La part animale de l’homme

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Redonnons le contexte. Après avoir défini la vie comme se créant elle-même dans l'épreuve du réel par la reproduction et la sélection constituant un processus cognitif dès la première cellule, nous avons essayé de cerner ce qui constituait la subjectivité du vivant, son vécu dans ses formes les plus simples jusqu'à l'apparition d'un système nerveux et les premiers sentiments de plaisir ou de peine à la base des capacités d'apprentissage.

Dans ce chapitre, nous allons essayer de rassembler tout ce que notre subjectivité doit à sa part animale. Là encore on pourra toujours y voir de simples poncifs d'une vieille biologie réfutée depuis longtemps alors que c'est plutôt leur ré-interprétation complète à l'aune de l'éthologie et de la biologie la plus actuelle ainsi qu'une "critique de la critique" de l'anthropomorphisme, du vitalisme et du finalisme qui ne nous ramène pas à l'état antérieur (négation de la négation toujours partielle), mais qui réintroduit ces notions, qui s'imposent de l'expérience animale et de notre vécu, en les débarrassant de leur contamination initiale par la théologie. Notamment, ce qu'on appelle "la théorie de l'esprit", capacité de se représenter la subjectivité d'un autre animal, justifie une certaine connaissance participative qui accède sans conteste à une réalité effective malgré sa part de projection et d'arbitraire.

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La révolution a déjà commencé

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Avant de prendre congé, alors que le mouvement semble connaître un reflux, à l'exception notable de la Grèce, il me semble que c'est le moment de se rendre compte que, quoiqu'il arrive, la révolution a déjà commencé. Cela ne veut pas dire que la victoire serait proche, encore moins qu'elle serait facile. Il faut s'attendre à bien des revers mais si l'on peut dire que la crise n'a pas encore vraiment eu lieu, retardée par l'intervention des Etats, on a du moins déjà les prémices des révolutions à venir. Dans le sillage des révolutions arabes, le mouvement des indignados a bien posé les bases des mobilisations populaires devenues indispensables pour sortir de l'impasse où nous conduisent des marchés financiers aveugles.

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La subjectivité du vivant

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Je continue la publication de ce "livre de la vie" chapitre par chapitre

On a tenté de dégager les principes de la biologie, d'une compréhension scientifique de l'évolution, mais cela nous a mené à reconnaître la subjectivité du vivant, sa spontanéité. Je m'aventure un peu loin sans doute à vouloir aborder la question non plus cette fois du côté de l'objectivité des processus biologiques mais du ressenti, du vécu lui-même que nous ne pouvons connaître que par notre expérience d'être vivant mais qui commence indubitablement avec le plus simple des organismes et donc avec la cellule bien avant l'animal.

Je n'aurais jamais cru pouvoir parler un jour de la subjectivité de l'amibe. Rien ne semble apparemment plus ridicule. Pourtant, si la vie commence avec les bactéries, c'est à ce niveau que doit bien commencer le vécu. Avant Pasteur, les philosophes n'avaient pas ce problème épineux même si on soupçonnait déjà que la fermentation était vivante. Ainsi, Hegel ne connaissait rien du bacille du choléra qui l'a emporté ; mais si Aristote, Kant, Hegel, Heidegger ont tous insisté sur la subjectivité de l'organisme comme totalité, on doit bien admettre que cela s'applique à la cellule tout autant. Ce qui mérite réflexion au moins.

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Revue des sciences 06/11

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