace-temps", de la distance
spatio-temporelle entre événements même si "
le temps et l'espace peuvent se transformer l'un dans l'autre"
p48.
Ce qu'il faut comprendre c'est le lien établi par la
relativité restreinte entre contraction des longueurs (des
règles de mesure),
dilatation du temps et simultanéité relative dès
lors qu'elle postule cette invariance de l'intervalle d'espace-temps.
Cela signifie qu'on peut considérer la durée d'un corps
"au repos"
comme une vitesse négative de 300 000 km/s dans la dimension
temporelle. Plus une vitesse est élevée, moins le temps
passe et plus les distances se contractent. Le déplacement dans
le temps plus celui dans l'espace est ainsi toujours constant (300 000
km/s). Moins on bouge, plus le temps file entre nos doigts! Dès
lors tout
déplacement, tout changement de vitesse est
équivalent à un simple changement d'angle, une rotation
dans
l'espace-temps
de Minkowski. Plus
on va vite, moins le temps passe et plus les longueurs raccourcissent
(dans le sens de notre déplacement) car elles dépendent
de notre
inclinaison par rapport à
l'objet (voir schéma). La dilatation (ralentissement) du
temps s'observe par exemple dans
le temps de désintégration du muon (deux
millionièmes de seconde) qui est multiplié au moins par
20 pour un
observateur terrestre (soit 40 microsecondes) qui lui voit parcourir 12
kilomètres dans l'atmosphère (distance qui est beaucoup plus petite du point de vue du muon).
Vitesse d'une fusée
par rapport à la lumière
|
Longueur contractée
d'une fusée de 10m
|
10%
50%
90%
99%
99,9%
99,99%
99,999%
99,9999%
99,99999%
|
9,9m
8,7m
4,4m
1,4m
40cm
14cm
4cm
1,4cm
4mm
|
Il faut souligner que les contractions, dans le sens du mouvement, non seulement ne sont pas
réelles mais elles sont réciproques et pour la
fusée c'est la Terre qui est contractée, ce qui serait
contradictoire si la
simultanéité
n'était
pas elle-même relative au point de vue, à la vitesse
relative! Le livre de Stéphane
Durand est là aussi précieux pour le comprendre. On peut
effectivement
admettre que la notion de
simultanéité
perde son caractère absolu car deux événements
ayant lieu "simultanément" aux deux extrémités
d'un train ne sont plus tout-à-fait simultanées pour un
observateur extérieur au train (et l'objet qui tombe en ligne
droite pour l'un dessine une courbe pour l'autre). Cependant,
l'impossibilité de définir une simultanéité
d'événements distants pose problème dès
lors qu'il y a des
phénomènes de
corrélation quantique entre particules
éloignées et donc une transmission instantanée
semble-t-il. De même, pour qu'une interaction se transmette entre
deux corps éloignés, ne faut-il pas une certaine
simultanéité de l'émission, si ce n'est de la
transmission elle-même ? En tout cas, le
fait que la simultanéité puisse devenir une
réalité physique, considérée
comme impossible jusque là, permet de souligner
à quel point il ne faut pas confondre la réalité
avec ce qui est accessible à l'expérience, aux
technologies du moment, et dont la
physique rend compte, qu'elle modélise mathématiquement
(conventionalisme de Poincaré plutôt que réalisme
d'Einstein?). On doit bien constater aussi que lorsqu'on parle du Big
Bang on fait comme si il y avait un espace absolu et un temps absolu
alors qu'il n'y a dans la relativité que l'espace-temps qui peut
être absolu !
Le champ magnétique comme effet relativiste
Tout cela semble très exotique et bien éloigné
de notre expérience quotidienne. On a du mal à croire que cela puisse
avoir une quelconque réalité pour nous ! Pourtant il n'est pas assez
connu que le
champ magnétique
est la meilleure illustration de la relativité puisqu'il
résulte de
l'interaction électrostatique entre des
charges en mouvements relatifs les unes par rapport aux autres. En
effet, il n'y a pas de champ magnétique si on va à la
même vitesse que les électrons. Le
champ magnétique a pour origine la relativité des
mouvements par rapport à la vitesse du courant. C'est parce que
la vitesse relative des électrons produit une contraction des
longueurs
que le champ électrique se déforme, se concentre et
produit un champ
magnétique perpendiculairement à la direction du courant
d'électrons (voir schéma). L'intensité de cette
déformation du
champ
magnétique est proportionnelle au différentiel des
vitesses, comme si le champ électrique formait un milieu
élastique pour les corps qui le traversent et auxquels il oppose
une résistance de plus en plus forte à mesure que les
vitesses diffèrent. Ce n'est pourtant qu'un simple effet
relativiste du
changement de
référentiel, qu'on appelle la "force de Lorentz" et qui
s'inverse d'ailleurs dans l'autre sens
puisqu'un champ
magnétique produira un effet électrique pour une
particule qui le
traverse.
C'est
pour cela que toute
accélération d'électrons provoque un
"rayonnement synchrotron" par concentration des lignes de champ qui se
diffuse à la vitesse C, sauf si on est dans le même
référentiel (de même qu'en chute libre le champ
gravitationnel disparaît). La façon la plus simple de
créer des ondes électro-magnétiques est l'
oscillation
d'une charge électrique qui
produit un rayonnement d'ondes "radios" sphériques (à 3
dimensions) ou bien un rayonnement lumineux si on est dans les
fréquences
visibles. Les ondes résultent ainsi de l'alternance entre
accélération et décélération
à l'émission, et non
de la compression d'un support matériel (sans avoir à
supposer l'existence d'un "éther" donc, bien que le rayon
lumineux suit les courbes d'un espace substantiel qui lui ressemble,
tout autant que le vide quantique et ses fluctuations). En tout cas, on
voit que les
ondes électro-magnétiques, tout comme la lumière
elle-même, sont des effets relativistes...
"
Autrement dit, la lumière détectée dans un
référentiel est inexistante dans un autre. Ce paradoxe
vient du fait que l'énergie n'est pas un invariant relativiste.
L'énergie transportée par les photons tend vers
zéro lorsque l'on passe progressivement du premier repère
à celui lié à l'électron [...] On pourrait
dire dans le langage quantique que l'électron est
accompagné de photons d'énergie nulle ou de longueur
d'onde infinie qui acquièrent de l'énergie lorsqu'ils
sont vus par un observateur accéléré par rapport
à l'électron" (La matière-espace-temps, p294)
Plus
précisément, on peut dire qu'un fil parcouru par un
courant électrique apparaît comme neutre (les charges
positives et négatives s'équilibrent localement) alors
qu'il devient chargé pour une particule en mouvement relatif car la
densité des électrons change en plus ou en moins sous cet angle. "
En
effet, puisque les charges positives et négatives ne circulent
pas à la même vitesse dans le fil, leurs densité
respectives (qui sont égales dans le référentiel
du laboratoire) sont affectées différemment par le
changement de référentiel, et produisent donc une charge
effective non nulle dans le fil. Or, un fil chargé produit un
champ électrique radial [...] Un champ magnétique n'est
donc qu'un champ électrique
déguisé, c'est-à-dire un champ électrique
produit par un effet relativiste de contraction des longueurs. On
comprend maintenant pourquoi la force magnétique doit
obligatoirement dépendre de la vitesse : plus la charge se
déplace rapidement, plus le fil lui apparaît
chargé, plus elle subit une force électrique importante !
(Remarquez que nous avons là un exemple d'effet relativiste
perceptible dans la vie de tous les jours. Cela est d'autant plus
surprenant que la vitesse de dérive des électrons dans le
fil est de l'ordre du millimètre par seconde ! L'explication est
que la densité de charges dans le fil est extraordinairement
élevée. Une différence minime de densité
positive ou négative peut ainsi produire un champ
électrique important)". Durand, p90
Le champ magnétique constitue une illustration très
concrète de la relativité restreinte qui lui donne une
crédibilité certaine. C'est d'ailleurs l'inspiration
principale d'Einstein, unifier l'équation de création
d'un champ magnétique par un courant électrique et la
création de l'électricité dans une bobine qui
tourne autour d'un aimant puisque mouvement et immobilité sont
relatifs et les deux phénomènes symétriques alors
même que leurs équations diffèrent. C'est
aussi ce qui permet de
comprendre un peu mieux l'existence d'ondes sans
éther.
Pourtant si les ondes s'ajoutent, se superposent, font des
interférences, il semble bien qu'on ne puisse se passer d'un
substrat matériel, d'un canal de transmission. N'est-ce pas une
sorte d'éther qu'on retrouve sous forme de champs, de
dimensions, de
déformation de l'espace-temps, de topologies
de l'univers ou d'énergie du vide? La différence sans doute c'est
qu'on n'a pas affaire à un substrat mais à une relation,
un rapport entre les différents corps vibrants. Le champ est la
matérialisation de l'interaction entre corps,
c'est-à-dire entre excitations du champ, interaction qui se
propage à la vitesse de la lumière selon la courbure de
l'espace-temps.
Un autre problème
posé par le rayonnement magnétique qui se
matérialise par l'émission de photons, c'est qu'il semble
impliquer une
perte
d'énergie des électrons qui devrait vite les
épuiser (et plus il y a différences de vitesse et plus il
y a échanges d'énergie). De même la gravitation
devrait épuiser les corps à transmettre des ondes
gravitationnelles et d'hypothétiques gravitons si ce n'est pas
une simple déformation de l'espace-temps...
Invariance et constante de l'espace-temps
Tout n'est pas relatif dans
la relativité puisqu'il s'agit de rendre compte, au contraire,
de l'invariance des lois de la physique (et de la constance de la
vitesse de la lumière) dans n'importe quel
référentiel (quelque soit sa vitesse relative). Ainsi,
bien que la
simultanéité ne soit plus absolue entre
événements distants, l'intervalle spatio-temporel
entre événements reste lui
invariant,
indépendant du référentiel. De même que le
théorème de Pythagore détermine la longueur entre
deux coordonnées (d
2=x
2+y
2)
sur une surface en 2 dimensions, l'intervalle d'espace-temps entre deux
événements est fixe et peut s'écrire : d
2=x
2-t
2 (ou plutôt d
2=x
2-C
2t
2 lorsqu'on ne considère
pas C=1 et même, en réalité, d
2=C
2t
2-x
2-y
2-z
2
en 4 dimensions). Le signe moins indique que le temps n'est pas une
dimension comme les autres (euclidiennes) car l'espace-temps est
courbe (il forme une sphère). Lorsque d
2 est positif on parle d'intervalle de "genre temps" (x, y et z ne bougent pas, on reste au même endroit), lorsque d
2
est négatif l'intervalle est dit de "genre espace" (il y a un
référentiel où les événements
peuvent être simultanés. Le fait que d
2 soit un carré négatif
confirme que le temps est un nombre imaginaire ou complexe). Lorsque d
2=0 et que l'intervalle est nul, on parle d'intervalle du "genre lumière". "
Si
la lumière se propage à la vitesse C dans un
référentiel, elle se propagera à la même
vitesse dans n'importe quel autre référentiel. par
conséquent, l'invariance de la vitesse de la lumière est
équivalent au fait que l'intervalle pour la lumière est
zéro [...] N'importe quelle vitesse additionnée à
celle de la lumière redonne toujours la même vitesse pour
la lumière !" Durand p94. En effet, la relativité et
l'espace-temps de Minkowski sont la conséquence du fait qu'il
n'y a pas d'interaction instantanée ni de vitesse infinie mais
qu'il y a une vitesse limite, la même dans n'importe quel
référentiel.
Dans le cadre relativiste, la
constante
de structure de l'espace-temps C
représente la plus grande rotation possible entre espace et
temps, la vitesse maximum pour laquelle temps et distance
sont "abolis" (ou plutôt réduits au minimum car la vitesse
n'est pas infinie même si aucune horloge ne peut fonctionner plus
vite
que la lumière et qu'on ne peut donc plus mesurer le temps). Si
la vitesse dépassait C on remonterait le temps et les longueurs
s'allongeraient à nouveau. On
dit que pour un photon le temps ne passe pas
et l'espace se réduit à un point mais si l'espace est
contracté à l'extrême dans le sens du mouvement, il
n'est pas
réduit à rien ni vidé de ses
éléments (il n'y a pas de perte de matière ou
d'énergie) et il
faut quand même du temps pour
le parcourir, d'autant plus que la vitesse de la lumière doit
être en fait très légèrement
inférieure à C. Ce qui dure des millions d'années
lumières pour nous, n'est sans doute qu'un
instant pour le photon, quelques jours peut-être (à
99,999999999999999% de C) même si,
mathématiquement, lorsque V=C, il y
a division par zéro de la transformation de Lorentz, ce qui tend
vers l'infini. On doit en
conclure plutôt que la constante C est une
limite impossible à atteindre. L'existence d'une
fréquence implique celle du temps autant de fois qu'elle
oscille, de même que la longueur d'onde implique un espace
à parcourir. Ni le temps, ni l'espace ne peuvent être
abolis dès lors qu'il y a interactions entre masses (pourtant le
temps est supposé se dilater jusqu'à s'arrêter
à l'horizon d'un trou noir en même temps que la longueur
d'onde de la lumière s'allonge à l'infini et perd donc
toute son énergie).
Energie et masse
L'
énergie, c'est l'espace-temps sous la forme d'un
champ électro-magnétique ("
un espace libre de champ n'existe pas"
Einstein 178) c'est-à-dire d'une interaction entre masses ou
plutôt entre charges en mouvement qui
émettent et absorbent des photons en fonction de leurs vitesses
relatives. L'énergie est la tension d'une corde vibrante en
une seule dimension, d'une onde sur une surface à 2 dimensions,
d'un
rayonnement
thermique ou une pression à 3 dimensions. C'est un potentiel,
une force d'interaction
qui transmet son excitation, son énergie mais aussi son inertie
entre
masses
(puisque E=mC
2), avec une intensité qui s'atténue avec la distance. "
Le rayonnement transfère de l'inertie entre
les corps qui émettent et les corps qui absorbent"
écrit Einstein fin 1905. L'énergie est une force
de liaison, l'effet d'une brisure de symétrie, la tendance au
retour
à
l'équilibre, à la neutralisation des plus et des moins,
un
principe de moindre action. La masse reste mystérieuse car si
les protons et les neutrons sont supposés constitués de 3
quarks, un neutron se transforme en proton (constitué de 3
quarks aussi) en éjectant un électron et un neutrino ! La
collision de photons peut créer une paire
électron-positron (ou particule-antiparticule), surtout au
voisinage du noyau comme si le choc avait écrasé et
séparé les ondes lumineuses en 2 parts
complémentaires, l'énergie cinétique participant
à la création de particule (conversion partielle de
vitesse en masse).
On a vu que la vitesse naturelle de
l'énergie, des champs, des interactions, d'une particule (onde)
sans masse est une vitesse de transmission proche de C. La
masse
c'est
curieusement une longueur d'onde aussi mais d'autant plus petite et
localisée que la
masse est grande (une corde mollement agitée a une longueur
d'onde plus grande que si elle est secouée plus
énergiquement). Dans ce monde, plus les distances ou la longueur
d'onde
sont petites et plus l'énergie ou la fréquence est
grande, plus la
particule est massive moins elle tient de place ! Ainsi le noyau de
l'atome est beaucoup plus petit que le nuage de l'électron bien
qu'il
soit beaucoup plus lourd. Seulement, la masse c'est aussi l'inertie
(gravitationnelle), une
interaction
localisée qui piège
l'énergie, l'absorbe, empêchant qu'elle se propage
à la vitesse C (tant qu'elle n'explose pas ou se
désintègre). En effet, une particule dotée d'une
masse ne peut atteindre la vitesse C car son énergie serait
infinie. Seules des particules de masse invariante nulle, comme le
photon, peuvent donc se propager à la vitesse de la
lumière. En fait, plus la masse est importante et plus la
portée de l'interaction est courte, plus il faut
d'énergie pour l'accélérer. La masse est donc bien
une énergie négative, ce qui n'est rien d'autre que
l'inertie comme vitesse négative. C'est cette inertie,
cette réduction de
la vitesse qui distend l'espace et le temps, allongeant toutes les
distances et les durées dans un univers devenu immense où
le temps s'accélère (il faudrait aussi distinguer les
fermions constituant la matière et l'espace, d'avec les bosons
qui
transmettent une interaction, une force de liaison, mais une paire de
fermions se comporte
comme un boson et des bosons peuvent se matérialiser en paires
fermion-antifermion, ce qui permet de coupler champs de matière
et champs d'interaction !).
Ce qui
est troublant c'est que cette masse "inerte" a une vitesse
malgré tout, une énergie
cinétique (E=ymC
2)
qui est entièrement relative (bien qu'elle se conserve) et
pourtant,
plus on va vite et
plus il faut d'énergie pour accélérer, ce qui
semble conférer à la vitesse une valeur absolue, mais
s'il y a bien une vitesse limite, impossible de trouver un point
immobile. On peut penser que si on
pouvait être complètement immobiles, ce serait comme
si l'univers
était infini, mais quelque soit la vitesse (200 000 km/s par
exemple) la vitesse relative de la lumière restera de 300 000
km/s
(et pas de 100 000) car les distances sont raccourcies et le temps y
est
plus lent. Voilà comment je
peux illustrer ce que
je comprends de tout cela (sauf qu'en plus la matière courbe
l'espace-temps) : Plus la masse est grande (et donc son inertie), plus
sa fréquence est élevée (et sa longueur d'onde
petite), plus elle est petite, plus l'espace est large et le temps long.