On n'a pas le droit pourtant de lancer une entreprise démesurée comme des États Généraux pour les laisser sombrer de la sorte. D'abord parce qu'une réflexion collective sur l'écologie est absolument indispensable pour la société comme pour les Verts même s'ils sont entièrement absorbés par les élections. Il me semble pourtant bien douteux que les Verts soient en position de motiver un regroupement autour d'eux alors qu'ils pourraient participer à la construction d'une mouvance écologiste, renforcer les idées écologistes dans la société. Si l'intérêt des Verts est la construction d'un projet écologiste et non pas le "renforcement du parti" qui peut venir par surcroît, il faut qu'ils le marque en donnant une complète autonomie aux EGEP, conformément à l'esprit des États Généraux : Les EGEP, c'est nous !
Encore faut-il donner crédibilité et moyens à cette déclaration d'indépendance. Il faut s'appuyer sur la manifestation d'autonomie des non-verts du comité de pilotage pour leur offrir la responsabilité totale de l'organisation (ou simplement une partie "off"). Cette autonomie rend possible des rencontres qui ne sont pas envisageables dans le cadre actuel. Grâce à cette autonomie, et pour l'affirmer, on pourrait faire ce qui devrait être un objectif des EGEP, organiser des débats avec les écologistes qui ont quitté les Verts comme avec ceux qui ne nous ont jamais rejoints (Écologie sociale, Alternatifs, Chiche!, Confédération paysanne, etc). Non pas à cause de ce qu'ils représentent mais pour discuter des idées qu'ils portent. De toutes façons, cela se fera, avec ou sans les Verts, en se constituant comme un pôle opposé au parti actuel ou bien, ce que semblait vouloir dire des États Généraux, en reconnaissant une mouvance écologiste en dehors du parti. Selon la réponse apportée, les EGEP seront une péripétie interne sans lendemain ou une nouvelle articulation du parti et de la société alors que l'écologie devient la question dominante dans notre quotidien.
Il faut donc montrer son engagement écologiste en faisant preuve de solidarité, en donnant de véritables moyens au débat public, en donnant une véritable autonomie à l'organisation de ces États Généraux, enfin en assumant la responsabilité du projet social construit collectivement. Les choix qui seront fait maintenant pèseront sur l'avenir de l'écologie.