Le sens de la vieillesse et de la mort

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La longévité a-t-elle une limite ?, Pour la Science, no 355

Le très intéressant interview de Jean-Claude Ameisen, dans la revue Pour la Science du mois de Mai 2007, nous incite à une méditation sur la mort et le vieillissement, tout comme dans son merveilleux livre "La sculpture du vivant" où l'on découvre le rôle vital du suicide cellulaire, d'une mort omniprésente au coeur de la vie même.

La vieillesse et la mort font partie intégrante de la vie et de l'évolution, ce ne sont pas de regrettables accidents mais la conséquence de la jeunesse et de la reproduction. Cela n'empêche pas d'essayer de lutter contre la vieillesse, ni d'augmenter l'espérance de vie, encore faut-il que ce soit dans de bonnes conditions. Ce n'est pas tant une question technique ou génétique, qu'une question écologique et sociale.

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L’amour du maître ou de la démocratie ?

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Il faut le dire, les élections présidentielles relèvent d'une conception fasciste de la démocratie, favorisant la démagogie et l'appel d'une dictature de la majorité sur toutes les minorités. C'est encore plus marqué cette fois, au niveau des discours au moins, avec le retour du "Travail, Famille, Patrie" et même de la religion ! C'est un rappel à l'ordre brutal pour la génération 68. Espérons que ce ne soit qu'une dernière divagation avant la démocratie des minorités et des droits de l'homme dont nous avons tellement besoin pour une société écologisée et plus conviviale.

En tout cas, c'est à peu près plié semble-t-il. Il y a bien peu de chance qu'on évite le pire maintenant, mais c'est tout de même assez serré pour que ce ne soit pas complètement impossible. Du coup chaque voix compte, et même si l'abstention d'une élection anti-démocratique est l'attitude la plus logique normalement, cela deviendrait trop irresponsable dans la situation présente, alors qu'il faut se mobiliser sans attendre pour faire barrage à la tentation autoritaire d'un Etat répressif. Ne pas voter, c'est voter Sarkozy. Il ne s'agit pas de faire confiance à Ségolène Royal, qui a bien des défauts assurément et qu'on n'a pas besoin d'idéaliser. Si elle avait de bonnes chances d'être élue je n'aurais même pas idée d'aller voter pour elle, mais, pas de confusionnisme pour autant, ce n'est pas bonnet blanc et blanc bonnet. Il y a une différence de logique radicale entre les discours des deux candidats : il faut choisir si nous voulons un maître, qui prétende nous aimer et nous promette la lune, ou si nous voulons une démocratie pour nous gouverner nous-mêmes !

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La relativité d’échelle en question

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Parmi les newsletters scientifiques, la lettre des Automates Intelligents se signale par son intérêt et son anticonformisme. Bien que nos points de vue soient assez différents je suis assez souvent surpris de la proximité de nos interprétations malgré tout. On ne peut leur reprocher un réductionnisme affiché, qui reste assez prudent et modéré, dès lors que leur ambition est de donner plus d'intelligence aux automates. Par contre, c'est sans doute la sous-estimation de la notion d'information (dans ce qui l'oppose à l'énergie et la matière) qui peut expliquer leurs excursions dans la physique bien que cela n'ait qu'un rapport lointain avec leur objet. Sans adopter les mêmes positions, on peut partager quand même cet esprit d'exploration qui stimule la réflexion, et saluer l'honnêteté intellectuelle de leurs recherches.

Ils ont choisi, ce mois-ci, de mettre en valeur la "relativité d'échelle" défendue par Laurent Nottale et qui est très controversée, entre avancée théorique décisive et simple supercherie. C'est l'occasion de se frotter à la science en train de se faire, quand on parle forcément de ce qu'on ne connaît pas et qu'il est bien difficile de trancher entre nouvelle ou fausse science. C'est dans cette totale incertitude, en dehors de l'expérience, que l'éthique scientifique doit être mise à l'épreuve et savoir faire preuve de discernement, en éprouvant par là même tout ce que l'on ignore encore malgré tous les savoirs accumulés.

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La joyeuse incertitude de l’avenir !

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Le moment de vide qui précède une élection serait assez comparable à l'indétermination du vide quantique avant une mesure, selon l'image qu'en donne Gilles Cohen-Tannoudji. C'est le calme avant la tempête. Quand chacun retient son souffle, immobile et comme suspendu à la question, tout semble encore possible. Les sondages ont beau vendre largement la mèche, il leur arrive heureusement de se tromper, ce qui mène d'ailleurs certains à leur nier toute pertinence (dans une dénégation plus ou moins délirante de la réalité des rapports de force). Il est indéniable que les votes restent effectivement plus ou moins indéterminés et fluctuants avant l'ouverture des bureaux de vote, alors qu'une fois exprimés, c'est comme si les raisons qui nous ont mené à ce résultat existaient depuis toujours (la sociologie politique la plus concrète et matérielle, bien plus que l'idéologie de la liberté et des valeurs dont on voudrait se persuader).

De tout côté on nous promet rupture ou révolution ! Même si c'est un signe des temps, on ne sait si on doit en rire ou en pleurer, se replier sur soi ou prendre les jambes à son cou. Plutôt que de parler de politique et d'ajouter de la confusion à la confusion en ces temps d'incertitude et même d'angoisse du futur, on peut toujours essayer de se consoler en rappelant comme cette indétermination (relative) de l'avenir est malgré tout consubstantielle à notre liberté et même à notre simple intérêt pour la vie ! Le pire n'est pas toujours sûr, voilà qui suffirait à notre joie de n'avoir pas seulement des mauvaises nouvelles, du moment qu'on ne peut savoir vraiment de quoi demain sera fait. Bien sûr tout cela paraîtra un peu trop paradoxal ou sacrificiel, alors qu'on ne fait que rêver d'un bonheur sans fin. C'est donc ce qu'il faut essayer de montrer.

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La part maudite

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Les dernières nouvelles de l'histoire de la Terre, de l'évolution de la vie et du climat, semblent confirmer l'intuition de Georges Bataille d'une humanité vouée comme toute vie à la consumation et la dépense de l'énergie excédentaire. Ainsi, notre rôle actif dans l'effet de serre et le réchauffement climatique n'aurait rien de tellement exceptionnel ou de hasardeux, se situant dans le prolongement de tous les organismes multicellulaires dont la fonction serait liée à la lutte contre les glaciations et l'excès de production d'oxygène !

Certes nous sommes bien coupables d'avoir passé les bornes et la rapidité du processus que nous avons déclenché nous menace directement, ainsi qu'une bonne partie des organismes vivants. Rien ne nous protégera contre nous-mêmes et nos folies. A semer à tous vents nos gaz empoisonnés, nous risquons assurément d'être balayés par les tempêtes et de nous brûler aux rayons d'un soleil de plomb. Il y a urgence à réagir malgré toutes les incertitudes dès lors qu'on risque un emballement qui pourrait être fatal, mais au niveau des temps géologiques et de l'histoire de la biosphère, ce ne serait sans doute qu'une péripétie dans la co-évolution de la vie et du climat.

En effet, il est étonnant de constater, au-delà des extinctions massives et des cataclysmes que la Terre a pu connaître, comme la vie et le climat se sont ajustés réciproquement jusqu'à constituer un système dynamique qui se stabilise plus ou moins sur le très long terme. Il n'y a pas l'environnement d'un côté et les gènes de l'autre mais une interaction constante qui brouille bien plus qu'on ne croit la séparation entre intérieur et extérieur, entre vivant et non-vivant (entre sujet et objet). Ce n'est pas une raison pour faire de Gaïa un être vivant à part entière mais il y a bien une précieuse union intime entre la vie et son milieu, un équilibre dynamique, plus ou moins cyclique et jamais en repos, où se dépense notre excès d'énergie dans un foisonnement de formes vivantes aussi chatoyantes qu'éphémères, mais qui se reproduisent pourtant et perdurent à travers les âges en façonnant le monde à leur ressemblance pour en faire un monde vivant, le monde de la vie.

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Critique de l’écologisme (la maladie infantile de l’écologie)

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L'écologie est une chose trop sérieuse pour être laissée aux écolos qui n'ont jamais été qu'une bande de rigolos inoffensifs, même s'ils ont constitué une nécessaire avant-garde, vivante et colorée. Il faut sortir de l'écologisme et de toutes ses naïvetés, qui sont la maladie infantile de l'écologie, pour une écologie enfin adulte capable de prendre en main notre communauté de destin planétaire et qui se tourne vers l'avenir plutôt que vers le passé. Il y a urgence ! Il ne s'agit pas de se fier au réformisme mou d'une écologie d'experts en costard cravate et sans imagination, ce qu'il faut c'est trouver des solutions pour assumer nos responsabilités collectives mais les écologistes actuels font plutôt partie du problème même s'ils ne sont qu'un symptôme de l'infantilisation de toute la société.

L'écologie-politique à l'ère de l'information n'a rien à voir avec un quelconque retour en arrière, ni avec un moralisme puritain, c'est l'accès à un nouveau stade cognitif et politique d'unification du monde et de prise en compte du négatif de notre industrie, d'une pensée globale et d'un agir local, d'une relocalisation équilibrant la globalisation des réseaux numériques et des marchés. Il ne s'agit pas de prétendre que la chose est facile, ni qu'elle est sans dangers, au contraire, c'est bien pourquoi il faut se méfier de l'idéologie pour s'occuper de ce qui ne marche pas, prendre à bras le corps les problèmes qui se posent concrètement, en multipliant les expérimentations avec une direction par objectifs prudente et attentive à l'expression du négatif afin de pouvoir corriger au plus vite notre action en fonction du résultat. A l'opposée d'une idéologie bêtifiante ou totalitaire, l'écologie devrait s'occuper sérieusement de ce qui ne marche pas, intégrer complexité et dialectique, faire converger conscience collective et développement de l'autonomie. Nous essaierons de dire ce que l'écologie-politique n'est pas et ce qu'elle devrait être, même si c'est risqué et bien loin des simplifications médiatiques comme de l'idéologie dominante.

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Newsletter 04/07

Temps de lecture : 75 minutes

Leonard de VinciRevue des sciences du mois d'avril 2007

  • Le monde de l'ARN
  • Les virus facteurs de biodiversité
  • L'arsenic guérit les maladies auto-immunes !
  • Calculer avec des condensats de Bose-Einstein !
  • James Lovelock et la revanche de Gaïa !
  • Des doigts coupés qui repoussent
  • Trop de lait nuit
  • Solutions techniques pour réduire le CO2 ?
  • Technologies émergentes
  • etc...

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