Trois cycles décalés (d'environ 7 ans) constituent les cycles longs (60 ans) : production (quantités), prix et dette.
Pour une analyse plus approfondie voir Les cycles du capital (03/2000).
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Âge d'or
reprise+déflation Innovations, jeunes +bas prix |
1783-1789
Révolution 89 Machine à vapeur, filatures |
1837-1847
Révolution 48 Chemin de fer, acier |
1883-1896
Colonies, Boulanger, Anarchistes, Automobile, Taylor |
1937-1940
Guerre Electricité, électronique |
1999-?
Asie Informatique, Internet |
Prospérité
reprise+inflation +haut quantité |
1789-1807
révolution industrielle |
1847-1857
fête impériale |
1896-1913
Belle époque |
1940-1973
30 glorieuses |
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Stagflation
stagnation+inflation +haut prix |
1807-1814
blocus, Waterloo |
1857-1866
guerre de sécession |
1913-1920
guerre 14-18, révolution russe |
1973-1980
Vietnam, |
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Bulle financière
stagnation+rigueur Vieillissement +haut endettement |
1814-1826
krach Londres Ricardo 1817 |
1866-1873
krach Vienne |
1920-1929
krach New-York |
1980-1989
krach Tokyo, Moscou |
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Dépression
récession+déflation +bas quantité |
1826-1837
révolution 1830 |
1873-1883
Thiers Walras 1874 |
1929-1937
36, New Deal, Hitler, Keynes 1936 |
1989-1999
Chute URSS, GATT, Euro |
Une leçon qu'il semble qu'on puisse tirer de cette mise en série, outre les cycles générationnels est l'étonnant parallélisme des idées (entre autres économiques) avec les situations économiques, mais aussi que les révolutions se produisent plus volontiers au moment de la reprise, lorsque la dépression a terminée la destruction de la société et qu'apparaissent de nouvelles ressources que la misère accumulée exige immédiatement. Il s'agit là encore d'une adaptation aux conditions nouvelles.
On ne peut être certain que la nouvelle révolution de l'information pourra continuer le même modèle économique. D'ailleurs l'auteur hésite à mettre cette révolution au même plan que les autres révolutions industrielles. Enfin les contraintes écologiques ne permettront plus une croissance mondiale aussi importante, c'est le modèle actuel de la croissance et du travail qu'il faut remettre en cause.
Le boom actuel aux Etats-Unis ressemble à celui de 1929,
quand le taux de chômage y était de 4%. "Bien que le pouvoir
d'achat des
salariés se fut accru, la composition du revenu national se
modifia. La part
des salariés se réduisit comparativement aux profits.
Le progrès technique
conduisait à une surcapitalisation relative. la demande intérieure
se
contractait. La prospérité de certaines industries se
reflétait dans la valeur
des actions sans que celles-ci aient représenté de nouveaux
équipements ;
d'autre part, une nouvelle couche de petits spéculateurs accéda
à la Bourse.
Le rôle joué par les Investments trusts contribua à
accélérer le mouvement.
La nouvelle répartition du revenu national favorisait plus le
capital que le
travail et relançait la spéculation. Les cours ne cessaient
de s'élever alors
que le rendement des actions s'orientait à la baisse" (Maurice
Flamant,
professeur de Sciences économiques à l'Université
de Paris I). La crise se
déclencha, et le chômage augmenta régulièrement
jusqu'à 35% en 1932.
Réponses à François-Xavier Chevallier
à propos de son livre "Le Bonheur économique".
Je suis assez content que vous me fassiez repenser aux cycles de Kondratieff car j'ai toujours cru à l'importance des cycles (agricoles, religieux, sociaux, astrologiques...) compte tenu surtout de notre penchant naturel à faire de simples extrapolations linéaires à partir de la situation présente (ce qui est valable sur le court terme ne l'est pas sur des périodes plus longues). Je ne pense pas que les cycles ne s'appliquent qu'à l'économie donc, ni que seuls les cycles existent (il y a des processus purement cumulatifs soumis eux aux effets de seuil). La modélisation des cours de la bourse par Mandelbrot a permis sa généralisation (les fractales) pour décrire la plupart des phénomènes naturels à partir d'une instabilité. Mais, pour moi, la notion de cycle temporel, de fonction d'onde, n'est pas assez intégré aux fractales ni à la théorie des catastrophes.
Donc je crois vraiment aux cycles de Kondratieff et leur fondation sociologique qui m'a paru tout-à-fait convaincante. Le seul problème entre nous, mais il est énorme, c'est celui de votre optimisme. La croyance dans les cycles devrait pourtant vous persuader du retour périodique des catastrophes dans une histoire faite de fureur et de sang. Les révolutions ou les guerres reviennent régulièrement comme la révolution des astres pour redonner vie à ce qui était mort, éliminer les survivances inutiles d'un passé révolu. Les chiffres ne sont pas tout, il faut voir ce qu'ils recouvrent (il y a beaucoup de créances douteuses). La courbe qui remonte ignore tous les morts, toutes les destructions qu'elle laisse derrière elle, toutes les tensions qu'elle accompagne, les ambitions qu'elle nourrit. Il est donc sage de regarder la concordance des situations sociales et politiques avec les différents moments du cycle. C'est cela le travail de typologie qu'il faut mener pour affiner des perspectives trop globales de progression des cours. On ne peut jamais arriver à prédire, mais parfois à prévoir. Il y a des combinaisons de cycles courts et longs impossibles à évaluer, des facteurs comme la colonisation qui peuvent éviter une véritable guerre ou révolution. On peut du moins établir des probabilités statistiques et la probabilité de troubles est bien plus forte au redémarrage du cycle qu'au moment des 30 glorieuses.
M'en apercevoir a été important pour moi car j'avais là l'explication de la passivité que nous avons connue malgré la misère profonde d'une grande partie de la population (25%) et que ce n'était pas là le signe d'une perte définitive de nos ressources de révolte mais l'époque du découragement. Lorsqu'on connaît la misère réelle (la misère est toujours relative à la société où l'on vit) qui touche de plus en plus de monde, il ne fait pas de doute qu'à la moindre reprise de force et de confiance en soi, toutes ces années d'humiliations crieront vengeance. Il n'est pas raisonnable de croire simplement que la reprise va créer assez d'emploi pour satisfaire tout le monde et qu'il ne se passe plus jamais rien ! On ne peut détacher l'économie de la société même si les guerres ou les révolutions peuvent être favorables à certaines fortunes car les nouveaux riches prospèrent sur la destructions d'anciennes richesses, rétablissant le taux de profit. C'est d'ailleurs ce qui est impliqué par votre schéma quantité->prix->dettes->rigueur->krach qui est très "marxiste".
Ainsi, je ne crois pas qu'on puisse se réjouir tant que cela du fait que le Japon semble sauver ses banques. C'est empêcher des destructions créatrices et la réorganisation de l'économie. Certains me reprocheraient de souhaiter ces destructions mais ce n'est pas moi qui les exige, c'est la logique du profit que je combats mais qui est dominante. Pour commencer un nouveau cycle il faut avoir touché le fond. Or, tout indique qu'on n'y est pas encore mais qu'on y sera très bientôt, malgré le savoir faire de Greenspan qui a eu la sagesse de prévenir les effets de la crise asiatique mais n'a rien fait d'autre que financer une nouvelle bulle spéculative (il en est conscient). Greenspan lui-même prévoit une baisse très significative des actions. La situation de l'actionnariat aux USA est préoccupante pour une part importante d'insolvabilité. Il y a bien un risque systémique qui a déjà commencé et dont témoigne la baisse des prix des matières premières précipitant la Russie et maintenant le Brésil dans la crise financière, aggravant la spirale déflationniste. Les États-Unis n'y résisteront pas sans une crise grave, bien que sans doute courte mais, de l'autre côté, la Chine sera bien amenée à dévaluer et devrait entraîner le Japon dans une réorganisation dont l'Asie devrait sortir renforcée en compétitivité. Des guerres sont probables (Russie, Chine)...
A mon avis, rien de bien optimiste pour le court terme. La certitude des cycle long donne un grand espoir dans l'avenir à plus long terme après avoir touché le fond mais nous n'y sommes pas encore. L'activité est première or on a déjà une baisse des matières premières, on va vers une baisse commerciale et un nouveau krach boursier. Ensuite, dans une ambiance de reconstruction et de reprise devrait s'affirmer une nouvelle force sociale et un nouveau droit à l'existence qui prenne en compte les limitations planétaires pour imposer un nouveau mode de développement, plus adapté à la civilisation du savoir, de la créativité, de la résolution de problèmes que le productivisme du capitalisme qui nous a délivré de la "force de travail" grâce à l'automatisation... (pour faire court)
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Une dernière réflexion. J'ai tendance à
penser que vous avez raison de
placer le début du cycle derrière nous
au niveau technologique et
sociologique. On pourrait même le placer un peu
avant à ce point de vue,
c'est l'affirmation de l'empire universel américain
et de la connexion
universelle des réseaux planétaires grâce
à l'Internet. L'Europe pourra,
un jour, faire contrepoids à la puissance américaine
mais il ne sert à
rien d'en nier la domination actuelle, y compris technologique,
qui est
bien effective et explique la prospérité
américaine dont le déficit est
financé par la rigueur et la misère des
autres. Ce n'est pas une
victoire du "libéralisme" qui n'existe pas beaucoup
plus aux USA qu'ici,
mais le résultat de la puissance.
Le nouveau cycle pourrait être déjà
commencé, donc, mais grâce ou à
cause, de la liberté humaine et du savoir faire
de Greenspan, la
contagion financière aurait été
retardée ainsi que les destructions de
capital nécessaires à la reconstitution
du taux de profit réel. C'est
pourquoi nous n'avons pas encore touché le fond,
mais c'est pour
bientôt, alors que le nouveau cycle est déjà
commencé. On peut rendre
compte aussi de ce paradoxe par la combinaison de cycles
court avec le
cycle long. Il n'en demeure pas moins que c'est difficilement
crédible
pour un observateur de la situation actuelle à
moins de reconnaître
cette possibilité que malgré le nouveau
cycle on puisse avoir une grave
dépression passagère. Bien sûr, si
on reconnaît que, dès le début, un
nouveau cycle n'évite pas les catastrophes et
n'apporte pas le bonheur,
le titre ne tient plus. Il ne s'agit pas de bonheur,
il s'agit simplement de
tirer tout son potentiel de perspectives à long
terme qui, par définition,
ne disent rien sur le court terme qui est notre quotidien.
Le valeur scientifique de votre ouvrage ne peut être
perçue si on ne dépasse
pas les propositions idéologiques qui sont à
beaucoup insupportables (le
bonheur est la première valeur promise par toute
idéologie). Ce qui
m'apparaît c'est que vos erreurs sont bien à
chaque fois imputables à
des préjugés idéologiques alors
que l'analyse du Kondratieff reste très
convaincante. Ce qui manque c'est le recul idéologique
que donnerait une
analyse de l'évolution des mentalités en
fonction du Kondratieff, en
particulier la pensée économique dominante
et les événements sociaux
majeurs, historiques qui accompagnent l'évolution
démographique.
1. D'abord, il y a, comme nous en avons discuté,
les révolutions qui
contredisent le "bonheur" supposé. 1897 semble
échapper à la règle mais
c'est le moment de l'affaire Dreyfus qui a une intensité
très grande et
qui a laissé une marque comparable aux révolutions
(1871 était sans
doute trop proche pour que cela débouche sur une
véritable révolution),
sans compter l'activisme anarchiste de l'époque
(assassinat de Sadi
Carnot en 1894). Pour 1937, remarquons que l'idéologie
nazi se voulait
révolutionnaire, comme la base du Front populaire.
La guerre de 39-45
était une guerre idéologique, identitaire.
2. dire que les guerres ne sont pas au début de
cycle néglige les
guerres révolutionnaires de 1792, guerre de Crimée
1853, il est plus
difficile d'isoler une guerre à partir de 1897
car il y a plusieurs
guerres coloniales, dont la guerre à la Chine
en 1900. Il est vrai que
ce ne sont pas les mêmes types de guerre que celles
de milieu de cycle,
mais aucun bonheur économique ne protège
de la guerre, l'histoire
continue.
3. Vous avez un bon mouvement page 155 en disant que "il
semblerait que
la dépression contribue à une redistribution
plus démocratique des
cartes (New Deal), en même temps qu'elle apporte
avec elle une vision
plus socialiste des problèmes économiques
(Keynes contre Friedman)."
pour ensuite contester cette conséquence aujourd'hui
sous prétexte que
l'État est contesté partout. Pourtant tout
montre que depuis 1997 la
tendance néo-libérale et économisciste
est dépassée au profit d'une
vision plus sociale (le dernier prix nobel, Davos même).
C'est le retour
de l'État, pas des nationalisations. Ce qui est
le plus condamnable dans
votre livre est l'appel à la "révolution
conservatrice" qui correspond à
la politique d'avant 1933 ou d'avant 1997, comme votre
plaidoyer pour
l'actionnariat populaire (fonds de pension) qui accroît
les pressions
sur le travail salarié. Si vous respectiez les
cycles, vous ne
défendriez pas ces positions qui correspondent,
par contre, à
l'idéologie de votre milieu. Cela n'empêche
pas que vous pouvez prévoir
un bon rendement des actions sur le long terme, quoiqu'il
faille plutôt
attendre le prochain krach imminent suite au Brésil
et au déficit des
USA.
4. De la même façon, la condamnation de la
réduction du temps de travail
néglige le fait qu'il en a toujours été
ainsi à ce moment du cycle :
limitation de la journée de travail en 1848, Loi
des 11h en 1900, 40h en
1936 (Roosevelt a failli limiter la durée du travail
à 30h).
Enfin votre vision de l'Amérique me semble aussi
éloignée des réalités
que votre vision du bonheur et je persiste à dire
que ce qui fait la
réussite des Etat-Unis c'est leur puissance, le
dollar notamment qui
reste la monnaie de référence et finance
leur déficit, mais aussi la
puissance militaire qui est liée à la technologie
largement
subventionnée (Internet est une création
du pentagone).
Un débat sur le travail à la télé
m'a aussi un peu déprimé, eux aussi
semblaient croire à un redémarrage sur
la technologie mais la société de
la réussite individuelle que vous prêchez
tous n'a aucun sens pour la
plupart. Il y a erreur sur la personne et c'est à
quoi servent les
mouvements sociaux, à dire ce que nous sommes
vraiment : des humains pas
des commerciaux. Je pense que les techniques communicationnelles
et
créatives ne peuvent se mesurer ni en temps de
travail, ni en argent,
donc que l'avenir n'est pas à l'économie.
Ce qui est vrai aussi, c'est
que c'est une réflexion d'une vieille civilisation,
d'une société très
riche qui abrite trop de pauvreté. Le point de
vue des asiatiques (hors
Japon) est différent, la soif de progrès
et de réussite y sera immense
encore longtemps, ils sortent du moyen-âge. ici,
c'est de richesse
sociale dont nous avons besoin.