Elections législatives 25 mai / 1er juin 1997. 2ème circonscription du Lot
Du deuxième au troisième tour
Penser qu’un candidat est propriétaire de ses voix est une conception mafieuse de la politique. Les citoyens qui ont librement décidé de voter pour moi restent tout aussi libres de choisir leur candidat au second tour. Je ne peux que faire part de mon analyse politique personnelle.
Les Verts ont un accord programmatique avec le PS. Si M. Malvy pouvait nous persuader qu’il mettra effectivement en oeuvre ce programme (non cumul des mandats!), nous devrions voter pour lui ; mais ses pratiques passées n’avaient rien de démocratique ni d’écologique. L’expérience du pouvoir socialiste montre, de toutes façons, qu’il faudra se mobiliser fortement pour imposer de véritables changements même en cas de victoire de "la gauche".
Il y a peu de raisons de voter pour M. Malvy et il y en a de sanctionner son action, cependant la victoire de la Droite sera dangereuse, voire catastrophique. Tous ceux qui auront contribué à la défaite de la gauche aussi bien par leur vote que par leur abstention devront s’engager à s’opposer fermement à la politique destructrice du libéralisme et à redoubler de mobilisation contre la dictature des marchés.
Chacun doit peser ces données contradictoires mais, dans un cas comme dans l’autre, l’essentiel est le 3ème tour social qui seul pourra nous redonner un pouvoir autre que formel et permettra de retrouver la solidarité indispensable à notre société fracturée. Nos "représentants" ne peuvent changer la vie pour nous. C’est à nous de nous rassembler, de manifester notre exigence d’une vie décente et de retrouver notre dignité de citoyen bafouée par cette société technocratique et médiatique écrasée par l’économique et le chômage.
Nous avons été scandalisés de la publication de notre dernier communiqué qui a été expurgé de toutes nos critiques contre M. Malvy, laissant croire que nous le soutenons au second tour alors que nous refusions clairement ce soutien malgré l’accord national publié juste en dessous. Ces pratiques partisanes et manipulatrices sont inacceptables surtout de la part d’un journal qui jouit d’un quasi monopole local.
Nous sommes prêts à soutenir la vraie gauche, pas les gestionnaires de l’ordre établi qui ont déconsidéré la politique. La volonté du PS en se rapprochant des Verts est de retrouver une crédibilité que les compromissions du pouvoir avaient bien entamée. La condition de cet accord est bien que les Verts ne perdent pas leur propre crédibilité en soutenant des socialistes n’ayant pas de pratiques démocratiques ni écologistes. Ici, nos scores sont trop faibles et la réélection de M. Malvy trop assurée pour que nous puissions négocier un changement de sa politique en échange de notre soutien. Le soutien des Verts pour avoir un sens ne peut pas être inconditionnel, il nous faut des actes, la situation l’exige. Aussi, nous ne soutenons pas M. Malvy comme le laissait croire le montage de La Dépêche du Midi, nous appelons à un troisième tour social, comme en 36.