2. Travail et écologie
Les écologistes sont les seuls à pouvoir proposer une
véritable politique économique alternative. La campagne des
Verts pour les 32 heures ainsi que les différentes interventions
de nos députés sur le travail vont depuis toujours dans ce
sens. Le peu qui a été obtenu n'est qu'une première
étape, très édulcorée. Il faut remettre ces
combats dans leur perspective de qualité de la vie et d'anti-productivisme.
Nous ne demandons pas plus de croissance pour donner du travail à
tous mais un partage du travail, une diminution de la production et de
la consommation avec une réelle amélioration de la vie par
une meilleure répartition des richesses. Nous sommes les seuls à
poser les problèmes économiques en termes simplement humains,
refusant le bonheur des chiffres pour souligner les destructions, les déchets,
les nuisances non chiffrées que la vie subit au nom du profit privé.
Nous savons qu'on ne réglera pas le problème des pollutions
en rajoutant des contrôles et des taxes mais en modifiant profondément
notre modèle économique afin qu'il favorise un développement
humain. Il faut supprimer les pollutions à la source, une norme
vaut mieux qu'une taxe. Le travail, son stress, la pression du marché
sont une des causes principales des négligences. En libérant
le travail de ses derniers relents d'esclavage on peut envisager un autre
développement, sur d'autres critères qu'un profit inodore
et sans saveur.
3. Changer d'ère
La transformation du travail en cours est comparable aux débuts
de la révolution industrielle : passage de la "force de travail"
à la "résolution de problème". Ainsi, il
n'y a plus de différences entre le temps de travail, de formation,
d'information, de loisir ou de repos. La résolution de problème
ne se mesure pas comme la dépense physique ou la simple permanence
de service en heures de travail. Le besoin de flexibilité et de
créativité dans un monde complexe doit aussi privilégier
les créations d'activités et les temps protégés
mais surtout la diminution du temps de travail. Le temps libéré
permet des activités non marchandes correspondant mieux à
la civilisation de l'information et du savoir que la marchandisation de
toutes les activités communicationnelles qu'on nous promet. Ces
changements radicaux dans l'activité de base du citoyen annoncent
une nouvelle démocratie participative.
4. Des mesures immédiates
La libération du travail est à notre portée, le
chômage plus l'automatisation le permettent à brève
échéance si on sait dépasser les intérêts
à court terme des néo-libéraux. Concrètement,
il faut d'abord augmenter les minima sociaux, puis obtenir un revenu
d'existence cumulable avec un emploi et favorisant les activités
libres. Ces réformes demandent une refonte totale du smic et de
l'organisation du travail. Il faut s'inspirer de l'exemple du Danemark
(Contrat d'activité où l'inactivité volontaire
est subventionnée par l'État voir Gorz, Misères
du présent, richesse du possible), libérer l'avenir,
imaginer tous les possibles, saisir toutes les occasions au lieu d'accepter
la dégradation continuelle de nos vies pour la plus grande gloire
de la finance (que les bourses montent ou descendent, on l'a dans le
cul).
5. L'alternative à la pensée unique
Nous n'avons pas à nous préoccuper des politiques contra-cycliques
des banques centrales reprenant la pensée zéro dominante.
Ce n'est pas la rigueur, le manque de croissance qu'il faut déplorer,
c'est de ne pas en traiter la conséquence, le chômage et la
pauvreté supportés avec légèreté par
tous les privilégiés, ainsi que de ne pas profiter des véritables
chances du moment. Nous devons nous différencier des critiques communistes
des politiques de rigueur. Nous pouvons vivre avec cette rigueur monétaire
comme nous pourrions vivre avec une rigueur écologiste nous préservant
d'un productivisme qui se prétend durable (le soi-disant développement
durable n'est souvent que l'alibi d'un productivisme à peine
tempéré). Avec la plus grande fermeté nous devons
exiger la répartition de la richesse, une plus grande solidarité,
une vie plus sereine, une meilleure production et non pas l'augmentation
de la production dans nos pays développés ni simplement
une écotaxe donnant un prix à la pollution. Nous devons montrer
que nous sommes les seuls à défendre une politique à
la mesure du 3ème millénaire et des bouleversements du village
planétaire.