Le rôle controversé du Gulf Stream

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- Le rôle controversé du Gulf Stream

Le Gulf Stream, courant marin chaud en provenance des tropiques, est-il vraiment responsable de la relative douceur des hivers européens ? Plusieurs théories remettent en cause cette explication ou la précisent.

Une autre hypothèse émise il y a quelques années, selon laquelle la fonte de la calotte glaciaire du Groenland risquerait d'influer sur le Gulf Stream et d'avoir des conséquences désastreuses sur le climat européen, est remise en cause. Cependant, le changement climatique en cours pourrait tout de même modifier la puissance du Gulf Stream, ce qui atténuerait les effets du réchauffement climatique sur le Nord de l'Europe.

Les deux premiers mètres d'eau sous la surface stockent davantage de chaleur que toute l'atmosphère au-dessus d'eux. En effet, la capacité thermique (qui quantifie la faculté d'absorber de l'énergie) de l'eau est environ 4 000 fois supérieure à celle de l'air, et à peu près quatre fois supérieure à celle du sol. À des latitudes moyennes et jusqu'à 200 mètres de profondeur, la température de l'océan peut varier de 10 °C sur une année. Les mers emmagasinent et libèrent alors bien plus de chaleur que l'atmosphère ou les continents.

Il y a dix ans, Richard Seager et ses collègues de l'Université Columbia, à New York, ont effectué une simulation qui expliquait la douceur de l'hiver européen sans faire appel au Gulf Stream. Leur étude incriminait plutôt le courant-jet (ou jet-stream), un flux d'air circulant autour de la Terre d'Ouest en Est.

Selon cette étude, ce n'est pas la chaleur transportée par le Gulf Stream qui tempère le climat de l'Europe, mais plutôt celle accumulée par l'océan sur 100 mètres de profondeur pendant l'été, au large des côtes européennes : cette chaleur serait libérée dans l'atmosphère au cours de l'hiver, lorsque les vents du Sud-Ouest viennent brasser les eaux de surface.

Cependant deux océanographes ont analysé de multiples relevés de température, effectués à la surface des océans. Ils ont conclu que la quantité de chaleur accumulée dans la couche supérieure de l'océan Atlantique, au niveau de l'Europe du Nord, ne peut adoucir le climat que pour le seul mois de décembre. Pour le reste de l'hiver, un apport calorifique supplémentaire est nécessaire. Le Gulf Stream en est la source la plus probable.

En 2011, Yohai Kaspi et Tapio Schneider ont émis une troisième hypothèse, fondée sur de nouvelles simulations numériques de l'atmosphère et de l'océan. Concédant une part de vérité aux scénarios de R. Seager et de P. Rhines, ils se sont intéressés à la pression atmosphérique, notamment à la façon dont elle est influencée par l'apport de chaleur du Gulf Stream à l'atmosphère. Ils ont montré que cet apport crée une dépression à l'Est, vers les côtes européennes, et une zone de haute pression à l'Ouest, au-dessus de la côte Est de l'Amérique du Nord. Pour des raisons complexes, le système dépressionnaire fournit alors de l'air chaud à l'Ouest de l'Europe, via les vents du courant-jet, qui viennent du Sud-Ouest en ayant récupéré la chaleur relâchée durant l'hiver par le Gulf Stream. Et la zone de haute pression attire l'air glacial de l'Arctique, refroidissant l'Est de l'Amérique du Nord. Ainsi, le contraste entre les températures hivernales s'accroît de chaque côté de l'Atlantique. Ce contraste s'expliquerait donc par une circulation atmosphérique particulière, dont le moteur serait la chaleur communiquée à l'atmosphère par l'océan.

L'arrêt du Gulf Stream est très controversé mais il reste probable à longue échéance, par contre ne semble pas être pris en compte ce dont on ressentirait déjà des effets, le refroidissement de l'océan à cause de la fonte. Tout cela prouve quand même que les prévisions locales à long terme sont sans aucune signification car l'Europe pourrait bien être refroidie par le réchauffement, un certain temps du moins.

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Nous mangeons nos souvenirs

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- Nous mangeons nos souvenirs

La sensation d'être rassasié dépend à la fois de la quantité et de l'apparence des aliments que nous avons ingérés.

En 2011, Suzanne Higgs et ses collègues de l'École de médecine de Birmingham ont, en outre, montré que le souvenir des repas récents peut diminuer la quantité consommée lors des repas suivants (l'effet persiste plusieurs heures). Pour interpréter ce phénomène, on s'est souvenu que les patients qui souffrent d'« amnésie rétrograde », avec une lésion bilatérale de l'hippocampe, souffrent aussi d'hyperphagie : après avoir mangé à satiété, un patient se remet à manger.

Les résultats sont clairs : immédiatement après le déjeuner, les sujets déclaraient leur sentiment de rassasiement d'après leur consommation réelle, et non d'après leur consommation perçue. Deux heures, puis trois heures après le déjeuner, les sujets inversaient leur jugement : leur faim était fondée sur ce qu'ils avaient perçu, et non sur ce qu'ils avaient effectivement mangé. Les physiologistes ont également observé une augmentation du « rassasiement perçu » 24 heures après la consommation.

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Nettoyer l’océan des déchets plastiques

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- Nettoyer l'océan des déchets plastiques

Un étudiant de dix-neuf ans a présenté un projet avec pour objectif le retrait des océans de 7.25 millions de tonnes de plastique en cinq ans en mettant à contribution les courants marins qui transporteront les déchets vers des barrages flottants, les bases étant fixes.

De plus, le recyclage des déchets de plastique pourrait rapporter la somme de 500 millions de dollars.

Cinquante ingénieurs travaillent présentement sur ce nouveau concept dont le quart de l'étude de faisabilité est terminé.

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