Une atmosphère de fin de monde…

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La grande ImplosionTout n'est pas toujours pareil et tous ceux qui se persuadent, libéraux en tête, que rien ne peut jamais leur arriver vont devoir se réveiller de leur sommeil dogmatique car nous vivons sans doute la fin d'un monde, celui du XXème siècle au moins et de la globalisation libérale, la fin du monde "moderne", et Gramsci le disait bien, c'est au moment où l'ancien se meurt et le nouveau ne parvient pas à voir le jour que surgissent des monstres.

L'hypothèse que le temps de demain sera identique à celui d'aujourd'hui est toujours, et de loin, l'hypothèse la plus probable, mais cela n'empêche pas le temps de changer, ni d'être le changement même... La stabilité ordinaire des échanges n'empêche pas les krachs de se produire après trop d'arrogances nourrissant des bulles spéculatives qui peuvent durer un moment mais finissent immanquablement par éclater. Les tensions s'exacerbent jusqu'au point de rupture.

Il semble que toute une série de fractures pourraient converger et se rejoindre pour faire de cette année l'année de tous les dangers, sous les plus mauvaises augures. Et si ce n'est pas cette année ce sera la suivante !

A quoi bon jouer les oiseaux de malheur ? Ne vaut-il pas mieux se taire quand tout semble perdu et qu'on ne peut plus y croire ? Les chances sont bien maigres de ne pas céder à la tentation du pire mais s'il faudrait en effet pouvoir se donner un objectif commun, défendre l'espérance dans une utopie collective, tirer parti des si considérables potentialités de l'époque, il faut bien constater que tout cela manque cruellement encore, n'emporte pas l'adhésion, et, si on veut avoir une chance de les surmonter, il faut reconnaître d'abord les causes de notre impuissance devant ces bouleversements considérables que nous devons subir dans les pires conditions.

Il n'y a pas seulement la destruction du code du travail presque achevée (du CNE au CPE), l'extension considérable d'une précarité invivable, le choc des générations qui s'amorce à peine, la guerre des religions qui n'est pas prête de s'éteindre, l'entrée dans l'ère de l'information comme ignorée de tous ! Il y a aussi la menace d'une nouvelle peste qui décime des populations devenues trop nombreuses, avant le déclenchement sans doute d'un nouveau déluge avec le réchauffement climatique ; et le plus extraordinaire c'est que nous continuons comme si de rien n'était, comme si on voulait brûler tout le pétrole qui nous reste jusqu'à sa dernière goutte et courir à notre perte ! Surtout ne rien changer, le nez dans le guidon ! Pas étonnant que le ciel nous tombe sur la tête.

"Quelque critiques que puissent être la situation et les circonstances où vous vous trouvez, ne désespérez de rien; c'est dans les occasions où tout est à craindre, qu'il ne faut rien craindre; c'est lorsqu'on est environné de tous les dangers, qu'il n'en faut redouter aucun; c'est lorsqu'on est sans aucune ressource, qu'il faut compter sur toutes; c'est lorsqu'on est surpris, qu'il faut surprendre l'ennemi lui-même". (Sun-Tse, L'Art de la Guerre)

Devant la litanie des catastrophes annoncées, on pourrait croire à une certaine complaisance des journaux ou bien une simple mode dont on est déjà bien saturé. On se dit : c'est pour détourner l'attention du reste... Ce qui n'est pas la question, mais si la menace est bien réelle et si proche maintenant, ce dont on devrait se persuader (et qu'y oppose-ton ? Qu'une catastrophe est impensable ou qu'on saura l'éviter ou que ce n'est pas si grave ! Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire...)

Il y a certes un effet d'accumulation qui déréalise par l'étendue du désastre et il y a de quoi être incrédule devant cette conjonction improbable comme un alignement de planète ou une suite au jeu comme on en voit peu, mais on connaît aussi la loi des séries et de quelques journées noires où tout nous tombe sur la tête. En général on peut d'ailleurs relier cette succession d'accidents à l'histoire de celui qui en est victime coup sur coup, et il est certain que nous allons payer le contre-coup de notre insouciance. Il y a pourtant aussi des catastrophes dans lesquelles nous ne sommes absolument pour rien !

Ainsi, il se pourrait que la tectonique des plaques soit entrée dans une phase plus active menaçant la Californie et Istanbul, entre autres. On pourrait parler aussi, à un peu plus long terme, des risques du volcanisme ou de l'affaiblissement du bouclier magnétique dû à l'inversion périodique des pôles. Ce sont des menaces qu'il faut prendre au sérieux bien qu'elles nous dépassent, comme toute autre catastrophe cosmique pouvant nous emporter dans un souffle de rayons gamma. Pourquoi donc en parler alors puisque nous n'y pouvons rien ? Pourquoi en rajouter quand on a déjà fort à faire à court terme ? C'est tout simplement que les cataclysmes ne sont pas si exceptionnels qu'on le prétend, il y en aura d'autres, et qu'il faut en tenir compte même si tout ne se produira pas d'un coup. L'avenir est incertain car des événements d'une telle ampleur (et qui sont en cours) peuvent déjouer tous nos plans. Même en l'absence de guerre, les biens restent contingents, les civilisations mortelles... C'est une donnée incontournable de notre avenir, d'un monde fragile qui n'est pas éternel ni immuable, donnée qu'il faut intégrer dans notre réflexion (cf. "Pour un catastrophisme éclairé" de JP Dupuy).

Il n'y a d'ailleurs rien de neuf dans ces menaces qu'on a vu arriver depuis des années pour la plupart. Ce sont à peu près les mêmes catastrophes que j'annonçais en ouvrant ce blog ("Les travaux et les jours"). La seule nouveauté c'est l'urgence qui se fait sentir un peu plus et le caractère imaginaire de plus en plus apparent des solutions qu'on prétend y apporter, véritables "lignes Maginot" inutiles et trompeuses (comme le développement durable!). Ce ne sont pas des bonnes nouvelles que tout cela, et il ne sert à rien de jouer les cassandres, j'en conviens. Il y a plutôt de quoi se taire et laisser tout tomber, mais il ne faut pas se cacher, devant des risques bien réels, les causes du désespoir, d'une défaite annoncée, de catastrophes devenues inévitables avec la nullité de nos élites et de notre classe politique, l'inconsistance de l'idéologie dominante et la bêtise triomphante partout... Qu'y faire ? On peut seulement espérer que de nouvelles solidarités émergent de la catastrophe elle-même (Là où le danger s'accroît, s'accroît aussi ce qui sauve), on peut seulement espérer un sursaut populaire, c'est-à-dire une insurrection (=émergence), mais il est déjà bien tard et le compte-à-rebours est commencé, c'est désormais une course contre la montre...

Ne parlons pas des tremblements de terre, qui ne mettent en cause que les fondations de nos immeubles et nos villes, même si la Californie au moins risque d'être sévèrement touchée. C'est malgré tout dans ces effondrements que la solidarité retrouve tout son sens. La grippe aviaire par contre nous renvoie à la globalisation et la surpopulation qui font de notre globe un monde (trop) plein où les transports incessants exposent à une contagion mondiale fulgurante. La médecine révèle soudain ses limites contre une grippe si familière pourtant, et, comme en 1347 avec la peste bubonique, ce sont des populations devenues trop nombreuses qui seront touchées en masse. Bien sûr, la situation n'est pas aussi grave qu'en ce temps là (peut-être même beaucoup moins qu'on ne le craint) mais assez tout de même pour qu'il y ait un grand nombre de morts et secouer l'ordre établi, redistribuer les cartes et rendre le travail plus rare et cher sans doute. Ajouté au papy boom, cela pourrait aider à régler la question du chômage (mais pas de la précarité), modifiant par là même les rapports de force en faveur de nouvelles protections sociales.

La fin du pétrole n'est pas vraiment pour tout de suite mais constitue déjà notre horizon, obligeant à de profondes transformations notamment une réduction des transports. Ce n'est pourtant pas cela la catastrophe, c'est qu'on va continuer à l'épuiser au même rythme en aggravant dangereusement un réchauffement climatique qui peut s'emballer bien au-delà de ce qu'on dit et qui sera notre actualité pendant au moins les 50 prochaines années ! Il y a vraiment de quoi paniquer avec la fonte du permafrost sibérien, l'acidification de la mer ou la libération du méthane marin...

Il faudrait une forte mobilisation sociale pour s'en sortir mais sur le plan social, ce n'est guère plus brillant. Il y a pourtant tous les signes d'une situation objectivement pré-révolutionnaire. La souffrance sociale est indéniable. Hélas les conditions idéologiques sont lamentables, dominées par le conservatisme et l'archaïsme qui prétendent s'approprier la victoire du NON au référendum. Il semble bien que cela devrait mener à la défaite, si ce n'est sombrer dans la démagogie ou une nouvelle sorte de fascisme.

Ce qui semble acquis, c'est que le néolibéralisme a fait son temps. L'anti-libéralisme a fini par s'imposer un peu partout, dessinant un possible altermondialisme aux échanges régulés et recentrés sur le local. Seulement l'anti-libéralisme ne suffit pas et peut conduire à l'autoritarisme, à une politique réactionnaire et la perte de toutes nos libertés conquises depuis si peu. Il faut tout autant critiquer le libéralisme lorsqu'il justifie l'oppression et réduit nos capacités d'autonomie, qu'il faut défendre la liberté partout où elle est menacée, y compris par la gauche et ses archéo-trotskystes (c'est bien ce qu'il y a de plus dangereux et déprimant les propositions illusoires et liberticides du PC, la LCR, Copernic et même ATTAC où il est impossible de faire entendre un autre son de cloche). On a besoin d'un projet alternatif réaliste basé sur l'autonomie de la personne (le développement humain) mais les sociétés passent souvent d'un extrême à l'autre : du libéralisme au fascisme, puis du totalitarisme au néolibéralisme. Puis du néolibéralisme au néofascisme ? L'écologie-politique pourrait constituer ici une autre voie, bien nécessaire, mais qui pour la défendre ?

Enfin, on sait que les révolutions sont toujours faites par la jeunesse or la jeunesse n'a jamais eu autant de raisons de se révolter. Le papy boom met à la retraite la génération dominante issue du baby boom à partir de 1945 (et qu'on appelle aussi un peu rapidement la génération 68). C'est une retraite dorée qu'on fait payer bien cher aux jeunes générations réduites à la plus extrême précarité ou la dépendance des familles alors que, pour la première fois en dehors des temps de guerre, on leur promet un déclassement par rapport à leurs parents, les protections sociales étant détricotées devant eux à mesure qu'ils avancent dans la vie active. Par dessus le marché, la jeunesse est marginalisée et criminalisée par la répression des drogues et la prohibition du cannabis qui remplace plutôt avantageusement pourtant l'alcool traditionnel. On voudrait en rajouter avec le flicage des téléchargements et la répression du peer to peer voulant empêcher la reproduction numérique que toutes les nouvelles technologies sont faites pour faciliter ! Le choc des générations ne fait que commencer et devrait se solder notamment par la reprise de l'inflation (pétrolière) avec pour conséquence la fonte des retraites et de toutes les dettes ! Que pouvons nous attendre de cette nouvelle génération qui n'a pas encore prouvée sa générosité et son refus d'un cynisme généralisé, de la compétition de tous contre tous ? Beaucoup dépend de quel côté la jeunesse fera pencher la balance, beaucoup plus qu'elle ne peut se l'imaginer, responsable du basculement du monde. Il lui faudra sans doute du temps pour s'en convaincre, pas de raisons d'être trop optimiste.

Ces bouleversements économiques et sociaux étaient aussi prévisibles que les catastrophes naturelles et les cycles de Kondratieff m'avaient permis de situer assez exactement (à quelques années près) le moment d'une transformation technique, économique, sociale et institutionnelle qui s'annonce proche désormais. D'autres comme Pierre Thuillier annonçaient la grande implosion pour 1999-2002. J'avais pu analyser aussi les implications concrètes de notre entrée dans l'ère de l'information, notamment en terme de nouvelles protections sociales, de développement humain et de relocalisation de l'économie (passage de la sécurité sociale au développement humain : revenu garanti, coopératives municipales, monnaies locales). Ce que je n'avais pas prévu, ce sont les conditions actuelles on ne peut plus mauvaises politiquement, et cette précipitation d'événements qui ne présagent rien de bon.

Il faudrait d'ailleurs ajouter, étant donné l'énorme déficit des Etats-Unis, la probabilité renforcée d'un effondrement du dollar depuis le départ de Greenspan (et qui pourrait être imminent), ainsi que les risques de guerre avec l'Iran et une tension persistante avec les musulmans confrontés à la modernité, à la destruction des sociétés traditionnelles, à la fin du patriarcat en même temp qu'à la domination d'une autre religion dont l'universalisme de façade apparaît bien hypocrite. Sans compter la Chine dont on n'a pas fini d'entendre parler !

Comment se débrouiller avec tout cela alors que les instruments de communication obligent à simplifier le discours (ici même) pour toucher le plus grand nombre (question de rapport signal/bruit) ? J'avoue que je ne sais pas comment faire et n'y crois guère, dans l'immédiat du moins. Les bouleversements sont trop considérables et les sociétés lentes à se transformer, les esprits difficiles à changer. Je vois bien que ce que je peux avoir à dire n'est pas audible ou si peu. On est bien mal parti. La seule chose qui me donne un peu d'espoir, en dehors de la victoire inespérée du NON au référendum et de la révolution sud-américaine, c'est la renaissance d'une scène contestataire et d'une nouvelle chanson française qui a un air de renouveau. C'est un peu maigre encore.

Quelqu'en soit l'issue, ce monde perdu ne durera plus bien longtemps maintenant. Nous en vivons les derniers instants sans doute, comme déjà figés par le souvenir, dans une atmosphère de fin de monde. Nous sommes rentrés dans l'avant-guerre, dans l'aube d'une ère nouvelle dont nous pourrions être les acteurs enthousiastes ou les spectateurs horrifiés, dans ce lourd silence qui précède l'explosion et retient son souffle, dans ce trop grand calme qui précède la tempête, prima della rivoluzione...

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25 réflexions au sujet de “Une atmosphère de fin de monde…”

  1. Et Bien , tu nous rassures pas Jean...Il est bien réel que lles perspectives de l'année 2006 jusqu'en 2007 sont assez noires...
    Bon allez , je vois que ton ordi refonctionne et moi aussi j'ai été la victime d'UBUNTO...

    Bref on pourrait quand même se faire Nos logiciels, et ne pas faire confiance aux milliardaires , même s'ils sont africains...

    Allez à bientôt.

    Archissi. (Daniel D.)

  2. Merci de nous donner l'occasion de découvrir Pierre Thuillier. Je voulais vous saluer pour la qualité de la pensée que vous pouvez développer sur ce blog.

    Elle s'inscrit parfaitement dans la résistance à ne pas abdiquer face à la déficience de "nos" élites, à la technocratie auquel le politique et nous tous avons transféré la responsabilité de la décision et du pouvoir. Vos propos comme ceux de Pierre Thuillier, loin de nous faire sombrer, nous ouvrent les portes d'une pensée et d'une action à réinventer.

    Je reprendrais cette phrase extarodinaire de Pierre Thuillier : "Depuis le Moyen-Âge, l'Occident a laissé le pouvoir aux marchands, qui exu-mêmes se sont servis des ingénieurs." Notre tâche collective est de ré-enchanter le monde, même si le constat sur ce que nous avons tous contribué à produire est terrifiant.

  3. En complément, une information évoquée dans le texte et que je viens de mettre sur AgoraVox (où elle avait déjà été publiée en mon absence...)
    http://www.agoravox.fr/article.p...

    L’Iran, l’euro, le pétrole et le dollar

    Il y a deux informations dont on n’entend parler nulle part et qui devraient avoir pourtant des conséquences considérables. Je ne sais si cela peut aller jusqu’à une "rupture systémique globale", comme l’annonce le site "Europe 2020", ni si cette crise mondiale va se déclencher la semaine du 20 au 26 mars (on n’est pas dans Nostradamus!), mais le risque est certain.

    En effet, on sait depuis longtemps que le déficit américain n’est pas tenable, profitant à outrance de la position dominante du dollar comme monnaie de réserve. Dans ce contexte de déséquilibre, les performances de l’économie américaine devaient beaucoup au savoir-faire de Greenspan, qui vient juste de partir à la retraite.

    Or, son successeur n’a rien trouvé de mieux pour régler son déficit que de le masquer (en arrêtant, à partir du 23 mars, de publier l’indicateur M3 de la masse de dollars en circulation). C’est la première information inquiétante, de l’ordre de l’abandon de l’étalon or, et qui équivaut à faire marcher la planche à billets (ce qui produit normalement inflation et dévaluation).

    La deuxième information fait plus que s’ajouter à la première, elle en multiplie les dangers et donne un éclairage singulier sur les tensions actuelles avec l’Iran. En effet, les Iraniens devraient inaugurer, le 20 mars, jour de la nouvelle année pour eux, une bourse du pétrole en euros. Si l’opération réussit, le dollar pourrait en être gravement affecté, car il dépend beaucoup des pétro-dollars et l’existence, désormais, d’une monnaie refuge gérée plus rigoureusement par la BCE, ainsi que de marchés en euros, pourrait sonner la fin de la domination du dollar et le moment de payer ses échéances pour les USA.

    Bien sûr, ce n’est l’intérêt de personne de plonger le monde dans la crise, et tout sera fait pour en atténuer le choc, mais les sommes en jeu sont si considérables qu’un mouvement massif de migration des capitaux est malgré tout le plus probable. La probabilité que la crise éclate dans la semaine du 20 au 26 mars n’est pas nulle, mais ce n’est pas la question, car il semble en tout cas difficile de l’éviter à plus long terme. Tout déséquilibre monétaire finit par se payer d’une façon ou d’une autre. On verra bien, c’est pour très bientôt, mais la situation financière américaine est très préoccupante (avec la bulle immobilière entre autres), et on peut s’étonner tout de même qu’on en parle si peu...

  4. C'est intéressant de voir des gens considérer sérieusement ce genre d'éventualité. Etant jeune moi-même c'est le genre de propos qui me fait passer pour fou, incompétent, peureux lorsque j'aborde (pourtant sereinement) ce genre de sujet avec mes pairs et aînés. J'ai vu personnellement ces forets que l'on a transformées en désert en l'espace de cinq ans en Inde, nourrissant l'exode des paysans vers les bidonvilles, alors des convictions personnelles et subjectives j'en ai suffisamment pour adhérer aux thèses d'un changement létal imminent.

    Je ne vois rien d'autre à faire que de se préparer au pire, une préparation morale j'entend, parce qu'une préparation matérielle (type peur de l'holocauste nucléaire pendant la guerre froide) me parait très dérisoire vu l'ampleur et la complexité du désastre annoncé. Entre-temps, parce qu'il faut bien s'occuper, pourquoi pas continuer le combat somme toute très romantique initié par le mouvement des mouvements ? Selon moi notre seul réel choix c'est de pouvoir choisir où se placer pour observer cette probable fin de l'ère humaine. Ca peut paraître idiot, mais sur les conseils d'un ami et poète australien j'ai choisi l'œil du cyclone, au plus proche de toute la merde de ce monde, qui comme dirait l'autre se rapproche à vu d'œil du ventilateur.

    La seule joie que l'on peut trouver, c'est dans le rêve également probable que la vie continuera son chemin sans nous. Mon seul espoir, dérisoire: que notre science ne nous sauve pas et que nos enfants marchants sur les ruines de notre civilisation, retrouvent enfin simplement la place qui leur est réservée dans la nature.

    La réponse peut-être bientôt. Quel suspens! 😉

  5. Pour info, la fin du pétrole n'est prévue qu'en 2040, MAIS le pic pétrolier est prévu pour 2020 selon Total et 2010 selon l'ASPO (http://www.peakoil.net). 2010 c'est dans quatre ans.
    Or ce pic est d'une importance considérable, car c'est à partir de là que la situation va s'aggraver et pas qu'un peu ! On parle de deuxième grande dépression (la première étant celle de 1929).
    Pour s'en faire une idée allez donc faire un tour sur oleocene.org/pa...
    Le plus étonnant c'est effectivement que tout le monde fasse comme si de rien n'était.

  6. Arrètons de focaliser sur le déficit américain. Celui-ci est couvert (on dit "hedgé), par les avoirs américains dans les autres monnaies si bien que chaque dépréciation du dollar est équilibrée par la réeévaluation des fonds de pension, usines et autres possédés par les USA off shore. Pensons à Schacht qui a financé le Nazisme avec la dévaluation du mark ! et le New Deal de Roosevelt, pour sortir de la crise de 29....L'Euro cher est une stupidité qui a conduit à la colonisation de l'Europe, avec le départ à l'étranger des Centres de Décision, des Chercheurs....

  7. oui, c'est un tableau à la fois déprimant et incitant à l'action.
    En attendant de toucher le fond, personnellement je pense que la clé est dans l'individu. C'est d'abord à l'individu de se retrouver , de se libérer des conditionnements qui le ligotent à une idée du progrès, de l'autorité, qui lui font perdre de vue ses capacités réelles à prendre sa vie en main.
    Il y a aussi je pense une certaine liberté à trouver dans la flexibilité et la mobilité si elles sont choisies. Et elles peuvent être choisies au lieu d'être subies: il faut seulement peut-être changer l'angle de vision de la vie ! la vie est et sera toujours incertaine. La seule certitude est la mort et avant ça vivons consciemment !
    Du côté de l'espoir il y a déjà tous ceux qui n'attendent (presque) rien de l'état (et le fait d'être dans une situation précaire est un "bon" point de départ supplémentaire, en quelque sorte inévitable !) et ont décidé de se prendre en charge et appliquent déjà à leur vie quotidienne - dans la mesure où celà leur est possible ici et maintenant - des principes écologiques de construction, d'autonomie en énergie etc. bref qui essaient de vivre une autonomie en résistance à tous les lobbies .
    J'ai toujours aimé cette remarque de Henri Miller (je cite approximativement, pardonnez-moi):"aussi longtemps que le cauchemard ne nous réveille pas nous continuons à reculer".
    Peut-être que le réveil n'est pas loin ? peut-être qu'il faudra attendre que le cauchemard empire ? en tous les cas que ceux qui commencent à se réveillent secouent les autres ! et vous le faites bien, monsieur Zin. Merci.

  8. Je ne crois pas du tout que la solution puisse être dans l'individualisme, le repli sur soi et le moins d'Etat... Au contraire, c'est le moment de s'organiser pour défendre une alternative collective qui développe notre autonomie concrète (ce qui est tout autre chose) afin de ne pas être condamnés aux dangereux archaïsmes de l'extrême-gauche (genre interdiction de licenciements...). Pour ma part, j'ai essayé d'en présenter les grandes lignes (développement humain, revenu garanti, relocalisation de l'économie, coopératives municipales) dans mon livre "L'écologie-politique à l'ère de l'information".

    Je ne suis pas très optimiste pour la mobilisation en cours mais ce n'est qu'un avant-goût du printemps et il faut utiliser le temps qu'il nous reste à l'organisation et à la discussion de notre projet politique, renvoyer tous les partis actuels aux poubelles de l'histoire et retrouver la joie d'être ensemble.

    Tous les discours sur la transformation personnelle me mettent mal à l'aise car, non seulement on ne se sauvera pas tout seul, mais il y a derrière ces démarches "religieuses" un grand mépris pour ceux qu'on suppose stupides et abandonnés à une consommation effrénée comme des bêtes, avec en contrepartie la prétention d'appartenir à la minorité d'élus de l'humanité !

    Cela ne date pas d'hier mais au moins de Tocqueville, repris par Kojève et par une foule d'auteurs. Cela n'en est pas moins ridicule. Nous faisons partie du système et ne sommes pas meilleurs que les autres. Il faut bien sûr sans arrêt se corriger, sans arrêt apprendre, ce qui ne va pas sans transformation personnelle sans doute. On doit sans arrêt surmonter nos erreurs et nos préjugés mais sans jamais atteindre un niveau supérieur, hélas. La culture des Allemands ne les a pas empêché de devenir nazis (même son plus grand philosophe!), ni la religion d'amour de massacrer son prochain. Ceux qui traitent les jeunes des banlieue de barbares ne valent pas mieux qu'eux. L'appétit de consommation est d'autant moins "naturel" que la publicité doit sans arrêt nous matraquer pour faire tourner la machine...

    Tout cela, tout simplement pour dire qu'il faut s'organiser collectivement. Il n'y a pas de pensée individuelle, la pensée c'est le commun disait Héraclite. On pense comme son temps, comme son groupe. Notre humeur dépend beaucoup des relations sociales. C'est ensemble qu'on peut élaborer une nouvelle pensée et qu'on peut se sortir de l'impasse d'un laisser-faire qui nous mène tout droit à la catastrophe (sans se cacher la difficulté car il faut aussi se méfier des foules, non seulement il n'y a pas tellement d'intelligence collective mais, comme disait Brassens, quand on est 4 on n'est souvent qu'une bande de cons! Il faut le reconnaître pour avoir une chance de le surmonter, ne pas se reposer sur nos bonnes intentions mais organiser le débat). On a certes oublié depuis si longtemps le bonheur d'être ensemble! Pourtant, à le retrouver dans l'action, il ne fera aucun doute que nous en avons besoin comme de l'air qu'on respire.

  9. bon. Je ne vois pas où j'ai péché pour que vous interprétiez mes mots comme un éloge de l'individualisme… non, la solution n'est pas dans le repli sur soi. Il ne s'agit pas de devenir une île !
    À mon avis, tenter de devenir un individu n'est pas incompatible avec l'action en commun, le partage, l'entr'aide, c'est même ce qui permet de le faire. Et la façon dont se fait cette recherche ne regarde que l'intéressé ! Je sais pas pourquoi vous portez sur le "développement personnel" un jugement aussi généralisateur et dites qu"'il ya derrière ces démarches un grand mépris…". Il y a dans ces milieux sans doute des gens comme ça mais ils se trouvent tout autant parmi les militants bien-pensants d'un parti ou d'un autre, persuadés d'avoir raison. La bêtise n'a pas de préférence en ce qui concerne l'endroit où elle se loge…
    L'organisation pour une alternative collective est en train de prendre forme, mais ce n'est pas encore une "organisation" justement. Qu'est-ce qu'une autonomie concrète ? moi je fais miens ces mots (qui nous viennent des écologistes américains je crois !en tout cas c'est d'eux que je l'ai entendu pour la première fois) "pensez globalement, agissez localement". Car si j'essaie de maitriser ce qui se passe au niveau mondial, je deviens fou parce que ce n'est pas possible ! c'est trop ! je ne peux qu'essayer de faire ce que je peux à mon niveau (en rejoignant d'autres personnes, en tentant de me dégager des pressions de la pub, de la société de consommation, en appliquant les principes écologiques auxquels j'adhère dans ma vie quotidienne au jour le jour…), en faisant mon possible pour vivre en accord avec ça.Ça ne me rend ni meilleur ni supérieur aux autres mais ça m'aide à vivre.

  10. Je viens de prendre connaissance de la pensée et de la démarche de Jean Zin. C'est nourrissant. Personnellement, je conçois le progrés de notre civilisation comme une avancée conjointe et interdépendante des dimensions individuelles et collective. Il y a du boulot ! Ça risque de prendre bcp de temps (à l'échelle d'une vie). Nous sommes un maillon dans une longue chaîne.

    Je lis en ce moment une interview très intéressante de Miguel Benasayag philosophe et psychanalyste [ Résister "malgré tout" http://www.peripheries.net/g-ben... ] . Je découvre sa pensée que je trouve fine et vitalisante. Il y a vraiment des gens qui travaille d'arrache-pied pour permettre l'évolution de l'humanité en cherchant à dégager l'individu et la société des mécanismes où ils sont enfermés.

  11. Je suis désolé d'avoir pu sembler déformer le commentaire de "Map" mais on ne fait pas des réponses personnelles sur un forum et je pensais nécessaire de tordre le bâton dans le sens opposé à l'individualisme dominant. Il suffit de lire mon dernier billet (Philosophie de la liberté ou psychologie de la soumission) pour comprendre mon hostilité au "développement personnel" que je considère effectivement comme un pur produit de l'individualisme de marché et du déclin des luttes collectives.

    Lorsque je parle du caractère méprisant (ou élitiste) des appels à la transformation personnelle je ne parle en aucun cas de leurs (bonnes) intentions conscientes mais d'un effet structurel (comparable à ceux de la "révélation" et de la conversion religieuse qui fait coupure avec le commun des mortels). J'accuse d'autant moins les personnes que je cite des penseurs que j'estime au plus haut point (Tocqueville et Kojève). Je prétends apporter sur ce sujet un point de vue critique que la plupart en effet trouvent excessifs mais qui est au fond celui de la philosophie qui attire par la recherche du bonheur individuel pour guider vers des vérités communes.

    Certains ont pu trouver insupportable ma remise en cause de l'individu, et pourtant, en d'autres circonstances, je pourrais défendre farouchement l'autonomie de l'individu contre une communauté trop pesante. Il faudrait de longs développements (voir sur mon site). Pour le dire vite, plus j'étudie la question et plus l'individu m'apparaît comme appartenant à différents systèmes (ou discours) avec une autonomie de pensée à peu près nulle (on ne fait qu'aligner des préjugés : l'inconscient c'est le discours de l'Autre). On se fait un roman mais l'individu est bien un produit historique et social. Cela n'empêche pas l'intelligence individuelle d'être largement supérieure à l'intelligence collective, il y a donc toute une dialectique entre groupe et individus où l'autonomie des individus doit être défendue et organisée collectivement autant que les individus doivent se reconstituer en groupes ouverts et se donner des finalités collectives (en premier lieu l'autonomie individuelle!), mais on ne préservera pas par le souci de soi le narcissisme des individus qui dépend de la reconnaissance sociale. Bien sûr, c'est plus compliqué que cela...

    De même, d'un côté je suis très proche des thèses de Miguel Benasayag, tout en étant très critique de l'autre ! La promotion du contre-pouvoir était indispensable quand il n'y avait rien d'autre à faire, et il faudra toujours nourrir un contre-pouvoir, mais la question du pouvoir se pose aussi, de tansformer réellement notre organisation sociale et d'unir nos forces. Je ne pense pas qu'il soit tout-à-fait impossible dans la période actuelle de refonder la démocratie et de nouvelles institutions.

    Il y a différents moments, et je renvoie au "choc amoureux" d'Alberoni qui fait de l'amour un mouvement social à 2 : il y a les moments de fusion, d'auto-affirmation de la solidarité sociale, de notre être-ensemble, moments révolutionnaires qui défont les anciennes institutions pour en fonder de nouvelles où la division entre individus reprend tous ses droits...
    PS : Il semblerait que la formule "Penser globalement, agir localement" puisse être attribuée à Jacques Ellul (voir <a href"http://ecorev.org/article.php3?id_article=444">EcoRev&#039;).

  12. Je confirme; le "peak oil", la vraie fin du pétrole, est dans quelques années.

    La plus grande crise jamais connue est à notre porte et nous allons tous souffrir et vivre dans une extrême précarité...

    Bienvenue au XXIeme siècle...

  13. ma foi, ta vision (éclairée) des choses de ce monde, rejoint la mienne.

    quant aux crises sociales ou économiques, l'humanité pourrait s'en remettre ... ce qui m'inquiète le plus reste les dégats que nos sociétés occasionnent à notre planète ...
    evidemment, notre terre en a vu d'autres , tout comme elle a aussi vu beaucoup d'especes d'eteindre ... et l'humanité pourrait bien en faire partie a son tour..

    excellent article au demeurant .

  14. J'ai bien fait attention à ne pas parler de "fin du monde" mais de la fin d'un monde, ce qui n'est pas pareil ! Effectivement, pour l'instant les choses se sont mieux passées que je pouvais le craindre mais de là à s'imaginer qu'on pourrait être optimiste et "confirmer" qu'il n'y aurait pas de catastrophe majeure avant la fin du siécle, il y a une marge... La situation est vraiment tendue et les nuages s'amoncellent. De toutes façons, je ne prêche pas le fatalisme et si j'annonce des catastrophes possibles, voire probables, c'est pour s'en prémunir autant qu'on pourra le faire.

  15. Hausse constante du prix des produits pétroliers.
    Fin programmée de l'ère industrielle faute de carburant bon marché
    Instabilité sociale dans les pays industrialisés dûe à des inégalités flagrantes
    Antagonismes au niveau mondial dûs à des prépositionnements stratégiques pour le contrôle des ressources et intérêts vitaux
    Concurrence généralisée au niveau mondial.
    Développement extraordinaire de l'économie chinoise et autres pays en développement qui risque de broyer les modèles sociaux occidentaux.
    Vu l'individualisme et la concurrence généralisés au niveau mondial, entre états, sociétés, firmes, classes sociales, j'imagine mal comment par miracle les gens vont subitement avoir du bon sens et songer un instant à l'intérêt collectif de l'humanité et concéder à quelques sacrifices histoire de ne pas tout perdre

  16. ??? D'où vient cette invraisemblable interprétation ? Ce n'est pas le pétrole qui est le véritable problème. Certes les arabes et les musulmans vont se faire une place dans le monde qui s'ouvre devant nous mais on peut parier que les chinois seront plus importants. On ne peut dire que les arabes se servent de l'arme du pétrole, il faut dire qu'ils sont tellement dépendants de l'économie américaine maintenant... En tout cas notre intérêt c'est que le pétrole soit le plus cher possible et qu'on en consomme de moins en moins.

  17. merci pour ces explications ...pensez-vous que l'USA peux reigner encore dans ce monde...est ce que on peut se mefier d'Esrael qui controle le moyen orient(source inepuisable de petrole) ....ce que je cherche comme reponse c'est votre pronostic pour le pays qui va prendre le pouvoir apres les USA...
    excusez moi Monsieur JEAN ZIN si mes idées vous paraissent un peu debiles mais vraiment je comprends rien à ce monde.

  18. Il semble que les USA sont sur le déclin mais leur domination peut encore durer un moment car ils ont la puissance militaire. On peut penser qu'il n'y aura pas tant une super-puissance pour leur succéder qu'un monde multipolaire (et donc plus instable sans doute) où la Chine et les USA auront une grande place mais on peut penser que l'Inde, le Brésil, la Russie, les pays arabes etc. péseront beaucoup plus lourd que maintenant, sans oublier bien sûr l'Europe qui pourrait jouer un rôle primordial même si elle n'en prend pas le chemin pour l'instant. Ce qui risque de changer, c'est donc surtout la fin de l'hyper-puissance américaine par rapport aux autres.

    Sinon le pétrole n'est pas inépuisable, même au Moyen-Orient et Israël n'est qu'un pseudopode des Etats-Unis dont l'avenir ne semble pas assuré, démographiquement au moins, avec une émigration de plus en plus forte vers les USA. Cela pourrait rester un pôle de développement dans une région pacifiée mais on n'en est pas là encore, c'est le moins qu'on puisse dire...

    Bien sûr, tout cela n'est qu'une projection raisonnable que de multiples catastrophes pourraient démentir, l'avenir reste très imprévisible.

  19. Apparemment un des possibles futurs qui pourraient se réaliser à l'avenir serait une montée en puissance de la Chine face à des EU en perte de vitesse. Le miracle économique chinois a commencé au début des années 1980 lorsque les dérigeants de Pékin optent pour un changement de système économique. Aujourd'hui, la Chine talone, voire même dépasse certains pays du G7 ; elle serait même en train de passer devant la France et le Royaume Uni. L'économie chinoise a connu des périodes de croissance ininterrompue de l'ordre de 7% minimum. Aujourd'hui, on peut vérifier en regardant un bon nombre de nos objets de consommation qu'ils sont "made in china", chose qui était beaucoup plus rare il y a 20 ans. La Chine envoie des hommes dans l'espace, elle possède la technologie nucléaire. Elle est passée deuxième consommatrice de pétrole, juste derrière les USA. A priori, rien ne laisse à penser que ce développement économique de va pas continuer. Alors, est-ce que la Chine va finir par rattraper les USA, mettre leur économie en difficulté, ou alors tout simplement accélérer la crise pétrolière majeure prévue. Et que ce passera t'il si un de ces scénarios aboutit....

  20. La montée en puissance de la Chine est certaine mais elle n'est pas la seule. Les taux de croissance de la Chine sont comparables à ceux du Japon après-guerre, de l'ordre de 10% pendant plus de vingt ans, ce qui correspond à ce qu'on appelle le "taking off", le décollage des économies, ou le "catch up", le rattrapage. A l'époque nos produits étaient "made in Japan" et le Japon a dépassé les USA juste avant de s'effondrer en 1990 mais ce n'est pas fini et il faudra compter aussi avec les Japonais. Il n'est tout de même pas si extraordinaire qu'un pays aussi grand et peuplé que la Chine dépasse le PIB de la France !

    Il n'est pas sûr que ce soit la Chine qui mette l'économie américaine en difficulté, elle se met en difficulté toute seule et les Chinois sont bien conscients qu'ils sont liés aux Américains, ils financent leur déficit, simplement c'est une situation qui ne peut pas durer même si des commentateurs peuvent ironiser sur le fait qu'on prédit depuis si longtemps une crise américaine qui n'a toujours pas éclatée !

    Le plus probable est une phase de chaos, au moins d'équilibre instable qui devrait obliger l'Europe a sortir de sa léthargie pour prendre la place qui est la sienne de première économie du monde. Certes on ne voit pas quelles bonne nouvelles en attendre au moins à court terme...

  21. Force est de respecter un tel dynamisme chinois. Les Japonais avaient une économie dévastée comme les pays européens après guerre et ils ont effectivement réussi à reconstruire la deuxième économie du monde. La Chine se permet le luxe de développer son économie en partant du bas de classement mondial pour rattraper et dépasser les moyennes et grande puissances. Si un jour on devait se retrouver avec deux poids lourd économiques équivalents en Asie du Sud Est lorsque la Chine aurait rattrapé le Japon, alors les USA auront perdu la guerre économique en Asie et leur suprématie. Ce qui est un peu inquiétant c'est que les USA ont toujours connu un développement, une croissance depuis leur création. Leur développement ne s'est fait que dans un sens, d'abord l'extension géographique jusqu'à ce qu'ils arrivent à contrôler une partie gigantesque du continent d'un océan à l'autre ; ensuite au point de vue économique, géopolitique ils sont devenus la première puissance mondiale avec un niveau de vie toujours plus élevé (je parle dans l'ensemble évidemment car la pauvreté existe aux USA j'en suis conscient). Alors est-ce que psychologiquement les USA, leur administration, leur population pourront supporter le fait de voir leur niveau de vie régresser, leur position dans le monde s'affaiblir, de nouveaux blocs géopolitiques et économiques dominer l'économie mondiale? Les anciennes puissances européennes s'y sont résignées, elles ont compris depuis la fin de la seconde guerre mondiale qu'elles ne pourraient jouer à l'avenir qu'un rôle secondaire, parfois difficilement lors de la décolonisation. Si les règles du jeux sont vraiment démocratiques, on se dit qu'il n'y a pas de problèmes, comme dans le sport, on ne peut pas toujous être le numéro un. On verra s'il y a un esprit sportif et fair play au niveau géopolitique, économique.

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