Créer un mouvement des alternatifs ?

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Le parti écologiste est perdu dans la politique politicienne. Il peut être utile, notamment au niveau européen, en soutenant quelques mesures importantes, mais il donne un spectacle lamentable et il n'y a rien à en attendre, déconsidérant plutôt l'écologie aux yeux de tous - tout autant d'ailleurs que les écologistes extrémistes et moralisateurs dont se moque tout le monde. C'est absolument dramatique alors même que l'urgence écologique se fait plus pressante et que les populations y sont de plus en plus sensibles.

Ce n'est pas le Parti de Gauche qui peut combler ce déficit de l'écologie politique ni représenter une quelconque alternative avec sa planification écologique qui sort d'un autre âge, enfermée dans un étatisme tourné vers le passé et qui n'a de toutes façons aucune chance de prendre le pouvoir - sinon par une alliance contre-nature avec le Front National telle que prônée désormais par Jacques Sapir qui prétend refaire ainsi le Conseil National de la Résistance ! Le souverainisme de gauche comme nouvelle forme de dictature du prolétariat est aussi illusoire que dangereux en ouvrant ainsi la voie au nationalisme et à l'extrême-droite, faisant plutôt obstacle au renouveau d'une gauche radicale tournée vers l'avenir, prenant en compte la révolution numérique et la nécessaire relocalisation aussi bien politique qu'écologique.

L'avenir est du côté des alternatives locales qui émergent un peu partout, même si c'est de façon désordonnée et en faisant preuve souvent de trop d'angélisme. C'est sur cette résistance en acte qu'il faudrait pouvoir s'appuyer pour contrer la droitisation des esprits et l'incroyable retour au mythe d'une identité nationale qui nous rassemblerait tous, riches ou pauvres, jusqu'à prétendre identifier la Nation à la Révolution qui lui a donné naissance, caution de gauche au nationalisme impensable il y a de cela quelques années à peine.

La forme que pourrait prendre un regroupement partant de la base reste problématique. L'exemple de Podemos est caricatural par le pouvoir personnel qui y tient lieu de démocratie radicale. Pour autant, est-ce qu'il ne serait pas souhaitable de constituer à partir des initiatives concrètes une sorte de parti des alternatifs ? Il y a de fortes objections car on ne peut plus ignorer que le champ politique a ses contraintes et fonctionnements propres qu'on ne peut pas si facilement subvertir. Il vaut mieux en être conscient pour en tenir compte au lieu de s'assurer de ses bonnes intentions et qu'on ne s'y laissera pas prendre. Il y a donc bien des inconvénients à s'occuper de politique ("si tu fais de la politique la politique te fait") mais peut-on s'en passer ? peut-on déserter la place quand la menace se fait plus pressante ?

On peut émettre des doutes légitimes sur le fait que ce soit faisable, tant chaque expérience locale est unique, avec des niveaux de radicalité très variables, mais l'intérêt d'un tel regroupement ne serait pas mince, permettant de donner une portée globale aux alternatives locales, donner visibilité et cohérence à ces expérimentations méprisées par la politique nationale (y compris des Verts) alors que c'est là, en se frottant à la réalité, que se construit le nouveau monde, notamment avec des monnaies locales et les institutions locales du développement humain, du travail autonome et des échanges de proximité (sous forme, par exemple, de coopératives municipales ou coopératives intégrales).

Un mouvement localiste semble presque impossible, une contradiction dans les termes mais pour contrer la montée du nationalisme (et de son national-capitalisme) il faut y opposer très clairement deux constats. D'abord le constat de la perte de souveraineté des nations endettées et qui sont insérées dans l'économie globale, limitant fortement leur autonomie comme dans tout empire, ce qui nourrit une nostalgie régressive de la Grande Nation qui ne présage rien de bon. Il n'y a plus grand chose à attendre des politiques nationales malgré les grandes déclarations de ceux qui se disputent nos suffrages et les oublient bien vite une fois aux affaires. D'autre part, il faut prendre conscience que le local est désormais, justement parce qu'il est relié comme chacun au réseau global, le bon niveau d'intervention et de gestion de son milieu, celui du développement humain, des services à la personne, des échanges de proximité, celui de l'organisation de la vie et de la production, en tirant parti des outils numériques mais avec le souci de l'écologie locale, de la défense de notre monde vécu (comme disait Gorz) et de la préservation de l'avenir.

Alors qu'on assiste effaré à la montée de l'extrême-droite, il n'est pas possible de rester à l'écart mais il n'y a vraiment aucun parti qu'on puisse soutenir dans l'état actuel, encore moins des groupuscules. On pourrait les passer en revue un par un mais ce serait trop déprimant. Ce vide est inacceptable et il n'y a apparemment aucune chance d'arriver à le combler, sauf qu'en pleine rédaction de cet article, on m'a transmis un appel pour une "rencontre internationale" des alternatives locales qui a déjà reçu pas mal de soutiens du côté des décroissants. Cette coïncidence est au moins le signe que je ne suis pas le seul à en éprouver le besoin. Je déplore malgré tout que leur appel commence par prétendre que le capitalisme serait une idéologie, alors que c'est un système de production très matériel dont la puissance n'est plus à démontrer, et qu'ils s'imaginent pouvoir négliger les rapports de force effectifs avec lesquels il faudra bien hélas composer.

Il est certes important d'affirmer la dimension internationale, globale, des alternatives locales, dans la continuité de l'altermondialisme, mais l'essentiel me semble malgré tout de partir de la base et d'arriver à fédérer les initiatives locales aux différents niveaux départemental, régional, national, européen. L'enjeu serait de réunir un maximum d'acteurs, plus que de rester entre nous au nom d'une radicalité affichée, avec l'ambition d'engager une majorité de la population dans ces structures locales et ne pas les réserver aux militants partageant la même idéologie. Incontestablement, tant de choses s'y opposent, tout cela est complètement improbable qui pourtant serait tellement indispensable...

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70 réflexions au sujet de “Créer un mouvement des alternatifs ?”

  1. pour qu'une gauche écologiste l'emporte en 2017, commençons par expédier aux oubliettes, en trois mots fielleux, et au nom du passéisme/ringardisme, le seul parti ayant construit son projet (certes amendable) sur ce thème.
    au passage, dé-crédibilisons le fondateur de ce parti, coupable d'avoir réussi à rassembler une bonne partie des votes "non" au référendum de 1995 (ce que les leaders autoproclamés des groupuscules/sectes gauchistes ne lui pardonneront décidément jamais): pensez donc: 11%, au bout de cinq ans d'existence de son parti. vraiment impardonnable.
    enfin, propageons le libelle sapir = crypto-fasciste, sans mentionner ses dizaines de pages sur l'euro, la souveraineté … dont, par ailleurs, certaines pourraient effectivement faire l'objet de débats.
    enfin, excusons toutes les compromissions des "verts" avec le ps.

    tout ça pour un article si court, merveilleux exemple de "yakafokon": chapeau, vraiment.

  2. Ce qu'il faut bien comprendre c'est la rigoureuse correspondance entre le système économique libéral et le système politique représentatif tel qu'il s'organise aujourd'hui .
    La relocalisation est la proposition d'une alternative économique et politique : nous parlons ici de lieu , de milieu , de terre , de terroir , de territoire , nous parlons de projet ; autant de notions déspécialisées qui nous placent non pas en tant que simples acteurs économiques exploitant le monde et ses ressources dans une finalité d'accumulation, non en tant que consommateurs, mais comme habitants(citoyens) d'un milieu à aménager , d'une société à organiser dans son milieu. Ce milieu local s'inscrivant lui même dans des entités plus larges , ces entités se situant elles mêmes dans l'espace mondial , la planète et son univers.
    Il n'y a aujourd'hui que deux options politiques :
    Le Tina d'une mondialisation fondée sur la compétition économique et l'exploitation des ressources jusqu'à plus soif /
    Une mondialisation des relocalisations , la valorisation des ressources locales par les acteurs territoriaux

    La prise en main directe , au local , sur un territoire des divers besoins d'une communauté ,dans le cadre d'une démarche transversale et globale rattachée au développement local durable. C' est l'alternative .
    On sort du cadre économique et politique actuel ; on rentre dans un espace public décloisonné.

    Cette notion de développement local est essentielle ; elle contient en elle même l'alternative ; Ou bien la planète est un lieu d'exploitation et de visites touristiques pour une espèce en définitive stupide et prédatrice ; ou bien c'est notre milieu de vie et c'est bien la vie qui compte et tout ce qui peut la favoriser en terme d'aménagement développement d'une société dans son milieu.
    C'est dans l'adversité que l'on s'organise : on entend qu'ici dans une commune allant perdre sa station d'essence , les habitants se mobilisent et financent eux mêmes les investissements nécessaires au maintien de la station , que là sur un autre thème c'est idem . Cela ne fait certes pas un projet politique ; mais c'est à partir du fait que rien ne va plus et que rien ne va plus durer , que la planète n'est pas une pomme à se découper en quartiers , à partir de ce fait qui je pense est de mieux en mieux inscrit dans la conscience des gens , qu'il faudrait , au moins localement commencer à réunir élus locaux , entreprises, associations particuliers autour d'actions réflexions collectives d'aménagement et développement local . Et dans le même temps conceptualiser un projet national et européen allant dans ce sens de relocalisations.
    Sinon on peut encore et encore , empiler des cochons en Bretagne .

  3. Oui, dès le début, l'article est fait d'anathèmes et continue dans le Yakafaukon. Et le fait est que le système électoral est tel qu'il est. Oui le parti des verts français (EELV-sigle d'une fusion déjà) est malade (c'est normal et pas grave) de son passage au pouvoir. Il faut refaire l'unité entre une base qui s'élargit sans attendre et un sommet fait de 'politiciens' plutôt centrés sur l'exercice du pouvoir et d'autres centrés sur la construction d'une organisation (rien de cela n'est acquis aux uns et aux autres).
    J'ai le sentiment qu'il faut que les partis présentent une candidature citoyenne (type René Dumont, José Bové, Pierre Rabi ou que sais-je, peu importe), obtenant une unité sur la gauche. Et ensuite que les écolos négocient une participation gouvernementale (ils ont eu tort de quitter Vals plutôt que de se faire éjecter par lui, de faire un clash avec lui). Et enfin qu'ils construisent un mouvement d'élus municipaux.
    J'ai ce sentiment d'un regard extérieur (belge). Je ne dirais pas cela dans un système électoral différent. Les écolos belges oscillent entre 12 et 20 % et ont participé au pouvoir, ils ont gagné du sérieux : une expérience à méditer, mieux que le nombril minuscule actuel en France.

  4. Un "mouvement des alternatifs"...
    Effectivement nombre de citoyens responsables oeuvrent localement au changement de paradigme nécessaire à la survie de leurs enfants. Pour eux, il n'est même pas question d'être alternatifs, il n'y a pas d'alternative !
    Tous ont compris depuis belle lurette qu'ils ne sont pas représentés ni représentables. Dans le marché des partis actuels, des discours plaisent à certains, pas à d'autres mais tous se retrouvent sur un point : Pas de bannières, ou plutôt pas de concentration ni d'usurpation des pouvoirs, car c'est là même la source des maux.
    Et ça fonctionne, en pratiquant de nouvelles gouvernances qui évitent que nos organisations humaines (entreprise, partis, etc) deviennent des structures pathogènes pour les humains qui les font vivre (et les autres ;-). Il suffit de se couper des références passées et d'oser penser autrement. Faire des élections sans candidats, assurer des décisions sans objections, gérer les tensions, autant de pratiques qui se répandent dans les mouvements locaux, qui supportent le changement d'échelle et la représentativité nécessaire à des coordinations de plus en plus conséquentes.
    Cela nécessite de vraiment penser la gouvernance et le pouvoir autrement. A commencer par la voix, le droit à la voix, dans la confiance de ne pas se faire interrompre par les inévitables grandes gueules et beaux tribuns qui arriveraient alors finalement à imposer leur égo et à reproduire le modèle pathogène.
    L'idée donc d'un regroupement des "alternatifs" n'est pas nouvelle, c'est même enfoncer une porte ouverte que d'en causer. L'enjeu est de comprendre pourquoi elle n'a pas de sens dans le paradigme du siècle dernier.
    La réponse existe, elle se propage par la pratique et je me réjoui qu'elle te touche un jour...

    • @Teo,
      Pour la pratiquer à petite échelle, je suis aussi convaincu que ce mode de d'organisation inspiré de la sociocratie présente un réel intérêt. Si vous avez des exemples concrets d'organisations, fonctionnant selon ces principes, je suis intéressé. Il me semble qu'une des pistes de reconstruction de la gauche se situe dans le désert idéologique, et que pour fertiliser ce désert, la question des organisations est centrale. La gauche a abandonné le thème de l'émancipation DANS les organisations avec le flop politique de l'autogestion des années 80. Il me semble qu'elle devrait s'y remettre en s'inspirant de ce qui fonde la sociocratie. Cet objectif d'émancipation au sein des organisations est en phase avec l'idée à la base des coopératives municipales.
      La gauche est morte, vive la gauche!

  5. "L'enjeu serait de réunir un maximum d'acteurs, plus que de rester entre nous au nom d'une radicalité affichée, avec l'ambition d'engager une majorité de la population dans ces structures locales et ne pas les réserver aux militants partageant la même idéologie"

    Les militants tout comme les représentants refusent très fortement cela ; les représentants se sont installés dans la pratique oligarchique et les militants sont en fait des représentants bis qui eux aussi "savent" et veulent éduquer les autres ; ils s'inscrivent en contre pouvoir ; la seule démocratie qui soit , démocratie participative modifiant en profondeur le rôle des élus et des lambda et les relations représentants - populations est refusée énergiquement par tous ; la dépolitisation étant ainsi entretenue , "réunir le maximum d'acteurs " est très difficile à opérer.
    y a qu'à faut qu'on amorce de telles dynamiques locales en réunissant les acteurs dans le cadre communal et intercommunal autour de problématiques et projets concrets à mener ensemble sur un territoire . Un peu ce que j'essaie de démarrer à propos de l'abeille ( texte remanié suite à nos échanges ici : http://lafermegrandosardeche.unblog.fr/2015/08/24/des-ruchers-vergers-communaux-en-hermitage-tournonais/ )

  6. Il y a des gens extraordinaires qui s'imaginent que le parti de gauche pourrait gagner la présidentielle de 2017 alors que c'est le Front National qui tient la corde! La dissonance cognitive est la maladie de toutes les sectes. Il est vrai que l'exemple de Syriza semblait donner de l'espoir aux groupuscules d'arriver au pouvoir, mais on a vu ce que cela a donné...

    L'article a beau être court, il est déjà trop long apparemment pour les lecteurs pressés qui ne voient pas qu'il ne parle pas d'élections nationales mais d'initiatives locales ! Mon but n'était pas de dire du mal des Verts ou du Parti de Gauche. J'ai dit tout le mal que je pensais des Verts quand je les ai quitté (en l'an 2000), cela ne s'est pas arrangé depuis, ce qui n'est pas tant la faute des militants que je n'accable pas mais du champ politique. Il est tout de même très dommageable que les alternatives locales ne les intéresse pas du tout (en réalité pas dans les discours). Même si j'avais quelque sympathie au début pour le parti de gauche et que pas mal de copains y sont, je trouve qu'il est devenu très problématique et l'obstacle principal à une véritable refondation de la gauche, s'enferrant dans un souverainisme qui ne profite qu'au Front National (avec une notion de peuple d'autant plus dangereuse qu'il est absurde de s'imaginer que les immigrés pourraient en faire partie alors que cela ne peut que nourrir la xénophobie). Ce n'est sûrement pas bien de dire du mal des copains, mais ce n'est pas par plaisir. Le danger est très sérieux en dépit des bonnes intentions des militants.

    En fait tout vient d'une conversation avec un proche où je témoignais ne plus pouvoir faire de politique dans le contexte actuel, ce qui m'a semblé ensuite impensable étant donnée la montée du nationalisme et les urgences écologiques. Là-dessus, les échos des journées d'été des Verts et la sortie du bois de Jacques Sapir prônant ouvertement le rapprochement entre Front de gauche et Front national (tous les souverainistes étant tentés par l'alliance avec le Front national surtout après l'exclusion de son fondateur) ont achevé de me désespérer. Je n'ai bien sûr pas découvert l'idée d'un rassemblement des alternatifs, j'y pense au moins depuis que ceux qui s’appelaient "les alternatifs", mais n'étaient qu'une bande de vieux gauchistes sympas, ont rejoint le PG. L'objet de ma réflexion, qui n'était qu'une interrogation mise sur mon blog, c'est que ce serait sans doute la seule façon de sortir d'un souverainisme autoritaire et d'offrir une alternative positive très éloignée de la nostalgie révolutionnaire. J'en souligne la difficulté mais, en même temps que je ne vois pas d'autre issue. Là-dessus, je reçois une invitation à un rassemblement international qui recoupe ce que j'étais en train d'écrire, preuve que ce n'était pas bien original mais aussi que d'autres en ressentaient le besoin.

    Le fond de l'argumentation qu'on ne veut pas entendre, c'est le fait que le niveau national n'est plus le niveau structurant, pertinent, mais le niveau local dont, bien sûr, on ne peut attendre la même chose mais où l'on dispose de marges de manoeuvres beaucoup plus importantes. La difficulté est bien de ne pas rester dans l'entre-soi. La politique, hélas, vit de mythes comme celui que retrouver notre souveraineté règlerait tous les problèmes, donnerait le pouvoir au peuple dans une harmonie retrouvée, etc. Bel enthousiasme qui mène toujours au pire. Le monde nouveau n'est pas ce monde imaginaire de l'utopie, il est là, à notre portée, dans notre vie locale où notre action peut être déterminante.

  7. bonjour

    d'un autre coté, le niveau national, en tout cas en France, a été l'échelle du progrès social (sécurité sociale, éducation gratuite, laic et obligatoire, assurance chomage etc) contre l'échelle régionale de la réaction (féodalisme réellement existant dans le passé puis rampant aujourd'hui. Pour passer du temps en Bretagne et dans les Pyrénées orientales, le nationalisme régional y est aussi bete, avec une ignorance crasse de sa propre histoire, que malheureusement bien vivant. Quand au clientélisme, il faut le voir pour le croire)

    Il est un fait que l'échelle nationale est de moins en moins capable d'avoir la force d'une marge de manœuvre suffisante pour y faire "une autre politique". Mais cet argument est encore plus vrai pour des échelles plus réduites....

    • Oui, je suis d'accord sur le fait qu'il y a beaucoup de féodalisme et que le niveau local n'est pas le plus progressiste (de même l'Europe, voire l'ONU sont souvent plus progressistes que les pays). Le local, c'est le contraire de l'utopie, il faut faire avec les gens tels qu'ils sont mais il n'empêche que c'est à ce niveau qu'on peut construire des alternatives locales. Pas n'importe où et d'abord dans des endroits privilégiés avant de pouvoir essaimer en montrant tous les avantages que cela peut apporter.

      Si on pouvait encore s'appuyer sur le niveau national, il faudrait le faire mais je ne crois pas que ce soit le cas (notamment en période de chômage de masse) et il ne faut pas croire que ça s'est fait tout seul, il a fallu de longues luttes, localisées au niveau des entreprises ou des branches (le national n'a fait que généraliser ce qui marchait déjà). Il serait effectivement illusoire de croire pouvoir implanter des alternatives locales partout, au moins dans un premier temps, mais c'est un fait qu'il en existe et que c'est là-dessus qu'il faut s'appuyer. Surtout, la question n'est pas de savoir si c'est plus facile qu'au niveau national mais qu'on a besoin d'une relocalisation (au niveau des communes ou communautés de commune) et non de nationalisations, ce qui dicte le niveau pertinent d'intervention.

  8. Je pense qu'il faut aussi regarder du côté de ce qu'on appelle maintenant la gestion des communs et le pair à pair. Je viens de finir un livre d'un des représentants de la P2P Foundation : Michel Bauwens qui a le bon goût de s'appeler : Sauver le monde - vers une économie post-capitaliste avec le peer-to-peer.

    Il y est fait mention d'un certain nombre de concepts que j'ai trouvé intéressants, notamment, il est vrai, parce que je me suis imbibé de ce monde du P2P depuis un moment déjà. Ce livre m'a donc beaucoup parlé.

    Au delà de la définition et d'exemples actuels de ce que peut être un système de production en P2P (y compris dans le monde matériel comme avec Wikispeed) on y trouve des idées sur l'évolution que pourraient prendre certaines instances existantes. Par exemple, passer d'un État providence à un État partenaire ou la commonification des services publics comme le label FSC ou des partenariats Public-communs pour remplacer ceux Public-privés.

    On y trouve aussi un peu d'histoire, de sciences, de religion, faisant de ce petit livre une belle introduction à ce qui pourrait être une voie de sortie qui me semble tout à fait acceptable.

    • On se connaît bien avec Michel Bauwens et je soutiens complètement le P2P mais cette démarche individuelle ne me semble pas aussi décisive qu'une démarche collective, politique, territorialisée. C'est ce qui ferait la spécificité d'un mouvement des initiatives locales. Il faut combiner le numérique, les communications globales, avec un recentrage sur le local, le lieu et les populations qui y habitent, sortir ainsi de l'entre-soi et organiser concrètement l'économie locale.

      • Sauf erreur de ma part c'est exactement ce que dit Michel Bauwens. A mes yeux, le P2P c'est comment mettre en place concrètement le fameux "Penser global, agir local" qui n'était resté qu'un slogan pour moi. Le P2P part effectivement de l'individu mais pour mettre en place et s'organiser autour d'un commun, quel qu'il soit.

        Une fois qu'on a dit ça, on a certes tout et rien dit, mais peut-être qu'il est possible de rapprocher ce concept naissant avec celui de coopérative municipale ? Finalement il me semble que la coopérative municipale pourrait-être une forme d'organisation autour d'un commun et la municipalité la version locale de l'État partenaire de Bauwens ?

  9. Personne d'intelligent ne prétend que l'identité nationale nous rassemble : elle nous lie dans une reconnaissance d'un autre dans lequel je peux me projeter, auquel je peux m'identifier, etc., et qui souhaite poursuivre quelque chose avec moi, cet être géographique et limité dont le carnet d'adresse ne dépasse pas l'échelle du village - antithèse du Jacques Attali aéroporté qui vient nous bassiner avec son mondialisme bourgeois des hôtels et des aéroports de la société capitaliste du service mondial. D'ailleurs la mort démographique et ethnique de l'Europe fait beaucoup marrer les Chinois ces derniers temps, qui publient article sur article.

    J'en suis bien désolé, je ne ressemble pas à un Africain, ni à un Arabe, ni à un Chinois, ni à un Aborigènes, toutes peuplades que je respecte par ailleurs, et n'en ai aucun désir. Pas de variété sans distance. Remarquez à regarder la disparition des langues, des cultures, des peuples (entiers parfois), des animaux, des plantes, etc., on ne devrait pas tarder à y arriver (à l'échelle de l'histoire bien sûr), dans votre paradis où plus aucun identité ni aucune ethnie n'existe. Un monde bien propre, facile à comprendre, même pour vous avec votre grille de lecture. Pauvreté de l'universalisme, universelle pauvreté.

    • Je ne sais pas où est l'intelligence là dedans et nous ne nous ressemblons pas du tout mais il est comique de croire pouvoir arrêter l'histoire et protéger sa petite culture quand on est emporté par les migrations et que l'accélération technologique rend obsolètes les anciens modes de vie. C'est juste un délire mais qui peut faire des morts. Je ne suis bien sûr absolument pour rien dans cette entropie universelle qui nous mélange comme en tout empire et il est un peu fort de faire l'effarouché quand on s'est permis de conquérir les Amériques et coloniser l'Afrique dont on a détruit les cultures.

      Ceci dit, je pense aussi, comme Aristote, qu'il n'y a de véritable communauté politique qu'à l'échelle de la cité, d'un nombre restreint de population qui permette une démocratie de face à face. C'est pour cela que, s'il n'y avait pas les livres d'histoire pour nous bourrer le mou, la Nation n'a pas grand sens, tout au plus la région avec ses traditions particulières et encore, on sait comme d'un village à l'autre les identités sont conflictuelles. A l'intérieur de la commune, bien sûr qu'il y a des gens qui ne sont pas comme moi, qui sont d'autres couleurs, d'autres cultures, et bien sûr que je préfère la mienne mais la politique justement, c'est la cohabitation sur un même territoire de populations différentes, tout-à-fait l'opposé d'une identité commune qui ne se comprend qu'en opposition à d'autres (dans les compétitions sportives comme dans les guerres). En dehors des petits groupes notre réalité est celle de la pluralité et du multiculturalisme (sauf à expulser les juifs notamment).

      Il est certain que la normalisation des sociétés, l'imposition d'une culture unique est une tentation naturelle, c'est ce que les Islamistes tentent de faire mais nous ne sommes pas seuls, il y a les autres au dehors où la tempête gronde qui nous traite universellement. Il est bien ridicule dans ces conditions de croire pouvoir garder ses petites habitudes et le pays de son enfance dans un splendide isolement mais on peut certainement favoriser le vivre ensemble, ici et maintenant, par des initiatives locales et tout faire pour préserver son environnement.

      • Il n'est peut-être pas nécessaire de chercher à opposer les régions aux nations ni celles-ci à l'UE, zone euro ou n'importe quel autre effort international d'intégration politique et économique.
        Je pense qu'une intégration, disons verticale, est non seulement encore possible sinon qu'elle urge. Ainsi qu'une intégration harmonieuse et à tous les étages de cet axe vertical, des trois grands principes d'organisation économique apparus successivement dans l'histoire de l'humanité : la coopération directe et continue; la centralisation pour redistribuer; la concurrence au sein d'un marché.

      • L'entropie universelle, rien que ça ! Et pourquoi pas la thermondynamique et la physique quantique tant que vous y êtes.

        Comme si tout cela n'était pas voulu et promu à coups de milliards, de propagande vivre-ensembliste et d'organisation gigantesque. Les intellectuels et leurs abstractions dérésponsabilisantes... toujours aussi pathétique. Comme si tout cela touchait également tous les pays du monde ! Sans doute une trace indélébile de votre idéalisme hégélien.

        • Ce qu'il y a de bien, c'est qu'on voit comme la prétendue identité nationale est basée sur le rejet de l'autre, comme elle est dangereuse dans sa quête d'une pureté imaginaire qui ne se satisfait pas de l'expulsion des étrangers mais s'en prend tout autant aux intellectuels (qui répandent le poison du doute) comme à tous les marginaux ou minorités. La tâche est surhumaine assurément. On ne peut qu'attendre le pire de tels prétendus responsables qui voudraient imposer leur bêtise au monde entier et s'imaginent des forces obscures qu'il suffirait de combattre pour que tout s'arrange à notre façon, voire qu'il ne s'agirait que d'une gigantesque propagande à déjouer alors qu'on a affaire à des puissances matérielles.

          Il y a une détermination extérieure, comme la force des armées, à laquelle le volontarisme ne peut se soustraire, et l'on n'est pas vraiment responsables des idéologies du temps dans lesquels nous sommes pris. Si l'on peut dire que ce sont les hommes qui font l'histoire, à en être les agents au moins, c'est le plus souvent pour l'empirer au nom de l'idéal, mais on ne choisit pas le cours du monde qui nous emporte et, notamment, notre déclin relatif depuis la perte de notre empire colonial. Cela peut nous paraître insupportable mais ne change rien à ce qui ne dépend pas de nous.

          L'entropie, c'est le mélange et, il y a sans doute des pays qui ont moins d'immigrés que nous, tout le monde n'a pas été aussi colonialiste et la France a toujours été un pays d'immigration, mais on n'est certes pas dans les plus touchés et, de toutes façons, ce n'est qu'un début qui s'amplifiera tant qu'on n'aura pas atteint le pic de population. Cela fait longtemps qu'on n'est plus "chez nous", temps rêvé de notre enfance, le monde nous est effectivement extérieur, réel sur lequel on se cogne et sans arrêt se transforme.

          On reste responsable malgré tout de son rayon d'action, le plus souvent local, et de ne pas se laisser faire, mais on n'est pas tout seul et on se frotte à l'action des autres, avec les rapports de force tels qu'ils sont, les possibilités du moment.

          • Le libéralisme a une vision "économiciste "et mondialiste du monde qui fait rejaillir les replis sur soi et nationalismes ,et nous laisse dans la confusion : sans vision, sans perspectives.

            On ne peut aujourd'hui que raisonner global ; et ce raisonnement global fait ressortir des enjeux globaux qui ne peuvent se résoudre qu'au local . C'est ce principe , cette vision, ce projet global -local qu'il faut promouvoir .

            Les échelons territoriaux ( communes, régions, nations , Europe, monde) doivent s'articuler autour de ce principe de "crise globale solutions locales " .

          • Qui a parlé de pureté ? Qui a parlé d'identité nationale ? Vous ! Vous fabriquez de toute pièce vos ennemis pour les battre en les caricaturant. Actuellement, cet aspect de votre idéologie est bien minoritaire, mais il est au pouvoir. Donc pas la peine de venir jouer les chats pleurants en se cachant derrière le statut d'intellectuel : il y en a que j'apprécie un peu, assez, beaucoup, pas du tout : avec les idées, on peut faire des gammes et des nuances. Ca n'a pas l'air d'être votre fort ! Je ne trouve pas moins triste et malheureuse la disparition des indiens d'Amérique que des aborigènes... que la nôtre ! C'est donc bien au contraire un respect de l'intégrité et de la diversité qui préside à mon idée de spatialiser (géographiquement) l'identité !

            Et non, ça ne se passe pas tout : la dimension politique est énorme, aussi énorme que les dispositifs que l'on a mis en place et qui fond un appel d'air géant. En attendant la Chine se marre (le Japon aussi d'ailleurs, qui va sûrement préféré disparaître que de voir sa culture et son identité bafouées) : eux savent bien, depuis qu'ils ont envahi ethniquement le Xinjiang, que l'homogénéité ethnico-culturelle donne de la stabilité, de la paix et de l'emprise sur un territoire.

            J'ai parlé : de disparition ethnique (un fait indéniable) et d'être géographique (non la géographie, ce n'est pas forcément la nation).

            C'est sûr si le combat ne se passe que dans votre tête, vous gagnez à tous les coups. En tant qu'intellectuel, ça ne vous place pas bien haut.

          • Heureusement, il y a des gens subtils et nuancés comme vous qui raccompagneront gentiment les musulmans sur de beaux bateaux et les juifs à Madagascar ou ailleurs parce qu'on ne veut de mal à personne, hein ?

          • Ca vous ennuie que vos opposants ne soient pas les monstres caricaturaux que vous voudriez en faire ? Tellement même que vous ne pouvez pas vous empêcher d'accumuler les points Godwin. Je comprends bien...

          • @Pof

            "l'homogénéité ethnico-culturelle donne de la stabilité, de la paix et de l'emprise sur un territoire."

            Et vous dites que vous ne parlez pas de pureté ethnique ?

            Ce serait risible si vos propos ne conduisaient à des guerres réelles.

    • Pof, c'est une polémique du XIXème siècle, votre truc.
      Le nationalisme français est né révolutionnaire. C'est celui qui rassemblait les peuples ( de gré ou de force, c'est une autre histoire ) sous la bannière d'un idéal politique. C'est ce qui fait français à un guyanais qui ne vous ressemble en rien et fait aussi guyanaise à l'identité nationale française qui vous est si chère, parait-il.
      L'autre, celui de ceux qui se ressemblent dont vous parlez, c'est celui des nationalistes bretons, corses, basques, pan-germanistes, franquiste ( la raza ), etc...

    • "D'ailleurs la mort démographique et ethnique de l'Europe fait beaucoup marrer les Chinois ces derniers temps, qui publient article sur article."

      La Chine rejoint l'Europe ou le Japon sur le plan démographique. Je ne crois pas que les chinois se marrent beaucoup en ce moment car ils sont en train de découvrir que leur pseudo-souveraineté économique est un cache sexe de plus en plus inopérant et qu'ils doivent ouvrir leur monnaie et réformer leur société.

      • Ils ne rejoignent pas du tout notre situation, les deux sont ethniquement très homogène (plus de 90% de Han 漢 en Chine).

        Ensuite, et surtout, ils ne connaissent pas la déliquescence culturelle et sociale que nous connaissons ! http://www.contrepoints.org/2015/08/25/219160-le-japon-mystere-economique

        Alors non, le Japon n'ouvrira pas ses portes à toutes les cultures du monde et n'acceptera pas de disparaître ethniquement et culturellement dans la "grande soupe entropique (sic) contre laquelle on ne peut rien" (TM Jean Zin). C'est tout ce que je lui souhaite d'ailleurs, qu'ils préservent tout ce qu'il y a d'estimable et de vivant dans sa culture.

        • Les Han homogènes ? Faudrait voir à se renseigner. Une telle assertion est ridicule.

          Sinon, le modèle souverainiste chinois atteint ses limites en termes de paix sociale, ça va commencer à ruer dans les brancards pendant la transition en cours.

          Le Japon, lui, est dans un beau merdier démographique et de dette que nulle planche à billet ou robotique résoudra.

  10. Il se trouve qu'un message de notre petit facho qui s'ignore est passé automatiquement en modération et je n'ai eu aucune envie de l'approuver, en profitant donc pour mettre un terme à cette discussion sur l'apartheid des peuples au nom de la sauvegarde des cultures. Ces gens là sont persuadés de la légitimité de leur revendication et inaccessibles à la critique. Comme on sait bien que ces accès de xénophobie mènent à quelques massacres, quoiqu'on prétende, je les combats et ne leur laisse pas tout le champ de s'exprimer, ce qu'ils ont l'occasion de faire partout. Donc, c'est fini, les commentaires sont modérés pour un temps et ne seront plus acceptés sur ce sujet.

  11. Dans cette époque parfois désespérante, il y a des lieux de lueurs :

    "Initialement, les habitants avaient peur de n’être plus les maîtres de leur village.
    Même les habitants ont eu besoin de temps pour s’y habituer aux nombreux nouveaux visages dans leur village. Les plus âgés étaient les plus sceptiques. Certains ont même craint que la compassion de leur maire aurait conduit leur village à la ruine. Mais au fur et à mesure que le village se redressait, dit Emilia, « les doutes ont disparu. »"

    http://ville-nouvelle.net/2015/06/29/les-migrants-sauvent-le-village-de-riace-du-declin/

    • Oui , il y a des choses positives .......Ce qui est désespérant c'est l'incapacité à développer des politiques : on a toujours des trucs à double face avec de la com ; l'idée de ménager la chèvre et le chou ....et en définitive personne n'en sort gagnant.
      Il est évident que l'intérêt d'une Union Européenne c'est justement de pouvoir résoudre ce genre de problème : la répartition des réfugiés sur l'ensemble des états européens et l'établissement d'un lien entre accueil et nouvelles politiques économiques (relocalisations) permettrait un beau projet .
      Le désespoir n'est donc pas à porter sur la nature humaine qui par des contre exemples montre sa capacité d'intelligence , mais à cette difficulté extrême à passer de la démocratie représentative de gestion à une démocratie de projets.

  12. J’approuve entièrement l’analyse récente de F. Lordon sur son site « La pompe à phynance », écrivant, face à une situation plutôt désespérante:
    « Entre la nation substantielle, confite en ses mythes identitaires et éternitaires, et la nation politique, rassemblant les individus dans l’adhésion à des principes, sans égard pour leurs origines, bref entre la nation de Mauras et celle de Robespierre, il n’y a pas qu’un gouffre : il y a une lutte inexpiable. Et de même entre la souveraineté comprise comme apanage exclusif des élites gouvernementales et la souveraineté conçue comme idéal de l’auto-gouvernement du peuple. « Nation » et « souveraineté » ne disent rien par eux-mêmes, ils ne sont que des points de bifurcation. Ils ne parlent que d’avoir été dûment qualifiés, et alors seulement on sait vers quoi ils emmènent ».
    Vous-mêmes ne tombez-vous pas dans le piège où tombe d'autres en Incitant vos lecteurs à rejeter la complexe ambigüité de ce niveau de décision politique qu’est la nation , revient à un tour de passe-passe pour faire apparaître comme seule solution claire le niveau local avec ses trois composantes, selon la seule perspective post-gorzienne qui est la vôtre ? C’est dommage, car votre rhétorique s’avère la même que celle de l’idéologie ultralibérale dominante ,celle qui ligote aussi les partis de la gauche radicale que vous rejetez : donner la Corée du Nord comme issue fatale d’une analyse de gauche opposée à l’austérité, et le F.N. comme avenir fatal de toute analyse voyant encore une efficace au niveau des nations : « C’est ce que vous voulez ? Vous n’y songez pas ?». C’est regrettable venant de vous. Car montrer, comme vous le faîtes depuis longtemps avec une très remarquable ténacité l’intérêt des démarches locales, en tant qu’initiatives citoyennes forcément marginales au départ (monnaies locales, réseaux locaux, coopératives au niveau « communal ») c'est insister sur un aspect incontournable de cette économie plurielle que vous proposiez jusqu’ici à contrario des rêves idéologiques antérieurement dessinés par les gauches dites révolutionnaires. Et voilà qu’aujourd’hui vous proposez cette marginalité de départ comme le seul avenir possible, face à la connerie des « socialismes » de tout bord ? Alors que la marchandisation libérale mondiale s’accommodera facilement de l’existence de telles expériences, pourvu qu’elles ne s’avèrent pas « systémiques » mais en marge, comme elle s’accommode de partis d’opposition marginaux, et même de repoussoirs comme le FN, de barbelés en Hongrie, ou de la Corée du Nord, ces contre-exemples entretenus?

    • La postulat de Lordon, c'est qu'aucun changement de l'Europe n'est possible, donc il faut sortir de l'Euro, son TINA, pour obtenir une société française qui serait plus de gauche.

      Mais rien ne prouve que le changement se ferait mieux au niveau francais où on retrouve les mêmes clivages, lobbyings...

      Une sortie de l'Euro, outre le prix à payer, amènerait probablement une guerre des monnaies avec, cerise sur le gâteau, une forte exposition du franc à la spéculation.

      Un tel environnement, de quasi-panique économique et sociale, aboutirait à un renforcement du FN probablement bien plus fort qu'actuellement, l'inverse de ce que peut souhaiter Lordon qui verrait sa belle théorie lui exploser au nez comme un apprenti sorcier dans un labo de chimie.

      Les gouvernements francais et italiens auraient bien plus de possibilités d'infléchir la politique européenne pour coordonner les économies, ce qui serait quand même la première chose à tenter de faire, avant de tout raser pas gratis.

    • C'est tout à l'honneur de Lordon de dénoncer la dérive de Sapir mais il ne fait ainsi que témoigner de son complet irréalisme car c'est au nom du réalisme que Sapir prône l'alliance avec le FN. On peut dire de Lordon la même chose qu'il disait de Tsipras qui ne voulant pas sortir de l'Euro n'avait qu'à passer sous la table, ce qui est la même chose avec son souverainisme qui refuse le nationalisme contre l'évidence des forces en présence, ce qui en fait lui aussi l'idiot utile du FN. Evidemment, s'il n'y avait pas la réalité économique, sortir de l'Euro selon ses plans imaginaires, ce serait une excellente chose, de même que s'il pouvait y avoir un souverainisme sans nationalisme. On a vu ici même à quoi mène le rêve de retrouver l'entre-soi. C'est gentil de parler de la nation de Robespierre mais notre réalité est celle de la montée des nationalismes partout en Europe, singulièrement en France. Enfin, ce fantasme de l'auto-gouvernement est également complètement en dehors de la réalité et des forces en présence.

      Il est certain que le système ne sera pas gêné par le Parti de Gauche ni autres pseudo-révolutionnaires, il ne suffit pas de gonfler ses muscles, il faut prendre conscience de ce qu'on représente vraiment. Plutôt que d'agiter ses bras comme des moulins en gonflant les voiles de l'extrême-droite, il vaut mieux dénoncer l'escroquerie des promesses du souverainisme. Non, le monde ne sera pas comme on le rêve mais il faut tirer parti des possibles qui s'ouvrent - notamment au niveau très concret du local - pas tirer contre son camp à s'enfermer dans une mythologie de gauche facilement récupérée par un fascisme qui se prétend gauche du travail et droite des valeurs. La naïveté politique est un crime.

      Je suis dans ma revue des sciences et n'ai pas le temps en ce moment

    • "L’émergence de la thématique souverainiste chez des penseurs de gauche, que ces derniers soient dévoyés ou non, ne traduit, au fond, que la dilution des rapports de production capitalistes sous l’effet du chômage et du précariat et l’exposition corrélative des travailleurs et des citoyens aux différentes formes de nationalisme qui fleurissent à l’(extrême) droite et à l’extrême gauche."

      http://www.liberation.fr/politiques/2015/08/30/jacques-sapir-ou-le-piege-du-souverainisme_1372467

      • La gauche de la gauche ne peut pas abandonner le souverainisme sans se dissoudre, puisqu'elle prétend diriger l'économie (sortir de néolibéralisme), voire (c'est plus rare) sortir du capitalisme. Il lui faut donc un pouvoir fort et centralisé, l'équivalent de la dictature du prolétariat comme force transformatrice (par force) de la société, opérateur supposé pouvoir annuler toutes les autres forces en présence. Si on ne suppose pas une telle puissance, et d'en être le dépositaire, impossible de rêver changer le monde, obligés de se limiter au possible. Sous ses airs bonasses (humanistes) aspirant au Bien, c'est le même rêve totalitaire que les djihadistes.

        On est bien dans l'ordre de la croyance, appuyée sur toute une mythologie qui paraît la vérité même pour ses dévots, dont j'ai été comme beaucoup. Le plus comique dans le coup, une fois qu'on s'en rend compte, c'est l'idée qu'on devrait être majoritaire alors qu'on ne représente rien, tout au plus 10% et ceux qui prendront ce pouvoir fort, ce sont les fascistes mais on s'imagine au pouvoir appliquant notre programme le plus radical dans la joie et la bonne humeur. Les groupuscules se divisent sans cesse car chacun prétend appliquer son programme idéal qui n'est pas si idéal mais n'a de toutes façons aucune chance de rencontrer assez de soutiens (ceux qui sont persuadés d'être dans la vérité ne peuvent le comprendre). Quand je regarde en arrière ma vie de militant, je trouve cela bien ridicule. On était toujours les mêmes 6 ou 7 personnes hors-sol, sans personne du coin, à faire nos petites actions entre nous et croire qu'on représentait toute la population...

        Les mythes de la politiques sont vraiment étranges et ne devraient pas tenir à l'examen, surtout quand on est nourri de sciences sociales, mais la dissonance cognitive est universellement partagée par tous les croyants. Le problème, c'est qu'il y a la réalité, qui n'est pas drôle et que le FN est une menace qu'il ne faut pas prendre à la légère, dont il ne faut pas encourager les thèmes en niant la réalité actuelle.

        Certes, abandonner l'étatisme et l'illusion d'un souverainisme tout-puissant comme d'une démocratie transparente où un peuple s'exprimerait généreusement, tout cela oblige à faire son deuil des espérances révolutionnaires et accepter de devoir s'en tenir à un réformisme, incapable de changer de monde mais aussi radical que possible. Sans pouvoir fort et centralisé, cela ne peut se faire qu'à un niveau local. Ce n'est pas capituler mais reprendre le flambeau qui était tombé à terre quand nos utopies ou nos délires se sont fracassés sur les dures réalités. La question n'est plus celle du XIXè ni d'une fin de l'histoire merveilleuse (fin du capitalisme, du travail, des dettes, de l'aliénation), mais de refonder des protections sociales et les rapports de productions devenus obsolètes à l'ère du numérique et de la globalisation.

  13. Je reviens au cœur du sujet de l’article, à savoir le bien fondé de la création d’un mouvement des alternatifs.
    C’est d’après moi une fausse bonne idée, au sens où on replace aussitôt l’alternative dans le cadre habituel du politique qui se fait par la concurrence entre mouvements, partis… se réunissant autour d’une même vision des choses ,d’une même idéologie.
    Hors l’alternative consiste à sortir de ce cadre en plaçant les acteurs, non par groupes d’affinités ou d’intérêts dans un affrontement électoral, mais dans leurs diversités et divergences directement autour de la résolution des problématiques. C’est la société à construire dans son territoire local en référence aux problématiques globales qui fait lien. On est ici dans le cadre d’une démocratie cognitive territorialisée cherchant à agir local et penser global.
    Dans ce cadre , les échelons territoriaux , régions, nations , Europe , international sont des points d’appui et d’articulation de l’aménagement développement des territoires du monde .
    On est pas dans le cadre de l’affrontement économique et politique, des mouvements , des partis, des nationalismes , mais dans celui d’un monde à construire localement. L’économie devient solidaire et le régime politique la démocratie structurée et organisée autour du principe de pouvoir partagé par tous dans le cadre de constructions territorialisées.
    On passe du TINA à l'alternative il y a .

    • Oui, il y a effectivement des objections et cela ne peut pas être un parti (comme je l'ai écrit), ne visant pas la politique nationale, mais l'intérêt d'en faire un mouvement reste important il me semble, donnerait plus de moyens et de force mais il ne faudrait pas que cela détourne de l'action locale qui reste l'essentiel effectivement. Je trouve qu'il y a un manque de représentation de ces alternatives et un manque de réflexion sur leurs faiblesses et leurs atouts. On ne peut, là comme ailleurs, en rester à la vieille politique étatique. Il s'agit plus de s'adapter à ce qui existe, à ce qui change, que de vouloir créer quelque chose.

      • "Je trouve qu'il y a un manque de représentation de ces alternatives et un manque de réflexion sur leurs faiblesses et leurs atouts."

        Oui il y a un grand manque d'explication et description de "l'alternative" qui est réellement dès l'amont une autre approche , une méthodologie radicalement différente , une autre manière de faire de la politique ; il faudrait pouvoir bien décrire le pourquoi du comment , la nécessité de son expérimentation comme réelle alternative de long terme , réel projet politique ; cela en même temps qu'il apparaît malheureusement évident qu'on est contraint de faire avec l'existant qui ne fonctionne pas du tout de la même manière . Mais what else ?

  14. Varoufakis est quand même intéressant, loin de tous les dingos irresponsables. Sa conception est réformatrice, il envisage différents moyens monétaires nouveaux de lutte, y compris monnaie numérique, il ne parle pas cependant de monnaies locales, mais il n'en est pas si loin :

    "Nous sommes devenus ce stupide continent, et nous avons un euro très mal adapté à nos besoins. En attendant de le rendre viable, peut-être aurons-nous besoin de devises parallèles. Peut-être avons-nous besoin, d’ailleurs, non pas tant de devises que d’un système de paiement parallèle, d’une sorte de version locale de liquidité, libellée en euros. Je pense que nous en aurons besoin. Et j’ai publié récemment, dans le Financial Times, un article dans lequel j’explique ce qui se passerait dans ce cas, ce qui se passerait en France. Rendre quelques degrés de liberté aux gouvernements nationaux sans sortir de l’euro ni même créer d’autres devises, créer plutôt un système parallèle de paiement utilisant l’euro comme unité de compte — c’est possible. Pour moi, c’est ce qu’il faut faire, dans le même temps que l’on essaie de créer une coalition européenne pour réparer les dégâts politiques et économiques, et notre monnaie elle-même."

    http://www.revue-ballast.fr/yanis-varoufakis/

    • C'est effectivement intéressant sauf qu'il n'intègre pas du tout l'écologie, et donc le local...

      Varoufakis a été naïf de croire pouvoir compter sur l'intelligence et la bienveillance de ses interlocuteurs, mais pas plus que Mitterrand qui n'était pas né de la dernière pluie et s'était imaginé pouvoir s'entendre avec Reagan et Thatcher qu'il recevait à Versailles, ne récoltant qu'un silence gêné. Preuve qu'on garde tous une étonnante naïveté sur la nature humaine et la politique. Il est cependant beaucoup moins naïf que la plupart, notamment des souverainistes, et c'est pas mal qu'il rappelle que lorsque la Grèce avait sa monnaie, cela n'en faisait pas un pays socialiste !

      Ce qui est en effet extraordinaire avec les souverainistes de gauche, c'est qu'ils arrivent à se persuader que revenir à l'Etat antérieur de souveraineté démocratique et monétaire serait forcément progressiste, en s'appuyant sur quelques rares moments de notre histoire qui font plutôt exception et comme si ces moments n'étaient pas le fruit de luttes sociales intenses (et de répressions féroces). L'autre chose extraordinaire, c'est de croire pouvoir ignorer le danger nationaliste, effacé de leur esprit dans leur conception irénique de la nation démocratique. Il y a certes de la souveraineté à regagner à tous les niveaux, pas spécialement celui de la nation, mais il n'y a pas de baguette magique face à des forces matérielles et on tombe facilement au pire.

      • Pol Droit relate assez bien cette nature-système in-humain :

        "Chacun connaît, d’expérience intime, ces moments d’émotion qui font trouver indispensable d’ouvrir sa porte ou son portefeuille, et ces moments inverses qui font juger nécessaire de privilégier son confort, sa situation ou celle des siens. Mis à part chez les anges et chez les démons - que l’on rêve, symétriquement, incapables du mal ou incapables du bien -, ces deux mouvements sont puissants en tout individu. Et les deux sont banals. Ce qu’il faut voir, c’est que leur tension s’ancre d’abord au-dedans de chacun, et non au-dehors. Et qu’elle n’est pas près de disparaître. Encore faut-il la reconnaître, si l’on veut qu’un jour des solutions existent, qui s’efforceraient d’atténuer ce conflit."

        http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/021300811964-face-aux-migrants-1150307.php?SdWxwKCzT4W5KYAr.99#xtor=CS1-33

      • Quand Varoufakis parle de "notre monnaie elle-même", je crois qu'il parle de l'Euro?!

        ND propose aussi une monnaie complémentaire parallèle et marginale, un Euro-Franc, à hauteur de 15Md par an environ, qui seraient injectés directement comme revenu de base. ça pourrait aider à retrouver une petite marge de manœuvre politique/monétaire à condition que le circuit de cette monnaie et sa cohabitation avec l'Euro fonctionne.

  15. Il faudrait trouver des mécanismes pour créer l’entente, ce luxe le plus absolu cette propriété humaine et infinie ............................................................................................... Oui c'est comme pour notre situation historique actuelle où comme dans les années 30 aucun consensus ne semble se dégager pour la crise systémique présente ni sur le diagnostic ni sur les solutions. dans ce cas , c'est la leçon de l'histoire il faut sans doute passer par le pire pour retrouver ( comme en 1945) , et ce malgré les risques considérables de siphonage intégrale du projet humain ( hubris) , un consensus fort , une entente , un nouveau compromis, pour une nouvelle ère ... c'est pas les gens qui le demandent ( c'est un cas classique de dissonance cognitive quand on ne parle plus de ce qu'on fait et inversement ) , mais ce sont les faits (qui sont décidément têtus !! ) ..... Il faut des fois passer par le pire pour aller mieux !!................................................................................................................... aucun consensus ne se dégage comme dans les années 30 car on voit toujours le bout du tunnel donc dans le déni d'une crise à l'évidence durable et profonde : non comme une courbe en V mais en W avec des reprises qui entrainent mécaniquement des rechutes de plus en plus graves ....
    On revient de loin la tache est immense, des victoires arriveront, mais pas nécessairement comme on les aura prévus, par d'autres moyens ...
    il faut rester attentif aux évènements et guetter les opportunités en surfant sur les hasards et autres couac du calendrier de l'épok !!
    27 août, 22:44 •
    Moulier Boutang Yann

    Aujourd'hui dans Libération une bonne tribune de Michel Aglietta et un jeune politiste qui souligne que la solution au problème du corrélât de la monnaie unique l'euro c'est un souverain fédéral mais que beaucoup d'Etats embêtés reculent parce qu'ils pensent que leurs opinions publiques respectives ne sont pas mûres pour cela. Mais je crois que là réside l'erreur. L'histoire est patient mais elle est parfois pressée surtout dans un contexte de crise mondiale ( voir le retournement des Brics surtout de la Chine) La transformation de la crise de la dette privée de 2008 en dette étatique ou souveraine donc en problème budgétaire intervient au moment où la construction européenne a besoin d'un nouveau souverain. Ce souverain c'est la fédéralisation accélérée de l'Union. Après le 18 bru maire de Trichet- Draghi voici avec les deux déclarations de Coeuré dans la résolution de l'acte trois de la crise grecque les prodromes du Trésor européen. Certes le processus ne suit pas l'ordre logique de l'exposition mais celui du tâtonnement, de la recherche!!!les voies par lesquelles s'écrit la naissance difficile de la fédération européenne quand elle sort de sa gangue confédérale ( la forme du souverainisme ) du Conseil Européen sont déroutantes, le demis européen n'a pas encore imprimé sa marque, cela viendra sans doute après la crise grecque par l'acte IV espagnol mais l'Europe est bien vivante . Au cœur du plan A le plan B se fraye son chemin. Pas besoin de sortir virtuellement comme le reprochait durement Tsipras à Varoufakis et Montebourg. Seul le réel est révolutionnaire !

    Yann est optimiste c'est sans doute du à sa position de leader d’opinion, mais je m'y reconnais assez on verra bien , c'est vrai on avait de loin l'impression que les lignes avaient bougées en Europe avec la Grèce et tsireza , mais il semble que tsipras ait fait la galipette , on verra aux prochaines élections espagnoles qui si je me souviens bien sont à la fin de l'année ... mais sinon c'est peut être vrai l’Europe avance , on le voit un peu avec le problème des réfugiés aussi ... on verra bien ce qu'il en sortira

    et oui la sociologie c'est le refoulé du monde

    historiquement de la droite mais aussi depuis quelques années de la gauche !! ils s'étonnent que les gens votent pour les candidats anti système( de le pen à mélanchon c'est la France depuis 5 siècle droite dans ses sabots et qui manifestement veut se blanchir et croit-elle assainir la race !! du métèque et du paria jusqu'à l'eugénisme et la stérilisation forcée si il le faut !!) qui veulent revenir simplement au capitalisme national de connivence d'état , c'est la France distante et froide ( comme le rappelai benjamin stora sur bfm tv en parlant de l'histoire des mouvement de réfugiés qu'on appel migrant pour mieux les traquer et les piste , nous leur police on la pisse et ce soir au menu y a du commissaire : corsaire contre inspecteur et autres langues de vipères : et ceux qui ont dans la bouche ; un cadavre , celui souvent de leur(s) enfance(s) ....

    quand on est pas psychotique on est névrosé !! disait si justement Lacan !!

    je dis que j'aime , mais il y a 4 ou 5 ans j’aurais adoré ce genre de sons avec les Lirycals de la Plume , génial et torturé , subversif, et très bien renseigné!! ?? 🙂 !! du bon films d'actions pour intellectuel(le)s , une machine philosophique féroce et furieuse ( comme une intifada verbale), que le verbe / caméra (ghetto) film toute l'équipe et scénarise les affects !! nous vivons dans le monde des œuvres permanentes : du dialecte , la parrhésia, n'ayons surtout pas peur de parler nos dialectes et il suffit des fois d'une toute petite étincelle pour redonner la palabre !! ayons au moins ce courage de ne demander rien de moins que [ l'ossium ] !! le loisir démocratiques , pour s'émanciper de la raison car plus nous serons législateurs plus ils nous asserviront à la Raison !!   !! et oui .... 🙂 !!

    http://laplumedernierrempart.bandcamp.com/album/immonde-nuisible-hostile

    la rue a des yeux et on a du kérosène pour danser dans le feu !! , un trou , une pèle , une pute édentée !! un rayon de lune , et , ça y ai mon ami (e) , le décors est planté !! un œil dans la rue si j'ai pas ma langue dans ma poche que que t'as pas les oreilles près du cul ( sinon ça tabasse dur , hard core comme la vérité et l'écriture ) !! dans la rue car l'ascèse y est largement possible, malgré ce qu'on peut penser (ce qui est des fois un peu vrai !!) , quand le ghetto produit des trésors et les dévore !!! 🙂 ?? §§ le ghetto n'est pas forcément une maladie , : si tu le vie , si tu l'aime , si tu l' rime !! il devient la plus belle des choses comme un sclass ou un hymne!! !! on rime comme un berretta et on va aux lisières de nos cellules , quand on bouscule , et que nos vies bascules , on danse ivre dans la langue en faisant méticuleusement rouler le barillet !!

    la petite philosophie politique et sociale du moment , et très offensive , et souterraine, mais vu du point de vue des acteurs on peut penser que c'est une faiblesse , mais comme toutes les choses humaines , c'est une faiblesse peut être qui nous perdra ( le pire peu très vite arriver et il faut s'y préparer ) mais une faiblesse qui fait finalement notre force , la plus grande de toutes les forces , je suis a social mais je rêves toutes les nuit de communisme des esprit et de nuits des prolétaires , trop dans la galère !!! et les bons mots sont éternué à la bière , une rime intense ,j, une respiration de ma tête , ce jour il fais frais et c'est dans ma tête mais c'est comme chez moi , : rentre dans mon lyrical univers 🙂 !! uni vers rien c'est normal on y voit rien!! je te parle de nos vies en perpétuels chantiers, mais à quoi ça serre de rapper si c'est pour rien y changer et s’accommoder de tout ou presque , le morne confort et sa patte servitude , il faut une autre attitude celui des pirates de l'intelligence ( collective , ...) et du jeu , avec leurs feux sacrées et leur vaisseaux de combat , pirate contre inspecteur et commissaire dans le sarko-hoïl-land parano !! 🙂
    Depuis le boom bap mental de mes bâtiments dans le 2-4 et plus précisément le 24-150

    Olé : il faut vaincre le geôlier : ici commence la guerre ! Il faut traverser le monde : ici la magie.... CHANTER RIRE ET DANSER? AUSSI SOUVENT QUE POSSIBLE?? TEL EST LE SECRET DE MA Santé !!

    • et la rengaine anti travail , salutaire quoique des fois trompeuse, est très sympa avec la parole de Loïc wacquant , le bourdieusien ... j'adore aussi la vidéo dont ce son a été tiré .... immortel penseurs , et t'inquiète y aura du bon peura à la fête , surtout quand la vie , plus que jamais , c'est un putain de casse-tête !! mais tripalium est un morceau génial !! 🙂 !!

    à la suite je trouve la revendication au droit à la paresse comme revendication au repos terriblement vrai c'est d'ailleurs comme cela qu'il faut comprendre Paul Lafarge , avec dans le morceau N°8 cette phrase clé qui dissipe tout malentendu notamment sur les tromperie de l'anti travail : "j'veux pouvoir glander sans me faire juger ... et pouvoir taffer sans m'faire gruger !! " c'est loin d'être le cas , mais on se raccroche à c' qu'on peut et on fait avec ce qu'on a !! ouais !!! ?? 🙂 !! " Tout est dit ; chapeau bas !! quelle merveilleuse intimité et aération de l’esprit, comme une respiration intense ; à la lisière de nos cellule, sur un beat hip hop, on bouscule pour que ça bascule !!

    • il faut traverser le monde : ici commence la magie , et la danse frénétique et puslatives des affects ( qui doivent malgré tout circuler voilà pourquoi le droit d'auteur et les droits d'entrée ne tiennent pas !! il faut vaincre le geôlier , ici commence la guerre , le vécu intime de tous les dépressifs , ce qui les rends parfois violents sur des questions de droit d'auteur comme dans le show-bizz !! ce fu à l'instant mon cas avec sultanA refusant que je lui recycle un petit mégot de joint numérique , va te faire enculer salope le show-bizz j'en ai rien à branler !! je suis pas de ta race !! y a pas que les rebeu qui trinquent faut pas déconner ..... moi même je suis blanc et je suis sur je souffre plus que toi de ce que toi même tu sembles cibler et pointer du doigt qui est malgré tout un doigt qui n'est pas sans pertinence, loin de là ..... j'ai kiffé le son alors je vais médire mais je vais pas vomir , très sincèrement et très respectueusement , antyphon d'abder qui nique le showbizz et les langues de vipères !! du bon son néanmoins mais fait par une connasse !!

      je ne doute pas un instant que l'approche et l'issue qu'a su dégager le grit gorz et jean ici est sans doute la meilleure , c'est dans cette direction qu'il faut chercher . mais le hic , c'est que c'est difficile à démarrer . nous on a compris que l'art illégitime des bas fonds de la grande ville , et le squat peuvent bien préparer le terrain , dans un premier moment fondateur et créatif ( résistance ) , une foi les territoire réchauffé on pourrait laisser agréablement le terrain à des types comme jean et sans doute d'autre que je ne connais pas encore sur le territoire de la caldéra et l'espace furieux européen .. c'est juste une histoire de temporalité qui nous distingue avec jean , après on est 300 % ok sur tous ces post et ici il n'y a rien à jeter sur les 800 articles et quelques 5 bouquin en téléchargement libre . mais jean est une has been , t'inquiètes jean on s’occupe de tout , changer la déco érotiser le bazart , l'art de nos vies merde , même si l’objectif c'est de changer le monde et pas seulement nos vies (qui sont de toute façon en perpétuel chantier , la vie c'est ce qui change tout le temps même quand l'histoire se répète)
      , comme dans la première période de l'IS et le temps le la belle amitié entre debord et yvan tchechglof (ça aussi c'était des camarade putain wesh cousin !!!!. l'idée de construire l'hacienda vient de là . après on connais un peu mieux nos limites ( pas si facile que ça quand on n'est que trentenaire et un gos poupon un ado attardé de 33 ans, 300% cotorep . j'ai la santé physique et sexuelle d’Emmanuel Kant , je ne me paluche qu'une fois tous les 2 mois et juste pour avoir un peu l’impression d'être normal . mais bon on à la wipe et on connais suffisamment nos limite pour savoir qu'il faut aller au delà : comme ginsbourg, notre connerie et la décontraction de l'intelligence , quant on fume nos jdose comme des fusée , fils du béton arracheur de bitume , familié des ambiance de fin de république les 31 décembre , tricolore bolc béton un avertissement à la nation et à la finance ! par millions France 2011, souligne en rouge toutes les raison qu'on a à vire le présent et l'histoire en train de se faire en rébellion ! . la Tunisie nous montre le chemin !

      Merde !!!! « Le capitalisme c’est la mort …… du…..désir !!! » JPA … ça c’était un camarade !!  !! olé !! que la bière coule à flot !!

      Bien vrai c'est le mot de jean Paul, que dis-je, le cri tonitruant de Jean-Paul Abribat à l'université bordeaux II victoire en 1995 et en 1998 !! cela avait à l'époque crée des émeutes , entre 150 et 70 étudiant(e)s autonomes du grenier puis du collectif étudiant à Broca 4 !! putain à l'époque on avait le locale !! Merde !!!! Le capitalisme c’est la mort …… du…..désir !!!

      • Le mec d’en haut se penche sur ton sort, moi des fois je déçois, des fois j’honore !! Mais petit blanc, comme moi, ne confonds pas trop le hard-core avec le sourire d’un kabyle.

        Une tempête de ciment s’abat sur ta ville. Et maintenant les débats sont ouverts, dans le sillage « d’antyphon d’abder », on nique les poncifs et les langues de vipères, mais le procureur est une raclure ; il prendra tôt ou tard sa raclée. Antyphon, le zorro ridicule avec néanmoins quelques piques intello et incongrues.

        La vérité a un gout dégueu de capote dans ce monde trop inhumain que bill Gates a mis en cloque. T’inquiètes, si la haute ne la légalise pas c’est qu’ils très bien ce que la drogue leur rapporte *

        Je le redis, la nique aux sommités, même à notre insu, dans l’art de (se) correspondre, hissons nous au sommet et que par la fonction DSK (« yes we kahn !! » DSK, mdr) la vérité éclate au grand jour en double pipe expresse et bien juteuse …
        Ya pas qu’au FMI qu’on trousse les domestiques.

        le marché mondial des drogues dures ça pèse trois cent milliards par an, la publicité des gadget à la con c’est 1000 milliards de dollars , alors qu’entre parenthèse , il suffirai ( selon un rapport récent de l’ONU) de 40 milliards par an pour que tous sur terre aient accès aux soins de base , à la bouffe, l’énergie , l’eau , l’éducation, le travail, le revenu et la culture ( moins chère si on la fait nous même ) . 40 milliards c’est à peine plus que le budget de l’éducation nationale en France, à peine 1% de plus sur le taux d’intérêt de la dette souveraine française …

        C’est que la paix et le bien être coute bien moins cher que la guerre le chaos social politique ou psychique et le mal-être général (dont beaucoup de gens bien placés profitent finalement). mais loin de moi ses petites fables écolos, pour gros niais et autres benêts, qui circulent trop sur internet : ces petites fables d’une société unie et sans croissance et où le miel et l’amour coulent à flot et des sociétés sans guerre (ni révolutions).

        Ps :

        Est- il encore pertinent de parler de société ?? !! Après 200 ans de capitalisme (souvent sauvage), pas vraiment. Des rézos tout au plus , de liens lâches qui vous laissent basculer dans la maladie ou dans la mort, des charlatans du sentiment qui abondent partout et qui vous laissent croire que le monde est beau et que vous êtes quelqu’un de formidable , mais c’est pour mieux vous baiser et pour mieux vous spolier : elles nous spolient et elles nous panoptisent mais elle iront en enfer car les salopes simulent . L’atomisation, stades ultimes de 40 ans de décompositions sociales et politiques, semble totale ; l’influence des médias sur l’opinion publique est impressionnante et inquiétante , mais plus généralement c’est la désorientation et la démoralisation qui sont devenus générales, sur fond de pétainisme ambiant et en l’absence totale d’anticipations et de stratégies pour vivre mieux avec moins dans un futur proche… et tout cela laisse présager du pire , quand sans soin et sans sécu nos dents se décrochent et que moi et mes potes on crèche sous des porches !!
        Putain les frères au bled ont la dalle, elle est franchement écornée, monsieur le juge , ta carte postale !! Ça ne nous empêchera pas d’empocher le pactole. J’ai trouvé la vérité, au fond d’une poubelle !! Comme un papier froissé, un joint abandonné.

        Mon cœur est malheureux, donnez moi un brin de paille, Ô système cybernétisé, pour mettre le feu au monde §§
        émoticône smile
        !!

        Septembre 2015 … ici et ailleurs …

  16. Depuis que la Russie subit l'embargo , l'état russe soutient l'agriculture locale pour répondre aux besoins que produit l'absence d'importations ; il y a donc actuellement un développement de l'économie locale ; en Europe , la crise agricole devient si tendue que les dirigeants vont devoir commencer à se creuser la tête pour des solutions. Peut être qu'au bout du compte , le principe d'une organisation agricole relocalisée pourra doucement émerger .
    On voit là qu'effectivement c'est la pression du réel qui oblige l'alternative . Mais le problème est que l'alternative se prête mal à la contrainte , cela dans la mesure où son principe est tout autre et repose sur le choix assumé comme tel d'une politique humaine et durable , c'est à dire sur un consentement assumant la compréhension des contraintes globales : à savoir le fait que les sociétés humaines ne peuvent s'inscrire durablement et heureusement dans la recherche du profit au service des intérêts d'individus ou groupes ou pays.
    Une économie sociale , solidaire et durable , l'aménagement protection du milieu , l'accueil des réfugiés ne sont pas des facultatifs , ou des actions vertueuses, mais des obligations pour durer , ne pas finir la planète sur le plan environnemental , et ne pas nous suicider en ouvrant la porte à la barbarie.
    Il y a donc en amont de l'alternative , de l' humain , et c'est là aussi que ça se passe, avec malheureusement cette capacité développée à nous voiler la face.
    Je ne suis pas partisan d'attendre en partant du principe que c'est le réel qui va faire le job ; la réalité humaine est autre. Et le job sera mal fait ; du moins il aura des conséquences qu'on ne peut pas souhaiter.

    • Le problème n'est pas une dynamique , un mouvement ou l'autre ou la concurrence entre des dynamiques ; le problème est d'apporter une réponse globale aux enjeux actuels, cette réponse nous permettant de développer un projet politique concret .
      Merci de m'indiquer s'il existe une autre réponse que celle de rééquilibrer la mondialisation par des relocalisations. Réponse structurelle à la logique d'un système détruisant la relation amoureuse de l'homme à son milieu et à ses semblables , compétitivité et croissance n'étant pas compatible avec la construction d'une société solidaire durable.
      Il n'y a pas d'autre perspective que de relocaliser pour répondre aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux; il faut théoriser , décrire et expérimenter cette voie dans les cadres institutionnels existants ( européens, nationaux et locaux ).
      Les mouvements , les dynamiques ont surtout besoin de se réunir autour d'une politique européenne et nationale consistant à réaménager le territoire et relocaliser. Impulser des dynamiques locales consistant en une prise en main directe des problématiques par les acteurs locaux dans le cadre des institutions locales.

  17. Cécile Duflot se rapproche d'une conception politique nettement plus bottom-up que ce qui se pratique. La transition énergétique, écologique, les associations, le revenu de base, la monnaie complémentaire (le numérique et les réseaux?), le local... Pas mal d'ingrédients d'un mouvement des alternatifs.
    Je l'ai seulement entendu parler du contenu de son bouquin prospectif, pas moyen de trouver des analyses accessibles autres que people sur le sujet.

  18. Pour ma part, j'ai mis fin à mon contrat en Allemagne. On m'avait collé un flicaillon allemand comme chefaillon. Il m'a tellement gonflé que j'ai explosé une porte de bureau en la claquant comme une brute, ça avait arraché le cadre en bois de la porte en faisant un fracas de tonnerre dans tout l'étage. Ils ont été impressionnés les teutons, ça leur a mis la trouille quelque part.

    M'en fout, quand on me gonfle, je suis patient un moment et je deviens explosif si nécessaire.

    Je vais probablement aller en Suisse.

    Toujours est il :

    "Mais comment innover lorsque les procédures à profusion ont enfermé tous les comportements dans des carcans ? Comment prendre des risques lorsqu’il faut sans cesse respecter des process ? Comment en appeler à la confiance, qui crée les conditions de la réussite, alors que se multiplient les messages de non-confiance avec des contrôles et des batteries d’indicateurs à remplir ? Les salariés ne sont pas dupes et beaucoup versent dans le cynisme."

    http://www.alterecoplus.fr/social/management-la-pensee-financiere-a-tue-toutes-les-autres-formes-de-pensee-201501100826-00000577.html

    • Un livre intéressant :

      "Est-ce à dire que, dans la vie quotidienne, l’ensemble réglementaire n’est pas ou peu appliqué ? C’est certain puisque dès qu’il l’est on se trouve en situation de paralysie totale ou partielle ! Qu’est-ce qui fait que néanmoins « ça marche » plus souvent que ça ne s’arrête ? C’est que les salariés, comme nous venons de le voir, font preuve d’une « bonne volonté » qu’ils négocient et qui rend possible le fonctionnement à peu près harmonieux de leur unité. Pour être précis, ils acceptent de ne pas appliquer ou d’appliquer partiellement ce qui définit leur travail avec l’assentiment explicite ou implicite de leur hiérarchie. Où est le concret alors ? Dans ces règles, visibles certes, mais qui ne disent pas grand-chose sur la marche quotidienne de l’univers dans lequel elles doivent s’appliquer ; ou dans les solutions et arrangements trouvés par les acteurs, non directement perceptibles, mais qui rendent possible la continuité de l’activité dans des conditions à peu près acceptables par toutes les parties ?"

      http://www.seuil.com/livre-9782021136500.htm

          • Je n'ai lu que des extraits, pas de livre entier. Par contre je l'ai écouté sur FI ou FC pendant un assez long moment. J'en retiens que c'est sans doute un assez bon systémiste avec beaucoup d'expérience du changement dans les entreprises. Il prend le facteur humain au sérieux, mais jusqu'à un certain point. Ma critique était peut-être un peu sévère, mais il est quand même loin de remettre profondément en cause le système de pouvoir, et c'est en ce sens que j'ai employé le terme de bon petit soldat. Il est très loin de la vision émancipatrice que propose Jean Zin ici. Il se rapproche de ceux qui défendent "l'entreprise libérée", mais il ne vas pas aussi loin dans l'autonomie des acteurs ou des groupes d'acteurs. A fortiori il va donc nettement moins loin que la proposition de sociocratie d'Endenburg. C'est que le capital et sa propriété induisent des limites à l'autonomisation des personnes et des groupes.

          • C'est bien tout le contraire du petit soldat puisqu'il démontre la vanité complète recettes toutes faites à base de structure organisationnelles sur le papier des consultants vendeurs de soupe.

            Il montre même qu'en dépit de ces façades Potemkine, les acteurs, salariés ou autres, peu importe, jouent largement d'une forme d'autonomie et d'auto-organisation qui font que malgré des restructurations bidons, et autres réformites, les systèmes humains continuent à produire.

          • Olaf,
            oui, bien sûr, en bon systémiste il tient bien compte des retours d'expérience, mais il reste quand même bien peu subversif vis à vis d'un point de vue où est ancrée la conception des rapports humains en arrière plan de l'écologie sociale par exemple:
            "Elle montre les problèmes écologiques comme découlant principalement de problèmes sociaux, notamment des différentes formes de hiérarchies et de dominations, et cherche à les régler à travers le modèle d’une société adaptée au développement humain et à la biosphère. C’est une théorie d’écologie politique radicale basée sur le communalisme qui s’oppose au système capitaliste actuel de production et de consommation. Elle vise la mise en place d’une société morale, décentralisée, solidaire, guidée par la raison."

            Sans doute que François Dupuy demeure plus sensible à la tyrannie de l'absence de structures, ce qui le ferait rester dans le giron d'une domination capitaliste, alors que ses connaissances et ses observations devraient le faire pencher un peu plus vers l'écologie sociale. Le courant autogestionnaire qui est très attentif au concept d'émancipation demeure dans le déni de cette tyrannie. Jean Zin a écrit un bon texte sur la permanence et les fonctions des hiérarchies qui pointe ce pb.

          • Le propos de Dupuy n'est pas d'être pour ou contre le capitalisme ou l'écologie, il s'intéresse au fonctionnement de systèmes humains qui quelles que soient les grandes causes ou principes défendus passent complètement à la trappe ce qui se passe concrètement entre les acteurs, peu importe le drapeau sous lequel ils sont.

          • Olaf,
            on ne va pas se comprendre si tu suppose que je me situe d'un point de vue idéologique. Je te parle de l'effet de la domination capitaliste sur le système de pouvoir dans l'entreprise, effet qui ne peut être ignoré des employés, même s'ils sont "bien" traités, bien impliqués dans les décisions, enfin, tant qu'elles ne touchent pas trop au pouvoir de l'actionnaire majoritaire, au mode d'attribution des postes, au mode de rémunération...

          • La domination capitaliste sur le système de pouvoir est partielle car en partie aveugle, c'est de ça que je parle.

            D'ailleurs de quelle domination capitaliste parle t on, sachant qu'il y a de multiple expressions du capitalisme avec le bruitage des connivences et des corruptions.

            VW, toute capitaliste qu'elle est, s'est pris les pieds dans le tapis, tout comme Enron et d'autres...

  19. avec la mort de rémy freysse ... là en ce moment la persécution n'est plus "para-militaire" et policé , mais judiciaire : j'ai vu une petite jeune sans thune qui était à alternatiba à Bergerac et elle elle avait 2600 euros sur le dos , et tous sont comme cela en tout ça fait 12 000 euros or ils n'ont pas une thune , c'est pour cela qu'il y a la projection allez y ça vaut le coup et le docu sur sivens est déchirant et saisissant .... Lâchez un peu de vos moments et de votre thune car maintenant vous savez pourquoi c'est faire! wesh la famille ma parole !! Nique la réinsertion, les condés et les sales factures !! Car la vie est en héritage et en rature !! Méritez d'hériter même quand la généalogie fait défaut !!

    https://www.facebook.com/CafeAssociatifLesThetards?fref=ts

  20. "Donner directement de l'argent aux personnes pauvres, sans lier ceci à quoi que ce soit (suivre une formation, acheter une vache, etc) n'avait jamais été sérieusement considéré. Les pauvres manquent de self-control, ou de connaissances, était l'argument; l'argent versé directement risque d'être gaspillé en dépenses somptuaires, à la satisfaction d'envies immédiates, un peu comme un enfant qui trouve une pièce de monnaie par terre."

    http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2015/10/04/revolutionnaire-les-pauvres-ont-surtout-besoin-dargent.html

  21. Je vous propose un challenge qui répond au sujet de cet article. L'idée est de transposer à la politique ce que l'agroécologie est en train de réussir avec l'agriculture, à savoir fédérer les alternatives agricoles sous un même chapeau, les faire s'enrichir mutuellement (en gros 4 approches qui se combinent avec l'agronomie, l'écologie, les biotechnologies et les mouvements sociaux). Ce miracle est en train de s'accomplir depuis qu'Altieri a su donner quelques définitions fédératrices fin des années 80. D'une façon résumée, l'agroécologie a émergé autour d'une idée-clé : fonder la conception des systèmes agricoles sur la valorisation des processus écologiques. Définitions ensuite complétées et enrichies par d'autres. en voici une liste:

    Selon Miguel A. Altieri (1989) : "Une approche scientifique utilisée pour étudier, diagnostiquer et proposer un mode de gestion alternatif de l'agro-écosystème avec de faibles intrants"
    Selon Miguel A. Altieri (1995) : "Une discipline qui définit, sur les principes de base de l'écologie, comment étudier, concevoir et gérer des agro-systèmes qui à la fois, sont productifs, conservent les ressources naturelles, sont en cohérence avec la culture locale, sont socialement justes et sont économiquement viables."
    Selon Stephen R. Gliessman (1998) : "L'application de concepts et principes écologiques pour concevoir et gérer des agro-écosystèmes durables."
    Selon Miguel A. Altieri (2001) : « L’étude holistique des agro-écosystèmes, intégrants les composantes environnementales et humaines (...). Un champ cultivé est vu comme un système complexe, dans lequel les processus écologiques se déroulent, comme dans les écosystèmes naturels : cycle des nutriments, relations proies – prédateurs, compétition, symbiose, etc. »
    ... à la prise en compte du système alimentaire...
    Selon Tommy Dalgaard et al. (2003) : "Une discipline intégrée qui prend en considération des connaissances de l'agronomie, l'écologie, la sociologie et l'économie."
    Selon Charles Francis et al. (2003) : "L'étude intégrée de l'écologie du système alimentaire, prenant en compte les dimensions écologique, économique et sociale."
    Selon Stephen R. Gliessman (2007) : "La science de l'application de concepts et principes de l'écologie pour la conception et la gestion des systèmes alimentaires durables."
    ... et des différents acteurs et formes de l'agroécologie
    Selon Olivier de Schutter (2010) : « Les approches agroécologiques suivent le principe de l’agroécologie, qui est une application de la science écologique à l’étude, la conception et la gestion d’agro-écosystèmes durables. L’agriculture biologique, l’agriculture de conservation, l’agroforesterie, la lutte biologique, les cultures associées et la gestion mixte culture-élevage sont tous associés à l’agroécologie. L’agroécologie comprend l’observation des systèmes traditionnels, l’utilisation de savoirs locaux de gestion des agro-écosystèmes, mais aussi la science moderne. Elle ne s’oppose pas à la technologie. La fertilité des agro-écosystèmes et la gestion phytosanitaire y sont essentiellement fournies par les interactions appropriées dans l’écosystème plutôt que par l’utilisation d’intrants externes tels que les pesticides et les fertilisants chimiques. »

    Je note que le retour d'expérience est un des piliers de cette révolution en cours.

    Est-ce que l'écologie sociale de Bookchin serait suffisante pour initier une rénovation de la gauche humaniste? Celle que décrit Bookchin (sans doute un peu idéalisée) et que le bolchévisme a si fortement contribué à détruire: "C'était une société solidaire, avec des tendances diverses, et non pas différentes gauches qui se détestent comme des sectes protestantes. La Révolution bolchevique a fait énormément pour détruire cette communauté, à cause de la répression de Lénine contre tous les adversaires du bolchevisme, et même contre ses partisans. Critiquer n'était même pas nécessaire ! Si tu n'était pas pour, tu étais contre ! Des abîmes se sont creusés dans cette communauté de gauche, et sa culture même en a été profondément marquée, car l'élément humaniste du socialisme était sapé."
    Il me semble justement qu'il manque quelque chose, peut-être une prise en compte trop faible de cette tyrannie de l'absence de structure, pour que l'écologie sociale de Bookchin puisse faire entrer les différentes composantes de la gauche en synergie pour fédérer une nouvelle gauche humaniste.

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