La dure réalité reste celle du chômage qu'on ne peut espérer réduire de beaucoup plus de 10% par an, sauf que la crise asiatique va sans doute nous replonger dans la récession d'ici moins de 6 mois. La dure réalité est celle du fascisme montant car, comme en 1930, une solution sera trouvée au chômage coûte que coûte (1936, le New Deal, ou Hitler).
Pour l'instant, il faut au moins prendre ses distances clairement et publiquement avec la politique conservatrice des socialistes, aussi, pour ma part, je vais constituer une tendance d'écologie révolutionnaire avec quelques autres, dont certains ont déjà quitté les Verts. La priorité actuelle, je le répète contre ceux qui ne croient qu'en un pouvoir politique déconsidéré, est le mouvement social, la misère montante, l'adaptation aux transformations du travail, la répartition des richesses, c'est-à-dire la reconstruction du lien social, de notre environnement humain sans lequel nous ne pouvons respirer et vivre.
Enfin, comme il n'y a aucune évidence que les politiciens sauront tirer les conclusions qui s'imposent, il faut prendre au sérieux la possibilité d'une prise de pouvoir de la droite la plus réactionnaire alliée au FN. Le FN n'est pas aussi strict que les nazis, le pouvoir doit l'embourgeoiser rapidement, mais nous aurions à subir de terribles conséquences dans nos vies. Entre autres, il faut prendre conscience de l'urgence de changer la loi sur les stupéfiants. Si la loi n'est pas changée, ce sera un excellent prétexte pour organiser une guerre aux banlieues, aux immigrés, aux jeunes et aux marginaux. La lutte contre la drogue se permet tout, c'est une lutte sacrée pour les gardiens de l'ordre. C'est donc un enjeu vital pour nous, il ne faut laisser à l'extrême droite des prétextes au contrôle policier. La gauche sera responsable demain de son incapacité à adapter la loi à la société, elle sera responsable des dérives sécuritaires de la droite, comme elle sera responsable d'avoir laissé se développer la misère et le chômage pour "garder son rang dans le monde", en s'imaginant séduire un électorat pourtant majoritairement à droite. Pour nous, en tout cas, il faut que nous ayons les boules, que nous montions la pression, nous n'avons peut-être pas tant de temps devant nous.