Le corps et l'esprit

SI LA CHAIR S’EST PRODUITE À CAUSE DE L’ESPRIT,
C’EST UNE MERVEILLE;
MAIS SI L’ESPRIT S’EST PRODUIT À CAUSE DU CORPS,
C’EST UNE MERVEILLE DE MERVEILLE.
MAIS MOI, JE M’ÉMERVEILLE DE CECI :
COMMENT CETTE GRANDE RICHESSE
S’EST MISE DANS CETTE PAUVRETÉ
Évangile selon Thomas, 29
 
Rapports corps-esprit Biologie de l'âme Chimie du cerveau Maladies de l'âme

a) Rapports corps-esprit
S 
Sujet 
Verbe 
Impératif 
Pratique 
Désir 
Corps 
s
Objet
Nom
Réflexif
Théorique
Intellect
Esprit
 
b) La biologie de l’âme
Le cerveau est une glande endocrine qui libère dans le sang un certain nombre d’hormones et est soumis aux rétroactions de ces dernières.
il existe une sortie hormonale au niveau d’un entonnoir étroit formé par le plancher du cerveau : l’hypothalamus.p96
La formation réticulée est à la fois intégratrice et activatrice. Le sujet est éveillé parce que son cerveau est activé. p137 (Biologie des passions)
Partons de la totalité Corps et Esprit : Les sentiments sont des actes, des jugements impliquant le corps (Thymus. Il semble bien que toutes les affections de l’âme soient données avec un corps... car en même temps que se produisent ces déterminations, le corps éprouve une modification. Aristote De l’âme I,1,15) tout autant que des passions impliquant le rapport aux autres (On appelle Passions, tout ce qui étant suivi de douleur et de plaisir, apporte un tel changement dans l’esprit qu’en cet état il se remarque une notable différence dans les jugements qu’on rend. Rhétorique des passions 2.1.11 Pour Aristote les passions sont les réponses aux représentations qu’autrui se fait de nous, ce sont des représentations au second degré, exprimant l’estime de soi). Le corps se forme par l’esprit (Cerveau, muscles, etc.) Une fois admis que le cerveau, dédié à l’apprentissage, se transforme lui-même dans l’expérience du réel extérieur, se forme par processus de renforcements (facilitation, frayage de Freud) pouvant aller jusqu’à l’embrasement épileptique, il ne faut pas oublier pourtant qu’il est surtout processus d’inhibition, de négation, de contrôle. Le résultat de la délibération intellectuelle prend possession du corps en action et il faut bien tenir compte de son mode d’action localisé au niveau de l’hypothalamus qui déverse dans le corps ses humeurs, surtout que selon la modalité circulaire des contrôles biologiques voués à l’homéostasie, l’esprit n’est pas insensible à ces même substances injectées artificiellement. Le cerveau, comme tout système d’information stable, comporte un grand nombre de feed back et de contrôles circulaires limitant toute modification de l’état de l’humeur à un temps significatif limité ou à des effets de rebonds (accoutumance) d’ampleur comparable ou affectant la faculté de réaction future. Les humeurs sont les états affectant le corps durablement, l’orientation du corps vers sa fonction actuelle, la définition de son équilibre opérationnel (exploration, poursuite, digestion). La tendance est toujours d’un retour à l’homéostasie, le temps d’inertie de cet équilibrage définissant l’horizon temporel de l’humeur, toujours limité quelque soient les adjuvants chimiques. Certains récepteurs agissent en synergie, d’autres en opposition (auto-récepteurs), la complexité des réseaux se résout pourtant à un petit nombre de réponses globales (ce qui explique qu’un neuromédiateur donné peut avoir des effets contradictoires suivant le contexte et qu’il vaut mieux agir sur les inhibiteurs de recapture). Si on a raison d’être prévenu contre le danger de déséquilibrer le système, car sa maîtrise est effectivement très difficile, c’est bien d’un manque de savoir, de prudence qu’on peut faire état et non d’une mystique de l ’harmonie du corps. La question n’est pas de la possibilité d’intervenir sur l’esprit par une substance corporelle, la drogue étant aussi vieille que le monde, de même que l’hypnose et l’hystérie témoignent assez de l’effet de l’esprit (de la parole) sur le corps. Il s’agit de tenir compte de ce qu’il y a et de ce qu’on peut en savoir. Tout n’est pas contrôlé par l’esprit pourtant, même dans le cerveau et, la partie de la glande originaire qui est restée hors de son contrôle pourrait être la glande pinéale où Descartes voyait l’âme (alors qu’il s’agirait plutôt des cycles biologiques) et les hindous le troisième oeil (ce qui est beaucoup plus exact étant donné son lien à la lumière). L’âme, à tout prendre, irait bien mieux à l’hypothalamus (avec l’amygdale) qui rassemble tous les centres et contrôle les autres glandes, en premier lieu l’hypophyse (pitutaire qui contrôle les autres glandes), l’hippocampe (pour la mémoire), la thyroïde (pour l’énergie) et les surrénales (stress, fuite/agression) mais restant contrôlé par la glande pinéale (épiphyse, régulateur des régulateurs) produisant la mélatonine, composé de sérotonine et de tryptophan, (son travail consiste à réguler le niveau des autres hormones) le TRH (elle contrôle la production d’énergie p86), l’épithalamine, la vasopressine (lait maternel) mais surtout assurant le déclenchement de l’adolescence et de la ménopause ou de la vieillesse (reproduction et dégénérescence), comme les rythmes du sommeil ou des règles féminines (assurant pour d’autres espèces hibernation ou migration et saison des amours) ainsi que l’équilibre du système immunitaire (thymus, zinc).
La glande pinéale nous permet de vivre en harmonie avec notre environnement...Au fil des saisons, par son influence sur d’autres hormones, elle permettait à nos ancêtres de s’adapter aux changements climatiques...La glande pinéale contrôle même la fabrication d’hormones qui aident les mères à nouer ce lien intime avec leur nouveau-né que l’on appelle l’" instinct maternel". p73
Lorsque nous sommes jeunes, si notre taux de corticostéroïdes augmente de manière excessive, la mélatonine agit avec d’autres hormones pour le ramener rapidement à un niveau plus approprié. Mais lorsque nous vieillissons et que notre taux de mélatonine baisse, son influence sur les corticostéroïdes faiblit et leur niveau reste élevé plus longtemps, augmentant ainsi notre exposition à des hormones potentiellement dangereuses...La mélatonine contribue aussi au maintien de notre équilibre par son action antioxydante; c’est un éboueur de radicaux libres. p98
Tyrosine->tryptophane->sérotonine
 
c) Les maladies de l’âme
"La dépression se caractérise généralement par une altération de la sensibilité des neurones post-synaptiques (récepteurs). Chez les patients dépressifs et les animaux stressés, ces cellules sécréteraient trop de récepteurs de noradrénaline " Prozac p185 ->Athymil
"Un stress aigu engendre une telle production de neurotransmetteurs que la cellule transmettrice finit par s’épuiser. Devant la pénurie de transmetteurs le cellule réceptrice libère un surnombre de récepteurs de noradrénaline (afin d’absorber le moindre neurotransmetteur restant). Ensuite, même si le taux de transmetteurs varient en fonction du stress, les cellules réceptrices demeurent chroniquement surexcitables. A l’état de repos, le taux de transmetteurs est faible car le cerveau compense l’hypersensibilité des cellules réceptrices par une réduction de la production d’amines." Prozac p186
Le symptôme spécifique de la dépression est un trouble du sommeil, le réveil matinal (3-4h du matin), tel qu’on peut appeler dépression masquée ce type d’insomnie lorsqu’il n’est pas accompagné d’autres signes et répond aux anti-dépresseurs. Il y a d'autres dépressions. La dépression atypique se caractérise, au contraire donc, par une prise de poids et une hypersomnie. Le Prozac a pu faire rentrer dans cette catégorie la sensibilité au rejet. La PMD (Psychose Maniaco-Dépressive) évolue par embrasements, en cycles de plus en plus courts de l'excitation maniaque à la dépression, provoqués par des stimuli de plus en plus faibles. Il est absurde de ne pas utiliser le Gamma-OH (utilisé comme anesthésique seulement) pour aider les simples dépressions suicidaires ou en début de prise d'anti-dépresseur.
 
  • La folie
  • L’ensemble de la profession médicale, y compris la plupart des psychanalystes, en est venue à accepter ce que Freud et Kraepelin avaient prédit depuis bien longtemps, à savoir que la schizophrénie est une maladie du cerveau et non de la famille. Dr Stevens cité par Bateson p212
    Il faut quand même être sensé, et s’apercevoir que la névrose tient aux relations sociales. Lacan Ornicar 17/18 p22
    La folie doit se lire d’abord comme résultat de l’équilibre d’un groupe pathogène (Bateson), d’une double contrainte (conflit) et du renforcement de la structure pathogène répétitive. "J’ai ensuite recherché les processus d’interaction qui engendraient, et maintenaient, les différences entre les personnes ; j’ai alors classé ces processus en symétriques et complémentaires. Bateson p273""Pour l’individu qui apprend, apprendre à apprendre équivaut, en fin de compte à faire l’apprentissage du contexte. Les descriptions du rôle et du caractère d’une personne sont tout simplement des sous-produits de descriptions d’apprentissages secondaires spécifiques résultant de contextes identifiables. Bateson p274". Le résultat se divise en Schizophrénie comme impossibilité de "signifier le Phallus" (l’identité) et en Paranoïa comme signification fermée, achevée et intangible (narcissique plus qu’homosexuelle), la PMD semble une Paranoïa qui échoue et s’épuise dans le rejet de l’Autre. Cette causalité psychique n’exclut pas ainsi son expression dans les perturbations de l’humeur.
     
    01/96

    Apostille sur le Sinthome
    04/96
     
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     [Critique de l'idéologie psychanalytique]
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