C'est la première fois que je lis ce mensuel généraliste que j'ai trouvé d'assez bonne qualité. Ainsi, à propos des vérités et légendes des la Terre sainte pour lesquels on s'affronte encore, ils font une analyse du livre dont j'ai rendu compte ici, "La Bible dévoilée", faisant le point des découvertes archéologiques en Palestine, en donnant la parole au point de vue critique d'Ernest-Marie Lapperousaz (EPHE) qui continue à croire que le temple de Salomon a vraiment existé bien qu'il admette que les chameaux d'Abraham ne sont apparus en Palestine qu'au VIIIè siècle av JC. Ils soulignent aussi qu'à identifier juifs et cananéens ce livre pourrait constituer la base d'une revendication de toute la Palestine par les juifs, ce dont je doute fort car ils perdraient ainsi leur base identitaire religieuse construite contre les cananéens justement.
Il y a bien d'autres sujets dignes d'attention mais ce qui m'a attiré c'est le dossier sur la fatigue pour lequel la couverture annonçait avec sensationnalisme que la médecine en avait découvert les causes et les solutions. En fait les articles sont plus nuancées et ont l'intérêt de montrer comment les notions de Syndrome de fatigue chronique, Fibromyalgie, Asthénie, Myofasciite à macrophages et Apnée du sommeil pénètrent le grand public, avec des simplifications inévitables.
La tentative de bien distinguer fatigue et déprime me semble un peu dérisoire tant ces deux états vont ensemble la plupart du temps mais c'est plutôt un exercice de sémiotique. Le stress est bien identifié comme la cause principale de la fatigue. 75% des cadres sont stressés et le stress fatigue et fait mal par l'intermédiaire du cerveau reptilien contrôlant le système neuro-végétatif qu'il perturbe lorsqu'il est soumis au stress. C'est la qualité du sommeil qui est examinée ensuite, ce qui est raisonnable mais n'est pas très convaincant car la qualité du sommeil dépend rarement de la chambre à coucher et bien plutôt de l'état nerveux, anxieux ou dépressif.
Pour la fatigue chronique (identifiée à la fibromyalgie et la myofasciite à macrophages) l'hypothèse retenue n'est plus celle du stress mais d'une cause virale, en particulier le vaccin contre l'hépatite B est mis en cause, malgré les démentis des autorités sanitaires. Il y a de nombreux signes convergents qui jettent le soupçon sur ce vaccin mais on n'a pu encore en vérifier avec certitude le bien fondé. Il est probable que ce soit une maladie multifactorielle, dans laquelle le stress aurait sa part ainsi que des facteurs constitutionnels. C'est d'ailleurs surtout la myofasciite à macrophages qui semble avoir une origine virale. La fibromyalgie, difficile à distinguer de la précédente, est plutôt référée à un manque de sommeil ou sommeil fragmenté qui produit expérimentalement des symptômes identiques alors que les causes en sont plus souvent héréditaires, post-traumatiques ou relevant d'un stress prolongé. Ce qui frappe c'est la façon dont semblent imbriquées les diverses causes : stress, sommeil et système immunitaire, difficiles à départager. La fatigue est ainsi la cause de maladies, d'accidents, de dépressions. Considérant que le stress et le terrain étaient déterminants, j'avais minimisé l'aspect viral et immunitaire que cet article permet d'aborder.
Notons que les traitements préconisés recoupent largement ceux que j'avais pu trouver et témoignent de la même hétérogénéité foisonnante que les symptômes eux-mêmes (psychothérapie, kinésithérapie, diététique, phytothérapie, etc.), ce qui renforce leur caractère de maladies globales et de maladies du stress (c'est-à-dire générales et non-spécifiques).
Les médicaments à éviter : benzodiazépines, somnifères, corticoïdes, anti-inflammatoires, DHEA, acides aminés stimulants, café, alcool et tabac.
Les traitements conseillés : millepertuis (Procalmil) ou antidépresseurs à petite dose, ginseng ou éleuthérocoque, guarana, maté, sauge, romarin, cannelle, ail, carottes et agrumes, fruits de mer, abats, oeufs, cresson, noix, fruits secs, légumineuses, activité physique douce, bains.
Je préfère pour ma part le Gomphrena au Ginseng (très inégal selon les marques) ou l'Eleuthérocoque (énervant au-delà d'un mois ou deux) et le Millepertuis ou les anti-dépresseurs me dépriment plutôt, mieux vaut pour moi la Partenelle, mais chacun réagit différemment, c'est même une condition de la résistance des populations aux virus. Ils déconseillent le magnésium sans trop de raisons et préconisent valériane, passiflore et coquelicot ainsi que gelée royale qui ne me semblent pas les plus adaptés. Ils ne citent ni le Buspar, qui est pourtant bien utile, ni la Ritaline qui est sans doute le traitement le plus efficace, largement utilisé en Amérique du nord et qui augmente les niveaux de dopamine. Le secret de la guérison serait d'être égoïste et si les femmes sont plus touchées par ces maladies, c'est qu'elles ne le seraient pas assez ! J'ai découvert par contre dans ce journal qu'un nouveau traitement était testé avec succès pour les fatigues chroniques : l'Ampligen, traitement que nous allons examiner maintenant même si c'est "le traitement que personne ne peut avoir", réservé depuis des années à des essais cliniques limités.
La suite ne concerne plus le mensuel "ça m'intéresse" mais résulte d'une recherche sur Internet à partir de l'Ampligen et vise à montrer l'imbrication des régulations biologiques.
- L'Ampligen
http://wwcoco.com/cfids/ampligen.html (faq)
http://www.cfs.inform.dk/Ampligen/ampligen(1).html
http://www.cfs-news.org/ampligen.htm (liens)
L'Ampligen est un anti-viral, interféron de seconde génération obtenu par modification de l'ARN sans que le mécanisme soit bien compris. Son utilisation est recommandée pour le Sida, la fatigue chronique, l'herpès, la sclérose en plaque et la myofasciite à macrophages causée par le vaccin contre l'hépatite B. L'efficacité du traitement dans les fatigues chroniques renforce l'hypothèse d'une origine virale qui ne se limite pas au stress mais notons dès à présent qu'un médicament comme l'Amantadix, qui augmente la dopamine, a des propriétés anti-virales (contre la grippe notamment). Il semble donc qu'on obtienne le même résultat en abordant cette maladie par le centre (dopamine) ou par la périphérie (ARN), par le sentiment d'épuisement ou par la déperdition d'énergie.
Comme on le verra, le modèle qui sert de référence ici, c'est le Syndrome de Reye caractérisé par une grave perturbation des humeurs ainsi que du système immunitaire, et qui touche surtout les adolescents après une infection virale comme la grippe (il semble que l'aspirine y ait un rôle, ce syndrome ayant presque disparu depuis qu'on préfère le paracétamol). L'infection aurait pour effet d'augmenter dans ce cas de façon anormale une substance (2-5A RNase L) qui a bien une fonction antivirale en empêchant la synthèse de protéines indispensables à la reproduction des virus, mais bloque par la même occasion la synthèse de protéines indispensables aux cellules du corps. Cela en fait un véritable puits à énergie (ATP), ralentissant la plupart des fonctions biologiques et défenses immunologiques (ainsi que les divisions cellulaires), favorisant par exemple le développement de bactéries normalement inoffensives (comme les chlamydiae pneumoniae dans les poumons). Le vaccin contre l'hépatite B pourrait déclencher le même type de suractivation des protections anti-virales, avec notamment une myofasciite à macrophages (présence dans les fibres musculaires, ou fascia, de cellules immunitaires, les macrophages, chargées de grains d'aluminium). L'Ampligen rétablit le fonctionnement immunitaire de façon plus efficace et moins agressive que l'interféron mais sans qu'on sache bien comment, ce qui explique sans doute qu'il ne soit pas encore utilisé à grande échelle.
Bien que ce ne soit apparemment pas le cas avec l'Ampligen, il faut savoir que l'interféron fait souvent autant de dégâts que la maladie elle-même. L'apparition ou l'aggravation de maladies auto-immunes sous interféron alfa est une entité bien connue. Parmi ces affections auto-immunes, les plus fréquentes concernent les thyroïdites, les vascularites, les hépatites auto-immunes et le diabète. Les auteurs rapportent 2 patients ayant développé une maladie coeliaque au cours d'un traitement par interféron alfa, voir :
http://www.medespace.com/viro/presse/presse2000/abs47-03.htm
Le simple fait qu'il y ait des fibromyalgies primaires dont les dernières expériences (scanner de cerveaux de nouveaux-nés) tendent à montrer qu'elles remontent aux premiers 15 jours (et non au sevrage comme j'en faisais l'hypothèse) suffit à établir me semble-t-il que l'origine n'est pas toujours virale, et plus souvent due au stress (récepteurs de la sérotonine). On sait bien que de nombreuses fibromyalgies sont déclenchées par un traumatisme ou le surmenage et non par un virus. Il n'en est pas moins évident que le système immunitaire est perturbé et que tout se tient, de l'humeur aux gènes, comme l'efficacité de l'Ampligen semble le démontrer.
- Glutathion et radicaux libres
Curieusement, tout semble se boucler autour du stress oxydatif et des radicaux libres comme Laborit a été le premier à en faire l'hypothèse. L'interview ci-dessous établit en effet que la perturbation du système immunologique (son ralentissement) touche principalement le foie et sa capacité de détoxication, entraînant une intoxication générale qui affecte plus ou moins l'ensemble des fonctions biologiques. Que l'origine en soit virale ou non (l'oeuf ou la poule), les maladies dégénératives seraient surtout dues aux radicaux libres qui ne sont pas éliminés, produisant notamment du cholestérol.
C'est ici qu'intervient le "système du Glutathion", principal anti-oxydant, maillon essentiel de l'élimination des radicaux libres. Plutôt que l'Ampligen introuvable, on pourrait donc intervenir à ce niveau en buvant simplement du petit lait (ou l'extrait "Immunocal" disponible en Amérique du nord) qui contient un précurseur du glutathion (acide alpha-lipoïque) et permet de diminuer le cholestérol, augmenter vitamines E et C, détoxifier et ralentir le vieillissement des cellules.
Sur l'Immunocal :
http://a-better.com/immunocal.htm
Découverte Immunocal :
http://www.immunocal.com/Researchers.htm
Sur le Glutathion :
http://www.glutathion.com/fr/public/gsh.htm
En effet, on ne peut parler du système immunitaire sans parler du rôle que joue le glutathion (GSH), une petite protéine naturelle qui protège les cellules, les tissus et les organes contre la maladie, le vieillissement et le cancer. Comme toutes les protéines, le GSH se compose d'acides aminés. Il s'agit d'un tripeptide de glycine, de glutamate (acide glutamique) et de cystéine, le plus important des trois.
La pénurie de GSH dans les cellules est associée à de nombreuses maladies dégénératives incluant le Parkinson, l'Alzheimer, l'artériosclérose, les cataractes, la fibrose kystique, la malnutrition, le vieillissement, le SIDA, et le cancer.
La variation du taux de GSH suite à la consommation de précurseurs de GSH pourrait être utilisé pour d'autres maladies associées au stress oxydatif ainsi qu'aux pathologies où le GSH est impliqué.
Comment le GSH se compare-t-il aux autres antioxydants sur le marché ? Ils ont tous des avantages et des inconvénients. Vous ne devriez jamais cesser de prendre des suppléments réputés comme les vitamines C et E. Ces substances agissent en synergie. Le GSH est considéré comme le principal antioxydant cellulaire parce qu’il complète l’action d’un grand nombre d’autres antioxydants. Par exemple, les vitamines C et E ne peuvent fonctionner adéquatement sans GSH. Lorsqu’elles captent un oxyradical, elles doivent le remettre au système GSH afin de pouvoir retourner en chercher d’autres. C’est le GSH, et non pas la vitamine, qui le neutralise.
Le foie et les reins sont les deux principaux organes de détoxication et d’élimination et possèdent les plus hauts niveaux de GSH intracellulaire dans le corps. Le GSH est le thiol (acide aminé contenant du soufre) le plus important dans les organismes vivants. Il joue un rôle critique non seulement chez les humains et les mammifères, mais chez tous les vertébrés, insectes, plantes et micro-organismes.
Le GSH joue un rôle central dans le fonctionnement de nos cellules immunitaires. Selon le Dr Gustavo Bounous, l’un des principaux experts en matière de GSH : “La disponibilité du GSH est le facteur qui limite l’activité propre aux lymphocyte”. Cette évidence saute aux yeux dans le cas du virus de l’immunodéficience humaine ou HIV, à l’origine du sida.
- Glutathion et Fatigue chronique
http://www.glutathion.com/fr/public/presse/mazlen_2.htm
Le Syndrome de Fatigue Chronique peut être considéré comme un Syndrome de Reye qui se développe lentement: les malades débutent par un syndrome viral et développent des désordres fonctionnels hépatiques et de détoxification au niveau cellulaire, qui impliquent à notre avis le Glutathion mais aussi d'autres complexes enzymatiques, ce qui amène progressivement à une toxification par voie générale, en particulier à partir de la circulation portale (de même que dans le syndrome de Reye). Puis cela atteint le système nerveux central, probablement par une toxification zenobiotique des structures du cerveau profond qui induisent l'émergence de la quadrature fatigue chronique/désordres cognitifs/désordres de l'axe hyphothalamico-hypophyso-surrénalien/grandes douleurs. Donc, il s'agit d'une sorte de Syndrome de Reye post-infectieux qui se développe lentement, par analogie avec cette autre maladie plus grave appelée Syndrome de Reye.
Dr. Mazlen
Il y a également autre chose dont vous m'avez parlé, à savoir le lien avec la variante à 37 kilodaltons de la RNase L et j'aimerais que vous abordiez maintenant ce sujet.
Dr. Cheney
Bien, ce sujet représente véritablement une énigme car à l'heure actuelle personne ne comprend vraiment pourquoi le foie n'assume plus son rôle de détoxification dans le Syndrome de Reye, mais en ce qui concerne le Syndrômede Fatigue Chronique, le Dr. Robert Suhadolnik a découvert il y a quelques années qu'un important complexe enzymatique connu sous le nom de complexe 2-5A RNase L était hautement activé dans le Syndrome de Fatigue Chronique. Ce complexe enzymatique, bien qu'il soit un puissant agent antiviral empêchant la synthèse des protéines virales et donc la réplication des virus, empêche également la synthèse des protéines humaines et la production d'enzymes, et pourrait aisément être la cause du défaut de détoxification du foie dans cette maladie, qui est à l'origine des problèmes.
Dr. Mazlen
Apparemment, elle utilise également certains des précurseurs pour la production de Glutathion, n'est-ce-pas?
Dr. Cheney
Et bien, il s'agit sans aucun doute d'un système enzymatique à cycle rapide qui consomme de l'ATP à tour de bras, on pourrait dire que c'est un véritable puits à ATP. C'est donc un important consommateur d'énergie, mais chose plus importante, cela perturbe la production de pratiquement chaque type d'enzyme dans le corps. Cela a un énorme effet sur le fonctionnement du corps humain.
Tout ceci reste hypothétique et insatisfaisant mais donne une idée de la complexité des régulations en jeu ainsi que de leurs interactions, leur caractère véritablement systémique qu'il vaut mieux comprendre pour y intervenir sans dommage et surtout sans excès.