Nous ne sommes qu’au début des procédures administratives que la D.A.M. (Denain Anzin Minéraux) entame… Il ne s’agit pas d’un " petit carrier du coin " mais d’une société exerçant une activité nationale et internationale. Les membres de l’association pour la préservation des vallées de Malemort et Lourajou et d’autres sites menacés en Bouriane s’inquiètent, à juste titre, des études opérées par la D.A.M. sur le périmètre qu’elle a acquis pour déterminer la délimitation du gisement de galets et vérifier la profondeur du sable, sondant même pour capter les sources d’eau indispensables à l’exploitation. Il est clair que le dossier de demande d’ouverture de ce gisement et l’étude d’impact sont en cours d’élaboration.
Le site choisi est au centre d’un espace naturel exceptionnel dans notre département. Une carrière de cette envergure dont l’exploitation suivrait les gisements, qu’ils se trouvent sur les versants des collines ou dans les gorges des vallées, est un non-sens destructeur de tout un écosystème. D’ailleurs, le secteur du Frau devrait être classé comme Espace Naturel Sensible à valeur patrimoniale par ses vestiges gallo-romains.
N’attendons pas l’enquête publique pour réagir. Ce projet ne doit jamais voir le jour ! Dominique Voynet a déjà été alertée et elle a répondu à l’association. Il est urgent dans notre département, face au développement anarchique des carrières, d’élaborer un " schéma ". Un tel document n’a pas encore été réalisé. Le temps presse. Arrêtons le massacre de nos paysages !
Par contre, on piétine encore au niveau du SYDED (syndicat départemental) qui possède la compétence du traitement (le tri et la valorisation des matières premières recyclables) ainsi que du traitement de l’ensemble des ordures non recyclables (de 60 à 80% du tonnage) dont le système d’élimination reste à définir. Il va de soi que cela va entraîner des investissements considérables : il ne faudra donc pas se tromper sur le choix du traitement. L’incinération polluante et trop coûteuse semble être éliminée (voir les déclarations de D. Voynet à ce sujet) ; reste le compostage ou d’autres techniques plus sophistiquées qui doivent encore être confirmées.
Resteront à traiter les sites actuels de décharge. Celle de Puy de Corn, à Figeac, sur la falaise qui surplombe l’usine Ratier, reçoit quelque 8.000 à 10.000 tonnes par an. Le ministère de l’Environnement a demandé récemment une étude approfondie pour continuer à exploiter le site. Des cabinets d’études compétents vont être consultés. Les résultats et les conclusions devront être rendus avant juin 1998. Le ministère se prononcera alors sur la poursuite temporaire de cette décharge ou sur sa fermeture, ce qui pourrait accélérer la recherche de solutions alternatives et écologiques. Affaire à suivre !…
Des engagements financiers précis viendront soutenir les actions portant sur l’amélioration de la qualité des eaux et des milieux qui passe par :
– la restauration des habitats aquatiques et des milieux associés ;
– la restauration et l’entretien du lit mineur et des espaces riverains (entretien des berges, disparition des embâcles);
– la gestion de la dynamique fluviale, des usages et de la ressource en eau ;
– la mise en place d’une structure d’entretien et de suivi.
C’est dans ce contexte, en présence du préfet et des instances départementales tant politiques qu’institutionnelles, qu’a été soulevé l’épineux problème des élevages industriels porcins qui risquent de proliférer en dépit de tout bon sens, ruinant ainsi toute initiative qualitative et de surcroît sur des périmètres sensibles postulant au label de parc régional ! La profession agricole, très représentée, a vivement réagi (toujours l’emploi et la rentabilité) et le préfet a tenu des propos qui se voulaient apaisants et sécurisants.
Restons très mobilisés et vigilants car certains projets de porcheries industrielles pourraient voir le jour [voir à ce sujet l’article de Jean-Luc Morestin dans ce numéro], ce qui détruirait toutes les tentatives d’amélioration de la qualité des eaux. Il est temps d’en finir avec ces logiques économiques destructives et contradictoires avec des objectifs qualitatifs environnementaux.
C’est là, très certainement, et l’avenir nous le confirmera, la principale information de cette année 1997 sur le Figeacois. Les incidences de ce rachat par le groupe américain ne peuvent, à ce jour, s’évaluer mais nous en connaissons les risques et les conséquences qui, à moyen terme, pourraient entraîner un dépérissement accéléré de l’économie locale.
Lorsque les compagnies aériennes auront fini de s’équiper (actuellement, elles renouvellent leur parc), vers 2003-2004, le secteur aéronautique entrera dans une phase de dépression. Tout va pour le mieux actuellement mais qu’adviendra-t-il à ce moment-là ? Inutile de faire de la politique-économique-fiction mais on est en droit de s’interroger.
A l’heure de la mondialisation, de la libéralisation des marchés et du tout libéralisme économique, les élus figeacois du PCF, des Verts et du MDC ont rédigé une motion exprimant leurs vives inquiétudes au sujet de ce rachat américain. Nous avons proposé cette motion au PS. Une rédaction acceptable pour tous a été présentée au conseil municipal lundi 15 décembre ; elle a été adoptée. Nous demandons notamment que toute la lumière soit faite sur cette transaction et que le Premier ministre en soit saisi.
Bref, l’autre soir au conseil municipal, j’ai informé mes collègues de ma farouche opposition au projet de passerelle du Surgié pour relier le village-vacances au domaine de loisirs. En effet, pour de sombres histoires fiscales et de retour de TVA, il conviendrait de réaliser un cordon ombilical entre le village-vacances (se trouvant de l’autre côté de la voie ferrée et du chemin conduisant à Roussilhes) et le domaine de loisirs du Surgié (côté piscine et restaurant).
Il en coûtera environ 1 million de francs car la SEM Fidetour du Surgié en a décidé ainsi. Pas de débats ni de délibération du conseil municipal ! Cette passerelle inesthétique au possible, à l’accès dangereux (un escalier de 40 marches) doit traverser la ligne de chemin de fer à 7 mètres au-dessus de la voie, ainsi que le chemin du Terrié, et ceci sur une distance de 35 mètres.
Je me suis opposé dès le début à ce projet qui est dans les cartons depuis 3 ans. Mais voilà, la SEM du Surgié vient de mettre le turbo et passe à l’action pour réaliser dans les semaines qui viennent cet appendice inutile, ce nez de Cyrano visible de partout sous le village-vacances.
Pourtant, d’autres solutions moins coûteuses et respectueuses de l’environnement (cheminement piétonnier aménagé le long de la voie, du village au Surgié : 150 mètres à pied) auraient pu être mis en œuvre.
La gêne du député-maire à ma question, coupant court au débat, en dit long… Ma détermination ne s’arrêtera pas là !