KYOTO,
UN COUP D’EPEE DANS L’EAU ?

 

Au vu de l’échec du sommet de la Terre à New-York, le risque est grand de voir la conférence de Kyoto ne servir à rien de plus. Elle aura lieu du 1er au 12 décembre 1997 au Japon. Les représentants de 150 pays s’y réuniront pour tenter de prendre des mesures afin d’enrayer le réchauffement de la planète. Ils doivent donc trouver un accord visant à une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Leur tâche sera difficile ; pourtant, l’enjeu est primordial.

Un rappel des forces en présence :

– l’Europe propose au reste du monde une réduction homogène de 15% pour 2010, l’année de référence étant 1990. Mais elle ne propose aucune mesure commune et les engagements européens ne totalisent que 10%. La France, quant à elle, restera au taux de 1990 (donc une réduction nulle) car elle émet moins de gaz que les autres pays " grâce " à ses centrales nucléaires. A chacun sa pollution !

– Les Etats-Unis ne font eux aucune proposition chiffrée. Les électeurs américains considèrent que le problème est urgent et qu’un accord international est nécessaire mais n’ont aucune envie de changer leur façon de vivre. Les industriels ne veulent entendre parler de rien. Alors, Washington proposerait d’appliquer à l’échelle mondiale le permis de polluer qui a été instauré aux U.S.A. pour lutter contre les pluies acides.

– Les pays du Sud, nettement moins pollueurs que les pays du Nord, demandent à ces derniers de commencer par l’application de mesures efficaces. Cela fait 150 ans que l’hémisphère Nord pollue la planète !

– Les Etats-îles du pacifique souhaitent une réduction de 20% des émissions de CO2 pour 2005 dans tous les pays industriels. Touchés de plein fouet par les modifications climatiques dues au réchauffement de la planète, ils réussissent à influencer les autres pays du Sud. Ils sont soutenus par les O.N.G. mais méprisés par les grands pays.

Trouver un accord ne sera pas chose facile. Pourtant, après l’échec du sommet de la Terre, le politique aurait là l’occasion de reprendre du sens. Mais même si accord il y a, quelle confiance accorder aux pays du Nord qui ont dans l’ensemble (dont la France) trahi les promesses faites à Rio ? Les mots ne règlent rien si les moyens ne sont pas mis en œuvre. Quel intérêt de vouloir diminuer l’émission de gaz à effet de serre si en même temps, la France, particulièrement, n’entreprend pas une politique visant à sortir de tout nucléaire et, plus largement, si elle ne met pas en œuvre une autre politique énergétique ? L’aspect positif d’un tel accord serait justement de provoquer un élan dans ce sens.

Exigeons donc de nos gouvernants plus de cohérence entre leurs engagements et leurs actes!

 

Nelly Beaufour