La sociologie détermine ainsi des Ideal-types qui sont les supports sociaux des visions du monde (Dilthey) qui sont les représentations subjectives des acteurs.
Cette sociologie de l'action étudie le sens donné à l'action par les acteurs eux-mêmes et distingue principalement les actions par conviction (morale) fondée sur des "valeurs" et les actions par calcul (politique) fondée sur les moyens.
Le monde vaut par les extrêmes mais dure par les moyens disait Valéry.
Il y a une grande analogie avec la phénoménologie, dans la notion de modèle, d'hypothèses provisoires, mais aussi avec le concept d'idéologie de Marx. Ce qui distingue le relativisme de Weber de celui de Marx est que, pour Marx, les points de vues opposés du capitaliste et du prolétaire ne sont pas des idéal-types arbitraires mais la contradiction matérielle et historique déterminant la totalité de notre monde vécu. Pour Weber il n'y a plus de totalité mais combat chaotique entre visions du monde opposées. L'opposition de la morale et du politique réduit le politique aux calculs d'intérêts en évacuant l'être-ensemble, la politique comme rassemblement.
Significativement, il distingue d'un autre côté, et sans rapport pour lui, trois fondements à la légitimité : traditionnelle, charismatique et bureaucratique. Je rajoute quant à moi la richesse (l'oligarchie). Pour Weber ce n'est pas une légitimité légitime (ploutocratie). Il est aussi intéressant de voir la légitimité charismatique ramenée à la volonté d'un homme alors que c'est plus souvent un groupe mais qu'il peut aussi être question de justice simplement et non pas d'un arbitraire sans causes. Le relativisme ne rend pas compte du réel des positions respectives et de la totalité où s'inscrit leur contradiction. En croyant naïvement séparer jugements de faits de jugements de valeurs il se condamne à l'arbitraire. Par peur du dogmatisme il se contente d'être le notaire des phénomènes de société dans une histoire dépourvue de tout sens et il en rate ainsi la fonction sociale effective.
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