STRATEGIE DES DELAGAUCHE

La stratégie des gouvernements successifs de ces dernières décennies est toujours la même :

– le gouvernement fait mine de se poser en médiateur, alors qu'il est le principal instigateur des " déménagements du territoire " (exemple : navigabilité du Lot).

– Il s'adresse aux interlocuteurs mis en vedette par les médias et feint de prendre en considération leurs arguments à seule fin de propager la confusion, d'affaiblir les revendications et de neutraliser les actions.

– Entre-temps, nous assistons à l'appropriation de la nature par les aménageurs – les projets en cours sont nombreux et suscitent des mouvements d'opposition : autoroutes au Pays Basque, TGV dans l'ouest... et plus près de nous, voire chez nous, le barrage de Charlas, la navigabilité du Lot avec aménagement de sa vallée…

MODE D’EMPLOI

– L'Etat, via tous les gouvernements de Droite comme de Gauche, est obligé, et contraint, de donner une réponse institutionnelle à l'inquiétude sociale, d'embaucher un écologiste, de présenter " la meilleure vitrine " que l'écologie politique ait jamais eue dans notre pays : et voilà Dominique Voynet, ministre de l'Environnement.

– Le gouvernement socialiste peut alors tenir le langage de la raison pour revoir à la baisse certains projets, pour minimiser les revendications et prises de position des Verts locaux (ici – navigabilité du Lot – et plus loin – le barrage de Charlas).

– Faute de prendre le mal à la racine, les luttes écologistes, et plus largement la politique des Verts, se trouvent dans l'impasse sur le terrain. Elles ne mènent qu'à la formation de " gestionnaires " dont le gouvernement a besoin pour donner le change et tempérer les " excès " revendicatifs des citoyens avant qu'ils n'infligent des sanctions électorales.

Comment va Marie-Françoise Mendès dans son tout nouveau rôle de " gestionnaire " en chef de l'Agence de Bassin Adour-Garonne ? Allons-nous bientôt assister au duel : la Verte Marie-Françoise contre la Bien-mûre Evelyne [Baylet] ?

 

AU MINISTERE

– Les " fins de non-recevoir ", les " on vous rappellera ", le manque d'interlocuteurs précis pour les dossier urgents et importants que nous présentons, que nous défendons, font que le " laissez-nous un peu de temps pour nous installer " ne convainc plus du tout et transforme les relations positives en rapports difficiles, démobilisant des sympathisants qui ont cru que nous mènerons une autre politique.

– Le ministère penserait-il avoir beau jeu de faire passer le silence pour du consensus ? Assez donné au dieu Consensus !

 

LOT ET AILLEURS : A L’EAU

– L'actuel battage médiatique sur l'eau dissimule des manœuvres qui cherchent à faire cautionner par la population des choix et des décisions déjà inspirés par des " spécialistes " intéressés, très intéressés…

– Ceux qui ont organisé, et organisent encore, le désastre se déchargent de toute responsabilité et culpabilisent les gens pour leurs prétendus consommation excessive et gaspillage à tout va.

– Ils préparent l'opinion à un renchérissement du prix de l'eau qui permettra aux industriels et aux groupes, de plus en plus concentrés et puissants, de juteux profits sur le dos de la collectivité, au terme d’équipements démesurés et, dans bien des cas, non maîtrisés.

– On nous refait le coup de la crise de l'énergie, mais cette fois-ci en plus fort, avec une ressource qui était, il y a peu, à portée de tous.

– Le libéralisme qui a cours est conforté : toute chose n'a socialement d'intérêt que pour faire fructifier les investissements (charges pour tous, intérêts pour quelques-uns).

– En fait, la marchandisation accélérée de l'eau ne se fait que sous le signe de la pénurie, sous prétexte qu'il n'y a pas assez d'eau, uniquement pour satisfaire la loi du profit.

Les mêmes constats sont à faire dans le domaine du traitement des déchets. Et ce n'est pas par hasard que l'on retrouve les mêmes !

 

LOT TOI DE LA, ILS S’EN OCCUPENT

– En faisant apparaître nos contrées et nos paysages comme une denrée rare, la contestation écologique se fourvoie – si elle ne s'en tient qu'à ça – car elle s'offre à l'appétit de tous ceux, proxénètes de la ruralité, marchands de leurre, promoteurs de tourisme, qui découvrent qu'ils peuvent faire autant de profit avec la nature qu'ils en ont fait contre elle.

– En l'absence d'opposition radicale à l'attitude totalitaire du profit destructeur de la planète, n'ouvrons-nous pas de nouvelles voies ministérielles, sinon royales, à la spéculation de quelques-uns au détriment d'une qualité de vie pour tous ?

– Le combat ne peut s'arrêter là. Ce serait sans compter avec les élus locaux des contrées concernées qui eux désirent marquer le paysage et faire reluire leur image : tels des pilotes Formule 1 d'autoroutes, des exterminators de poubelles ou des matelots sur rivières navigabilisées.

 

NOURRIR L'INEVITABLE

Que faire alors ?!

– Les " pluriels ", Verts et P.C., disent qu'il faut soutenir le gouvernement et les élus " premiers " (P.S.), parce qu'il y a Voynet, Gayssot... et que... et que...

– S'il en est ainsi, et si nous devons rester dans cet attentisme, n'aurons-nous pas demain – pas un demain lointain, mais déjà demain matin – l'amertume d'avoir soutenu, à notre corps défendant, ceux qui tiennent pour inévitable de cautionner les revirements sur les promesses électorales et l'engagement de notre société sur la voie purement mercantile ?

 

CACARENTE

– A quand la cotation en Bourse du R.M.I., du chômage, de la précarité, de la misère, des S.D.F., des Sans-papiers, des Restos du Cœur... pour avoir un CAC 40 qui reflète fidèlement les valeurs réelles de notre société ?

 

RESISTER, EXISTER, RESPIRER

– La seule chose à faire semble être de reprendre pouvoir sur nos vies. En effet, les hommes politiques, les élus reconduits et re-reconduits nous écartent de la route que nous avons choisie. Ils ne craignent rien autant que d'être confrontés à des individus qui savent ce qu'ils veulent et qui s'organisent pour défendre les vraies richesses : leurs convictions, leur liberté garante du respect des hommes, leurs lieux d'attachement qu'ils veulent préserver de l'envahissement d'intérêts économiques calamiteurs.

 

LOTOISEMENT VOTRE

– Plus lotoisement je dirai : le Lot que nous vivons n'est à échanger ni contre une promesse d'Eldorado économique, ni contre des aménagements non maîtrisés, ni contre des projets touristiques élitistes, coûteux et destructeurs.

 

Lorenzo