Manipuler le climat au Nord assécherait le Sahel

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- Manipuler le climat au Nord assécherait le Sahel
La Recherche, p16

Une des solutions envisagées pour empêcher un emballement du climat à cause de la fonte des glaces accélérée du Pôle Nord (phénomène qu'on ne retrouve pas au Pôle Sud), aurait été de se concentrer sur cette zone pour la protéger des rayonnements solaires. Pour cela, il suffirait par exemple d'injecter des particules dans l'hémisphère Nord. Las, des simulations prédisent que cela accentuerait encore la désertification de l'Afrique.

Lorsque l'opération est menée dans l'hémisphère Nord, la température de la Terre diminue d'environ un degré sur cette période. Mais le Sahel est alors privé de pluies. Réalisée dans l'hémisphère Sud, l'injection favorise le retour des pluies sur le Sahel mais assèche le Nordeste brésilien... Ces simulations renforcent donc notre conviction qu'une opération d'ingénierie climatique à l'échelle régionale est problématique.

3 des 4 sécheresses les plus sévères survenues au Sahel depuis 1900 ont suivi, avec un décalage de 6 à 12 mois, une importante éruption volcanique de l'hémisphère Nord.

Sans parler de tous les autres événements imprévisibles (volcans) qui changent tout, les simulations régionales restent assez peu fiables mais on doit retenir la difficulté d'un contrôle du climat et qu'une amélioration quelque part peut se payer très cher ailleurs, ce qui pose comme on l'avait vu la question de l'autorité capable d'en décider. De sorte qu'on ne peut avoir d'autre but qu'une stabilisation, ce qui ne veut pas dire que ce soit à notre portée, restant encore bien au-delà de ce qu'on sait faire (de perturber le climat nous en rend responsables sans en avoir encore les moyens).

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Les préons, constituants des quarks ?

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- Les préons, constituants des quarks ?
Don Lincoln, Pour la Science, p19-25

Ce mois-ci est riche en nouvelles perspectives en physique, notamment ce nouvel univers des constituants supposés des quarks et leptons, appelés préons.

- Dans les 12 particules élémentaires connues, certaines propriétés se répètent. Ce schéma suggère l'existence possible d'une structure interne de ces objets.

- Ces particules pourraient être composées d'entités plus petites, que les physiciens désignent sous le terme générique de « préons ».

- Aucune donnée expérimentale ne confirme aujourd'hui cette hypothèse. Mais la question pourrait être tranchée par le collisionneur lhc du CERN et par d'autres expériences.

Le modèle standard considère les quarks et les leptons comme ponctuels et indivisibles. Pourtant, de nombreux indices suggèrent que ces particules pourraient en fait être composées d'éléments encore plus petits. Cela permettrait d'expliquer que certaines particules ont des propriétés communes.

Le tableau des quarks et des leptons comporte trois colonnes nommées générations (la question de la multiplicité des particules est souvent nommée « problème des générations »). La première, tout à gauche, inclut les quarks u et d ainsi que l'électron et le neutrino électronique, c'est-à-dire tout ce qui est nécessaire pour expliquer l'Univers qui nous est familier. La deuxième génération contient les versions un peu plus massives des mêmes particules ; la troisième génération comprend les particules les plus lourdes.

Le modèle standard traite les quarks et les leptons comme des particules ponctuelles, dépourvues de structure interne. Mais la répétition des propriétés d'une génération à l'autre, comme pour les éléments chimiques, laisse penser que les quarks et les leptons ont une structure sous-jacente.

Forts de ces observations, les physiciens théoriciens ont proposé de nombreux modèles de sous-structures pour les quarks et les leptons. Le terme générique de « préon » s'est imposé pour désigner leurs constituants.

Pour illustrer ces modèles, prenons une version simple proposée en 1979 indépendamment par l'Israélien Haïm Harari et l'Américain Michael Shupe, et ultérieurement étendue par H. Harari et son étudiant Nathan Seiberg, tous deux à l'Institut Weizmann en Israël. Ils ont proposé l'existence de deux sortes de préons, l'un de charge électrique +1/3, l'autre de charge nulle. Chacun de ces préons a un homologue, une antiparticule, de charge opposée : –1/3 et 0, respectivement. Ces préons sont des fermions, des particules de matière. Chaque quark ou lepton est une combinaison de trois préons. Deux préons de charge +1/3 et un de charge nulle, par exemple, constituent un quark u, alors que l'antiquark u– est formé de deux préons de charge –1/3 et d'un de charge nulle. Les bosons vecteurs de force, quant à eux, sont des combinaisons de deux ou six préons. Le boson W+, porteur de l'interaction faible qui agit à la fois sur les quarks et les leptons, a trois préons de charge +1/3 et trois de charge 0.

La situation se complique quand nous portons notre attention sur les deuxième et troisième générations. Dans ce modèle, on fait l'hypothèse que les générations deux et trois sont des états excités des configurations de la première génération, de même que les atomes excités sont des atomes où des électrons ont sauté d'un état à un autre, d'énergie supérieure. En outre, on pense qu'un mécanisme inconnu assure la cohésion des préons au sein des quarks et des autres particules.

Si les préons qui constituent les particules des deuxième et troisième générations sont les mêmes que pour la première, il y a certainement quelque chose chez les préons qui permet aux particules d'interagir plus ou moins avec le champ de Higgs. Cela expliquerait pourquoi les particules des générations deux et trois sont plus lourdes.

En outre, les préons et les supercordes peuvent coexister, les dimensions des supercordes se situant à une échelle beaucoup plus petite que celle des quarks et des leptons.

Une autre alternative, s'inspirant des préons, est celle qu'a proposée en 2005 Sundance Bilson-Thompson, de l'Université d'Adélaïde en Australie. Dans son modèle, les préons seraient des tresses torsadées d'espace-temps, des objets constitués du tissu de l'espace-temps, et non des particules ponctuelles.

Il y a bien d'autres choses dans l'article, notamment le fait que plus l'échelle est petite, plus l'énergie est grande, ce qui impliquerait que la masse d'une particule soit inférieure à la somme de ses composants, etc.

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La culture est-elle dans les gènes ?

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- La culture est-elle dans les gènes ?
Pour la Science, p72

Selection_culturelleC'est un article d'histoire des sciences qui revient sur les polémiques entre génétique et culture qu'on retrouve actuellement entre partisans et adversaires des théories du genre et qui témoignent d'une idéologisation de la science des deux côtés assez incroyable car aucune des deux positions n'est tenable jusqu'au bout d'une entière détermination par les gènes ou d'une culture sans rapport aucun avec une nature humaine.

Il y a certes de bonnes raisons d'assimiler la génétique au darwinisme social et au nazisme, horreurs telles qu'on voudrait bannir jusqu'au terme de race du dictionnaire ! Il y a même des raisons plus profondes d'opposer nature et culture, de définir l'humanité par son détachement du biologique, grâce à son encéphalisation, le cerveau étant l'organe de l'extériorité par sa plasticité, et une évolution technique qui prend le relais de l'évolution génétique. Ce que nous avons de spécifiquement humain n'est pas notre biologie et des extraterrestres seraient aussi humains que nous si ce sont des êtres parlants, sans avoir aucun gène en commun.

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Des drones pour repérer les tagueurs de train

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- Des drones pour repérer les tagueurs de train

La Deutsche Bahn déployera prochainement des drônes silenceux, qui auront pour mission de prévenir les actes de vandalisme sur ses trains et ses lieux.

Les drônes seront presque silencieux, équipés de trackers GPS, mais aussi de détecteurs infrarouges, qui aideront à repérer les contrevenants. Ils seront en mesure de voler à une altitude de 150 mètres, d’atteindre une vitesse de 53 km/h, et de tenir une surveillance 80 minutes consécutives.

On peut renvoyer à "La théorie du drone" de Grégoire Chamayou, quoique je trouve bien naïve et dangereuse sa recherche de responsabilité dans ces pures évolutions techniques.

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Devenus bipèdes à cause d’un terrain escarpé

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- Devenus bipèdes à cause d'un terrain escarpé

C'est une nouvelle version du singe qui se redresse pour parcourir la savane, sauf qu'on y rajoute les contraintes d'un terrain escarpé et rocailleux. Une autre théorie impliquait le transport de nourriture sur de longues distances mais ce n'est pas contradictoire.

Ainsi les Hominiens ont été obligés de marcher sur leurs deux jambes pour s'adapter à l'environnement de l'Afrique méridionale et orientale. Ils sont devenus progressivement des bipèdes, car ils ont dû marcher au lieu de grimper dans les arbres qui commençaient à se raréfier. La vaste forêt laissait place à une vaste plaine et à la savane, un environnement auquel les Hominiens devaient s'adapter pour survivre.

Le paysage de cette partie de l'Afrique est réputé être rocailleux et escarpé. Cette nature rocailleuse devenait le terrain de chasse des Hominiens, lesquels étaient obligés de se dresser pour élargir leur champ de vision. Ce nouveau cadre exigeait des activités physiques comme l'escalade, la course, la marche et le balancement. C'est ainsi qu'ils sont devenus, au fil du temps, des bipèdes à part entière. L'évolution des Hominiens ne se limite pas à ce changement à la verticale, on assiste également à un développement de la dextérité manuelle.

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Utiliser les nanotubes comme filtres ultrarapides pour le dessalement

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- Utiliser les nanotubes comme filtres ultrarapides pour le dessalement

Des simulations laissent penser que le flux de molécules d'eau à travers des membranes en nanotubes de carbone serait extrêmement rapidement, ce qui les rendrait très intéressants comme filtres au point de vue coût-efficacité pour des usines de dessalement d'eau de mer: les molécules d'eau passent en effet à travers les pores nanométriques alors que les ions de sel ne le peuvent pas.

Les molécules d'eau voleraient littéralement à travers les nanotubes de carbone sans toucher les parois hydrophobes, d'où leur friction réduite et des performances très supérieures (au moins de 200 à 1000 fois).

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