AU FIL DES DOSSIERS...

 

La nouvelle frontière écologique : la responsabilisation et l'imagination citoyennes. 

Antoine Soto
     

    De l'ordre de la génération, les contraintes des politiques de l'environnement ont le désagréable inconvénient d'excéder largement le temps du mandat électoral. On ne peut s'attaquer aux véritables causes des désordres écologiques, sur le fond, que par des politiques actives inscrites dans la durée. Or ce banal constat aura longtemps justifié de la part des responsables politiques un désintérêt prononcé pour un domaine qui ne semblait alors concerner que les chevelus fondamentalistes des manifestations antinucléaires... (pour céder à la caricature). 

    Le vent a depuis tourné comme le confirme le récent accès au parlement et à l'exécutif ministériel de députés écologistes membres de la coalition gouvernementale. On peut souhaiter que cette nouvelle donne fasse cesser le barnum hémicycléen en vigueur depuis que les électeurs se sont montrés soudainement fort concernés (du moins est-il permis de le penser) par les menaces nouvelles pesant sur leur cadre de vie. On ose même espérer que l'ardeur légiférante qui a fait succéder en moins d'une décennie une abondante enflure de textes de lois plus médiatiques qu'efficaces (en décalage constant entre l'ambition proclamée et les résultats constatés sous la pression d'une opinion publique réclamant des actes et recevant des gestes), cède la place à une approche nouvelle, moins technocratique, plus pragmatique. 

    Car c'est bien un effort collectif qui est aujourd'hui nécessaire et il relève de la responsabilité de chacun d'apporter sa contribution à la préservation de notre patrimoine environnemental tandis que les " grandes lois " éponymes des ministres successifs, les plans, les circulaires et autres schémas directeurs, n'ont laissé qu'un rôle passif au citoyen-usager. Quant aux ponctions fiscales ou parafiscales destinées à financer les lois écologiques promues par un État désormais fort peu argenté, on ne devine que trop bien qu'elles ont atteint leur limite... Souhaitons que ce constat soit plus un appel à l'imagination et à des politiques volontaires qu'une occasion de frilosité supplémentaire justifiant les petites économies d'aujourd'hui qui creuseront les gouffres financiers et les drames écologiques de demain. 

    Est-il utopique de penser que nous puissions percevoir les prémisses de cette imagination dans le camp des élus, des citoyens, de tous les acteurs de la vie locale, qui, au sein des départements, des villes ou des pays, prennent en main leur destin et préparent l'avenir de leur territoire ? Il est temps de renoncer au cynisme et aux égoïsmes destructeurs pour que cesse enfin dans ce domaine, ô combien sensible, le désolant contre-exemple français. 


Les dossiers du Lot 
 
  • DÉVIATION DE FIGEAC : 
  • Lundi 13 octobre 97 s'est tenue en mairie de Figeac une réunion où les responsables DDE du Lot (Messieurs Chemin et Malaret entre autres) ont exposé les dernières moutures concernant la déviation sud de Figeac. (Liaison RN 140 par le plateau de l'Aiguille, via la D 922, via la D 13 Ceint d'eau). Tous les riverains et leurs associations antagoniques avaient répondu présent ! Sous la houlette du député-maire de Figeac et du sous-préfet M. Lapouze, les débats furent très agités, compte-tenu des enjeux particuliers et individuels. Le tracé proposé avec ses diverses variantes est loin, bien entendu, de faire l'unanimité, chacun défendant ses intérêts âprement. Il est vrai que quatre ou cinq maisons seraient détruites, que des nuisances importantes seront engendrées sur le quartier pavillonnaire de l'Aiguille et que des exploitations agricoles seront touchées... 
     

    Pour les Verts Figeac, comme nous l'avons publiquement exposé (tracts en 1994-95, article dans la presse, rencontre avec M. Malvy et échange avec l'A.S.C.A.R., association présidée par M. Lebocq agissant contre l'axe inscrit au P.O.S., déviation nord-sud traversant Figeac en dépit de tout bon sens), il y a nécessité absolue de contourner Figeac pour dévier tout le trafic qui transite via le Cantal et l'Aveyron, en particulier pour les 800 poids lourds/jour... La venue de l'A20 oblige à se raccorder au plus vite à l'échangeur de Montfaucon, d'où la nécessité de réaliser une déviation est-ouest pour les 8000 véhicules qui y transiteront. Il est vital pour Figeac, pour son cadre de vie et la sécurité de ses habitants, de se donner de l'oxygène. Sa future déviation reliant les diverses zones artisanales et industrielles en formant un point carrefour pour trois départements est un facteur essentiel de développement durable pour tout le pays figeacois. Faut-il encore qu'il y ait dialogue et concertation réelle avec les services de l'État. Des améliorations de tracé sont possibles, tenant compte des points noirs déjà recensés et de l'intérêt collectif et général. Pour ma part, je reste persuadé qu'un dialogue constructif doit s'instaurer pour que le projet soumis prochainement à la D.U.P. soit le meilleur du point de vue environnemental. Il nous faut, par ailleurs, réfléchir et faire des contre-propositions concernant la politique des transports sur notre territoire : sortons du tout routier, des solutions de ferroutage des marchandises semblent s'imposer... Qu'attendons-nous ? 
     
     

  • DÉCHETS TOUJOURS : 
  • Les multiples réunions de ces dernières semaines montrent que quelque chose est en train de bouger... mais méfions-nous des apparences pré-électorales ! La réflexion au niveau du SYDED (Syndicat départemental d'élimination des déchets ménagers) qui a opté pour le tri et les collectes successives est une bonne chose. Son refus de l'incinération rejoint notre démarche, mais qu'en est-il au juste, en réalité? 

    Peu de choses, en effet, ont réellement avancé. Il y a d'un côté une volonté politique clairement affichée (déclaration de M. Miquel, président du SYDED qui rejoint nos préoccupations et nos propositions) et de l'autre, l'immobilisme des élus, des Syndicats d'ordures ménagères sur le territoire lotois... Mieux, beaucoup de collectivités (une cinquantaine de communes) et des Syndicats n'adhèrent pas encore à la logique du SYDED (voir lettre de notre ami J.C. Nowodworsky au maire de Martel). 
     

    D'autre part, des responsables de Syndicats importants comme le SMIRTOM du pays figeacois (qui regroupe 48 communes et plus de 20 000 habitants) ne sont pas convaincus de la nécessité de mettre en place la collecte sélective et des infrastructures d'espaces de propreté, de déchetterie, de centre de tri... Sachez, chers amis, que le débat est assez rude dans cette instance et que je me fais entendre..., mais que les relations sont conflictuelles ! Nous finirons, j'espère bien, par gagner... 

    La commission " déchets-eau " des Verts s'est réunie ce jeudi 16 octobre. Nous avons décidé de nous entretenir avec Martin Malvy sur ce dossier pour déverrouiller la situation figeacoise... 

    Des actions publiques sont également envisagées... Il faut battre le fer tant qu'il est chaud : une A.G. du SMIRTOM de Figeac aura lieu le 17 novembre (maison de la formation) pour décider ou non de se lancer localement dans la collecte sélective. Nous devons en effet, délibérer rapidement, si nous voulons obtenir les aides financières de l'ADEME et d'Eco-Emballages... 
     
     

  • EMPLOIS-JEUNES (dispositif Aubry) : 
  • Les élus de Figeac, responsables des commissions scolaire, environnement et social, ont réuni les élus de la communauté de communes et toutes les associations de leur secteur respectif. 

    Il en est ressorti peu d'idées innovantes et très peu de propositions concrètes pouvant aboutir à des emplois-jeunes correspondants au dispositif dernièrement adopté à l'Assemblée Nationale. 

    Quelques idées tout de même ont émergé de la commission environnement que je pilotais... Des associations telles que le réseau GRAINE ont fait des propositions tout en mesurant concrètement les limites de ce dispositif... ; beaucoup craignant, en effet, qu'on en fasse des CES bis plein temps pour occuper des places d'emplois bien réels et non satisfaits, payés au rabais et donc institutionnalisant ainsi la précarité et la flexibilité de l'emploi. 

    Pourtant la demande est énorme, l'espoir suscité ne doit pas être déçu. Sachez que 800 jeunes de moins de 26 ans relèvent de ce dispositif pour la seule antenne figeacoise de l'ANPE ! Pour l'avenir de cette jeunesse souvent très diplômée (plus de 150 bacs+2, 40 bacs+4-5), l'attente devient insoutenable... C'est là un " challenge " qu'il convient de gagner, sous peine d'entamer durablement la crédibilité des propositions gouvernementales (ce combat rejoint celui des 35 heures via les 32 heures). 
     

  • LA VENUE DE D. VOYNET A CAHORS le 10 novembre. 
  • La moitié du CPR de ce samedi 18 octobre a été consacrée au problème des voyages et des soutiens de D. Voynet en tant que ministre mais aussi en tant que responsable des Verts fortement médiatisée. 

    Les militants Verts dans chaque département voudraient être tenus au courant à l'avance de ses déplacements qui peuvent localement discréditer les Verts locaux. Une lettre des Verts région Midi-Pyrénées va être envoyée à D. Voynet pour lui faire part gentiment des dysfonctionnements de son ministère... (absence de réponse aux courriers). 

    Pour ce qui concerne la journée du 10 novembre à Cahors, je me suis entretenu avec Denis Baupin et Catherine Cordelier, responsables Verts au ministère. L'emploi du temps de sa journée à Cahors nous sera communiquée par le Préfet... Nous revendiquons un temps de rencontre avec les Verts Lot et les associatifs anti-THT en particulier. Un dossier concernant la " navigabilité " touristique sur la rivière Lot (programme somptuaire que nous avons toujours dénoncé) lui a été communiqué, du moins a-t-il été faxé au ministère... Affaire à suivre. 

     

    Compte rendu envoyé à la Feuille Verte par
    Antoine SOTO
     

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