La partie n'était pas égale
Elle l'est restée
Nous voilà nus,     à peine brisés
Comme si rien n'avait jamais été
Libérés du monde,
Abandonnés aux médisances

Que la pensée soit emportée ou large, pressée ou sereine, la méditation est orientée par les autres et pour les autres, amis ou ennemis. C'est donc toujours une pensée bien commune.

Celui qui la recueille ne sait d'abord qu'en faire, ne connaissant les mots pour le dire et se connaissant trop bien, prudent sur ses faiblesses

Mais elle insiste, se manifeste
 
Alors l'enfance risque un mot,     puis l'autre

Mais, bien sûr, personne ne répond, pris par l'urgence

Pourtant tout est là prêt à être saisi !

Pressé de refiler cette encombrante responsabilité
 
Acharné à l'anéantir de raisons raisonnantes
Et priant de trouver l'argument de son salut,
d'y trouver à redire
   y perdre la mémoire

Jusqu'à ce que s'apaise la tempête, enfouie sous les sables ensommeillés et rêvant au calme d'un désert, au coeur de l'être même.
 

Ni hasard, ni faute,             aucun espoir de guérir

     sinon quelques bonheurs suprêmes,
                                       de printemps en ivresses

    le salaire de la peine,
                            temps gagné et temps perdu

La réponse n'est pas en nous-mêmes
La réponse est dans l'Autre
 
 

Comment s'adresser à lui pour qu'il nous réponde ?    
L'Autre que je suis pour un Autre
(tout autant)

Dans la foule politique qui se rassemble, monte lentement une réponse fragile
                   mais à force de silence et de bruit, égarée sans retour, oppressante et cruelle.

C'est la vie moderne !

                    parole mauvaise d'un commerce de façade

                                               corps contre corps

                                               ou corps à corps, et à cris
Seul encore...

                    Demain, d'autres,
                    des actions, des défis,     illusions des dieux

                    illusion d'être à deux,     illusion du jeu

Sans plus de rencontre aucune,
            sinon dans la surprise étonnée, des révoltes sans logique.

Nous trouverons encore les mots pour briser l'isolement parmi les choses.
En éclaireurs des territoires perdus de toutes nos défaites
Nous ferons que le miracle soi      de notre insolence

Qu'il vienne, qu'il vienne
Le temps où l'on s'éprenne

                    La chair du plaisir traverse le poème
                                          de son attente exquise
                    Sans cesse promise
                                    et sans cesse remise à nu

...