La montée des taux et le krach de la dette

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D'une certaine façon, on peut dire qu'il ne sert à rien de se projeter dans le long terme. Les boursiers savent bien qu'il ne faut pas avoir raison trop tôt et qu'il vaut mieux avoir tort avec les autres que raison tout seul, ce qui signifierait dans ce cas perdre gros sur le court terme. Cela explique les mouvements erratiques de la Bourse et leur réactivité disproportionnée aux nouvelles immédiates, bien trop rassurés en effet par les dernières péripéties d'une prise de pouvoir de la finance sur les Etats.

Non seulement on ne gagne rien sur le moment à la clairvoyance mais personne ne vous en saura gré lorsque les faits vous auront donné raison et que cette opinion sera devenue commune. On dira par exemple que, de toutes façons, il y a toujours des prophètes de malheur qui finissent par avoir raison quand une catastrophe se produit, un peu comme une montre arrêtée marque l'heure exacte une fois par jour... Ce n'est pourtant pas la même chose de croire qu'il n'y aura plus jamais de crises comme on s'était laissé allé à le penser (comme en toute bulle) ou d'annoncer la prochaine, même si on est bien incapable d'en donner la date.

Ce n'est pas de prévoir la crise cependant qui peut avoir un quelconque intérêt, mais de tenter d'en expliciter les mécanismes, même si c'est un exercice complètement inutile. En tout cas, dans les politiques de rigueur comme dans les réactions boursières personne ne semble apercevoir ce qui crève les yeux, que la hausse des taux contre lesquelles les Etats se mobilisent est inévitable à plus ou moins long terme, précipitant tôt ou tard le krach de la dette.

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Revue des sciences 11/11

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