Il faut le dire, les élections présidentielles relèvent d'une conception fasciste de la démocratie, favorisant la démagogie et l'appel d'une dictature de la majorité sur toutes les minorités. C'est encore plus marqué cette fois, au niveau des discours au moins, avec le retour du "Travail, Famille, Patrie" et même de la religion ! C'est un rappel à l'ordre brutal pour la génération 68. Espérons que ce ne soit qu'une dernière divagation avant la démocratie des minorités et des droits de l'homme dont nous avons tellement besoin pour une société écologisée et plus conviviale.
En tout cas, c'est à peu près plié semble-t-il. Il y a bien peu de chance qu'on évite le pire maintenant, mais c'est tout de même assez serré pour que ce ne soit pas complètement impossible. Du coup chaque voix compte, et même si l'abstention d'une élection anti-démocratique est l'attitude la plus logique normalement, cela deviendrait trop irresponsable dans la situation présente, alors qu'il faut se mobiliser sans attendre pour faire barrage à la tentation autoritaire d'un Etat répressif. Ne pas voter, c'est voter Sarkozy. Il ne s'agit pas de faire confiance à Ségolène Royal, qui a bien des défauts assurément et qu'on n'a pas besoin d'idéaliser. Si elle avait de bonnes chances d'être élue je n'aurais même pas idée d'aller voter pour elle, mais, pas de confusionnisme pour autant, ce n'est pas bonnet blanc et blanc bonnet. Il y a une différence de logique radicale entre les discours des deux candidats : il faut choisir si nous voulons un maître, qui prétende nous aimer et nous promette la lune, ou si nous voulons une démocratie pour nous gouverner nous-mêmes !