Pour Jussieu


Avant que le mouvement des chômeurs, déjà bien affaibli, n'aille s'enfouir sous les vacances, nous pouvons mesurer plus précisément l'importance de l'Assemblée libre de chômeurs et fainéants de Jussieu. On ne peut s'étonner que beaucoup n'y participent plus, ce dont il faut s'étonner, c'est qu'il y en ait qui restent. C'est une raison de se réjouir, car il y a bien des raisons pour continuer cette expérience qui devra laisser sa marque même si elle devait s'arrêter sous cette forme.

Ce qu'il faut défendre : Jussieu comme acteur de l'avenir

Ce qu'il faut éviter : Jussieu comme groupe constitué

C'est bien sûr un groupe qui agit, heureusement, avec ses rapports humains. Mais ce groupe ne doit son intérêt, sa force et sa solidarité qu'à l'objectif commun de libération politique et non pas simplement à la tendance de tous les groupes à se reproduire et protéger ses membres. Il faudrait donc éviter :

La situation actuelle, qui est celle des négociations salariales sur les 35 heures doit permettre de lier la question du travail (de sa flexibilité comme de sa rémunération) et celle du chômage ou des précaires. Jussieu y a sa place pour défendre sa position singulière partagée par beaucoup, le droit de vivre sans gagner sa vie par un salaire. Il devrait y avoir des manifestations mais surtout beaucoup de grèves. A la rentrée, donc, les chômeurs ne pèseront pas le poids s'ils ne s'introduisent dans les usines pour faire alliance avec les salariés, et plus si affinités... A la guerre de position, il faudra opposer une guerre de mouvement.
 
7/6/98



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