Regrouper les écologistes
révolutionnaires
1. Les Verts dénaturés
La stratégie d'alliance avec le Parti Socialiste qui a pu sembler
d'abord positive en éliminant les autres écologistes a profondément
dénaturé le projet des Verts ainsi que leurs pratiques. Les
pratiques politiciennes pénètrent désormais partout,
remplaçant le travail militant par le partage des postes, alors
même qu'on ne peut rien obtenir politiquement étant donné
le rapport de force. Même le ministère de l'environnement
manifeste surtout son impuissance, devenant plutôt un ministère
de la parole. Mais on ne peut se contenter de montrer son désaccord
avec un gouvernement auquel on participe. Les maigres résultats
obtenus, s'ils devaient justifier l'existence des Verts, réduiraient
l'écologie à un minimum ridicule, abandonnant toute prétention
à une politique plus démocratique et une économie
respectueuse de nos vies. Que reste-t-il de notre capacité à
représenter une alternative ? Face aux menaces qui montent, la politique
gouvernementale est trop insupportable pour que nous en restions solidaires
et beaucoup se sont déjà sentis obligés de partir.
2. L'opposition unie
L'unification de l'opposition des Verts est une bonne nouvelle.
Nous en partageons l'essentiel des analyses et il y a une possibilité
de renversement de majorité. Hélas, pour l'instant cette
opposition est tout-à-fait inexistante à l'extérieur
des Verts et n'a pas fait la preuve de pratiques politiques conformes à
ses discours. Nous soutenons malgré tout cette opposition mais nous
ne pouvons attendre pour nous désolidariser du gouvernement et montrer
que l`écologie ne se réduit pas à un supplément
d'âme pour sauver une économie injuste et destructrice.
3. Regrouper les écologistes révolutionnaires.
Il ne s'agit pas de créer un nouveau mouvement groupusculaire
mais de donner une tribune, une visibilité extérieure à
l'alternative écologiste, en rupture avec un productivisme effréné
de plus en plus absurde. Il s'agit encore moins de participer à
des élections, activité principale des militants de parti,
mais plutôt de dénoncer une démocratie malade, appeler
à de véritables réformes de la vie démocratique.
Il ne faut pas s'isoler de la communauté écologiste internationale,
ni affaiblir l'opposition des Verts mais regrouper les écologistes
radicaux qui ont déjà quitté les Verts avec ceux qui
veulent y rester pour changer de majorité. On ne peut laisser les
fondements de l'écologie annexées par le parti socialiste
et leurs alliés Verts. L'expérience prouve, même si
Voynet quitte le gouvernement, que nous devons laisser une autonomie à
l'affirmation d'une écologie révolutionnaire dans un parti
qui s'occupe trop exclusivement des élections.
4. L'urgence
Les écologistes révolutionnaires ne sont pas homogènes.
Ils rassemblent des "marxistes", des libertaires, des alternatifs et de
simples opposants résolus à la "croissance" ou à la
destruction de la société, c'est-à-dire de véritables
écologistes, mais pour nous l'écologie n'est pas une simple
amélioration de l'existant, ce qui permettrait de rendre un peu
plus durable le monde actuel et son développement inégal
et destructeur, rendre un peu plus supportable ses souffrances et ses injustices.
Au contraire, pour nous l'écologie est la dénonciation d'un
monde qui se fait contre nous. L'écologie est pour nous l'urgence
de l'avenir.
Nous ne supportons plus la politique du gouvernement et la confiscation
de l'écologie par les Verts les plus réformistes. Nous proposons
d'abord d'échanger nos analyses et les projets d'action pour affirmer
notre radicalité et contester la logique économique du court
terme, exiger la transformation du travail et reprendre pouvoir sur nos
vies.
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