Qu'est-ce qu'un camp (ou centre) de rétention ?
C'est un lieu de détention aux conditions extrêmement insalubres où sont parqués des humains en attente de leur expulsion. Il existe deux sortes de camps : * administratifs : les personnes y sont placées par l'administration pour un délai variable, qui passe à 12 jours au maximum, avec le projet de loi Chevénement ; * judiciaires : ce sont les juges qui autorisent l'administration à tenir enfermés des hommes et des femmes en vue de leur expulsion, pour une période de trois mois renouvelables, voire de six mois. Ces centres de rétention rappellent les camps mis en place pour accueillir les réfugiés espagnols fuyant devant la victoire de Franco. Ces mêmes camps furent utilisés par le régime de Vichy pour y parquer des juifs avant leur déportation vers Auschwitz. Etc.
Campagne pour la fermeture des centres de rétention Si l'on fermait les frontières, il faudrait accepter les charters, qui sont la manière la plus efficace de renvoyer les gens, il faudrait accepter les camps ou zones de rétention qui se multiplient en France et qui permettent de multiplier les charters, et il faudrait accepter les contrôles au faciès qui permettent de remplir les camps ! Il faudrait aussi accepter de plus la spirale de la suspicion généralisée, et la délation qui s'ensuit. (D.Voynet, mars 97). Ce combat contre les camps s'inscrit à la fois dans notre actualité
quotidienne et dans la lecture historique qu'il nécessite. A partir
du 15 octobre, une campagne est lancée par la coordination nationale
des sans-papiers, avec des actions menées devant ces centres, et
en particulier les journées européennes contre les camps
de rétention, 25-26 octobre (actions menées par les collectifs
localement).
|
Dessin de Luz tiré des Inrockuptibles No. 121 |
|
Papon 1940-1961-1997... : La mort est mon métier
- De 1942 à 44, Maurice Papon est secrétaire général de la préfecture de Gironde : déportation de 1560 juifs, en dix convois de Bordeaux à Drancy, puis Auschwitz. - Le 17 octobre 61, sanglante répression à Paris (400 morts ?) sur une foule désarmée d'Algériens désirant protester contre le couvre-feu raciste qui leur était imposé. Puis les morts de Charonne lors d'une manifestation de protestation contre les violences de l'OAS... Le premier ministre, Michel Debré, l'ordonne ; le préfet de police de la Seine, Maurice Papon, met en oeuvre les " forces de l'ordre " et organise cette répression. - Le 8 octobre 97, ouverture du procès de Maurice Papon pour complicité de crimes contre l'humanité. - Le 15 octobre 97 : Papon à l'hôtel, sans-papiers
délaissés voire expulsés, rien n'est réglé,
tout va bien... Cela ressemble à une vaste plaisanterie !
|