Les Verts et la majorité
Avoir un ministre au gouvernement ne doit pas bâillonner les
Verts, au contraire, il faut en profiter pour nous faire mieux entendre
et montrer qu’on ne peut continuer ainsi, qu’il faut des transformations
radicales de la société et de l’économie. Nous avons
déjà vu où menait un parti socialiste hégémonique.
Pour faire un bon socialiste, il faut qu’il soit encadré par la
gauche plurielle. Nous sommes l’aiguillon indispensable pour redonner à
la politique sa dimension humaine et son pouvoir de transformation sociale
au-delà des ambitions politiciennes. Au moment où se tient
la convention de Kyoto et où les menaces écologiques se font
plus pressantes, rejoignant les menaces économiques, il est important,
devant les reculs du gouvernement, de marquer l’importance des enjeux en
s’opposant aux tentations d’un immobilisme criminel.
Les élus et les militants
Dominique Voynet n'est pas responsable de la politique du gouvernement
et elle a su montrer son désaccord sur les lois contre l'immigration
ainsi qu'en manifestant pour les 35 heures tout de suite. Les députés
Verts ont montré leur opposition aux lois Guigou et Chevènement
pendant le débat parlementaire mais on ne peut se contenter d'une
abstention qui, jointe à celle des communistes, devient équivalente
à un vote favorable puisqu'il permet à la loi d'être
votée. La présence d'écologistes au gouvernement et
à l'assemblée est plus que nécessaire pour faire entendre
la voix de la raison qui ne se fait entendre encore que trop faiblement
de Rio à Kyoto. Cependant la situation est trop grave, socialement
et écologiquement, pour qu'on puisse se contenter d'un réformisme
mou, et donner notre caution au conservatisme socialiste qui revient
aux " affaires ". Bien que tout élu soit réformiste, un écologiste
uniquement réformiste est un écologiste irresponsable. Au
contraire, il appartient aux militants écologistes de dénoncer
le consensus de la croissance et d'un immobilisme coupable face au chômage
et aux destructions causées par l'économie. Il nous appartient
de proclamer notre solidarité avec les exclus, les laissés
pour compte d'une société réduite au marché,
ainsi qu'avec les génération futures auxquelles nous devons
laisser une terre habitable (de l'air ! de l'eau !).
Rupture avec la majorité
Face à la nécessité d'une réponse radicale
aux problèmes actuels, qui ne fasse pas que rendre un peu plus durable
une situation insupportable, les Verts du Lot appellent à une rupture
avec la dérive de la politique socialiste actuelle. En vertu
des dispositions de nos statuts, les Verts du Lot se sont déclarés
en opposition avec la majorité régionale et nationale.
Conscients de l'urgence de la situation, et constatant l'immobilisme de
Jospin, malgré les sondages de satisfaction, nous nous opposons
au gouvernement et nous refusons tout accord avec un parti socialiste qui
ne respecte pas ses accords passés.
Sauver l'avenir
Notre combat politique d'écologistes est de faire prendre conscience
des risques de continuer la politique actuelle, et d'appeler à une
opposition forte contre cette passivité suicidaire, contre
ce gouvernement centriste et les élus socialistes à courte
vue clientéliste. Rien ne sert de s'allier contre la droite si c'est
pour préparer la venue de l'extrême.