Le sous-commandant Marcos et l'EZLN (armée zapatiste de libération
nationale) viennent de créer un mouvement politique au Mexique,
mouvement légal de résistance mais qui n'a pas vocation à
se présenter à des élections.
Extraits :
Si la troisième guerre mondiale a vu l'affrontement du capitalisme et du socialisme sur divers terrains et avec des degrés d'intensité variables, la quatrième se livre entre grands centres financiers, sur des théâtres mondiaux et avec une formidable et constante intensité.
Grâce aux ordinateurs, les marchés financiers, depuis les salles de change et selon leur bon plaisir, imposent leurs lois et leurs préceptes à la planète. La " mondialisation " n'est rien de plus que l'extension totalitaire de leurs logiques à tous les aspects de la vie. Naguère maîtres de l'économie, les Etats-Unis sont désormais dirigés, télédirigés, par la dynamique même du pouvoir financier : le libre-échange commercial. Et cette logique a profité de la porosité provoquée par le développement des télécommunications pour s'approprier tous les aspects de l'activité du spectre social. Enfin une guerre mondiale totalement totale !
Quelques minutes suffisent pour que les entreprises et les Etats s'effondrent ; non pas à cause du souffle des révolutions prolétariennes, mais en raison de la violence des ouragans financiers.
Vers la fin de la guerre froide, le capitalisme a créé une horreur militaire : la bombe à neutrons, arme qui détruit la vie tout en respectant les bâtiments. Mais une nouvelle merveille a été découverte à l'occasion de la quatrième guerre mondiale : la bombe financière. A la différence de celles d'Hiroshima et de Nagasaki, cette nouvelle bombe non seulement détruit la polis (ici, la nation) et impose la mort, la terreur et la misère à ceux qui y habitent, mais elle transforme sa cible en simple pièce dans le puzzle de la mondialisation économique. Le résultat de l'explosion n'est pas un tas de ruines fumantes ou des milliers de corps inertes, mais un quartier qui s'ajoute à une mégalopole commerciale du nouvel hypermarché planétaire et une force de travail reprofilée pour le nouveau marché de l'emploi planétaire.
Nous voici face à un puzzle. Pour le reconstituer, pour comprendre le monde d'aujourd'hui, beaucoup de pièces manquent. On peut néanmoins en retrouver sept afin de pouvoir espérer que ce conflit ne s'achèvera pas par la destruction de l'humanité.
Sept pièces pour dessiner, colorier, découper et tenter de reconstituer, en les assemblant à d'autres, le casse-tête mondial.
1. Concentration de la richesse et répartition de
la pauvreté
La première de ces pièces est la double accumulation
de richesse et de pauvreté aux deux pôles de la société
planétaire.
2. Globalisation de l'exploitation
La deuxième est l'entière exploitation du monde.
3. Migration, le cauchemar errant
La troisième est le cauchemar d'une partie désoeuvrée
de l'humanité.
4. Mondialisation financière et généralisation
du crime
La quatrième est la relation nauséabonde entre le
pouvoir et le crime.
5. Légitime violence d'un pouvoir illégitime
?
La cinquième est la violence de l'Etat.
6. La mégapolitique et les nains
La sixième est le mystère de la mégapolitique.
7. Les poches de résistance
La septième, ce sont les formes multiples de résistance
que déploie l'humanité contre le néolibéralisme.
"
"Si tu ne peux pas avoir, et la raison, et la force, choisis toujours
la raison et abandonne à l'ennemi la force. Dans de nombreuses batailles,
la force permet d'obtenir la victoire, mais une guerre ne se gagne que
grâce à la raison. Le puissant ne pourra jamais tirer de la
raison de sa force, tandis que nous pourrons toujours tirer force de notre
raison."