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- Débat public et Lois
Sans parler d'un véritable pouvoir
du peuple, dès l'origine, la démocratie athénienne
a été en tout cas le règne de la discussion
publique. C'est bien la démocratie qui a favorisé l'émergence
du dialogue philosophique et de l'universel. Pour Socrate il n'y a pas
de philosophe en-dehors de la cité. Ce règne de l'opinion
publique favorise pourtant les sophistes plutôt que les philosophes
et peut condamner Socrate à mort, au désespoir de Platon
qui voit dans ce pouvoir de la parole publique démagogie et "théâtrocratie".
La démocratie directe est non seulement impossible (dominée
au mieux par Périclès) mais dangereuse si elle ne s'appuie
pas sur des Lois, car il faut une continuité des règles sociales
et, derrière les joutes verbales, ce sont des forces réelles
qui se combattent. La rhétorique des sophistes met déjà
au service de l'argent toutes les ressources de la "communication". Il
n'y a pas de "liberté naturelle" sans institutions, c'est une construction
sociale. De l'autre côté, la loi républicaine ne peut
remplacer le débat public. Le fondement du Droit et de la politique
est d'ailleurs la procédure contradictoire (procureur et avocat).
Le chemin de la démocratie est étroit entre démagogie
et bureaucratie, comme toute vertu est un difficile équilibre tel
le courage entre peur et témérité. La démocratie
directe a une place irremplaçable notamment dans le mouvement social
et la démocratie locale en tant que "démocratie face
à face" comme dit Bookchin mais on ne peut se passer d'un cadre
juridique et symbolique plus global, il faut préférer le
terme de démocratie participative instituant une dialectique vivante
entre les lois et les citoyens.
- Individu juridique et Droits universels
Paradoxalement, nos démocraties
s'enracinent moins dans cette démocratie athénienne à
la citoyenneté limitée que dans l'empire romain qui
nous a légué le Droit romain à travers le catholicisme
qui est bien la religion de l'Empire et de l'universalité (catholicon).
Du Protestantisme, instituant un rapport direct de l'individu à
Dieu, aux droits de l'homme de 1789 puis au Code Napoléon qui les
formalise, on retrouve la complicité de l'individualisme et de l'Empire
universel pour lequel il n'y a pas de corps intermédiaires dans
un rapport direct de chaque sujet à l'empereur. Ce qui importe à
l'Empire c'est d'unifier les peuples qui le composent, ce à quoi
les idéaux du christianisme ont largement contribué. Nous
en avons hérité le juridisme (P. Legendre) qui va se révéler
l'instrument du libéralisme plutôt que d'un quelconque pouvoir
du peuple là encore.
- Volonté générale
et marchés
La démocratie témoigne pourtant
bien de la dimension collective de la vérité (universel ou
norme) mais lorsque la démocratie a voulu rejoindre son concept
de volonté générale, elle est tombée
dans la Terreur avant de se réaliser par l'Empire. C'est le paradoxe
sur lequel s'est construit la dialectique de Hegel. L'affirmation absolue
de la liberté se retourne en négation de toute liberté.
La liberté collective consistant dans une volonté générale
indivisible que les députés doivent représenter (et
non les intérêts de leur départements), toute déviation,
tout particularisme devient suspect, d'être celle d'une faction,
d'un ennemi du peuple. En interdisant les corporations, la Révolution
reprend cette même logique qui est aussi celle de la main invisible
du marché ne tolérant aucune entente considérée
comme une "conspiration contre le bien public", la République ne
se divise pas ! Et tombe dans l'Empire qui rétablira la liberté
civile grâce à son Code par lequel le Droit romain s'impose
à l'Europe. Mais après la dictature de la majorité,
après l'usurpation napoléonienne, la démocratie sera
la proie de la dictature des intérêts privés.
- L'individualisme et l'échec
de la démocratie représentative
Ainsi, l'intérêt général
se dissout ensuite dans les intérêts privés comme l'État
fiscal dans l'économie. Liberté d'exploitation, Justice commerciale
et Prospérité économique sont les véritables
principes de la démocratie bourgeoise (1848). L'État est
mis au service des intérêts de la classe dominante (Guizot
: Enrichissez-vous !) jusqu'à la privatisation de l'État
qui jouera constamment son rôle de "socialiser les pertes et privatiser
les profits". Le "suffrage universel" (sans les femmes) accordé
à une population encore largement féodale aboutira finalement
aux plébiscites de Napoléon III qui enterrent pour longtemps
toute prétention à une démocratie "représentative".
- La démocratie de masse et l'homme
nouveau du biopouvoir
De cet échec de la représentation,
est né le projet d'une démocratie pédagogue
et de l'Éducation Nationale, celle des instituteurs de la République
qui étaient indispensables à l'industrialisation et au développement
de la technique. L'éducation par l'État menace cependant
la liberté du citoyen qu'il veut former, de l'hygiénisme
au fascisme, pour en faire un homme nouveau. Le Citoyen n'est plus ici
le fondement de la souveraineté mais l'objet des manipulations du
biopouvoir (médecine, école, asile, prison) jusqu'à
l'amélioration de la race (eugénisme). Il n'est plus qu'un
administré, sous la domination d'un scientisme sans âme. La
république éducatrice tombe ainsi dans la démocratie
de masse, la propagande et les mouvements de foule. Les horreurs du colonialisme
"progressiste" inaugurent les massacres de masse du XXème siècle.
- La démocratie de marché
L'augmentation du niveau de formation
de la population ainsi que les nouvelles possibilités techniques
semblent permettre désormais une véritable démocratie.
Pourtant, ce qui va s'imposer, avec ce monde médiatique de la pensée
unique, c'est la conception de la démocratie dans l'Empire américain,
celle d'une "démocratie de prospérité" comme on l'a
appelée, une démocratie de marché, de consentement
plutôt que de représentation ou d'expression. Le vote n'est
ici qu'une épreuve conventionnelle pour départager les offres
politiques comme dans un marché. On retrouve sans doute l'argumentation
publique, incarnée par la liberté de la presse, mais fortement
parasitée par la "communication", l'argent et la propagande. Cette
démocratie de marché, se présentant comme la fin de
l'histoire avec le couple capitalisme+droits de l'homme a tendance à
substituer le sondage au vote et les mobilisations sportives aux mobilisations
démocratiques, abandonnant toute représentation de l'intérêt
général, chacun étant responsable de son propre destin.
La démocratie du consentement remplace la violence du pouvoir par
le contrôle, la séduction, le spectacle, la publicité,
la consommation et tout l'attirail du bio-pouvoir. Il y a pourtant bien
dans cette démocratie américaine tous les éléments
d'une "démocratie des minorités" mais détournés
par l'oligarchie financière et sa politique impériale.
- La loi de la concurrence
Seuls restent deux réseaux crédibles
en concurrence (on appelle cela en marketing la "loi des deux"!) : les
Républicains et les Démocrates (RPR et PS), entre lesquels
les électeurs ont le droit de choisir selon les performances mais
surtout selon les moyens financiers des candidats : il y a effectivement
une très large majorité de millionnaires au Congrès.
En fait de démocratie, il s'agit bien d'une oligarchie sous
contrôle citoyen comme le veut la théorie aristotélicienne
dès lors que le principe de l'État est la richesse. D'ailleurs,
on parle de plus en plus de "démocratie des actionnaires" dans les
entreprises, autant dire d'une démocratie censitaire. Mais cette
domination du profit n'est pas durable et la colère du ciel vient
rappeler brutalement notre solidarité planétaire et nos limites
écologiques, notre existence comme société et comme
vivants qui ne se réduit pas à l'intérêt immédiat.
La démocratie par projet
Cette démocratie de réseaux
en concurrence sur le marché politique n'est pas nouvelle mais elle
se généralise en rencontrant les nouvelles techniques de
communication et les nouveaux modes de production en réseau de la
"nouvelle économie". Ceux-ci favorisent des modes d'action politique
"par projet", en "réseaux citoyens" dont le modèle est ATTAC.
On retrouve d'une certaine façon la logique syndicale ou corporatiste
mais avec de grandes différences en ce que ces réseaux restent
ponctuels, sans délégation, et surtout directement politiques,
au service de l'intérêt général et non pour
défendre des intérêts professionnels. Contrairement
à la démocratie de masse qui nous homogénéise
dans la concurrence de tous contre tous, la démocratie en réseaux
valorise la connexion et donc la différence, la nouveauté,
la singularité, la complémentarité, la diversification
structurante d'un tout ordonné et solidaire plutôt qu'une
pure égalité où chacun est interchangeable.
Le contrat et la loi
Cependant, cette ouverture positive ne
doit pas cacher les conséquences de la logique du groupe de pression.
Les réseaux ne sont pas plus démocratiques que le marché,
ils ne suppriment pas les lieux de pouvoir et ont besoin d'être organisés
pour laisser à chacun sa place. C'est même tout-à-fait
naturellement que des traditions féodales sont revivifiées
dans le contexte général de re-féodalisation
que dénonce Alain Supiot avec la récente tendance à
remplacer la loi par la contractualisation. Il faut voir dans ces réseaux
clientélistes (l'enracinement des élus) comme dans
le regain des mafias, un refus du marché et une protection contre
le libéralisme, mais on voit bien ce qu'on y perd en universalité,
la reconstitution des privilèges et le renoncement à la démocratie
elle-même. L'espace public ne se réduit pas aux contrats mais
s'ouvre à l'universel.
La perte du sens commun
Dans le contexte actuel, les actions de
lobying, les mobilisations de réseaux participent plutôt à
la déligitimation et à l'affaiblissement des États.
Ce coup de grâce ne fait que renforcer le pouvoir des multinationales
et légitimer leurs pressions qui restent la principale menace même
si l'AMI a été repoussé. En l'absence de cadre symbolique,
on revient aux conceptions du Droit défendues par le nazi Carl Schmitt,
comme pur rapport de force, opposition simpliste entre amis et ennemis,
la politique consistant dans l'arbitrage entre luttes des opinions
et luttes des intérêts, domination d'une "majorité"
sur le même mode que la "loi du marché" imposant sa norme
à tous. La démocratie et la loi se réduisent ici à
la "transparence" des procédures juridiques, nécessaire à
la confiance des marchés. Pourtant, à trop mépriser
la dimension universelle, il ne reste plus de fondement à notre
communauté d'individus atomisés.
La démocratie participative
Pour construire une véritable démocratie
participative nous devons tenir compte de ces aspects contradictoires.
Prendre la mesure de notre prétendue démocratie, médiatique
plus que représentative, justifie bien l'activisme politique, les
revendications minoritaires comme contribution indispensable au
débat publique. C'est au moins une action "publicitaire", d'argumentation
publique (ONG). La démocratie en réseaux n'est pas du tout
l'expression directe d'une majorité mythique, c'est un mode de décision
par les plus concernés, les plus actifs. Le Citoyen ici, c'est celui
qui agit, pas seulement celui qui vote. On s'approche ainsi de la définition
du Citoyen par Kojève comme synthèse du maître et du
travailleur, citoyen révolutionnaire transformant le monde
par son action. Nous devons faire exister
notre communauté dans son dépassement, vers ce qui lui manque
pour être plus humaine. La démocratie participative est cette
négativité en acte. Comme les Grecs ou les romains le savaient
bien, on n'existe jamais autant que dans la participation à la vie
politique, la lutte et la résistance à un monde qui se fait
sans nous ; en tenant notre place dans l'histoire simplement ou bien, dit
autrement, pour comprendre le monde il faut le transformer.
Le suffrage universel
L'action est pourtant toujours très
minoritaire, il faut en avoir conscience. C'est donner raison aux minorités
actives contre la majorité silencieuse. Réserver la qualité
de Citoyen aux participants actifs à la vie politique serait pourtant
bien élitiste, renforçant l'exclusion des plus faibles et
négligeant la dimension universelle du langage et de la loi, d'un
discours commun et de règles communes. Il ne faut pas tomber dans
le réductionnisme d'une société réduite à
une addition de minorités ou de communautés, même fédérées.
Le mouvement social est indispensable mais ne saurait suffire, il faut
aussi donner toute sa place au symbolique, aux droits universels et au
point de vue global de l'écologie, de la politique tout simplement
unifiant les citoyens au-delà de l'intérêt particulier
(penser globalement, agir localement). On ne peut séparer les dimensions
du local et du global, comme on ne peut séparer le politique de
l'économique. Il faut protéger aussi ceux qui ne s'expriment
pas, tous les laissés pour compte. Le droit des minorités
actives ne doit pas restreindre les droits des minorités passives
et la démocratie participative ne peut se dispenser du suffrage
universel ni de l'héritage juridique pour y inscrire des institutions
durables même si elle ne s'y réduit pas. C'est au nom de notre
communauté globale et de notre sens de la justice que chacun est
valorisé dans sa différence. La condition d'une démocratie
participative est l'existence d'une solidarité sociale effective
ainsi que de lois sociales autant que l'action de chacun pour les améliorer.
Nous devons insister sur la nécessaire dialectique des institutions
et de l'action citoyenne. Ainsi, il faut certes se méfier d'un référendum
d'initiative populaire pouvant imposer la domination d'une majorité
et des votes contradictoires mais il faut malgré tout développer
les possibilités d'expression y compris par référendum.
Consensus et minorités
Quitter la prétention à
la représentation, c'est bien dépasser les prétentions
de l'identité comme de la "compétition pour l'hégémonie",
et le cortège des dominations, des racismes, des exclus. Dès
lors ce qui compte, ce n'est pas la majorité mais le consensus,
le projet commun (c'est pourquoi les majorités sont de 60% chez
les Verts) et la circulation du pouvoir (contre la professionnalisation).
Dans ce contexte, il ne faut pas se tromper sur le sens de la proportionnelle
qui rejoint les droits de l'opposition. Il ne s'agit pas d'obtenir ainsi
une représentation exacte mais une expression d'un plus grand nombre
d'acteurs et de points de vue pour organiser le consensus d'une société
solidaire. Le consensus lui-même comporte des dangers d'immobilisme,
ce qui amène à valoriser à nouveau les minorités
actives, l'expression de l'opposition, du dissensus. Le consensus
n'est pas l'homogénéité mais bien plutôt une
diversité assumée, valorisée socialement. Il faut
passer des revendications majoritaires imposant une norme, aux revendications
minoritaires à l'exception (qui peuvent concerner une majorité
comme le féminisme), que ce soit les luttes écologiques locales,
les luttes des gays, des toxicomanes ou la revendication d'un "revenu garanti
pour tous". Dans ce contexte le vote majoritaire perd sa fonction et l'AG
des chômeurs de Jussieu par exemple ne votait presque jamais. Chacun
pouvait soutenir ou non une action, après discussion mais sans décision
de l'assemblée.
La démocratie économique : réaliser le droit
Au-delà de cet aspect contradictoire,
le plus important restent les conditions économiques de la démocratie.
Il n'y a pas de démocratie politique sans une certaine démocratie
économique, il n'y a pas de solidarité sociale sans une réelle
solidarité économique. La société est un élément
essentiel de l'économie (Agarwal) comme l'économie est un
élément déterminant de la société. On
ne peut séparer droits politiques et droits sociaux, notamment on
ne peut démocratiser les entreprises sans renforcer les protections
sociales. Sinon on ne peut avoir plus qu'une démocratie de guerre
(économique), c'est-à-dire une dictature encore, simplement
consentie. Il faut offrir un cadre économique plus démocratique,
comme les coopératives municipales de Bookchin, permettant d'échapper
à la pression concurrentielle plutôt que de compter sur l'autogestion
ou la propriété salariale des entreprises capitalistes. Il
faut donner d'abord les moyens à tous de participer à la
vie politique et nous devons penser cette démocratie participative
comme un peu plus égalitaire et protectrice (revenu garanti) mais
surtout comme la reconnaissance des compétences de chacun, le droit
d'intervention, le droit à l'opposition, à la résistance,
à la formation, à l'assistance. Il faut prendre la mesure
du changement entre une démocratie de la volonté générale
centralisatrice et cette démocratie participative valorisant la
diversité et les minorités, l'expression de chacun et l'innovation.
Après le temps de la liberté et celui de l'égalité,
voici donc peut-être le temps d'une véritable fraternité,
temps de la rencontre et du savoir, de la connexion valorisant chacun
dans sa différence.
Rien n'est jamais acquis, tout est toujours possible
Il n'y a pas de démocratie achevée,
pourtant. Réfutant les rêves d'utopie politique, d'un meilleur
des mondes sans plus aucun conflit, nous devons affirmer au contraire que
la subversion et l'opposition seront toujours aussi nécessaires
dans cette communauté paradoxale, c'est la base d'une démocratie
participative. Les droits des minorités et de l'opposition, la parité,
le mandat unique révocable peuvent être la base d'une constitution
plus démocratique obtenant une approbation majoritaire mais la liberté
s'usera toujours si on ne s'en sert pas: tout dépend de nous inévitablement,
la part du risque et du sujet vivant, de sa résistance aux injustices
(les nouveaux droits syndicaux des lois Auroux n'ont ainsi fait que renforcer
la désyndicalisation en fonctionnarisant les syndicats). La démocratie
dépend du mouvement social plus que le mouvement social ne
dépend des structures démocratiques, c'est un processus historique
qui est encore en marche.
La démocratie à venir
Il y a des périodes plus actives
que d'autres et nous quittons le long sommeil des luttes sociales pendant
une dépression maintenant dépassée. Comme les hommes
politiques tiraient leur légitimité de la Résistance
ou de l'affaire Dreyfus, nous avons besoin toutefois d'une nouvelle fondation,
sinon la démocratie formelle continuera à se vider petit
à petit. Il ne suffira pas d'encourager la participation des Citoyens,
il ne suffira pas de protéger nos diversités, d'élargir
l'autogestion et d'encourager le dialogue social, il faut d'abord redonner
sens à notre destin commun, non plus compris comme volonté
du peuple ni représentation de la nation mais être-ensemble,
convivialité écologique. Cette refondation de la démocratie
comme vivre ensemble, peut prendre la forme d'un changement de génération,
imminent avec le Papy Boom. Tout est encore possible. L'homo
economicus de la marchandisation du monde n'est pas durable. L'avenir
de la démocratie est à nous !
Références bibliographiques succinctes
John Stuart Mill, De la Liberté, Presses Pocket
(liberté de discussion, limitation de toute autorité, etc.)
Aristote, La Politique (philia, oligarchie, etc.)
Bookchin, Janet Biehl, Le municipalisme libertaire, écosociété
(démocratie face à face, coopératives)
Kojève, Esquisse d'une phénoménologie
du droit, Gallimard (procédure contradictoire, citoyen révolutionnaire,
critique de Schmitt et Lénine)
Kojève, Introduction à la lecture de Hegel,
Gallimard (Christianisme/ Droits de l'homme/ Terreur/ Napoléon,
dialectique, désir de reconnaissance, processus, raison examinant
les lois, etc.)
Pierre Legendre, l'Empire de la vérité,
Fayard (l'empire et le droit au fondement du management et du biopouvoir,
la mise en scène de la Loi) , Miroir d'une Nation, l'ENA, Mille
et une nuits (contrat et loi, refeodalisation)
Ernst Bloch, Le principe Espérance, Gallimard
(projet, finalisme)
Maurice Blanchot, La communauté inavouable, Minuit
(communauté sans identité)
Michel Foucault, Dits et écrits, Gallimard (Biopouvoir
et gouvernabilité)
Guy Debord, Commentaires sur la Société
du Spectacle, Gallimard (apparence, passivité, secret)
Félix Guattari, Les trois écologies, Galilée
(dissensus, singularisation, réseaux)
Christian Marazzi, La place des chaussettes, L'éclat
(démocratie par projets)
voir aussi :
Platon, Les Lois (théâtrocratie, jeu et lois,
etc.)
Thucydide, La guerre du péloponèse (La
démocratie athénienne devenue dominatrice et abattue, etc.)
Machiavel, Discours sur Tite-Live, Flammarion (résistance
du peuple, division de la société, rôle de la religion,
etc.)
Rousseau, Le Contrat social (volonté générale,
la souveraineté ne se délègue pas)
Fichte, Discours à la nation allemande (réaction
"ethnique" à "l'universalisme" napoléonien)
Tocqueville, La démocratie en Amérique
(oppression majoritaire)
Benjamin Constant, De l'esprit de conquête et de
l'usurpation (usurpation des procédures démocratiques par
Napoléon, démocratie de prospérité)
Carl Schmitt, La notion du politique, Calmann-Levy (ami/ennemi,
rapports de force)
Boltanski, Le nouvel esprit du capitalisme, Gallimard
(réseaux, justice)
Et Locke, Montesquieu, Marx, Schumpeter, Lévi-Strauss, Freud, Lacan, etc.