A l'origine, dans les statuts de la CGT, la fin du salariat et du patronat était formulé comme un objectif à atteindre ! |
Ce n'est qu'illusion que de croire, que le partage du travail permettra le retour au plein emploi. En effet le partage du travail est loin d'être une utopie, mais une réalité imposée quotidiennement à un nombre croissant de salariés. Travail partiel pour les femmes, les jeunes - emplois précaires - CES, CDD - temps de formation - bourses - alternances de périodes de travail et de périodes de chômage - retraites anticipées - abaissement de 5 ans de l'âge de la retraite. Autant de formules qui n'ont créé aucun emploi, et qui ont permis aux patrons de réaliser d'énormes profits.
Actuellement le discours dominant, de l'extrême droite à l'extrême gauche, revendique, comme les capitalistes du siècle passé : "Du travail pour tous", reliant toujours travail et revenu. Or dans certains secteurs le patronat ne prend plus en compte le travail effectué pour octroyer un revenu
les grandes manifestations lycéennes sont là pour nous le rappeler (SMIG jeunes) ; il en est de même dans le secteur agricole où subventions et dotations ne correspondent plus à une
production et un travail utile et nécessaire - le RMI en est
un autre exemple ainsi que de nombreuses aides destinées aux secteurs
économiques déficitaires.
Nous assistons donc à l'émergence de salariés détachés de toute implication productive individuelle. Dans ce contexte, la défense de l'emploi ne fait qu'accentuer la précarité du travail et au delà, paralyse toutes les luttes sociales en fragilisant l'ensemble des travailleurs.
Seules les luttes porteuses d'une critique radicale de l'idéologie du travail, permettront de rompre avec cette vision archaïque. Il est urgent de dissocier les éléments de l'ancienne égalité : travail productif = revenu.
Donc notre réflexion doit se donner pour but la recherche de nouvelles affirmations et reconnaissances de la socialisation à travers l'invention de nouvelles pratiques sociales, permettant l'intégration sociale en dehors du travail.
Contrairement aux divers politiciens en place, ou visant le pouvoir, nous ne détenons pas la clé des problèmes, et, proposer un programme serait illusoire et bien démagogique.
Par contre tenter de formuler un espace social du possible, cerner un nouveau secteur d'activités où s'inscrirait la solidarité serait plus crédible que les solutions toutes faites et permettrait de mobiliser et fédérer des énergies. Inventer une économie solidaire qui refuserait la marchandisation et l'étatisation des services, ne serait ce pas le type de réflexion que nous devrions tenter ? pour esquisser un projet social que nous porterions.
MOTION
Pour permettre à l'ensemble de la société de définir et de mettre en place des processus de changement, il paraît urgent d'accorder à tous un revenu décent, afin que libéré des vicissitudes matérielles chacun puisse devenir acteur de sa propre vie. Ce salaire social permettrait a chacun d'affirmer sa sociabilité et d'exprimer ses désirs, sa créativité, dans une activité librement choisie et socialement utile animations de quartiers, théâtre, musique, amélioration de l'environnement, création de lieux conviviaux susceptibles d'enrayer la violence et l'insécurité, etc…Marie CERES, Georges DELFOSSE, Michel KOUYATE, Monique PELISSIER, Lucia MARTINI, Elisabeth LAVIERCe revenu décent que certains appellent salaire social, doit s'inscrire dans nos priorités, et notre action doit soutenir toutes les revendications et les luttes porteuses de cette demande d'instauration de ce nouveau droit social.
Motion 1
Les Verts Ile-de-France lanceront une campagne d'information en vue de l'obtention du salaire social pour tous.
Motion 2
Les Verts Ile-de-France demandent que la revendication du salaire social soit intégrée dans le programme économique des Verts.
Motion présentée par M.PELISSIER.
Mars 1994