Elections du 25 mai 1997
Être citoyen c’est résister
Le pouvoir c’est nous (si nous le voulons), ou eux (si on laisse faire)
La démocratie bafouée de Chirac est celle des discours démagogiques, des promesses non tenues et des manoeuvres politiciennes où le citoyen doit être trompé par tous les moyens de la publicité et des médias. Un discours politique qui n’est pas mensonger est considéré comme naïf. Le pouvoir cherche à se maintenir coûte que coûte, tout en étalant sa corruption institutionnalisée et son impuissance entre les marchés et Maastricht. Il faut se dresser résolument contre ce rabaissement de notre dignité de citoyen dont procède tout pouvoir. Malheureusement la pratique clientéliste et le cumul des mandats pratiqués aussi bien par nos élus de "gauche" ne permet aucun progrès de la démocratie. Nous n’avons pas besoin de technocrates plus gentils (ou plus intelligents !) nous avons besoin de gérer nous-mêmes nos vies.Prendre la mesure de la profondeur de la crise
Notre situation économique, qui se compare aux années 1930 pour le chômage de masse, est en grande partie le résultat d’une absence de gestion sociale du saut technologique de l’automatisation informatique. Aucune solution simple, aucune réforme technique ne peut venir à bout de cette révolution structurelle qui condamne dans les dix ans à venir une part de plus en plus grande de la population à l’exclusion du chômage et de la misère, alors même que l’économie de plus en plus prospère des riches continue sa progression de plus en plus rapide. Mais, la lutte contre la criminalité et la drogue est impuissante face à l’extension de la misère et même les riches ne peuvent plus profiter de leurs richesses, de leur "qualité de vie" dans une société ayant perdu toute unité et légitimité.L’ultra-libéralisme c’est courir plus vite en fermant les yeux
Alors, on fait feu de tout bois et ce faisant on met le feu à la maison. On déréglemente, on libéralise, on diminue les fonctionnaires en espérant que la société dynamisée prenne des marchés à ses concurrents qui seront alors plus chômeurs que nous. Mais comme chacun fait de même le chômage progresse partout avec une augmentation constante des exclus de la technologie. La société se défait et n’est plus dirigée que par l’économie sans laisser aucune place à l’homme et au progrès social. Ainsi, on devrait supprimer toute vie familiale et tout projet à long terme à la flexibilité, c’est-à-dire à la précarité, et redevenir, comme les prolétaires avant les luttes syndicales, esclaves d’une économie suicidaire et d’une concurrence de plus en plus exacerbée qui défait tout lien social et détruit notre environnement. On n’a pas vu le fond car les gains de productivité de l’automatisation informatique sont effectivement considérables. C’est pourtant un bien, que personne ne devrait faire passer pour une catastrophe redoutable et contre quoi on ne peut rien, mais qui doit trouver au contraire sa traduction politique. Le désordre actuel n’est que le symptôme de l’inadaptation des structures, d’une crise structurelle qui est pourtant surtout une crise du sens, s’immisçant dans notre vie la plus intime, privée d’avenir. Il n’y a qu’une seule solution, la refondation de la société autour d’un projet commun.La réponse écologiste
"L’écologie politique porte la revendication la plus radicale et universelle qui soit : le droit à la qualité de vie pour tous et pour les générations futures." Nous devons affirmer le caractère révolutionnaire d'une écologie qui ne se borne pas à entretenir les pelouses ou à rendre plus durable l'exploitation de la planète mais porte, face à la mondialisation, le seul projet à l'horizon de ce troisième millénaire dont la perspective rend la honte encore plus honteuse de notre état présent d'impuissance. Nous devons dire clairement que nous sommes déterminés à lutter pour des mesures radicales à la hauteur de notre misère sociale, les exclus ne sont pas obligés de se fier à la démagogie fasciste et raciste aggravant le désastre. L’extrême droite semble pour beaucoup la seule véritable alternative, refusant de se laisser faire. Le seul projet alternatif est pourtant bien celui de l’Écologie-politique qui n’est pas un quelconque naturalisme primaire mais reprend les enseignements de l’histoire à la hauteur des enjeux de demain. Ce sont ceux de la gestion globale de nos ressources et de l’économie au profit d’une amélioration réelle de nos conditions de vie, profitable pour tous et aux générations futures. Cette prise de pouvoir sur l’économie ne peut se faire sans la participation de tous. La proposition de réduction du temps de travail n’est pas une solution suffisante bien qu’elle engage l’avenir sur la voie d’une désaccélération nécessaire de la consommation plutôt que sur la voie d’une croissance qu’on ne peut plus se permettre et qui de toute façon ne créera pas d’emplois. Seul un mouvement social peut créer les conditions d’une réorientation de l’économie sur les réels besoins sociaux et partager le travail avec 13% de la population "active" officiellement privée d’emploi. On ne peut considérer 15% de la population comme sacrifiée, ni que l’apport de richesse qu’elle peut produire ne vaut rien.Appel au mouvement social
Il ne suffit pas de vouloir remplir un programme, il faut s’en donner les moyens. Ces moyens ne peuvent se limiter à une victoire électorale, il faut y ajouter une forte mobilisation sociale. Rien ne se fera par le haut, il faudra nous sauver nous-mêmes, tous ensemble. Ce serait mentir que de promettre une alternative à partir d’une simple élection. Aussi nous devons aller à la bataille électorale en appelant nos électeurs à continuer à se battre sans pouvoir se décharger sur leur député d’une transformation de la société qui demande notre engagement à tous. C’est le mouvement social actuel auquel il faut donner de l’ampleur et un contenu politique. L’élection ne peut pas en être l’aboutissement mais une nouvelle solidarité rebelle et active, citoyenneté dont chacun est responsable et sauvegarde l’avenir. Ce n’est pas l’Etat qu’il faut renforcer mais la société qu’il faut rassembler. Nous avons besoin de votre énergie, de votre participation, de vos critiques, de votre colère contre ce monde absurde et inhumain qui court à sa perte si nous ne savons y opposer une protestation unie. Rien ne résiste au peuple assemblé, seule manque la décision de nous rassembler.Le pouvoir du peuple rassemblé
Nous avons la richesse, nous avons l’éducation et si nous n’avons plus de pouvoir, c’est de ne pas vouloir nous rassembler, de ne pas avoir assez honte de notre pays, de notre génération. Notre société médiatique est à la merci de l’immédiat et des manifestations de la société civile, prendre la parole c’est prendre le pouvoir. Non seulement les solutions sont à la portée d’un mouvement social de grande ampleur, mais il n’y a d’autre choix, sinon, de foncer dans le mur. Mur de la haine et de la misère, de l’éclatement de la société et de la guerre. Dire autre chose, parler des prochaines élections pour un parlement dépourvu de pouvoir face à la dictature du marché, c’est pure distraction de cette exigence pour tous d’affirmer son refus de l’état de fait actuel en arrêtant la machine pour l’adapter aux nouvelles données sociales. Que peut l’assemblée nationale contre la Bourse et tous les intérêts particuliers coalisés en lobbies si la machine continue de marcher à la satisfaction de ses financiers à courte vue ? Nous devons prendre la mesure de notre richesse et de notre puissance potentielle pour éprouver notre pauvreté actuelle, notre si dangereuse impuissance. Ne parlons plus de l’année prochaine, allons Verts l’avenir, Verts le troisième millénaire, parlons de la Terre, des risques qu’il nous faut affronter : arrêtons tout avant que ça ne saute! Il n’y a pas de différence entre le laisser faire du pillage de la planète et de sa pollution avec le laisser faire du chômage et de l’exclusion. C’est le laisser faire économique du profit immédiat. Aucun marché pourtant n’est durable sans une forte réglementation par la société. Il faut le répéter, il est de l’intérêt même des riches et du marché que la société soit stable. "Il faut défendre la société"Suppression du cumul des mandats
32 Heures (semaine de quatre jours)
Dispense de la TVA pour les prestations de proximité (SEL)
Relance des économies d’énergies et de l’énergie solaire
Dépollution du Célé (rivière la plus polluée d’Europe !)
Abolition de la loi Debré
Légalisation du CannabisLe discours libéral en économie est toujours répressif socialement car il faut bien contrôler les pauvres et les marginaux générés par le système dont les premiers touchés sont les étrangers. Les grands airs de Chirac dans sa lutte contre la drogue ne sont que poudre aux yeux totalement inefficace et ne sont que diversion de son impuissance à vaincre le chômage. La fin de la prohibition de l’alcool aux États-Unis a été le premier acte du New Deal. Le Cannabis est la moins dangereuse de toutes les drogues, y compris l’alcool et le tabac. Son interdiction introduit l’arbitraire policier dans le Droit et relève d’une logique hygiéniste héritière de Vichy.