>Ca fait partie des grands mystères pour moi : pourquoi est-on
"fasciste" quand
>on "défend la vie" ?
>De même que je suis toujours étonné par les "écolos"
qui encrassent leurs
>poumons au tabac et vont ensuite manifester contre la pollution-auto
ou les
>dioxines des incinérateurs, je ne comprends pas pourquoi il
est "malséant" de
>dire qu'on préfère les bébés vivants plutôt
qu'avortés ?
>
>Dans les médias, on entend généralement soit
les "commandos intégristes
>anti-avortement" soit, plus fréquemment, les "hystériques
tueuses de bébés".
>Idem dans Vert-Contact où les positions de la commission "femmes"
sont souvent
>exprimées avec un manque de nuances qui me tracasse...
>
>Sans remettre en cause le droit à l'avortement, ne serait-il
pas possible de
>glisser parfois que ce "mal nécessaire" selon certains ou certaines,
reste un
>mal ; qu'il est un souvent drame humain ; qu'il trahit l'échec
de notre
>société
>à mettre en place des conditions favorables pour avoir des
enfants ; que ce
>n'est pas un méthode contraceptive...
>
>>Jean-Philippe Chalvin
>>Ça fait partie des grands mystères pour moi : pourquoi
est-on "fasciste" quand
>>on "défend la vie" ?
Simplement parce que ceux se disent défendre la vie en luttant
contre
l'avortement sont le plus souvent d'extrême droite.
>>De même que je suis toujours étonné par les "écolos"
qui encrassent leurs
>>poumons au tabac et vont ensuite manifester contre la pollution-auto
ou les
>>dioxines des incinérateurs,
Là je suis d'accord :)
>>je ne comprends pas pourquoi il est "malséant" de
>>dire qu'on préfère les bébés vivants
plutôt qu'avortés ?
De mon point de vue tu as le droit de le dire, mais je te refuse le
droit d'imposer ce point de vue aux autres. Je te refuse même
le droit
de le dire à celles qui ont pris la décision d'avorter.
L'avortement
est une chose assez douloureuse même lorsqu'elle est bien acceptée
pour
ne pas avoir une bande d'emmerdeurs ne connaissant rien à ta
situation
venir te faire la morale (leur morale).
>>Sans remettre en cause le droit à l'avortement, ne serait-il
pas possible de
>>glisser parfois que ce "mal nécessaire" selon certains ou
certaines, reste un
>>mal ; qu'il est un souvent drame humain ; qu'il trahit l'échec
de notre
>>société
>>à mettre en place des conditions favorables pour avoir des
enfants ; que ce
>>n'est pas un méthode contraceptive...
Pour moi l'avortement est un bien, un bien bienvenu. L'avortement permet
de réparer une erreur qui pourrait pourrir toute une vie, pour
les
parents comme pour les enfants. Dans mon idéal, tous les enfants
devraient
être désirés, voulus et non pas tombé du
ciel accidentellement.
Enfin, pour ces <<défenseurs de la vie>>, que dire des
milliards d'êtres
humains potentiels que j'ai déjà fait passé de
vie à trépas lors de
honteuses éjaculations ? Pour moi il n'y a aucune différence
entre eux
et un foetus si ce n'est qu'on s'en débarrasse plus facilement.
> >Ça fait partie des grands mystères pour moi : pourquoi
est-on "fasciste" quand
> >on "défend la vie" ?
Ainsi, je ne pense pas que ce soit automatique à ce point. Je ne pense pas que la plupart des gens ont une vision entièrement cohérente de leurs propre positions. Je pense donc qu'une clarification politique est utile. Beaucoup de Verts mélangent un peu de l'écologie de droite, du centre et de gauche. L'important est qu'ils prennent position pour l'écologie-politique anti-productiviste de gauche lorsqu'il y a conflit effectif. Un petit nombre préférera s'en tenir aux lois de la nature d'une écologie fondamentaliste de droite, ils quitteront alors les Verts, ce n'est pas à nous de les pousser vers l'extrême droite s'ils ne s'y reconnaissent pas.
D'abord parce que le lien entre la "défense de la vie" et le fascisme n'est effectivement pas évident, il faut y réfléchir à deux fois avant, constater qu'historiquement ces principes ont effectivement toujours servi les fascistes, puis se demander pourquoi et seulement alors on peut reprocher de maintenir une position aussi simpliste et dangereuse en toute connaissance de cause. Sinon, tout le monde défend la vie, surtout les écologistes. ce qui est dangereux est d'en faire le principe ultime.
Défendre la vie est une bonne intention, il n'y a rien de fasciste dans une bonne intention sauf si on en pave quelqu'enfer avec notre bonne conscience. Car lorsqu'on est trop sûr de ses principes supérieurs, on ignore la réalité de la domination qui s'exerce en leur nom. C'est le fanatisme qui est tout entier dans la bonne conscience des meilleures intentions du monde et qui ne s'embarrasse pas de l'avis des autres, de leur liberté. C'est d'ailleurs le point principal, la défense de la vie se situant sur un plan animal s'oppose à la liberté humaine qui représente ici le mal, ce qui n'est pas conforme aux lois de la nature. J'en connais pour qui défendre la Terre c'est la débarrasser de la race humaine qui l'abîme. Pour moi c'est une absurdité logique.
> >De même que je suis toujours étonné par les "écolos"
qui encrassent leurs
> >poumons au tabac et vont ensuite manifester contre la pollution-auto
ou les
> >dioxines des incinérateurs,
Il est tout-à-fait honorable de ne pas vouloir avorter ou ne pas vouloir fumer. Le problème commence lorsqu'on juge les autres au nom de notre propre décision, et pire lorsqu'on veut les plier à nos propres critères. Je n'aime pas le tabac, je le trouve très dangereux (un copain en est déjà mort), je le condamne pour moi mais je ne fais pas trop chier les fumeurs de tabac (un peu, contre le tabagisme passif) et moi-même je fume beaucoup d'herbe et milite pour la légalisation. La seule chose que je me permets, c'est de rappeler que le tabac est dangereux, mais c'est marqué sur les paquets. C'est une autre chose de penser qu'il faut être pur, naturel 100% bio, faire sa gymnastique le matin et ne jamais prendre d'excitants. Il n'y a pas du tout équivalence entre les "pollutions choisies" et les "pollutions subies". On se pollue forcément, quand on fait le ménage ou le feu par exemple, c'est supportable si on a ensuite de l'air pur. Ne pas se polluer, c'est ne pas vivre, de même que tout être vivant a des déchets qui se recyclent quand il n'y en a pas trop. L'homme n'est pas seulement un animal et sa première drogue c'est le langage, la deuxième c'est le travail. Le travail n'est pas toujours la santé et est à l'origine de bien des maladies. Un enseignement des récentes révélations sur le dopage est que ce n'est pas toujours le dopage qui est le plus dangereux mais la haute compétition elle-même.
> > je ne comprends pas pourquoi il est "malséant" de
> >dire qu'on préfère les bébés vivants
plutôt qu'avortés ?
> >
Dis comme cela, c'est évident, surtout pour moi qui préfère tellement que tous les animaux soient vivants que j'ai eu 15 chats (il n'en reste que 10 maintenant!). Mais ça ne veut rien dire, c'est des mots, des émotions, car un amas de cellules n'est pas un bébé. Dire qu'on préfère tous les bébés possibles vivants est une idiotie dangereuse au regard du B.A.BA de l'écologie. Dire qu'un bébé non né est déjà une personne c'est confondre notre représentation fantasmatique, nos projections imaginaires, et la réalité du cerveau du nouveau-né encore tout désordonné.
> >Dans les médias, on entend généralement soit
les "commandos intégristes
> >anti-avortement" soit, plus fréquemment, les "hystériques
tueuses de bébés".
> >Idem dans Vert-Contact où les positions de la commission
"femmes" sont souvent
> >exprimées avec un manque de nuances qui me tracasse...
> >
C'est quoi des "hystériques tueuses de bébés",
ça existe ? C'est pas de la pure propagande? de l'aveuglement? Personne
ne peut être "pour" l'avortement, personne n'y trouve un quelconque
plaisir. Mais le droit à l'avortement est une mesure humanitaire
indispensable. La seule fois où j'ai été pris par
les flics, c'est à cause d'une manif pour la légalisation
de l'avortement. Je me suis donc battu, il y a très longtemps pour
ce droit fondamental de la femme. Mais j'ai toujours insisté, dès
cette époque, sur le fait que ce n'était jamais une "bonne
solution" car on pouvait assez difficilement éviter le fantasme
de l'enfant mort. Ce n'est pas une raison pour en rajouter contre celles
qui on eu recours à l'avortement, mais pour les soutenir. Enfin,
les hommes à principes ne devraient pas trop la ramener sur ce qui
concerne les femmes alors que les mecs se tirent si facilement.
En fait, la façon de venir "déposer" ce propos- le sujet
de ce fil - n'est
rien d'autre qu'un appel [non dit] à la remise en cause d'un
droit aussi
fondamental que les autres, en matière de liberté individuelle.
Ce ne sont
pas ceux qui ont fait que cette loi soit adoptée qui cherchent
à "débattre"
de cette "question" ( qui n'en est plus une depuis que le législateur
-
donc le peuple - a tranché ), mais bel et bien ceux qui souhaiteraient
sinon son abrogation, au moins sa remise en cause, et... un autre débat.
Arguant pour ce faire qu'ils "sont" une majorité de français
( dixit
Boutin) à ne plus tolérer "qu'on assassine des enfants"
... pour employer
leur terminologie. Ceci pour tenter de légitimer ce qui n'est
que le fait
d'une minorité activiste, fortement ancrée à droite
de la droite (De
Villiers, De Courson, Grioterray, Boutin, Ponia, Junot, etc. et
côté
"société civile" ce sont les assos comme Familles de
France, La Trêve de
Dieu (asso), Provie (branche française de Provita , proche de
l'Opus Dei) -
Claire Fontana, Noella Garcia respectivement leader des assos pré-citées,
et enfin, à l'extrême-droite : (Xavier Dore - x
fois condamné, 1 fois
emprisonné, a tenté cette année de demander l'asile
politique à la
Nonciature. -, l'AGRIF de Bernard ANtony (FN), le "Libre Journal de
la
France Courtoise" de Serge de Beketch; pour ne citer que les plus connus.
Alors, il est pt'etre pas facho l'camarade, mais bon... l'est bien
entouré,
pas vrai? ;o)
On a le droit de discuter de tout, mais il ne faut pas exagérer. Mettre sur le même plan les commandos anti-ivg, bien réels, et de prétendues "hystériques tueuses de bébés" ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Je ne vois pas dans ces propos les nuances que d'autres y ont vu, bien au contraire.
Qu'est-ce qu'un commando anti-ivg ? quelques poignées d'intégristes
qui viennent envahir un hôpital au mépris de la loi (car l'IVG
est avant tout un droit), gênent le personnel hospitalier, harcèlent
des personnes qui peuvent à cette occasion se trouver dans un état
psychologique précaire, car, faut-il le préciser à
l'auteur, on ne procède pas à une ivg par hystérie,
par plaisir ou même simplement comme moyen de contraception. c'est
une réponse médicale et sociale pour un problème réel
dans cette société (que certains enfants ne soient pas désirés,
et peuvent en souffrir). Il existe des filles qui se font violer, d'autres
qui se font plaquer par des mecs du jour au lendemain parce qu'elles sont
en cloque
-pas forcément les plus riches d'ailleurs - etc.
Les formules employées par Jean-Philippe Chalvin ne sont pas acceptables, de mon point de vue. Au mieux, c'est une erreur regrettable. S'il ne reconnaît pas qu'il est allé trop loin ou qu'il s'est trompé, je serais alors d'accord avec Stéphane Lavignotte pour souhaiter qu'il n'y participe plus.
Ce qui m'inquiète plus encore, c'est l'apparente banalité et légèreté avec laquelle ce message est perçu par ceux qui ont répondu. Attention à la dangereuse relativisation qui pointe derrière les propos tenus.
Vive réaction à Olivier cette fois :
Tu l'avais pas dans ton ventre L'être humain potentiel que t'as
fait passer de vie à trépas.
Tu les as dans tes couilles, tes MILLIARDS d'êtres demi-potentiels.
Eh les mecs, vous en avez déjà eu, vous, un bébé
dans votre ventre, mort ?
Eh, Olivier, si pour toi il n'y a aucune différence, tu peux
éjaculer où tu veux, surtout sans
jamais te préoccuper de la nana qui aura à le subir l'avortement,
puisque, bien entendu,
puisque tu es de gauche "c'est elle qui aura DECIDE".
Et pour les autres intellos, sachez que quand c'est là, ce n'est
pas une question de foetus,
d'embryon et de théories du nombre de jours, c'est là,
c'est un enfant point.
Et même si tu "es là" (ouaf) à lui tenir la main (ouaf) ce n'est pas ton corps mais ton cerveau qui "est là" (ouaf) et tu ne le portes pas, toi ce poids.
Alors tes (et ceux qui se reconnaissent dans tes) théories et tes intellectualismes à propos du corps de la femme, garde-les pour les exposer, toi, dans des conférences politico-merdeuses qui se gargarisent de libertarisme, en se foutant de la gueule des gonzesses, qui, bien, entendu "n'ont qu'à prendre leurs précautions puisqu'on a gentillement autorisé la pilule, nous les militants mec".
On n'a pas à être pour ou contre l'avortement : c'est une réalité, les femmes ont TOUJOURS avorté, dans tous les lieux, tous les siècles, toutes les classes. Depuis que la grossesse existe, l'avortement existe. La question n'est que de le faire dans des conditions sanitaires qui préservent leur vie au maximum. Autrement dit, physique et morale. Physique on peut gérer dans nos contrées (mais pas dans de nombreuses autres), morale on peut essayer de limiter les dégâts.
Alors les mecs, masturbez-vous physiquement, mais intellectuellement foutez-nous la paix.
Beurk, après toutes ces horreurs de mecs théoriques sur cette liste j'ai envie de dégueuler.
Cela ne gomme pas le fait qu'il s'agit individuellement d'un échec
(de la contraception, de la
vie, voire du couple) en général durement ressenti par
les intéressés : l'animal humain est
génétiquement et psychologiquement programmé pour
donner la vie. La religion n'est sur ce point (comme sur bien d'autres,
et je ne suis pas croyant) que l'expression d'un certain nombre d'éléments
de la condition humaine. Quelque chose comme la sorcellerie par rapport
à la médecine, mais n'empêche que la maladie existe.
Ce n'est pas la religion qui invente les problèmes, elle ne fait
qu'en rendre compte à sa façon, inadmissible si et lorsque
elle se veut coercitive.
Pour le reste chacun est libre ... dans le respect de l'autre. Personne
parmi les individus qui
y ont été confrontés (et pour les hommes par leurs
copines) et encore moins parmi les psy qui réparent les dégâts
après, ne peut sérieusement soutenir qu'un avortement est
un acte banal. Sauf par une provocation qui dit probablement le contraire
de ce qu'elle prétend exprimer...;-)
C'est bien poser la structure de cette rhétorique foireuse, sophisme
que
l'on retrouve sur la même grille de mauvaise foi pour les drogues
: la
question n'est pas si on est "pour" ou "contre" l'avortement ou les
drogues
- sur le fond, on ne peut que regretter leur existence mais l'on doit
aussi
tenir compte de ce fait qui a toujours existé -, mais de dire
si on doit ou
non réprimer ces conduites, les rendre ou les laisser clandestines,
avec
des conséquences sanitaires souvent désastreuses si la
réponse et du côté
de la prohibition ou de l'interdit pénal, de la criminalisation
liberticide. Dans les deux cas ma réponse est la même
: ce n'est pas être
"pour l'avortement" ou "pour la drogue" que de vouloir que la loi ne
réprime pas celles et ceux qui y ont recours - quelles que soient
leurs
raisons - et que seule la sphère socio-sanitaire soit concernée
en tant que
de besoin car seule compétente - et encore...
Mais les accros du tout-pénal et autres fachos crypto ou polymorphes
savent
manier et abuser de cette rhétorique - toujours la même
- pour se draper de
la vertu ("pour la vie"... "contre la drogue"...) du croisé
en guerre
contre le Mal alors qu'ils jettent, en vrais sadiques qu'ils sont,
jouissant de la misère qu'ils infligent par leur pouvoir à
leurs semblables
(beaucoup sont flics, matons ou magistrats, qui constituent le lobby
pénitentiaire, actuellement arc-bouté pour le maintien
de la loi de 70,
après avoir perdu sur l'IVG, et de la guerre à la drogue)
le must pour
assouvir ces fantasmes naziformes), ont jeté ou veulent jeter
au fond des
geôles nombre de citoyens et citoyennes pour des raisons de simple
confort
moral tendance sado-maso-religieuse et cache-sexe à un contrôle
policier
bien quadrillé de la population et de ses moeurs.
Ouais, quand tu as 12, 13 ,14 ou même 18 ans; y'a pas d'autres mots : ÇA TE POURRIT LA VIE.
Ouais, quant tu t'es fait violée, ÇA TE POURRIT LA VIE.
Ouais, quant t'es seule, au chômage, sans un sou, ÇA TE POURRIT LA VIE.
Tu vois, moi aussi je suis a fond pour la contraception (MAIS : il n'y
a jamais de campagne de pub et la pilule a 500 balles et non remboursée
par la secu et le manque de moyens des centres de planning familial, voire
leur fermeture) et pour le droit a l'avortement (MAIS : illégal,
en France, faut-il le rappeler ? et la limite des 8 semaines ridiculement
courte alors
que dans la plupart des autres pays Européens c'est 10 ou 12
semaines et la encore le manque de moyens des centre IVG).
Alors, non, assez de ce type de propos qui ne font que renforcer tout ça. Il y a encore trop de choses pour lesquelles les femmes (et les hommes, désolée Perline:-))) doivent lutter pour laisser ne serait-ce qu'un tout petit, petit espace a ces phrases qui ne sont peut être que des interrogations mais qui peuvent laisser penser que le doute subsiste...
J'arrête la mais je pourrais continuer toute la matinée.
Poursuivant le parallèle, je persiste à penser qu'une
société se doit de lutter contre les
"fléaux sociaux", l'avortement comme les toxicomanies (notamment
alcool et tabac) ; on pourrait ajouter suicide, accidents, etc... mais
bien sûr en s'attaquant aux causes profondes et non en pénalisant
les individus qui en subissent les conséquences.
Bref, "défendons la vie"... =:-P
Vu comme ça, ça ne va pas non plus.
C'est outrancier que de regrouper usage du tabac , de l'alcool
, du
cannabis , qui peuvent parfaitement être compatible avec la notion
de
plaisir. Notion forcément absente concernant l'IVG
De plus, mettre l'IVG au rang de fléau social est mensonger,
encore plus
depuis l'adoption de la loi Veil.
La pauvreté est un fléau social. La violence en est un
autre. Certains
usages abusifs de produits stupéfiants mériteraient ce
terme, si l'on était
en mesure de dire que toutes les solutions - y compris la dépénalisation
-
ont été tentées. On en est loin!
Et puisque j'ai l'occasion de te redire deux mots, suite à la
réponse que
tu as envoyée il y a deux jours [où tu me remerciais
pour le "casting"...]
je te répond à mon tour que ce n'est pas de ma faute
si les gens qui
défendent avec *ton* insistance ce mot d'ordre simplificateur
qui te sert
ici de conclusion se retrouvent dans ce "casting", comme tu dis.
(Même
avec un smiley, ça ne passe pas pour moi) .
L'approche de BigDD n'était nullement dans l'esprit de la tienne.
Mais toi,
tu fais flèche de tous bois, et réitères ton propos,
tourné d'une autre
façon. Je ne suis pas client.
Sur le fond du débat : je ne rajouterai rien à ce qu'ont
écrit Perline,
Olivier Ricou, Jean Zin, Véronique Dubarry, Christophe Leleu
et un prof de
collège dont j'ai oublié le nom sur "toutes ces pauvres
petites cellules
qu'on massacre tous les jours quand on se lave les mains".
Sur la demande d'exclusion : c'était inutilement agressif...
et de toute
façon prématuré (je rassure le camarde Chalvin,
en tant qu'éradicateur en
chef des Verts-Paris, j'organise un procès populaire avant...)
N'empêche, je trouve étonnant que sur un sujet pareil,
on puisse
s'empailler. Il y a quelque chose qui cloche. Alors juste quelques
réflexions qui pourrait s'appeler "Ambiguïtés et
méthodes".
1) Quelques méthodes Négationnistes
- "liberté de débat" : Quand Faurisson and co lancent
leur offensive sur
les chambres à gaz, ils ne disent pas "je hais les juifs, les
chambres à
gaz n'ont pas existé". Ils disent : "il y a un tout petit problème
technique sur l'impossibilité pour les chambres à gaz
de fonctionner". Et
c'est tout. Dans un premier temps, ils ne donnent pas de chiffre, rien
du
tout. Plein de bonnes âmes (voir les malheurs de l'Ultra-gauche
ou de Gaby
Cohn-Bendit) trouvent qu'on a le droit de débattre de ça...
et ne voient
pas que c'est un cheval de Trois pour remettre en cause l'existence
du
génocide lui-même (pour certains, ça les arrange
aussi pour d'autres
mauvaises raisons, voir "libertaires et ultra gauche contre le
négationnisme" édité par Reflex). Les anti-IVG
font la même chose quand ils
sortent des conneries sur "à partir de quand c'est un enfant",
"les droits
de l'embryon", de "l'enfant à naître", etc. Pour
moi, il n'est pas
question d'empêcher le débat mais de voir que dans certains
cas nous avons
des interlocuteurs qui n'entretiennent pas le débat pour la
position qu'ils
semblent engager dans le débat mais juste pour semer le trouble
dans le
camps d'en face, "saper" autre chose qui n'est pas loin. : dire "on
ne peut
pas se réjouir d'un avortement" pour dire "comment la société
peu
cautionner ça", et la remise en cause n'est pas loin. Et pour
semer le
trouble chez les écolos rien de plus simple que la thématique
fourre-tout
et son contraire de "la vie" .
- "pensée unique"/"le bourreau qui se fait victime". A
longueur de
littérature et d'ondes nauséabondes (pour les parisiens
qui ont la change
de pouvoir capter Radio Courtoisie), les fachos dénoncent la
"pensée
unique" qui les bride et qui impose un "carcan" idéologique.
Les écolos
disent la même chose, puisqu'ils sont l'autre alternative au
système
dominant. C'est donc assez intelligent de les culpabiliser la-dessus.
Mais
ce qui est intéressant dans le discours d'extreme-droite c'est
que cette
thématique est utlisée pour transformer l'oppresseur
en victime, ou
culpabiliser la victime. Le Pen, qui veut exterminer les juifs, est
victime
du lobby juif. Les familles catholiques "normales", qui gerbent ces
déviants de pédés et leur refuse le PACS, sont
remises en cause par le PACS
et les homos... et les pauvres adolescentes ne savent pas dire "non"
à
l'avortement que toute la société leur imposerait (c'est
texto le discours
du groupe anti-IVG "Les survivants" : "contre tous le monde, désolé,
je le
garde"). Le débat sur la liste a bien montré que s'il
y a pression de la
société, de l'éducation, intégrée
jusqu'à la douleur par les femmes c'est
malheureusement dans le sens de "avorter c'est tuer" et que ce n'est
jamais
une partie de plaisir ou "un moyen d'avorter comme un autre". Et que
vouloir inverser les choses n'est pas neutre politiquement.
2) L'Écologie profonde et la notre.
Je suis étonné que dans certains messages, on mette au
même niveau tous ce
qui est "la vie". En gros le débat le débat sur "est-e
qu'un spermatozoïde
= un embryon de trois jours = un enfant". ça rappelle quand
même le débat
écologie profonde/écologie humaniste-sociale (celle des
Verts). Pour
l'écologie profonde, tous les niveaux de vie sont égaux
: un sans-papiers
n'a pas plus le droit de vivre qu'un microbe. Elle fait un ensemble
de "la
vie" comme de quelque chose de sacré et d'unis (gaïa and
Co-nneries) (voir
plus loin). Je crois que notre écologie refuse ce débat
sans aucun sens
(hiérarchiser des choses qui n'ont rien à voir) et pose
les choses en terme
de complémentarité, d'équilibre, et surtout en
terme de responsabilité (en
positif et négatif) de l'humain pris dans certains rapports
économiques et
sociaux, qui est à part (pour le meilleur et pour le pire),.
Je crois que si
on est pas humaniste en étant écologiste on aboutit à
une écologie fasciste
: ce fut le grand débat au moment de la sortie du livre
"le nouvel ordre
écologique" de Luc ferry auquel répondit un excellent
numéro d'Écologie
Politique sur le thème "l'écologie nouvel humanisme".
C'est notamment par ce
biais là (et le discours anti-systéme) que les Nationalistes
révolutionnaires et l'Écologie Profonde font la jonction.
3) Pro-vie et Pro-choix
Jean Zin et Perline ont bien dit combien la question de "ce que j'ai
dans
le ventre" c'était d'abord une histoire de senti, de douleur
psychologique
(qu'on sent dans son ventre), de construction personnel donc aussi
d'influence sociale. Les militants et chercheurs de la revue Pro-choix
(l'une d'elle est adhérente des Verts) montrent bien que la
démarcation sur
ces questions, elle se fait là : "naturel" ou "social/cultrel".
Pour
l'extrême-droite "la vie" est une valeur immanente et intrinsèque,
et c'est
"la vie" qui ferait qu'il y aurait une "nature" des femmes et une "nature"
des hommes, ils sont "substantialistes". Pour eux, si les femmes sont
douces et ont tellement le sens des réalités (et gna
gna gna) c'est parce
que ce sont, par la nature, des mères aimantes, qui portent
un bébé dans le
ventre... Des décennies d'études sociologiques montrent
pourtant qu' être
"une femme" c'est une construction sociale qui commence au berceau
quand on
dit aux garçons "oh la jolie zigounette", alors qu'on ne dit
rien au fille
(pour ceux que ça intéresse, "du côté des
petites filles" vient d'être
réédité). Pour l'extrême droite, ce "differencialisme"
'(qui fait écho au
différencialisme racial) justifie tous les retours au foyer,
les discours
sur la famille (naturelle, de tous temps, ce que contredisent tous
les
sociologues et historiens de la famille) etc. Ce qui est dangereux,
c'est
quand des gens "à gauche" et aux Verts tombent dans le panneau.
Quand on "défend la vie" (et pourtant j'aime la formule de Vaneigem
"intensifions la vie"), qu'est-ce qu'on défend ?
Si quelqu'un d'extrême-droite "intelligent" avait voulu "saper" la liste, faire du "trouble" idéologique, il n'aurait pas écrit beaucoup plus que ce qu'a écrit Chalvin. Mais je ne veux absolument pas dire que Chalvin est d'extrême-droite (je ne le connais pas). (une baleine est un mammifère, un cheval est un mammifère, donc une baleine est un cheval). Je veux juste signaler qu'en ces temps où les écos-fachos repointent leurs nez, que Brière veut réadhérer, que Ginette Skandrani l'a déjà fait, et que beaucoup de monde aurait de bonnes raisons de nous planter médiatiquement qu'il faut être vigilant.