Le sujet de la science

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science-religionLa plupart des "intellectuels" de notre temps, y compris ceux qui se veulent les plus subversifs, ne sont que des moralistes et des idéologues qui produisent une littérature édifiante sans aucune portée et qui semble destinée plutôt à nous raconter ce qu'on veut entendre - ce qui les met du côté des religions. Cette réaction "humaniste" peut, en effet, être caractérisée comme une religion du sujet exaltant sa liberté contre les sciences et techniques qui en dénoncent au contraire les illusions, notamment politiques. C'est cette opposition du sujet à la science comme du volontarisme au déterminisme qui prend la place des grandes idéologies du siècle dernier, témoignage de la difficulté à intégrer les avancées des sciences et les bouleversements de technologies qui nous transforment au point de mettre en question notre humanité même (la mise en question de notre être devient une question très concrète).

C'est donc parce qu'elle serait menacée par les sciences et techniques qu'on va chercher à donner un contenu positif à une humanité qu'on reconnaît même aux fous et aux pires criminels, qui ne sont effectivement traités ni en animaux, ni en robots. Malheureusement, sans le support de la religion, il n'est pas si facile de démarquer l'un de l'autre par une qualité véritablement universelle, jusque dans les états les plus pathologiques (comateux par exemple). A la place, on ne fait souvent que surévaluer grossièrement la subjectivité, la parole, l'intelligence, la culture.

Sans avoir rien à renier de nos déterminismes ni des sciences, il est possible pourtant de sauvegarder une place éminente au sujet qui l'oppose radicalement aux simples objets mais aussi aux autres animaux (il ne s'agit pas de vitalisme). Ce sujet de la science est cependant dépouillé de tout narcissisme. En son universalité, ce n'est pas une identité ni une essence mais uniquement une "position de sujet", dissymétrie qu'on retrouve dans la position du citoyen par rapport aux pouvoirs, ce qui est sa dimension politique. Toute tentative de définir ce sujet de la science que nous sommes par quelque particularité ne peut qu'échouer en menant à la négation (plus ou moins violente) d'une partie de notre humanité mais aussi à la crainte de la perdre soi-même, alors qu'un sujet, cela résiste à tout comme on le voit notamment avec le sujet de la folie.

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Ukraine : l’engrenage fatal ?

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engrenage_fatalA l'heure qu'il est, l'hypothèse du déclenchement d'une guerre meurtrière en Europe ne semble pas la plus probable tant ce serait une folie. Toutes sortes d'organismes et d'intérêts plaident pour calmer le jeu mais, voilà, cela ne tient qu'à un fil, on marche sur des oeufs et le moindre coup de feu pourrait rendre la situation irréversible.

C'est l'occasion de comprendre comme l'histoire échappe à ses acteurs malgré tout ce qu'on nous serine à longueur de temps. Certes des trésors de diplomatie pourraient désamorcer la montée des tensions, mais il n'y a là rien d'assuré. La première chose à souligner, c'est à quel point nous dépendons entièrement de ce qui se passe loin de chez nous, d'enjeux historiques qui nous dépassent et d'un excité quelconque pouvant servir d'étincelle à cette poudrière. Ce qui nous rend si dépendants, ce sont les traités qui nous engagent, tout comme en 1914 ou 1939. Ici, nous serions impliqués par ricochet de notre appartenance à l'OTAN mais les USA et la Grande-Bretagne se sont engagés plus directement à défendre l'intégrité de l'Ukraine en contrepartie de leur abandon de sa puissance nucléaire héritée de l'URSS.

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Revue des sciences mars 2014

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