Revue des sciences 09/09

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Brèves : Physique - Climat - Biologie - Santé - Technologie

Vendanges dans le vignoble d'Antoine Lumière à La Ciotat, vers 1910 (autochrome)

Les vendanges prennent de l'avance un peu partout par rapport aux premières photographies en couleur composées comme des tableaux et qui ont bouleversé la peinture. Le climat souffle le chaud et le froid. Le soleil bat des records de jours sans tâche, après une timide réapparition mais, alors qu'el nino est de retour, un emballement serait malgré tout possible avec le dégagement du méthane polaire ! Il n'est pas raisonnable de s'imaginer que notre CO2 n'aura pas d'effet, un effet largement supérieur aux variations des cycles solaires décennaux, mais ce comportement inhabituel laisse la question en suspend... Par ailleurs, insensiblement, la médecine s'oriente de plus en plus vers les protéines pour contrôler le système immunitaire notamment mais on apprend aussi que les maladies neurodégénératives seraient des maladies à prion et qu'une protéine serait responsable de la détérioration de la mémoire avec l'âge. On est peut-être aussi à la veille d'une informatique basée sur l'ADN, un ADN bricolé très différent de la double hélice. Les prix du solaire chutent, grâce aux Chinois, annonçant sa généralisation. La voiture à air comprimé n'est qu'une voiture d'appoint mais elle a pas mal d'atouts en plus d'être très originale. Imprimer les livres directement chez le libraire inaugure un nouveau modèle économique à l'avant garde sans doute des futurs digital fabers et d'une fabrication sur place des produits numérisés. Cela fait quand même un drôle d'effet de savoir qu'on a fabriqué des robots herbivores capables de trouver tout seuls leur nourriture et donc d'être véritablement autonomes : on pourrait en rencontrer un perdu dans la forêt, imaginez qu'il sache en plus sourire ! Sinon, c'est le mois des résultats négatifs. Un résultat négatif n'est pas rien puisque cela permet de réfuter un certain nombre de théories, mais c'est le signe que le mystère s'épaissit, l'ignorance s'accroît... En tout cas, les hypothèses des cordes cosmiques ou de la gravitation quantique à boucle sont fragilisées. Sur un autre plan, bien malin qui peut tirer des conclusions définitives sur la dangerosité des ondes où l'on mélange tout. Résultat négatif là aussi. On peut affirmer sans doute que la dangerosité n'est pas trop importante puisqu'à la limite du décelable mais cela doit surtout engager à d'autres études, plus ciblées. Le bilan énergétique négatif de la relocalisation doit aussi être pris en compte, aussi surprenant peut-il paraître. Comme le dit Carlo Rovelli dans son nouveau livre sur Anaximandre de Milet ou la naissance de la pensée scientifique : "accepter notre ignorance est la voie royale vers la connaissance". Un peu de la même façon les méthodes de manipulation nous apprennent que plus on se croit libre (pas influencé) et moins on l'est, alors que reconnaître les limites de nos libertés permet de conquérir un peu plus de réflexion et d'autonomie.


Pour la Science no 383, Trafic de l'ivoire


Pour la Science

- L'irresponsabilité des actionnaires en cause, p17

Ivar Ekeland soulève une excellente question en pointant le rôle de la responsabilité limitée dans l'irresponsabilité financière.

La responsabilité limitée des actionnaires a réduit leur rôle dans la marche des entreprises et a conduit les décisionnaires à prendre des risques, sans risque (pour eux).

- Bilan énergétique négatif de la relocalisation ?, p18
Roland Vidal

La mode des circuits courts d'alimentation, de plus en plus affichée au nom du développement durable, pourrait bien être contre-productive.

Les citoyens semblent ainsi marquer un intérêt croissant pour une agriculture de proximité, qui se traduirait par des « circuits courts » d'approvisionnement, reposant sur des réseaux locaux d'agriculteurs. Or cette demande sociale est déconnectée de la réalité économique de l'agriculture française et de l'évolution des pratiques de consommation. Dans un contexte de crise économique, les consommateurs donnent aujourd'hui la priorité aux produits les moins chers et se tournent vers les marchés globaux, dont les prix sont moins élevés. L'écart se creuse alors entre les paysages d'une agriculture rêvée et ceux d'une agriculture économiquement viable, mais aussi entre le monde citadin et le monde agricole.

On pense que les denrées produites à une faible distance du lieu de consommation respectent mieux l'environnement, et que la limitation des intermédiaires doit permettre de faire baisser les prix, tout en garantissant une juste rémunération pour le producteur et en soutenant l'économie locale.

Or ces deux présupposés ne se vérifient guère. Le rendement économique de la production, c'est-à-dire le prix des denrées, et la consommation d'énergie (en d'autres termes l'impact sur l'environnement) dépendent de l'optimisation de la production agricole et de la distribution des produits : la taille des exploitations doit être adaptée aux conditions techniques modernes de façon à cultiver les espèces végétales là où elles poussent le mieux ; et les produits doivent être distribués par un réseau de transport efficace et peu polluant.

À l'économie d'échelle, correspond donc une écologie d'échelle. Si l'on mesurait la pollution en fonction de la quantité de denrées produites et non de la surface de terre utilisée, la petite ferme périurbaine ne répondrait pas si bien aux attentes des locavores. Ainsi, Elmar Schlich et ses collègues de l'Université de Giessen, en Allemagne, ont montré qu'une production locale transportée par camionnette avec retour à vide consomme plus de carburant par kilogramme de marchandise qu'une production lointaine expédiée au moyen d'une logistique optimisée.

La répartition inégale des ressources en eau plaide aussi pour la délocalisation des cultures les plus consommatrices. La tentation de la plupart des écologistes est de rejeter ces analyses comme celles d'un ennemi falsificateur. Je crois au contraire qu'elles reflètent la différence d'optimisation entre artisanat et industrie sans laquelle il n'y aurait pas d'industries. Il me semble très important de prendre conscience que la relocalisation (pas seulement "locavore", quel mot, comme si on mangeait le local) devrait se traduire par une baisse de productivité et une augmentation de la consommation énergétique par produit, ceci pour constater que, d'une part, on ne pourra se passer de monnaie locale et que, d'autre part, il faudra veiller à réduire cette dépense énergétique qui ne se réduira pas toute seule par la relocalisation elle-même mais grâce à l'organisation des circuits et des transports locaux. Bien sûr, l'argument principal des "transition town" étant centré sur l'énergie, c'est la relocalisation elle-même qui peut sembler remise en cause. J'ai, pour ma part, toujours dénoncé cet argument fallacieux la nécessité de la relocalisation allant bien au-delà de l'énergie (qui n'est pas notre principal problème). S'il faut relocaliser, c'est pour équilibrer la globalisation marchande et réhabiter notre territoire en retrouvant une qualité de vie et d'échanges de face à face. Il n'est pas mauvais non plus de savoir qu'il ne suffit pas de relocaliser comme si cela devait régler tout seul tous les problèmes. Une relocalisation (forcément partielle) reste indispensable.

- Le son directionnel, p100

Ce n'est pas vraiment nouveau mais je ne connaissais pas cette technique permettant de rendre le son directionnel grâce à des faisceaux d'ultrasons.

Seule la personne située sur le trajet d'un faisceau étroit d'ultrasons entend le signal sonore qui y est codé.

Il s'agit d'un faisceau d'ultrasons, que l'oreille humaine ne perçoit pas, mais qui produit pourtant des sons audibles. Comment est-ce possible ? Normalement, quand un son est émis par un haut-parleur sur un mode linéaire, c'est-à-dire que l'intensité du son n'est pas trop élevée, on entend exactement le son émis (si la fréquence émise est égale à 1 000 hertz, on entend un son de 1 000 hertz).

En revanche, quand l'intensité émise est très élevée, la surpression subie par l'air qui transmet le son est telle que les ondes se déforment : la propagation devient non linéaire et des phénomènes nouveaux apparaissent. Notamment quand deux fréquences sont émises, on reçoit ces deux fréquences, mais aussi leur somme et leur différence. Ainsi, en combinant correctement deux fréquences ultrasonores (par exemple entre 40 000 et 80 000 hertz), on peut obtenir une fréquence égale à leur différence, laquelle appartient au domaine des sons audibles par l'oreille humaine (entre 20 et 20 000 hertz).



La Recherche no 433, Notre univers est-il unique ?


- Portables et cancer : conflits d'interprétations, p8

C’est l’histoire d’une ambitieuse étude épidémiologique qui s’achève dans la tourmente.

Utiliser un téléphone portable accroît-il le risque de cancer du cerveau ? Sur ce sujet brûlant, des résultats scientifiques nouveaux sont attendus – c’est promis – à la fin de l’année. Interphone, la plus vaste enquête jamais réalisée sur les effets cancérigènes du téléphone mobile, devrait être publiée d’ici décembre 2009, a annoncé cet été le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

Il est grand temps ! Cela fait en effet près deux ans que l’on attend les résultats de cette étude qui a mobilisé, pour un budget d’environ 10 millions d’euros, une trentaine de scientifiques de 13 pays et 14 000 volontaires. Publication annoncée à plusieurs reprises, puis retardée, et voilà la rumeur qui enfle : conflits d’intérêts, guerres internes, résultats qui seraient trop alarmants pour être dévoilés…

"Des conflits ouverts sont apparus. Il y a eu, dans les deux camps, des extrémistes qui refusaient de céder. cela faisait échouer les négociations".

C'est donc le cas étrange d'un conflit des interprétations sur la fiabilité de l'étude et les biais statistiques qui divise les chercheurs britanniques entre eux et ceux de France, d'Australie, d'Israël et de Nouvelle-Zélande d'un côté, pour qui les effets cancérigènes sont significatifs, alors que ceux du Japon, d'Allemagne, de Norvège, de Finlande, du Danemark, de Suède ou d'Italie considèrent qu'il n'y a aucun effet significatif ! On peut s'étonner que le débat se focalise sur les cancers qui sont loin d'être le plus gros problème posé par les ondes, leur incidence étant infinitésimale, ce qui explique la difficulté d'en mesurer les variations, mais la seule chose assurée, c'est que, même si les risques ne sont pas énormes, il faut poursuivre les recherches pour aboutir à des conclusions moins controversées.

Notons que Libération a publié une enquête prouvant que nous étions exposé à bien d'autres ondes (en particulier la FM) mais on ne peut tout mélanger ainsi, alors que ce sont sans doute certaines fréquences à certaines puissances qui perturbent le métabolisme (rendent les cellules perméables, etc.) et ce qu'il faudrait savoir avec plus de précision.

- Comment le sommeil consolide l’apprentissage, p26

Plusieurs études récentes le prouvent : les apprentissages sont consolidés pendant l'une des 2 phases du sommeil, le sommeil lent, grâce aux ondes spécifiques générées par le cerveau. Deux structures répètent alors chacune l'activité qu'elles ont développée à l'éveil lors de l'apprentissage : l'hippocampe fortement lié à la mémoire, et le cortex préfrontal, impliqué dans l'attention, la planification et la prise de décision.

Les mêmes assemblées de neurones formées à un moment précis de l'apprentissage se sont réactivées pendant le sommeil lent. Ces assemblées avaient émergé à l'instant où l'animal devait prendre une décision (...) "Ce sont donc les connexions établies lors du choix qui sont répétées" (...) De plus la réactivation de ces assemblées a été plus intense durant le sommeil lent si le rat avait réussi au préalable 10 essais consécutifs, donc s'il avait compris la règle.

L'étude révèle par ailleurs que ces réactivations surviennent en même temps que des bouffées d'activité électrique dans l'hippocampe. "Cette activité simultanée lors d'épisodes extrêmement brefs, de l'ordre de 100 millisecondes, prouve que les 2 structures cérébrales se synchronisent et dialoguent''".

- Plus d'égalité pour aller mieux, p88
The Spirit Level, Richard Wilkinson et Kate Pickett
Why More Equal Societies Almost Always Do Better

Les auteurs expliquent qu'au niveau de développement auquel nous sommes parvenus, nous ne pouvons plus espérer vivre mieux en ayant plus mais seulement en ayant une société plus égalitaire, les études montrant qu'on est plus heureux et qu'on a une plus grande espérance de vie dans les sociétés riches égalitaires (comme la Suède) que dans les sociétés riches inégalitaires (comme les pays anglo-saxons).



Sciences et Avenir no 751, Manipulations mentales


- La nature a désormais un prix, p8

Donner un prix à l'inestimable permet de justifier des politiques publiques...

- Un robot herbivore autonome, p27

Il se nourrit de biomasse végétale (branchages, feuillages...) qu'il trouve dans son environnement ; il les brûle pour alimenter son moteur à combustion externe.

Une rumeur avait même laissé croire que ce robot militaire se nourrirait de chair humaine !

http://www.cyclonepower.com/
http://www.robotictechnologyinc.com

- Un skate à propulsion manuelle, p27

Le rider adopte la position typique du surfeur, mais peut aussi s'agripper aux poignées placées sur les jantes pour leur faire effectuer des rotations complètes.

- La liberté ne fait pas partie de l'essence de l'homme, p51
Interview de Jean-Léon Beauvois

La manipulation repose sur le fait que la cible ne se doute de rien (...) La plupart du temps, nous sommes dans un état de faible tension cognitive qui ne nous permet pas de remarquer que quelqu'un est en train de mettre en place des rouages.

Peut-on au moins diminuer l'effet des manipulations ?

Oui, si l'on ne se laisse pas embobiner par le mot liberté. Il faut accepter que la liberté ne fasse pas partie de l'essence de l'homme. Ce sont des situations concrètes qui laissent plus ou moins de liberté. Par exemple, dans un contexte hiérarchique, quand un chef vous dit "tu fais comme tu veux", cela ne change rien au rapport de subordination.

On peut contester la formulation, la liberté faisant bien partie de l'essence de l'homme (la possibilité de dire non), ce qui n'empêche pas que la liberté est l'exception et que là où il y a une liberté, il y a un pouvoir qui la contraint comme l'a montré Foucault (on ne peut asservir qu'un être libre). Le libéralisme est la démonstration qu'on peut opprimer au nom de la liberté en culpabilisant les pauvres considérés comme responsables de leur situation. Dire "tu es libre de décider", c'est dire "tu seras jugé entièrement responsable", accusation du procureur au nom de la liberté alors que l'avocat doit faire valoir les circonstance atténuantes et les déterminations sociales.

- 7 techniques de persuasion décryptées, p52

1. Le pied dans la porte habitue à l'action

Le "pied dans la porte" consiste à utiliser une requête préparatoire pour obtenir un premier acte peu couteux afin d'obtenir ensuite le comportement cible, beaucoup plus difficile.

2. La "porte au nez" fait croire à la facilité

La "porte au nez" est l'inverse du "pied dans la porte". Le but est d'obtenir un refus à la première demande pour obtenir un accord à la seconde.

3. Le leurre engendre une frustration insupportable

Premier prix plus disponible, on achète le prix au-dessus...

4. Dire "Vous êtes libre de..." rend esclave

La déclaration de liberté est une technique de manipulation extrêmement élégante puisqu'elle permet de soumettre l'individu à sa volonté tout en lui donnant l'impression qu'il est libre.

5. Un peu, c'est mieux que rien

Même un centime, un geste...

6. Toucher met en confiance

Mystère des hormones, toucher quelqu'un le met en confiance !

7. L'étiquetage contraint à l'action

"Tu es courageux !", "On est des hommes!", etc.

Il y a aussi l'imitation des foules et l'imprégnation publicitaire ou la propagande médiatique mais le plus intéressant, c'est que la liberté serve à asservir (culpabiliser), la manipulation ne s'avouant pas comme telle bien sûr.

- L'émotion régule la décision et prépare l'action, p60
Interview de Alain Berthoz

La tendance à vouloir être d'accord avec les autres est un puissant moteur d'erreurs collectives. La pression sociale aussi, qui conduit les groupes à prendre des décisions plus radicales que chacun de ses membres, surtout s'il existe une compétition entre ces groupes. La domination hiérarchique, on s'en doute, pousse également des individus à prendre de mauvaises décisions. L'émotion n'est pas toujours bonne conseillère non plus car elle tend à ne laisser voir que les solutions immédiates en négligeant d'autres possibilités. Enfin, une cause d'erreurs fréquente est le désir d'avoir raison. Il nous est difficile d'abandonner une hypothèse que nous avons formulé.


Science&Vie no 1104, Grippe A


- Alzheimer, Parkinson, maladies contagieuses ?, p94

Son mode de propagation restait mystérieux. Mais des chercheurs ont observé un mécanisme proche de celui....du prion de la "vache folle".

En injectant des protéines tau anormales dans un cerveau de souris, elle développe la maladie d'Alzheimer, un peu comme un prion anormal suffit à transmettre la maladie de la "vache folle" en contaminant les protéines tau normales qui dès lors s'agglutinent et forment des plaques. La différence, c'est que seul le prion de la vache folle résiste à la digestion et peut donc infecter par la nourriture mais sinon ce serait le même mécanisme, y compris dans le Parkinson.

"''Les protéines impliquées dans les autres maladies neurodégénératives peuvent aussi adopter une conformation en fibrilles insolubles". C'est le cas de la protéine tau et du peptide bêta-amyloïde dans Alzheimer, de la synucléine dans Parkinson, ou encore de la huntingtine, en cause dans la chorée de Huntington.

- L’éclair du photographe devient invisible

Un flash dont l’éclair est imperceptible du sujet photographié: c’est l’invention réalisée par Dilip Krishnan et Rob Fergus, chercheurs à l’université de New York. Leur idée? Illuminer le sujet à l’aide de fréquences lumineuses invisibles – infrarouges et ultraviolettes - obtenues à l’aide d’une lampe flash munie d’un filtre. Mais si le procédé permet de saisir les détails du sujet à la perfection, il ne permet pas de saisir les couleurs… Aussi la prise de vue est-elle complétée instantanément par une photo sans flash, utilisant la lumière ambiante. Les deux images sont ensuite recombinées à l’aide d’un logiciel pour obtenir une photo à la fois définie et colorée, sans éblouir ou gêner le sujet.

- Les hologrammes deviennent palpables

Une sphère qui s’appuie au creux de la main, des gouttes d’eau qui titillent la paume… Il ne s’agit que d’illusions réalisées en combinant l’holographie classique avec un système de sensation tactile concocté à l’université de Tokyo par l’équipe de Takayuki Hoshi. A la base du système, un système de repérage spatial basé sur deux manettes de console de jeu capte, par le jeu de caméras infrarouge, la position de la main de l’utilisateur. La pression de l’objet est alors restituée par un système astucieux basé sur un principe acoustique: les ultrasons exercent une pression sur les objets qui bloquent leur propagation. Le dispositif conçu à Tokyo focalise donc les émissions de 324 petits émetteurs en un point de 20 mm de diamètre qui “appuie” (il s’agit en fait plutôt d’une vibration) sur la paume de l’utilisateur.



Brèves et liens



Physique


cosmologie, astronomie, physique quantique

- Les ondes gravitationnelles toujours indétectables

Deux années d’observations par Ligo (Laser Interferometer Gravitational-Wave Observatory) n'ont abouti à aucune observation d'ondes gravitationnelles. Ce résultat négatif... en est tout de même un puisqu'il impose de nouvelles contraintes à l'existence d'un fond d’ondes gravitationnelles cosmologiques tel qu’il était seulement une minute après le Big Bang. Certains modèles de cordes et de supercordes cosmiques se trouvent aussi exclus.

En particulier, si des filaments d’énergie créés très tôt dans le cosmos et agrandis par son expansion ultra-rapide existaient, les fameuses cordes et supercordes cosmiques dont les premières seules proviennent des théories de grande unification (GUT), leurs tensions ne peuvent pas être arbitraires. Ainsi, il semble bien que les modèles prédisant des supercordes cosmiques avec une faible tension soient exclus.

On ne sait toujours pas si les ondes gravitationnelles prédites par la gravitation générale existent vraiment aussi il est assez comique de voir que leur non-détection soit présentée comme un résultat positif mais, effectivement, le niveau de bruit gravitationnel devrait rendre inaccessible les déformations trop faibles ou trop éloignées de l'espace-temps. Ce qui est intéressant, comme toujours en physique, c'est la révélation de notre ignorance mais aussi le caractère supposé informatif d'une non-information !

"On ne voit rien, mais on peut quantifier ce que rien veut dire comme le niveau de bruit".

Selon NewScientist, ces résultats négatifs pourraient confirmer la théorie holographique...

- Premiers tests (négatifs) pour la gravitation quantique à boucles

Ce n'est pas encore concluant mais du moins on quitte la pure spéculation pour revenir à l'expérience. De quoi s'attendre à des progrès alors que la recherche était bloquée.

Maintenant, plusieurs des modèles de gravitation quantique inspirés par la théorie des cordes ou la LQG envisagent la dépendance suivante entre la vitesse d’un photon V, son énergie E et l’échelle Egq où les effets de la gravitation quantique se font sentir dans les modèles considérés:

l v/c-1l = alpha( E/Egq)n

Cela se traduit par un décalage de réception de plus en plus important pour les photons gamma les plus énergétiques. A priori, n n’est pas fixé de façon rigide avec certitude mais plusieurs des modèles considérés, en l’état, prédisent une valeur de 1.

Les observations de GRB090510 basées sur le seul photon à 31 GeV conduisent à adopter comme valeur de Egq au moins 102 fois l’énergie de Planck, ce qui pour une théorie de gravitation quantique est évidemment impossible.

Les modèles prédisant une violation de l’invariance de Lorentz à l’échelle de Planck selon cette loi sont donc clairement réfutés, sous réserve que l’observation de ce seul photon soit bel et bien suffisante comme semble l’indiquer l’article de la collaboration Fermi.

Il n’est pas clair que les modèles réfutés soient des prédictions incontournables ni de la LQG ni de la théorie des cordes, surtout qu’une forme non standard a été utilisée pour cette dernière.

Néanmoins, incontestablement, des tests des théories de la gravitation quantique sont bel et bien à la portée des expérimentateurs et l’on pourrait bien avoir des surprises dans les mois et années à venir.

- Des métamatériaux pourraient simuler des dimensions supplémentaires

Je ne peux pas dire que j'y comprends quelque chose mais c'est fascinant ne serait-ce qu'à faire l'hypothèse de 2 dimensions de temps, ce qui me semble n'avoir aucun sens, pas plus que de remonter le temps (si Feynman par exemple avait utilisé ces hypothèses dans des calculs intermédiaires, un peu comme des nombres imaginaires, il n'en restait pas trace à la fin). Ici, ce sont les métamatériaux dont on avait parlé le mois dernier, et notamment les "superlentilles" ou tapis d'invisibilité qui pourraient servir selon Smolyaninov à simuler le comportement de la lumière dans différents espaces-temps. Il a démontré mathématiquement que des métamatériaux simulant 2 dimensions d'espace et 2 de temps pouvait donner lieu à des transitions de phase ramenant soudain à une seule dimension de temps, ce qui serait l'équivalent du Big Bang, provoquant la nouvelle population de particules peuplant cette nouvelle géométrie de l'univers.

- L'informatique quantique, bientôt à la vitesse supérieure ? (angl.)

L'article vaut surtout pour ses annonces de téléportation d'une bactérie entière après les photons et des fullerènes, ainsi que de possibles réseaux quantiques mondiaux sécurisés, de monnaie quantique... L'annonce pour l'instant se réduit à avoir conservé une superposition pendant 10 microsecondes en éteignant et rallumant un laser !


- Les variations du méthane de l’atmosphère martienne inexplicables

Pour reproduire les observation, il est nécessaire de disposer d’une source de méthane 600 fois plus forte que si le méthane était mélangé, mais également d’un processus atmosphérique de destruction 600 fois plus rapide. Si la destruction du méthane survient au niveau du sol, celle-ci doit s’effectuer en 1 heure, d’où un environnement extraordinairement hostile pour la survie de molécules organiques sur Mars.

Un aspect surprenant de cette découverte est que le méthane martien varie avec la saison et présente de fortes concentrations localisées, comme semblent le montrer des observations télescopiques récemment publiées en janvier 2009.

Pour obtenir une évolution spatiale et saisonnière compatible avec les observations, il est calculé que le méthane doit être émis dans des quantités comparables à celles produites par hydrothermalisme sur l’ensemble de la dorsale médio-atlantique, une importante source géologique de méthane sur Terre. Une telle production est surprenante sur une planète aride et au volcanisme dormant comme Mars. Par ailleurs, ce méthane doit être détruit en environ 200 jours terrestres dans l’atmosphère. Ce résultat implique l’existence d’un processus de destruction inconnu, rapide, et particulier à Mars.

Voir aussi Futura-Sciences. Par ailleurs une météorite de Mars pourrait (peu probable quand même) contenir un fossile d'organisme vivant ?

 

Climat


Climat, écologie, énergies

- La bombe climatique amorcée ?

Les preuves montrant que les gisements de méthane sous forme de clathrates en Arctique sont en train de se déstabiliser se multiplient. Une récente campagne océanographique a découvert pas moins de 250 suintements de méthane dans cette région du globe. La menace d’une accélération brutale du réchauffement climatique se précise donc.

Les suintements de méthane détectés sont répartis dans des zones dont les profondeurs sont comprises entre 150 et 400 mètres. Il y a 30 ans, un courant arctique dans la région a commencé à ce réchauffer et aujourd’hui sa température a augmenté de 1°C, ce faisant, il accélère le taux de libération du méthane piégé dans les clathrates. Alors que ces derniers étaient parfaitement stables à une profondeur de 360 mètres il faut désormais descendre à 400 mètres pour retrouver une stabilité.

Les concentrations de méthane sont anormalement élevées au-dessus de l’Alaska. Ce n'est pas la première fois qu'on nous alerte pendant que d'autres (les Russes) se veulent rassurants. En fait, le risque n'est pas immédiat, le véritable risque d'emballement se situera au moment où nous dépasserons les plus hautes températures depuis la dernière glaciation, libérant des stocks de méthane plus anciens.

- Le Soleil est «blanc» depuis 48 jours

Il semblait que le soleil s'était réveillé, mais il s'est rendormi depuis... C'est toujours ça de gagné puisque cela ralenti légèrement le réchauffement.

Depuis 2008, le Soleil est en phase calme de son cycle d'environ 11 ans, marqué par le nombre de ses taches. Mais le calme actuel est en train de battre le record du siècle. Une phase calme moyenne se traduit par 485 jours sans tache. Or, les spécialistes en ont déjà compté 701 depuis 2004, dont 190 jours en 2009, soit 79% du temps.

Si aucune tache ne se montre d'ici cinq jours, le Soleil aura alors battu son record séculaire de quiétude.

Cette phase exceptionnelle aura -t-elle un effet sur le climat terrestre ? En toute logique oui, puisqu'elle se traduit par une légère diminution de l'énergie solaire reçue par la Terre.

Appliquant ces différentes causes au 10 prochaines années, ils prévoient un réchauffement un peu plus rapide d'ici 2014, puis une quasi stagnation entre 2014 et 2019.

- Les nuages provoqués par les rayons cosmiques !

En frappant les molécules d'eau en suspension dans l'air, les rayons cosmiques favoriseraient la condensation des gouttes d'eau et donc la formation des nuages. L'hypothèse, déjà émise, vient de recevoir une jolie confirmation grâce aux archives météorologiques. Effet secondaire : les tempêtes solaires assèchent l'atmosphère...

Lorsqu'une molécule d'eau est touchée par une de ces particules à haute énergie, elle aussi est ionisée, par arrachement d'électrons. Elle peut alors être attirée par des ions positifs, voire par le pôle positif d'autres molécules d'eau (dont les électrons sont préférentiellement présents du côté de l'atome d'oxygène). Le résultat devrait être la condensation de l'eau et la formation de gouttes ou de cristaux de glace, donc, à grande échelle, d'un nuage.

Henrik Svensmark et son équipe ont imaginé un moyen d'en vérifier la réalité en tirant profit d'un phénomène connu et lié à l'activité solaire, baptisé décroissance de Forbush. Peu après une éruption solaire, on observe une réduction sensible du flux de rayons cosmiques durant plusieurs jours.

Lorsqu'une violente éruption survient à la surface du Soleil (de sa photosphère, plus précisément), elle éjecte une grande quantité de matière appartenant à la couronne (qui entoure ce que nos yeux voient du Soleil) et la projette dans l'espace. C'est une éjection de masse coronale (ou CME, pour coronal mass ejection). Chacun de ces grands volumes d'atomes ionisés et tourbillonnants génère un champ magnétique, capable de dévier les rayons cosmiques dans toutes les directions. A proximité de notre planète, cette moulinette magnétique disperse les rayons dirigés vers la Terre, qui en reçoit un peu moins, ce que les hommes mesurent avec régularité depuis maintenant des années.

Pour les cinq plus fortes décroissances de Forbush, la quantité d'eau atmosphérique au-dessus des océans a diminué de 7%. D'après l'article publié dans les Geophysical Research Letters, l'atmosphère mettrait ensuite plusieurs semaines à retrouver un taux d'humidité normal.

- Détruire les ouragans depuis l'espace

Le concept est comme suit. Un émetteur à micro-ondes puissant dirigé vers la Terre est placé en orbite. Cette énergie de radiation peut influencer non seulement les mécanismes d'ouragan, les tornades et la foudre, mais aussi détruire des émissions nuisibles dans l'atmosphère.

Selon l'hypothèse, qui doit toujours être vérifiée, la radiation à micro-ondes peut déstabiliser ces tourbillons et réduire la probabilité d'effets atmosphériques dangereux.

- Le Sahara pourrait reverdir

Cela m'a toujours semblé logique que le Sahara retrouve son état verdoyant avec l'augmentation des précipitations dues au réchauffement comme à la fin de la dernière glaciation.

Le désert du Sahara et les zones avoisinantes pourraient se transformer en oasis fleurissants, vu l'expansion des espaces verts à la suite des précipitations abondantes, lit-on dans le magazine National Geographic.

Selon les scientifiques, le sol désertique pourrait devenir terre fertiles grâce à des pluies permanentes. On prévoit le retour au Sahara des savanes aussi abondantes comme c'était le cas il y a 12.000 ans.

- Trou d'ozone : le protoxyde d'azote mis en cause

Des chercheurs américains ont calculé que les émissions humaines de 'gaz hilarant' était la première cause d'amincissement de l'ozone stratosphérique.

En médecine il est connu sous le sobriquet de ‘gaz hilarant’ mais pour les spécialistes de la chimie atmosphérique, le protoxyde d’azote (N2O) est d’abord un danger. Ce gaz est désormais la plus importante substance destructrice de la couche d’ozone émise par l’Homme.

Même s’il existe des sources naturelles de protoxyde d’azote, un tiers des émissions planétaires sont d’origine humaine. Les émissions anthropogéniques de N2O sont plus de deux fois plus importantes que celles du second gaz destructeur d’ozone, précisent les chercheurs.

L’utilisation des engrais azotés dans l’agriculture et du fumier dans l’élevage, la combustion d’énergies fossiles et de biomasse ainsi que plusieurs procédés industriels sont émetteurs de protoxyde d’azote. Ce gaz ne fait pas partie des substances bannies par le Protocole de Montréal pour sauver la couche d’ozone stratosphérique, celle qui nous protège du rayonnement solaire.

Il est d’autant plus nécessaire et urgent de réduire les émissions de protoxyde d’azote qu’il est aussi un gaz à effet de serre important, dont le potentiel de réchauffement est 275 fois celui du CO2.

 

Biologie


évolution, génétique, biodiversité, éthologie, anthropologie, neurologie

- Apparition de la vie dans l'eau liquide des comètes ?

D'après l’un des pionniers de la forme moderne de la théorie de la panspermie, Chandra Wickramasinghe, la présence d'argile dans la comète Tempel 1 indique qu'elle a un jour contenu de l'eau liquide. Selon lui, pendant les premiers millions d’années de notre système solaire, les comètes, avec leurs poches d'eau liquide et tiède, auraient constitué des éprouvettes idéales pour une chimie prébiotique. De quoi déclencher l'apparition de la vie sur une planète comme la nôtre.

Les chercheurs partent de la théorie selon laquelle un Little Bang est à l’origine de notre système solaire. Une supernova aurait déclenché l’effondrement d'un nuage moléculaire trop froid et trop peu dense pour se contracter de lui-même. Ce faisant, des quantités importantes d’isotopes radioactifs à courtes périodes, comme l’aluminium 26, auraient été produites et injectées dans la nébuleuse protosolaire en train de se condenser en planétésimaux et comètes.

La désintégration de l’aluminium 26 au sein de ces boules de neige sale, selon l’expression de Fred Whipple, les aurait presque inévitablement chauffées, produisant, estime Wickramasinghe, la formation de grandes poches d’eau liquide. Pendant quelques millions d’années, une soupe d’eau tiède riche en molécules organiques aurait donc existé et qui peut savoir la complexité des synthèses chimiques qui ont pu s’y produire ?

Il est possible que plusieurs des étapes de la chimie prébiotique nécessaires à l’apparition d’une cellule vivante aient effectivement pu se produire efficacement dans ces conditions. Plus tard, les molécules complexes bien conservées dans la glace cométaire auraient ensemencé la Terre, assurant un départ rapide de la vie.

- L'extinction de certaines espèces génétiquement programmée ?

En utilisant des bases de données regroupant des informations sur l’évolution et les fossiles de 1678 types de bivalves existant il y a 200 millions d’années, les scientifiques ont mis en évidence l’existence d’une corrélation entre la disparition de certaines espèces et leurs plus proches parents génétiques. Les chercheurs ont conclu que cette corrélation ne pouvait en aucun cas être le résultat du hasard et que plusieurs genres d’organismes doivent contenir des marques génétiques les rendant plus susceptibles de disparaitre.


- Atterrissage en douceur pour les ptérosaures

Pour reconstituer cette étape délicate, ces Sherlock Holmes du passé ont observé l’unique piste d’atterrissage de ptérosaure connue au monde. Formée par quatre paires d’empreintes, elle a été découverte dans une carrière calcaire proche de Crayssac (Lot), à 150 km de Bordeaux à vol de reptile. Surnommé la «plage des ptérosaures» ce lieu était, à la fin du Jurassique, une lagune bercée par le mouvement doux des marées, des conditions idéales pour la conservation d’empreintes. Une trentaine de pistes de ptérosaures a d’ailleurs déjà été dénombrée sur ce site d’une exceptionnelle richesse.

Il y a environ 150 millions d’années, un petit ptérodactyle a décidé de s’y poser, probablement à la recherche de nourriture. Contrairement à un marcheur quadrupède dont les quatre empreintes de pas gauches et droits seraient décalées, il a laissé par trois fois des empreintes de pieds parallèles.

Selon les auteurs, le reptile se serait stabilisé en l’air, peut-être en battant violemment de ses ailes comme les canards plongeurs actuels, avant de poser délicatement ses deux pattes arrière sur le sol, le buste redressé, laissant deux empreintes de pieds parallèles. Son élan l’a alors entraîné vers l’avant ; la trace de ses orteils apparaît allongée. Pour mieux se réceptionner, il a effectué un petit bond, laissant une deuxième paire d’empreintes de pieds parallèles, pour enfin poser ses pattes avant par terre. A la troisième paire d’empreintes, il s’est réorganisé pour ensuite poursuivre son chemin de manière classique, alternant la pose de ses pattes avant et arrière au sol, le buste horizontal. Bel exemple de maîtrise de la part de cet animal autrefois jugé empoté !

- Des leurres lumineux

Mais plus étonnantes sont les quatre paires de petits ballons de 0,7 à 1,1 mm qui poussent près de leur tête, auto-amputables en cas de besoin et laissant derrière elles une cicatrice en forme d’anneau.

En manipulant les vers, les auteurs ont déclenché la libération de «ces structures luminescentes, surnommées bombes car elles s’allument soudainement une fois relâchées par l’animal, luisent intensément pendant plusieurs secondes puis s’éteignent lentement». Ces sortes d’ampoules sont formées de deux chambres centrales et deux latérales remplies d’hémolymphe, l’équivalent du sang chez les arthropodes. Sans en avoir encore la preuve dans l’environnement naturel de l’animal, les auteurs affirment qu’elles «auraient une fonction de défense, distrayant le prédateur pendant la fuite du ver».

- Nouvelles espèces dans l'Himalaya

Plus de 350 nouvelles espèces, dont le plus petit cerf au monde, une grenouille volante et un fossile de Gecko datant de 100 millions d’années ont été découverts dans l’est de l’Himalaya. Un trésor biologique fortement menacé par le réchauffement climatique.

En tout ce sont 350 nouvelles espèces qui ont été découvertes dont 244 plantes, 16 amphibiens, 16 reptiles, 14 poissons, 2 oiseaux, 2 mammifères et une soixantaine d’espèces d’invertébrés.

- Disparition des abeilles, la piste génétique

On ne sait toujours pas pourquoi les abeilles meurent par colonies entière mais aux dernière nouvelles les abeilles concernée se caractériseraient par un désordre génétique dont il faudrait trouver la cause (considérée comme multifactorielle pour l'instant, due à un affaiblissement immunitaire lié à la dégradation de l'environnement).

Les mécanismes de fabrication des protéines à partir de l’ADN seraient perturbés chez les abeilles victimes du syndrome d’effondrement des colonies.

Des chercheurs américains pensent avoir trouvé, pour la première fois, un marqueur biologique permettant de caractériser le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles aux États-Unis (CCD pour colony collapse disorder en anglais).

A l’intérieur des cellules, l’information codée par l’ADN est retranscrite et transmise aux centres de fabrication des protéines, les ribosomes. Or, chez les abeilles issues de zones affectées par le CCD aux États-Unis, le constituant principal de ces ribosomes -l’ARN ribosomique- montre des signes de dégradation inhabituels, expliquent les chercheurs dans les Proceedings of the National Academy of Sciences publiés cette semaine. Certaines informations génétiques ne peuvent alors plus être transcrites en protéines.

Ces fragments dégradés d’ARN ribosomique sont peu fréquents chez les abeilles issues de régions où les ruches n’étaient pas atteintes du CCD alors qu’ils sont légion dans les régions touchées par les disparitions d’abeilles. Il s’agirait donc d’un indicateur significatif du syndrome. Les chercheurs suspectent des virus.

- Les sons et les images se confondent

Le même code neural, dans le cerveau, permet de distinguer différents types de sons, comme la parole et la musique, et différentes images.

« Il s'avère que le cerveau utilise la même stratégie pour coder les sons et les différentes images, a expliqué l'auteur principal, Marc Schönwiesner, professeur de psychologie à l'Université de Montréal. Il est ainsi plus facile pour une personne de combiner les sons et les images qui relèvent d'un même objet, par exemple lorsqu'il dribble un ballon de basket. »

- Nos 10 caractéristiques les plus mystérieuses

C'est un peu futile mais il est intéressant de souligner qu'une de nos caractéristiques est la capacité de rougir de honte, c'est-à-dire aussi de ne pas pouvoir cacher ses émotions. Par contre il n'est plus soutenable de prétendre que "le rire est le propre de l'homme" alors qu'on sait que les singes rient aussi (de même qu'ils se font des petits bisous pas si éloignés de nos baisers). Moins drôle, le fait de prétendre que l'altruisme ne serait pas explicable par ses avantages évolutifs témoigne de positions archaïques très idéologiques et réfutées depuis quelque temps, à long terme les stratégies coopératives sont bien supérieures aux stratégies individuelles même si ce n'est pas le cas à court terme.

- Néandertal ne mangeait pas de produits de mer

Ce qui aurait donné l'avantage à l'homme serait son alimentation plus diversifiée, ce qu'on pensait déjà, mais notamment les produits de la mer (poissons, fruits de mer, oiseaux aquatiques) surtout après extermination des grands herbivores qui constituaient une source quasi exclusive de nourriture pour Néandertal. Nous serions donc des peuples de la mer et c'est pour cela qu'on a besoin d'oméga 3 !

- L'impact écologique des chasseurs-cueilleurs

Les hommes du Paléolithique supérieur (entre 30.000 et 12.000 ans avant notre ère) exploitaient les ressources côtières et modifiaient les écosystèmes marins.

Loin de l’image démodée d’hommes en symbiose avec la nature, les chasseurs-cueilleurs du paléolithique avaient un large impact sur leur environnement. Ils déclenchaient volontairement des feux de prairies, déplaçaient ou massacraient des animaux au point que la frontière entre eux et leurs successeurs -agriculteurs et éleveurs du Néolithique- se brouille parfois.

Ainsi, il y 23.000 ans avant notre ère, le ramassage de coquillages a entraîné une réduction significative de leur taille moyenne partout où les chasseurs-cueilleurs étaient implantés. Il y a entre 9.000 et 3.000 ans, les habitants des îles du Détroit, au large de la Californie, et les Aléoutes (proches des Inuits) qui peuplent encore les îles Aléoutiennes, à l’Ouest de l’Alaska, chassaient la loutre de mer. La raréfaction de cette espèce qui occupe le sommet de la chaîne alimentaire a fait croître les populations d’ormeaux et d’oursins, parfois de manière anarchique, ne laissant aucune chance à d’autres formes de vie. Quant à la morue du Golfe du Maine, au Nord-est des Etats-Unis, elle était surpêchée il y a 3.500 ans environ.

- Le traitement de la pierre par le feu, il y a 75 000 ans

Selon une étude, l’apparition du symbolisme (dessins et parures) chez les hommes préhistoriques a coïncidé avec l’utilisation du feu comme moyen d’améliorer les outils de pierre.

Les auteurs, dont l’article est publié dans la revue Science, montrent par plusieurs techniques sur des restes d'outils en silcrete, un amalgame de silice capable d'être travaillé au contact de la chaleur, qu'ils ont recueillis sur des sites archéologiques en Afrique du Sud que la roche a été délibérément transformée par chauffage. Cette découverte suggère que le traitement par la chaleur avait déjà cours il y a déjà 164 000 ans et dominait dans la fabrication d'outils en silcrete il y a environ 72 000 ans.

- Des parures en coquillages perforés et colorés datant de 80 000 ans

Les objets de parure sont considérés avec l'art, les sépultures et l'utilisation de pigments comme l'un des indices archéologiques parmi les plus probants de l'acquisition d'une pensée symbolique. Pendant longtemps, on estimait que les plus anciens ornements dataient du début du Paléolithique supérieur en Europe et au Proche Orient (soit autour de 40 000 ans avant notre ère). Or, au cours des dix dernières années, des fouilles effectuées dans cinq sites d'Afrique du Sud, du Nord et du Proche Orient ont permis d'exhumer des coquillages marins perforés datés de 100 000 à 70 000 ans. Ces découvertes ont révélé que ces coquillages, utilisés comme objets de parures, étaient plus anciens que ce qu'on supposait et que ces comportements avaient une origine africaine.

La datation des nouveaux sites archéologiques indique que les parures en coquillages, comme d'autres innovations culturelles de cette époque (gravures abstraites sur des plaquettes d'ocre, pointes de projectiles bifaciales, outils élaborés en os, traitement thermique des pierres taillées) semblent disparaître après 70 000 ans et ne réapparaître que 10 à 20 000 ans plus tard sous de nouvelles formes. Dans leur étude, les chercheurs s'interrogent sur la possibilité que la perte de ces innovations soit liée à la détérioration climatique dite du stade isotopique 4, il y a de 73 000 à 60 000 ans.

L'histoire de notre espèce est jalonnée de moments cruciaux. Il y a bien sûr l'émergence d'homo sapiens, il y a 200 000 ans peut-être mais le moment de plus grande transformation semble être vers 80 000 / 100 000 ans où le symbolisme ne fait plus de doutes et les évolutions culturelles s'accélèrent. On peut se poser la question de savoir si le langage narratif précède ce moment (la question se pose pour Néandertal notamment) même si une forme de langage est probable (je rajoute que selon les analyses génétiques du mois suivant, on connaît une autre race primitive, c'est celle des San d'Afrique de l'Est ou du Sud, et on connaît leur langage qui se caractérise par ses claquements!). Ensuite il y a une catastrophe climatique et un goulot d'étranglement à partir de 73 000 ans qui fait que nous descendrions d'une très petite population (autour de 5000 personnes), au moins en dehors de l'Afrique. On pourrait parler d'une nouvelle espèce si elle n'était déjà présente il y a 80 000 ans au moins. En tout cas, ce n'est qu'après plus de 15 000 ans d'âges sombres que l'explosion culturelle reprendra, décuplée, sans doute à partir d'une reconstitution de populations assez nombreuses et débouchant sur la culture des grottes ornées.

 

Santé


génétique, traitements, nutrition, hygiène

- La protéine de l'oubli

Des chercheurs français ont découvert une protéine présente dans le cerveau qui serait responsable de la perte de mémoire liée au vieillissement.

Les chercheurs ont montré qu'une surproduction de préséniline 1 entraîne, avec l'âge, des anomalies de la plasticité synaptique et donc de la mémoire. Pour cela, ils ont à la fois mesuré l'efficacité de la transmission de l'influx nerveux et compté le nombre d'épines dendritiques, des structures localisées sur le prolongement des neurones, où se forment les synapses.

Ces résultats inattendus, qui sont publiés dans le Journal of neurosciences, suggèrent que la préseniline 1 aurait une action neurotoxique. Or, des études récentes montrent que dans le cerveau des personnes âgées, qu'elles soient ou non atteintes de la maladie d'Alzheimer, le taux de préséniline 1 augmente. Ainsi, lors du vieillissement, la préséniline 1 serait responsable de l'atteinte des fonctions cognitives liées à la mémoire.

- Alcool et cancer le lien se confirme

Les personnes qui consomment des quantités importantes de bière ou d’alcools forts courent un risque beaucoup plus élevé de développer un cancer que la population en général, d'après une étude réalisée par un groupe d'épidémiologistes et de chercheurs sur le cancer, de Montréal.

Selon leurs résultats, les personnes dans la catégorie des grands consommateurs d'alcool (celles qui boivent au moins une fois par jour) augmentent par sept leur risque de développer un cancer de l'œsophage, ont 80 pour cent plus de risques de développer un cancer du côlon, et ont un risque d'apparition d'un cancer du poumon accru de 50 pour cent.

Au total, les chercheurs ont découvert des liens statistiquement significatifs entre la consommation importante de bière et de spiritueux et six types de cancer différents. « Nous avons relevé un risque plus élevé de cancer de l'œsophage, du côlon, du foie, du pancréas, du poumon et de la prostate », précise le Dr Andrea Benedetti, de l'Université McGill à Montréal, principale auteure de l’étude. « Les cancers de l'œsophage et du foie représentaient les risques les plus élevés. »

En détaillant les données concernant les buveurs modérés ou les buveurs de vin on ne retrouve pas les mêmes effets délétères.

Selon ce même rapport, la consommation de boissons alcoolisées est la deuxième cause évitable de mortalité par cancers, après le tabac.

- Détecter le cancer du poumon par le souffle

Grâce à des nanoparticules d'or, il est possible de détecter des composants organiques spécifiques du cancer du poumon en analysant le souffle du patient.

- Rendre les cellules cancéreuses fluorescentes

Grâce à un virus modifié, les cellules cancéreuses deviennent fluorescentes, ce qui facilite leur suppression. En effet, le virus (OBP-401) est modifié pour devenir fluorescent uniquement lorsque l'enzyme télomérase est activée, ce qui permet aux cellules cancéreuses de se dupliquer indéfiniment. Bien sûr les recherches se font sur la souris et l'application aux humains n'est pas pour demain !

- Les cellules cancéreuses protégées par notre propre système immunitaire

Dans les tous premiers jours du développement d'un cancer, notre système immunitaire reconnaît les cellules cancéreuses non pas comme des cellules anormales à éliminer mais comme des cellules de notre organisme à protéger.

Ils ont montré chez des modèles animaux que l'apparition des toutes premières cellules cancéreuses déclenche immédiatement une réponse des lymphocytes T régulateurs. Ces derniers empêchent les lymphocytes tueurs d’attaquer et détruire les cellules cancéreuses.

Voir aussi Futura-Sciences.

- Des chercheurs dominent la sclérose en plaques chez des animaux

Le nouveau traitement, nommé GIFT15, pousse la SP en rémission en supprimant la réaction immunitaire. Cela signifie qu'il pourrait aussi être efficace contre d'autres maladies auto-immunes, comme la maladie de Crohn, le lupus et l'arthrite, soulignent les chercheurs et qu'il pourrait en théorie aussi contrôler les réactions immunitaires chez des greffés d'organe. Par ailleurs, contrairement aux thérapies immunosuppressives précédentes à base de médicaments chimiques, cette approche est une forme personnalisée de thérapie cellulaire qui utilise les propres cellules du corps pour supprimer l'immunité de façon beaucoup plus ciblée.

Le GIFT 15 se compose de deux protéines, la GSM-CSF et l'interleukine 15, fusionnées artificiellement en laboratoire. En temps normal, les protéines individuelles agissent généralement pour stimuler le système immunitaire, mais sous leur forme fusionnée, l'équation s'inverse.

La maladie doit être prise au tout premier stade, met en garde le Dr Galipeau, et des études cliniques seront nécessaires pour éprouver l'efficacité et l'innocuité du traitement chez les humains. Aucun effet secondaire important n'est apparu chez les souris, a-t-il ajouté, et le traitement a été complètement efficace avec une seule dose.

Une autre méthode permettrait de désactiver ou booster le système immunitaire en jouant sur la galectine-1.

- Nouvelles pistes contre l'inflammation

Les mycobactéries responsables de la tuberculose (Mycobacterium tuberculosis) ont la propriété de rester silencieuses pendant des années chez l'homme, déjouant ainsi la surveillance du système immunitaire. Chez 90% des individus, l'infection est contrôlée mais pas éradiquée et la mycobactérie peut survivre parfois pendant des dizaines d'années.

Sur la paroi des mycobactéries, Valérie Queneau et son équipe ont identifié des glycolipides de faible masse moléculaire aux propriétés anti-inflammatoires très intéressantes : les « PIM » (Phosphatidyl Inositol Mannosides).

Ces PIM ont ensuite pu être synthétisées en laboratoire où elles ont révélées des propriétés anti-inflammatoires inchangées. Les scientifiques se sont ensuite engagés dans la production de nouvelles molécules analogues simplifiant considérablement la synthèse de ces molécules.

Le premier exemple de cette nouvelle famille s'est avéré encore plus actif que les molécules naturelles ou synthétiques testées jusqu'alors. Dans leur étude, publiée dans The Journal of Biological Chemistry du 28 août 2009, les chercheurs ont démontré in vitro et dans un modèle d'inflammation pulmonaire in vivo l'activité anti-inflammatoire améliorée de ces nouvelles molécules « PIM ».

Deux brevets ont été déposés dans le cadre de ces recherches. L'utilisation de telles molécules immunomodulatrices d'origine microbienne à des fins thérapeutiques est en plein essor. Ces nouvelles molécules pourraient être utilisées dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques sévères telles que la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn ou le psoriasis.

- La cause de l’arthrose identifiée

L’équipe du Pr Pap de l’Institut de médecine expérimentale de l’université Munster, associée à d’autres chercheurs allemands et coréens, a découvert qu’une molécule de surface spécifique aux cellules de cartilage appelée syndecan causait le développement de l’arthrose.

Le Dr Echtermeyer explique : "Nos études montrent que cette molécule de surface participe à la destruction des cellules de cartilage. Les essais pour rendre cette molécule de syndecan inactive grâce à des procédés génétiques mènent à une disparition des symptômes de l'arthrose comme le montrent les tests sur la souris".

Trois ans et demi de recherche ont permis de développer un traitement médicamenteux capable de combattre l’arthrose à ses stades les plus précoces. A base d’anticorps de la molécule de syndecan, le traitement par injection régulière permet d’empêcher la formation d’arthrose de façon fiable sur les souris. De nouvelles recherches doivent désormais permettre l’application du traitement à l’homme.

- Changer l'ADN des mitochondries

Ces singes jumeaux ont hérité de l’ADN de leur père, de l’ADN leur mère et d’un autre morceau de matériel génétique, l’ADN mitochondrial, issu d’une autre femelle macaque. L’objectif : stopper la transmission de maladies mitochondriales, portées par la mère.

Un grand nombre de maladies héréditaires comme des myopathies, des formes de cécité, d’anémies, de pathologies neurodégénérative ou de troubles du métabolisme, sont liées à des mutations de l’ADN des mitochondries. Ces petits organites, qui fournissent à la cellule son énergie, possèdent leur propre ADN qui est transmis de génération en génération par la mère. C’est donc l’ADN mitochondrial (ADNmt) maternel qui est porteur des mutations incriminées.

Menés sur des macaques Rhésus, ces travaux ont abouti à la naissance de jumeaux, Mito et Tracker, qui sont en bonne santé, affirment aujourd’hui les chercheurs dans la revue Nature.

De précédentes tentatives avaient échoué : toute la difficulté est de parvenir à prélever l’ADN nucléaire à un stade particulier du développement de l’ovocyte, sachant qu’un ovocyte contient environ 100.000 mitochondries au départ et de 10 à 100 à la fin de sa maturation.

L'application à l'homme n'est pas pour demain, là non plus...

- Des cellules souches pour faire repousser les dents !

Chez l'adulte, il est possible de faire pousser de nouvelles dents parfaitement fonctionnelles à partir d'un ensemble de cellules souches. C'est ce que vient de démontrer une équipe japonaise... sur des souris. Mais l'espoir est bon de pouvoir un jour adapter cette prouesse chez l'être humain.

Les biologistes ont tout d'abord prélevé sur un très jeune embryon de souris des tissus à l'origine des dents et ont isolé deux types de cellules, épithéliales (formant les épithéliums, c'est-à-dire la peau) et mésenchymateuses, à l'origine, notamment, des cartilages, des os et des tissus conjonctifs.

Ces deux populations de cellules ont ensuite été fusionnées pour obtenir une sorte de germe, mis en en culture durant 5 à 7 jours. Les biologistes l'ont alors implanté dans la mâchoire supérieure d'une souris adulte en lieu et place d'une dent qui avait été préalablement retirée.

Après 36 jours, les nouvelles dents avaient percé la gencive et, au bout de 49 jours, elles avaient atteint la taille normale et, bien alignées avec les dents de la mâchoire inférieure, permettaient une mastication parfaite.

- Le meilleur moyen d'arrêter la grippe

En comparant une épidémie théorique de grippe avec celles de 1918 et 1957, les chercheurs ont trouvé qu'une épidémie pourrait être stoppée de nos jours en distribuant seulement 63 millions de doses de vaccin. Il faudrait pour cela cibler en premier lieu les enfants (5-19 ans), responsables de la plupart des transmissions, et les adultes (30-39 ans) qui contractent le plus souvent la maladie de leurs enfants. Ils disent que cette vaccination ciblée pourrait alors aider à protéger le reste de la population de l'infection.

En outre, la quantité nécessaire de doses, 63 millions, prédites par le modèle est plus faible que les 85 millions de doses vaccinales utilisées chaque année contre la grippe saisonnière.

- Un produit anti-moustique dangereux ?

Un produit présent dans de nombreuses crèmes anti-moustiques, le DEET, a un effet inattendu, et dangereux, sur les cellules nerveuses de mammifères. Découverte par une équipe internationale, cette possible toxicité « mérite d'être explorée », selon les chercheurs, en particulier lors d'une utilisation combinée avec des insecticides.

« Nous ne disons pas que l'usage normal du DEET va tuer les gens, tempère Vincent Corbel, cité dans une dépêche de l'AFP. Mais qu'à certaines concentrations et en combinaison avec d'autres substances, il peut être dangereux, en particulier pour les femmes enceintes et les enfants. »

En clair, les répulsifs à base de DEET ne sont peut-être pas dangereux pour la santé humaine. Ils sont aussi d'une grande utilité dans de nombreux pays où sévissent des maladies transmises par les moustiques, comme le paludisme, le chikungunya ou la dengue. Par ailleurs, leur action sur le système nerveux, expliquent les chercheurs, est de très courte durée, de l'ordre de quelques minutes au maximum.

- Le stress rend bête

Ce n'est pas vraiment une nouveauté après la réaction d'alarme puis la phase de résistance, la phase de détresse et d'épuisement se caractérise par son apathie et son état d'inhibition. Cette fois, même si c'est avec des souris, ce qui est mis en évidence c'est qu'on perd la capacité de réfléchir et de choisir, agissant mécaniquement sous la seule force de l'habitude. Il semble évident que trop de précarité et de stress suppriment toute liberté qui requiert à la fois santé et tranquillité (récemment, il a été passé le message aux entreprises qu'il n'y avait pas de bon stress, ce qui était sans doute nécessaire pour le limiter mais il est un fait qu'il en faut quand même un minimum pour ne pas s'ennuyer).

Une nouvelle étude effectuée chez le rat suggère qu'un stress chronique influe sur les connexions nerveuses du cerveau de sorte que les animaux prennent des décisions plus par la force de l'habitude qu'au cas par cas.

La capacité à choisir agir en vue d'un résultat particulier est essentielle dans notre vie de tous les jours mais demande une certaine quantité d'énergie mentale que les animaux stressés ne sont plus à même de fournir.

Les rats qui avaient été exposés à des conditions stressantes répétées, contrairement aux rats contrôle, ne s'arrêtaient pas d'appuyer sur le même levier même lorsque cela ne donnait plus accès à la meilleure récompense. L'analyse du cerveau des rats a permis aux auteurs de trouver que chez les animaux stressés seulement le cortex prélimbique et le striatum dorso-médian s'étaient atrophiés tandis que le striatum dorso-latéral s'était agrandi.

- Une anomalie du cortex des schizophrènes responsable des "voix" ?

Une étude comparative par IRM de l’anatomie du cerveau de 20 sujets sains et deux groupes de patients schizophrènes souffrant de ces deux types d’hallucinations auditives (12 patients entendant uniquement des voix d’origine extérieure et 15 les entendant uniquement à l’intérieur) montre qu’il existe une différence dans la région impliquée dans la localisation spatiale du son (cortex temporo-pariétal de l’hémisphère droit). En étudiant l’anatomie de cette région grâce à des méthodes sophistiquées d’analyse d’image 3D développées à NeuroSpin, les chercheurs ont mis en évidence une anomalie concernant la jonction entre deux plissements, ou sillons, du cortex: le sillon temporal supérieur et le sillon angulaire (image de gauche). Plus précisément, par rapport aux sujets sains, on constate que pour le groupe qui entend des voix à l'extérieur de la tête (en rose sur les images de droite) la jonction est significativement déplacée en avant du cerveau, et pour ceux percevant des voix à l'intérieur de leur tête (en bleu sur les images de droite), la jonction est déplacée significativement en arrière du cerveau.

Cette différence de position de jonction de sillons pourrait indiquer l’existence de déviations lors de la maturation du cerveau, durant le troisième trimestre de la grossesse, lorsque ces deux plissements apparaissent, d’abord séparés puis se connectant ensuite.

- Rôle des protéines dans la connectivité des neurones

Une voie de transmission des signaux qui implique des interactions entre un produit génique associé à la schizophrénie, la calcineurine, et un facteur de transcription, connu sous le nom de facteur nucléaire des lymphocytes T activés (NFAT), contribue à la connectivité aux jonctions, ou synapses, des cellules nerveuses (neurones) et affecte la longueur des projections des cellules nerveuses ou branches dendritiques dans le système visuel. Les résultats de l'étude, publiés dans la revue Neuron, pourraient être source d'espoir pour les adultes souffrant de traumatismes crâniens et rendre possibles le diagnostic précoce, des traitements et des thérapies pour la schizophrénie, l'autisme ou d'autres troubles du développement pour lesquels on soupçonne la croissance d'un câblage neurologique anormal tôt dans la vie.

La protéine calcineurine (CaN) régule les programmes transcriptionnels qui contrôlent la formation et la fonction des synapses. Elle a aussi été fortement mise en cause dans l'affaiblissement des connexions entre cellules et est probablement un régulateur de l'élagage de la connectivité. La CaN donne des instructions aux neurones par le facteur de transcription NFAT, lequel joue un rôle important dans l'expansion de l'axone et la réaction neuronale aux signaux extrinsèques intervenant dans le développement et l'affinement du circuit.

"Nous avons découvert qu'inhiber la fonction de la CaN engendrait plus de branches dendritiques et plus de synapses, ce qui démontre que la CaN est un puissant régulateur de la complexité dendritique et de la fonction synaptique", a expliqué le Pr Ruthazer. "Nous avons aussi démontré que la CaN médie ses effets sur les circuits neuronaux par l'activation des facteurs de transcription NFAT et que l'activité du NFAT dans le cerveau en développement peut être régulée par stimulation visuelle naturelle".

- Oeil bionique : de nouveaux espoirs pour les déficients visuels

Chez les patients atteints de dégénérescence maculaire liée à l'âge ou de rétinite pigmentaire (retinitis pigmentosa), seules les cellules photoréceptrices de la rétine sont touchées. Leurs connexions nerveuses et le nerf optique lui-même restent intacts et donc fonctionnels. L’idée est d’utiliser une mini caméra sur une paire de lunettes pour enregistrer une image et la transmettre par radio à une toute petite plaque équipée d’un réseau d’électrodes implantée sur la rétine du patient. En stimulant les connexions nerveuses, un semblant de vision devrait pouvoir être rendu, avec des images en noir et blanc dont la résolution augmente avec le nombre d’électrodes présentes sur la plaque.

Le dispositif initial, baptisé Argus I, a laissé la place la même année à des essais d'une rétine artificielle comportant 60 électrodes, Argus II. Le modèle Argus II est plus petit et sa pose nécessite 2 heures d’opération, au lieu des 6 heures exigées par son prédécesseur. Une troisième génération est en cours de mise au point dans les laboratoires et devrait atteindre 200 électrodes. Les chercheurs pensent qu’il est possible de miniaturiser encore plus le dispositif pour parvenir à un millier d'électrodes. Cela reste encore faible en comparaison des millions de récepteurs d’un œil humain. Mais comme le montrent les simulations effectuées par Wolfgang Fink avec un programme informatique censé optimiser les images fournies par la caméra aux électrodes, une telle quantité devrait déjà améliorer sensiblement la vue des patients.

- Un détecteur de drogue

Ce détecteur Philips destiné aux contrôles routiers analyse la salive grâce à des nanoparticules permettant de détecter cocaïne, héroïne, cannabis et methamphetamine.


 

Technologie


biotechnologies, énergie, nanotechnologies, robotique, informatique

- Une machine à laver sans eau ou presque

Des chercheurs affirment avoir mis au point une méthode de lavage des vêtements en machine ne nécessitant qu'une tasse d'eau lors de chaque lavage, mais qui donnerait les mêmes résultats que les machines à laver conventionnelles. Le procédé, mis au point à la Faculté de Design de l'Université de Leeds par le Professeur Stephen Burkinshaw, expert en textiles et teintures, est basé sur l'utilisation de copeaux ou de granules de plastique lors du lavage de vêtements en machine. Ces fragments de plastique permettent d'absorber la saleté et d'éliminer les taches.

Lors des essais en laboratoire effectués conformément aux protocoles de nettoyage industriel utilisés dans le monde entier, le procédé a permis de supprimer pratiquement tous les types de taches de la vie quotidienne aussi efficacement que les méthodes existantes, tout en laissant les vêtements aussi frais que lors d'un lavage traditionnel en machine. L'efficacité d'un tel procédé a même été démontrée lors du lavage de linges délicats tels que les broderies et la laine. La société estime que la nouvelle technologie pourrait être sur le marché britannique dès l'année prochaine. Selon les tests réalisés les fragments de plastique peuvent être utilisés jusqu'à une centaine de fois.

Cette technologie pourrait également profiter à d'autres procédés industriels, tels que le traitement des eaux usées et le nettoyage de surfaces dures comme par exemple le dégraissage des métaux. Elle pourrait être utilisée dans l'industrie textile pour éliminer les excès de colorants après teinture. Des tests sont également en cours dans les installations de nettoyage à sec afin de voir si cette technologie est envisageable pour ce type de marché. En cas de succès, cela permettrait aux entreprises de nettoyage à sec de cesser d'utiliser le perchloroéthylène, solvant souvent lié à certains types de cancer et qui est maintenant confronté à une interdiction dans divers états des Etats-Unis. Jusqu'à présent, les tests ont été effectués en utilisant les machines existantes et en remplaçant l'eau de lavage par des copeaux de plastique.

- Un métal qui se répare tout seul

De minuscules capsules de quelques centaines de nanomètres de large et remplies de liquide sont dispersées à travers une mince couche de métal électrolytique. Les capsules peuvent être remplies avec des polymères permettant aux revêtements métalliques de se réparer eux-mêmes.

- Nouveaux OGM

Craig Venter fait encore des siennes, très fier d'avoir réussi à transférer le génome d'une bactérie dans une levure (normalement incompatible), d'en modifier l'ADN avant de le retransférer dans la bactérie. On parle de biologie synthétique mais ce n'est qu'une nouvelle technique d'OGM dont l'inocuité n'a rien d'évident, en tout cas potentiellement beaucoup plus dangereuse qu'une hypothétique vie artificielle qui ne pourrait survivre en dehors du laboratoire. A chaque fois pour obtenir des financements Craig Venter justifie ses manips par la production de carburant mais on n'en est pas là du tout et on n'en a pas besoin !

- Du riz OGM résistant aux inondations

Certaines variétés de riz sont capables de supporter des inondations et de pousser même quand le niveau de l’eau monte rapidement. Des chercheurs japonais ont découvert les gènes qui permettent au riz de garder ainsi la tête hors de l’eau : en référence au tube utilisé par les nageurs, ils les ont baptisé SNORKEL1 et SNORKEL2.

De fait ces gènes permettent à la plante d’allonger rapidement ses tiges –jusqu’à 25 cm de croissance par jour pour certaines variétés- et de maintenir les échanges gazeux avec l’air, comme le nageur avec son tuba.

- L'ADN du bricoleur

L'ADN pourrait servir de base à toutes sortes de pièces nanométriques pour des nanomachines mais IBM s'y intéresse aussi pour la prochaine génération d'ordinateurs. Il me semble que les protéines seraient sans doute plus indiquées mais elles sont sans doute beaucoup plus fragiles que l'ADN.

Ils ont conçu des faisceaux d'hélices à ADN disposés en nids d'abeille. Certaines de ces hélices ont des paires de bases supplémentaires tandis que d'autres en ont moins, ce qui crée des tensions dans la structure d’ensemble utiles pour assembler les faisceaux en objets courbes.

En utilisant cette méthode les chercheurs ont réussi à maîtriser la direction et le degré de courbure, allant même jusqu'à replier des molécules avec des angles très fermés. Les auteurs ont pu combiner différents éléments incurvés de façon à construire des formes complexes comme des boules ou des roues dentées. C’est en fait une nouvelle boite à outil nanométrique qui est en train d’être inventée.

Voir aussi Techno-Science. IBM s'y intéresse pour la prochaine génération d'ordinateurs.

- Activer une protéine par laser

Une protéine sensible à la lumière bloque les récepteurs d'une protéine fonctionnelle jusqu'à ce que une certaine fréquence laser la détache, libérant la protéine fonctionnelle, une autre fréquence laser permettant de la bloquer à nouveau en se fixant à nouveau sur ses récepteurs.

- La Chine divise par 2 le prix du solaire

En un an, le prix des panneaux solaires a baissé de moitié, en grande partie grâce aux entreprises chinoises fabriquant ces équipements.

Soutenues par le gouvernement chinois, des entreprises comme Suntech Power Holdings envisagent de construire des usines sur le sol américain, afin de contourner les lois protectionnistes en vigueur outre-Atlantique.


- Le solaire décolle

Le nombre de demandes de raccordement de panneaux solaires photovoltaïques au réseau électrique, en forte hausse depuis deux ans, a presque doublé depuis un an, a indiqué mercredi Electricité réseau distribution de France (ERDF) à l'AFP.

ERDF a reçu durant les six premiers mois de l'année 22.826 demandes de "producteurs" (essentiellement des particuliers) voulant raccorder leur installation solaire au réseau électrique.

Dans son rapport annuel 2008, ERDF jugeait le délai de raccordement "trop élevé" indiquant qu'il pouvait "atteindre huit mois".

Pour faire face à l'afflux de demandes, ERDF a fortement renforcé ses équipes de traitement des dossiers (qui sont passé d'une dizaine à plus de 100 personnes).

La quasi-totalité de ces raccordements correspondent à des installations de puissance inférieure à 3 kilowatts, soit environ 25 m2 de panneaux solaires.

En fait on est consterné par le nombre restreint de personnel affecté à cette tâche, témoignant simplement du fait qu'EDF n'a aucun intérêt au développement du photo-voltaïque. Des dirigeants d'EDF prétendaient que les consignes nationales étaient peu suivies localement mais c'est bien parce que les objectifs prioritaires étaient ailleurs. On voit qu'il ne suffit pas d'avoir une entreprise publique pour agir dans l'intérêt public si les politiques n'imposent pas leurs priorités ! Rappelons que tout cela n'empêche pas le solaire de faire face à une crise de surproduction suite à la baisse du pétrôle, à la crise financière et la fin de la prime en Allemagne.

- Des cellules solaires... imprimables

Des nanoparticules incluses dans une encre peuvent, une fois appliquées sur une surface, se transformer en un capteur d'énergie solaire. Le rendement du matériau prototype présenté par un laboratoire texan est pour l'instant très faible, mais le prix de revient est si bas que la formule semble prometteuse et le procédé est déjà envisagé pour une prochaine exploitation commerciale.

Le résultat est un coût de fabrication dix fois moins élevé que le procédé traditionnel qui impose un dépôt de vapeur sous vide. Mieux, cette sorte d'encre, déposée en une couche très fine (une dizaine de nanomètres), est en partie transparente et on peut déjà imaginer, avance Brian Korgel, des vitres teintées qui produiraient du courant électrique.

Le matériau lui-même est connu : c'est le CIGS, pour cuivre indium gallium sélénium. Ce semi-conducteur s'utilise déjà pour fabriquer des cellules photovoltaïques. Il s'applique en une couche mince, déposée sous vide, et formant une structure polycristalline.

- Amélioration de la fabrication de méthanol

En remplaçant un catalyseur liquide par un solide permettrait de recycler le platine qu'il contient, ce qui améliorerait grandement la rentabilité de la transformation de méthane en méthanol, selon toutes probabilité le carburant de l'avenir comme on le disait déjà dans EcoRev' en 2005. Il y a quand même encore bien des progrès à faire avant l'industrialisation.


- Un moteur diesel supercritique

En amenant le gasoil à la pression et température critique où son état n'est plus ni liquide ni gazeux, on augmenterait l'efficacité des moteurs diesel de 10% en réduisant les émissions de CO2 de 80% !


- Airpod : nouvelle offensive de la voiture à air comprimé

Le dernier modèle de la gamme de véhicules à air comprimé conçus par la société MDI, installée près de Nice, sera bientôt produit en France. L'Airpod, minuscule voiture à trois places et sans volant, est testée par Air France pour les déplacements à l'intérieur des aéroports. Elle est aussi en lice pour le projet Autolib de voitures en libre-service à Paris.

Le conducteur entre par l'avant et s'assoit sur un siège unique. Il ne trouvera pas de volant mais un joystick latéral, comme sur les Airbus. Ses passagers entreront par l'arrière en soulevant une large porte transparente et s'installeront dans le sens contraire de la marche. Les deux petites roues avant, minuscules et très rapprochées, font de l'Autopod plutôt un tricycle qu'une voiture à quatre roues.

D'après le constructeur, l'engin, avec son moteur bicylindre, roulerait à 45 km/h ou 70 km/h « selon la version », et offrirait une autonomie de 220 kilomètres,. Selon MDI, le prix estimé serait de 6.000 euros pour un coût d'utilisation de 50 centimes aux cent kilomètres.

Voir une revue sur les "transports écolos".

- Des batteries Lithium ion 6 fois plus puissantes

Des électrodes pour batteries lithium-ion constituées de nanotubes et carbone et de silicium donneraient une capacité 6 fois supérieure aux batteries actuelles en graphite. Tout dépend du prix auquel on peut parvenir.

- Coupler supercondensateurs et batteries

Il se pourrait que les supercondensateurs remplacent les batteries bientôt, c'est du moins ce que prétend EEStor mais les progrès des supercondensateurs permettraient déjà de les coupler avec des batteries, baissant de 1000$ le prix des voitures électriques tout en augmentant leurs performances, surtout quand il fait froid. Les supercondensateurs pourraient même remplacer les batteries dans les "microhybrids" secondant les moteurs thermiques mais leur coût doit encore baisser de 50% pour s'imposer partout, ce qui est à la portée d'une production de masse. En tout cas, des tramways parisiens pourraient utiliser bientôt des supercondensateurs pour rouler sans fil en se rechargeant aux stations.

- Une petite pile à combustible performante

Cette pile à combustible de 2mm de diamètre produit 1 Watt et pourrait permettre de lancer plus rapidement un portable par exemple.


- Kinesis K3, le chargeur qui fonctionne au vent et au Soleil

En plus de mini panneaux solaires, le Kinesis K3 est doté également d'une mini-éolienne qui permet de profiter de l'énergie générée par le vent.

Le chargeur n'a pas besoin de beaucoup de vent, et peut ainsi recharger des appareils électroniques sans soleil, en extérieur comme en intérieur.


- Un réacteur nucléaire pour la Lune

Un prototype de réacteur nucléaire permettrait de produire de l'électricité sur la Lune ou Mars. Un métal liquide (mélange de sodium et de potassium) est utilisé pour transférer la chaleur et produire de l'électricité.


- Le numérique pour réduire la consommation d'énergie

On est en train de passer du gadget à l'énergie intelligente. On n'y est pas encore tout-à-fait mais le marché de développe et l'offre explose.

Les progrès effectués en termes de visualisation de l’information promettent de bouleverser la manière dont nous gérons notre consommation d’énergie, dont nous partageons des ressources, et plus largement dont prenons conscience de notre manière de vivre.

Un véritable business s’est développé outre-Atlantique. Agile Waves, Green Waves, Microsoft Ohm, Visible Energy : tous proposent en effet de rendre visible l’invisible ! Mesurant l’énergie consommée depuis le compteur d’électricité, ces équipements domotiques publient des données précises sur internet, que chaque locataire pourra consulter.

Une véritable dynamique sociale s’installe également entre les utilisateurs du service, puisqu’il est possible de comparer les résultats d’un bâtiment à un autre, et de participer à des compétitions visant évidemment à réduire la consommation globale d’énergie ! La « Qbox » de l’entreprise néerlandaise Qurrent franchit quant à elle une étape supplémentaire en permettant la mise en place d’un réseau d’énergie décentralisé à l’échelle d’un quartier ou d'un « cluster ». En plus de pouvoir monitorer sa consommation, mais aussi sa production (panneaux photovoltaïques, éoliennes, etc), ce système gérera automatiquement la distribution et le partage de l’excédent d’énergie!

- Comment se débarrasser de son micro sans nuire à l'environnement

Matériels polluants, les ordinateurs, les imprimantes et les cartouches d'encre ne doivent pas être abandonnés dans les poubelles. Des solutions existent, pour assurer leur recyclage, voire leur réutilisation.

- La montre verte

La montre verte est d’abord un dispositif personnel communicant équipé de deux capteurs environnementaux (ozone, bruit) d’une puce GPS et d’une puce Bluetooth. L’appareil a la forme d’une montre que son porteur emmène avec lui dans la ville, capturant et stockant des mesures qui sont ensuite publiées sur le réseau.

Inspiré d’expériences menées à Londres, New York et San Francisco, le projet “Montre verte / Citypulse” a un objectif simple : multiplier par 1000 le nombre de capteurs environnementaux dans la ville et en faisant participer les citoyens à la mesure environnementale, les associer d’une manière directe à la construction d’une ville durable.

Le dispositif se complète d’un téléphone mobile, sur lequel une application java embarquée permet de visualiser les niveaux de bruit et d’ozone mesurés par la montre verte et de transmettre à intervalles réguliers ces mêmes données à une plate-forme ouverte, Citypulse, qui reçoit, stocke et rend disponibles les données de mesure.

- Un lecteur de carte de crédit pour l'iPhone

Il s'agit d'un petit lecteur de cartes qui se branche sur la prise casque de l'iPhone et permet d'envoyer les données aux applications.

- Bing, de Microsoft, intègrera peut-être Wolfram Alpha

C’est l’une des rumeurs qui courent actuellement sur le Net : Microsoft serait en discussion avec Stephen Wolfram, voire aurait déjà signé un accord avec le physicien britannique surdoué, pour intégrer la technologie de Wolfram Alpha à son nouveau moteur de recherche Bing. Le but : sans aucun doute faire de l’ombre à Google.


- Le livre électronique de Plastic Logic

La société américaine Plastic Logic devrait lancer début 2010 un produit à grand écran (21,5 par 28 centimètres, pour 6 millimètres d'épaisseur), très léger, et disposant d'une autonomie de plusieurs jours. La démonstration est assez convaincante : on n'évite pas le flash noir assez désagréable à chaque changement de pages, mais le petit nouveau a l'air plus facile d'utilisation que ses prédécesseurs.

Et en la matière, la guerre de la concurrence est sur tous les fronts : il ne s'agit pas seulement de proposer le produit le plus « hype », il faut aussi gagner la bataille des contenus.

En 2009, alors qu'Amazon propose plus de 300 000 références, exclusivement aux détenteurs du Kindle et de quelques autres produits (iPhone et iPod Touch), Barnes & Noble a récemment ouvert une plateforme disposant de plus de 700 000 références, et surtout, ouverte à tous (ordinateurs, smartphones, etc.). Sauf aux lecteurs concurrents - Reader et Kindle - bien sûr.

Sony n'a pas tardé à réagir en annonçant, fin juillet, la disponibilité pour ses Reader de plus d'un million de titres tombés dans le domaine public. La société niponne devient du même coup la plus grande plateforme d'ebooks du globe. Jusqu'à la prochaine riposte d'Amazon…

Le plus gros frein au succès du livre électronique pourrait être, à la différence de la musique, l'absence d'offre de téléchargements illégaux.

Il y en a bien d'autres, comme iRex Technologies, la guerre fait rage sur un marché qui n'a pourtant pas fait ses preuves, caractérisé entre autres par l'incompatibilité entre les différents readers.

- Imprimante de livres numériques

Une toute autre façon d'envisager le livre numérique, c'est de l'imprimer localement, chez son libraire, puisque lire un livre, c'est encore ce qu'il y a de mieux malgré les progrès des eBooks. On peut y voir une préfiguration des digital fabricators et d'un nouveau modèle économique. Cette imprimante de ODB (On Demand Books) imprime en 4 minutes un livre de 300 pages avec sa couverture. Outre les libraires, les universités et autres collectivités pourraient s'équiper.


- Une première chaîne 3D dès l'an prochain

BSkyB a décidé de lancer ce qui sera très vraisemblablement la toute première chaîne 3DTV européenne dès l’an prochain en Angleterre. Elle diffusera films, programmes sportifs et autres divertissements en 3D relief (Le relief est la différence de hauteur entre deux points. Néanmoins, ce mot est souvent employé pour caractériser la...).


- Un PC portable à double écran

- CRISTAL transforme votre table basse en une télécommande universelle multi-touch

CRISTAL (Control of Remotely Interfaced Systems using Touch-based Actions in Living spaces) ce dispositif interactif, composé notamment d’un système de projection interactif multi-touch, permet de piloter à la fois la télévision, les lumières, un cadre photo numérique, mais aussi un aspirateur…

Ce dispositif multi-touch qui, hormis le fait d’offrir une interface multi-touch sur support horizontal, n’a pas vraiment de point commun avec la table tactile Surface de Microsoft, par son aspect intuitif et son design, pourrait en attirer plus d’un (et certainement même plus d’une…) Ah si, malheureusement CRISTAL et Surface se rejoignent malheureusement sur un autre point : le prix. Estimée entre 10 000 et 15 000 dollars, elle n’est pas prête à envahir nos salons. Mais ça viendra…

- SixthSense : toute mon informatique mobile au bout de mes doigts

Il faut se transformer en homme-orchestre mais c'est juste pour montrer les possibilité d'extension de l'interface avec son mobile.

Matériellement, l'invention de Pranav Mistry, un chercheur de 28 ans membre du Media Lab, au MIT (Massachusetts Institute of Technology), se réduit à un mobile haut de gamme, une webcam, un appareil photo, un picoprojecteur et... quatre dés en plastique colorés en rouge, en bleu, en jaune et en vert.

Pranav Mistry montre l'interface Sixthsense. Il manque l'appareil photo, installé sur un couvre-chef. 1 : la webcam, reliée au mobile, filme devant elle et enregistre les mouvements des doigts. 2 : les dés colorés, fixés sur les pouces et les index, facilitent le suivi du mouvement et pourront un jour être supprimés. 3 : le projecteur miniature affiche une image sur n'importe quelle surface. 4 : le mobile, capable de se connecter au Web, fait tourner les programmes contrôlant l'ensemble du système.

Tout est dans le logiciel, intégré au mobile, qui pilote l'ensemble. Relié à la webcam, il suit les mouvements des dés colorés, qui font office d'interface. Pouces et index se rejoignent pour former un rectangle : l'appareil photo est déclenché. Un index dessine dans l'air un @ : le mobile relève le courrier électronique et peut lire les textes grâce à une interface vocale. Les doigts pointent vers l'avant : le projecteur s'allume et affiche une image devant lui.

Le système peut afficher une carte et les mouvements des doigts pourront alors agrandir une zone, comme on le fait sur un écran tactile multipoints. Mais ici, la surface peut être quelconque. Même les mains peuvent faire office d'écran pour visualiser une image ou des photographies. L'inventeur montre d'ailleurs une calculatrice dont les chiffres s'affichent sur les doigts et les résultats sur la paume...

- Des interfaces futuristes

Touchable Holography - Augmented Reality for Ordinary Toys - Hyper-Realistic Virtual Reality - 3D Teleconferencing - Scratchable Input

Voir aussi nouvelles surfaces interactives.

- Un robot qui apprend à sourire en se regardant

- Robots en tout genre

 

- Un robot qui joue à la balle


Ils jouent avec une balle, l'attrapent en vol et jonglent avec une baguette. Les robots de Masatoshi Ishikawa et Takashi Komuro ont pour la plupart la forme d'une main à trois doigts, complétée de deux caméras et leur stupéfiante rapidité a de quoi rendre jaloux un joueur de ping-pong...

- Des soucoupes volantes russes

"La 'soucoupe volante' est en fait un aérostat à propulsion thermique baptisé "locomoskyner", qui ressemble à un dirigeable. L'appareil peut être utilisé dans différents secteurs économiques - industrie, géologie, commerce, santé publique et travaux de sauvetage", a expliqué le porte-parole du gouvernement.

La société LocomoSky, qui a conçu l'appareil, présentera un modèle de "locomoskyner" de 7 m de diamètre au Salon MAKS-2009. Équipé de 8 moteurs électriques, cet aérostat robotisé commandé à distance est capable de contrôler la situation dans les régions sinistrées pendant deux heures. Sa plateforme peut transporter 20 kg d'équipements.

 

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27 réflexions au sujet de “Revue des sciences 09/09”

  1. Il y en a qui ont leur marotte et qui ont peur en plus qu'on ne soit pas au courant qu'il y a des opposants résolus aux vaccinations (dont certaines sont effectivement contestables) ! Il y a pourtant beaucoup d'autres choses scandaleuses dans cette revue des sciences et il n'y a aucune propagande pour la vaccination de la grippe A sinon dans l'illustration que la brève contredit justement puisqu'il ne s'agit que de stratégie de vaccination, question générale et qui ne reprend pas du tout les instructions actuelles. Cette grippe est effectivement relativement bénigne mais il s'agit plus de tester les réactions à une pandémie, ce qui pourrait être utile plus tard, même si c'est la constitution d'un biopouvoir mondial, car avec la surpopulation et l'intensification des transports on est effectivement à la merci de grandes pandémies.

  2. Il y a un mel qui tourne en ce moment que j'ai reçu, il s'agirait pour la grippe A et de sa vaccination tout simplement d'un complot de boites pharmaceutiques téléguidées par des illuminati.

    Objectif éradiquer 5 milliards d'individus, j'en suis tombé sur le
    fion. C'est très argumenté et on se dit que quand même l'idée du complot à atteint là son paroxysme...

  3. Ben voyons, des crétins illuminés s'imaginent des complots planétaires pour éradiquer l'humanité, donc les vaccins sont bons et bénéfiques ! C'est clairement ce que je comprends dans votre message. Si on ne condamne qu'une partie, on prend le risque de se voir catégoriser dans l'autre !

    Le vaccin contre la grippe A n'est certainement pas un complot mondial pour éradiquer la population, mais c'est en revanche un véritable modèle économique et politique de contrôle et de bénéfices économiques qui dure depuis 2 siècles ! Le nombre de mensonges qu'alignent cette industrie de la mort est effrayant.

    Composition de ce cocktail de la mort : l'hydroxyde d'aluminium, sel attaquant le cerveau et entraînant autisme, chorée, Alzheimer, Creutzfeldt-Jakob ; des sels de mercure (thiomersal) dont chaque nouveau vaccin cumule les doses d'une façon irreversible ; des virus OGM (vaccins viraux) obtenus à partir de matériel génétique séquentiel du SV40, précurseur du sinistre HIV, et que l'on retrouve dans de nombreux cancers du cerveau et mésothéliomes ; du sérum de veau foetal (liquide nutritif) alors que tout extrait d'origine bovine est (strictement) interdit dans tout médicament depuis 1994 ; de l'enzyme Tdt, dangereux mutagène ; etc. Nota : le BCG est toujours cultivé sur de la bile de bœuf au mépris de toute réglementation et des mesures de précautions actuelles concernant la vache folle. Qui plus est, la plupart des médecins ne sont aucunement informés de toutes ces infractions graves à la fois légales et sanitaires - le Vidal n'y faisant pas mention, qui intoxiquent un être humain pour toute une vie et peut-être même ses descendants. Les vaccins viraux (polio-hépatite) sont cancérigènes. Ils sont cultivés sur des souches animales (cellules Véro de singe, gonades de hamster...) et élaborés par génie génétique avec des séquences ADN du rétrovirus SV40 précurseur du fameux VIH, et que l'on retrouve dans de nombreux cancers du cerveau et de mésothéliomes. Les vaccins modernes sont des OGM.

    Quoi qu'il en soit les courbes postées plus haut prouvent assez que les maladies étaient DEJA en voie de régression lors de l'introduction des vaccinations. CQFD.

  4. Ah c'était donc ça, faire une remarque sur un point de vue et ne pas le faire sur l'autre entraine mécaniquement que l'on soit dans le camp des pro vaccinations.

    C'est bizarre cette propension à nous faire dire ce qu'on a pas dit. Bien entendu, la vaccination est aussi discutable dans certains cas et la bioindustrie n'est pas immaculée. J'en sais quelque chose à ma petite échelle.

  5. @inFLUence

    Il est vrai que les chiffres cités là sont impressionnants :

    http://www.vaccinationdebate.com/we...

    Malheureusement à part être hors la loi, on peut difficilement y résister. Moi même je suis la première génération de personne qui n'a jamais été vacciné (choix parental bien sûr), ma nièce est la seconde génération. A mon époque les contre-indications fonctionnaient encore, aujourd'hui il faut mentir en trouvant des médecins qui acceptent de ne vacciner que le carnet de santé. L'étau est très serré...

  6. En ce qui me concerne, j'ai eu des grippes qui m'ont mis à plat 2 jours, un peu de jeune, et c'était finit. J'ai eu aussi des vaccinations dont une m'a mis malade comme si j'étais grippé.

    Il me semble que les grippes tuent ceux qui sont dans un état important de vulnérabilté. C'est aussi ce qui apparait des récents morts de la grippe du cochon. Sans être Darwinien, il me parait que la grippe est mortelle pour ceux qui sont très fragiles sur le point immunitaire. Pas de leur faute non plus, mais pas de quoi embarquer une armada biosanitaire.

    De toute façon, un jour ou l'autre, on ira tous au sapin, résistants ou moins.

  7. Il y a de véritables problèmes mais il ne faut pas tout mélanger. Certains vaccins sont contestables (hépatite B, cancer de l'utérus, etc.) mais celui contre la variole a permis d'éradiquer la maladie. La question n'est cependant pas du tout la même en cas de pandémie où la vaccination est un système de défense collectif.

    Les virus font partie du vivant car ils sont toujours attachés à une espèce. Leur fonction est multiple et, par exemple des rhumes peuvent nettoyer l'organisme d'un grand nombre de cellules cancéreuses, ce pourquoi il ne faudrait pas se vacciner contre les rhumes. Les virus servent aussi de vecteur d'information mais leur rôle le plus important est de réguler les populations en décuplant leur virulence à partir d'une certaine concentration de population. C'est particulièrement net pour les bactéries marines qui ont d'autant plus de virus qu'elles sont profondes et peu nombreuses en fonction de la rareté des ressources. Il serait donc bien étonnant qu'on ne connaisse pas dans les années à venir une pandémie qui pourrait être comparable aux ravages de la grande peste si on n'était pas mieux outillés qu'à l'époque.

    En cas de pandémie, le virus nous attaque en tant qu'espèce et non comme individu plus ou moins résistant. C'est donc un moment où l'on perd son statut d'individu autonome pour se retrouver élément d'une espèce à laquelle on appartient par ses gènes. A ce moment, se dérober à la vaccination peut être considéré comme un crime, du même ordre que la contamination volontaire. Ce n'est bien sûr pas le cas cette fois où le système élaboré pour H5N1 se rode sur une petite grippette H1N1 mais ces exercices grandeur nature s'avéreront sans doute fort utile en cas de véritable danger à moins qu'elles ne démontrent notre impuissance à enrayer une quelconque pandémie...

  8. C'est ce que vous dites qui constitue un crime M. Zin et non le fait de refuser une vaccination au nom d'une stratégie collectiviste darwinienne !

    "Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions." Serment d'Hippocrate réactualisé en 1996.

    Article 36 (article R.4127-36 du code de la santé publique) (commentaires révisés en 2003 ) :
    "Le consentement de la personne examinée ou soignée doit être recherché dans tous les cas. Lorsque le malade, en état d'exprimer sa volonté, refuse les investigations ou le traitement proposés, le médecin doit respecter ce refus après avoir informé le malade de ses conséquences. Si le malade est hors d'état d'exprimer sa volonté, le médecin ne peut intervenir sans que ses proches aient été prévenus et informés, sauf urgence ou impossibilité."

    La loi du 4 mars 2002 précise à cet égard qu'« aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment ». C'est à dire que la personne peut se rétracter de son consentement premier.

    Bref, je vois venir gros comme une maison votre totalitarisme collectiviste, qui impose aux individus des choix "pour le bien collectif" (sic).
    A ce compte-là, autant préférer l'individualisme capitaliste.

  9. Tremblez, j'arrive avec ma seringue pour vous vacciner contre votre gré, crime suprême comparable à l'extermination des juifs d'Europe. Je suis certainement la personne dont vous avez le plus à craindre et qui défend les idées les plus totalitaires !

    Je ne fais pourtant qu'énoncer un état de fait. C'est la nature qui est totalitaire et nous traite comme du bétail. Je ne parlais pas bien sûr du cours normal de l'état de droit (où je défends les droits du patient, y compris de ceux qui refusent la vaccinations) mais des moments de mobilisation générale contre une pandémie véritablement mortelle. Il ne fait aucun doute qu'en pleine guerre il y a toujours suspension d'un certain nombre de libertés mais ce n'est pas moi qui décréterais l'Etat d'exception, ne faisant que le constat qui s'impose.

    Je ne suis pas tellement collectiviste et même sûrement plus individualiste que la plupart vivant complètement isolé et sans aucune appartenance mais cela ne m'empêche pas d'être solidaire et de savoir que j'appartiens à une humanité qui me dépasse, de même que je ne peux m'isoler de mon environnement ni du réchauffement global. Je suis donc bien conscient qu'on ne peut faire ce qu'on veut même s'il faut conquérir le plus de libertés possibles mais c'est une lutte et une construction sociale et il y a des libertés qui ne sont pas possibles dans certaines situations, aussi insupportable cela nous soit-il.

    Ce que je trouve amusant et qu'on retrouve chez un certain nombre de libertariens, d'individualistes, de libertaires, c'est cette maladie de l'anti-totalitarisme de voir du totalitarisme dans toute tentative de dépasser le capitalisme ou d'y mettre des limites, justifiant cette stupéfiante allégeance à l'individualisme capitaliste, c'est-à-dire au nom du chacun pour soi qui ne peut donner pourtant aucun droit. Cet individu séparé des autres et de son environnement n'existe pas, c'est une pure abstraction. Le capitalisme comme illimitation de la liberté de la marchandise a manifesté assez son caractère totalitaire pour qu'il soit urgent de l'abattre afin de retrouver une politique collective et solidaire qui nous donne des libertés concrètes; mais limite inévitablement certaines libertés de spéculation, de pollution, etc. Quand c'est la sécheresse, on n'a plus le droit de laver sa voiture !

    Il faut refuser bien sûr tout nouveau totalitarisme et l'écologie autoritaire, la dimension locale devrait pouvoir être un bon antidote mais l'ère de l'information et l'économie de la connaissance favorisent aussi l'individuation. Le risque n'est donc pas si grand même si rien n'est parfait, la situation actuelle étant déjà inacceptable. Ce qu'il faut retrouver c'est le sens du collectif et de la solidarité en gagnant de nouvelles libertés, pas en s'imaginant les avoir toutes. Le collectif contraint toujours l'individu en l'intégrant dans un ensemble plus grand, ce qui ne veut pas dire qu'il y perd toute autonomie. On peut appeler cela du totalitarisme et préférer la guerre de tous contre tous...

  10. Pour revenir à la techno, à la créativité qui est le recyclage du connu, un article intéressant :
    http://www.brainchannels.com/thinke...

    Même si ils mettent un peu trop l'accent sur la pensée positive à mon goût, il y a quand même l'idée d'une forme de développement ou épanouissement personnel qui à mon avis passe aussi par des pensées néfastes et négatives au premier abord qui sont aussi nécessaires que le fumier à la culture des roses.

    Comme parait il que Mozart jurait comme un charretier, atteint de la maladie de Tourette, alors que ses œuvres paraissent si élevées.

    Il est vrai aussi qu'on ne peut pas se forcer, se programmer à être un voyou pour être in fine créatif, ce qui déjà serait une forme de pensée positive qui voudrait tout contrôler, le mal et le bien.

  11. Ces gourous sont un peu ridicules qui réinventent l'eau chaude. La psychologie positive est une connerie néfaste comme des études l'ont démontré (se forcer à des pensées positives aggrave la dépression) mais ce n'est absolument pas nouveau puisque l'obsession du bonheur est une caractéristique de l'espèce ou plutôt de l'être parlant.

    C'est le principe de la toxicomanie qui porte à l'absurde ce qui est au principe de l'apprentissage (le renforcement positif des actions réussies et de l'adéquation au réel) pour viser le plaisir en tant que tel (la répétition du plaisir au lieu de la répétition de l'action réussie) et la déconnexion du réel, autant dire le mensonge perpétuel. C'est la finalité qui se mort la queue dans une pure auto-référence.

    Les sophistes déjà tiraient profit de cette recherche éperdue du bonheur qui sera décuplée dans l'empire romain voyant se multiplier les "philosophes aux enchères" dont se moque Lucien de Samosate mais Aristote avait déjà réfuté cette "idée" du Bien qui n'existe pas en soi mais seulement dans l'activité (ce qui fait qu'il vaut mieux aimer que d'être aimé). Même la contemplation est une activité. La recherche du bonheur est sans doute une des principales entrées en philosophie mais qui la transforme en recherche de la vérité, au connais-toi toi-même qui est connaissance de son ignorance et activité réflexive (cf. Le premier Alcibiade et le commentaire de Proclus).

    On a donc simplement ici une répétition de ce qui s'est joué il y a 2500 ans. La pensée positive qui voulait atteindre le bonheur par la méthode Coué découvre que le bonheur est plutôt dans l'activité absorbante (dans l'oubli du bonheur). On parle de créativité mais c'est réducteur car un artisanat relativement répétitif peut donner un épanouissement comparable. La créativité est certes un plaisir supplémentaire mais l'essentiel est de ne pas être séparé de son travail, d'avoir une autonomie dans le travail sinon un travail autonome. Ce qu'on peut faire de mieux pour changer sa vie, c'est de changer de travail pour un travail choisi, ce qui ne veut pas dire un travail facile mais, au travers du négatif, c'est bien l'activité qui procure satisfaction et la valorisation de ses compétences (ce n'est plus un bonheur abstrait et très loin de toute pensée positive). Après, vouloir théoriser la créativité me paraît assez vain, comme tous les trucs psychologiques dont les sectes font leur beurre.

  12. il y a des libertés qui ne sont pas possibles dans certaines situations

    C'était précisément la différence, durant la seconde guerre mondiale entre le fascisme espagnol et la colonne Durruti. Vous devriez vous pencher sur son organisation horizontale.

    Par ailleurs, je me permettrai de vous faire remarquer que concernant la vaccination, une personne devrait avoir le droit de refuser (de la même manière que l'on peut avoir le droit de vouloir mourir. La nature elle-même ne refuse pas ce droit à l'individu) dans la mesure où il ne met que lui-même en danger. Puisque parait-il tous les autres sont vaccinés et que la vaccination est efficace, il ne représente aucun danger pour les vaccinés.
    Mais en vérité sous la logique d'assistanat se cache un autre impératif toujours tu : l'individu doit rester en vie parce qu'il doit participer à la construction sociale, à l'effort de compétition sociale, etc. (Je ne parle bien sûr pas des gauchistes, qui auraient plutôt tendance à le faire par identification). C'est cet impératif-là qui sous-tend cet espèce de maternage social que François Vigouroux avait justement compris comme l'Empire des mères. C'est ce même maternage (souvent couplé à un paternalisme)social qu'on retrouve dans tous les schémas de domination qui se donne bonne conscience.

    Désolé, mais la pilule ne passe pas, c'est le cas de le dire...

  13. Il y en a plein de droits qu'on devrait avoir, il ne suffit pas de le dire. Il ne s'agit pas d'assistanat mais du fait qu'on fait partie d'une communauté ce qui a des inconvénients comme les guerres où l'on ne choisit pas de s'enrôler. Il ne devrait pas y avoir de guerre, bien sûr mais ce n'est pas moi qui déclarerais la guerre ni forcerais quiconque à être vacciné !

    Dire que dans les situations de catastrophe ou de pandémie une bonne partie des libertés sont suspendues est un fait, le nier n'y change rien et quand la vaccination n'est pas destinée à protéger le vacciné mais la population, elle ne peut être laissée au libre choix des individus s'il y a un véritable danger mortel (sauf sans doute si les refus sont infinitésimaux) n'en déplaise aux "anarchistes" qui font référence à la colonne Durruti tout en faisant allégeance à l'individualisme capitaliste !

    Parmi les conséquences néfastes de la grande peste qui a par endroits tuée plus de 50% de la population (on n'en est pas là!), il y a eu le rejet des cités des mendiants et des pauvres autrefois célébrés avec les ordres mendiants et François d'Assise. Il y a certes beaucoup de raisons de le déplorer...

  14. @Jean Zin :

    Ca m'a laissé aussi dubitatif cette promesse de protocole qui résoudrait tout sans accrocs par la sainte magie de celui qui a tout compris. Je crois être un peu imaginatif à l'occasion et c'est toujours balbutiant et trébuchant que ça se fait, enfin pour moi. J'avais eu aussi une formation selon une méthode russe, au bout de 3 jours je m'étais dit que non seulement ils réinventaient le fil à couper le beurre mais qu'en plus ils enculaient les mouches avec un langage pseudo ésotérique, ayant exprimé diplomatiquement ce point de vue, j'avais malgré tout sentit que je mettais la zone.

    Disons que c'est quand je suis dans le brouillard que des idées s'éclaircissent éventuellement.

    Pour la pensée positive, ça ne me concerne pas beaucoup puisque je suis insupportablement critique, tel qu'on me l'a souvent dit, mais j'ai l'impression que certains y trouvent leur compte, dans les sectes par exemple, une sorte de substrat ou de pompe à espérance qui comme un vélo en mouvement tient un équilibre.

    Mais c'est un fait qu'une activité doit être à la mesure de l'intérêt qu'on y trouve, autrement c'est l'ennui délétère.
    Pour ma part, même salarié, je finis par m'y retrouver après avoir posé, à plusieurs reprises, fermement mes conditions de poursuite de collaboration qui ont été entendues et comprises, il aura fallut que je m'expatrie pour atteindre ce résultat.

    Il apparait bien que c'est en oubliant le bonheur comme fétiche et dans l'absorption d'une activité qu'on en trouve des possibilités occasionnelles.

  15. Concernant l'autonomie, là où je suis j'en ai une certaine, on me casse pas les pieds avec les horaires, du moment que j'assure le boulot, j'arrive quand je veux, alors qu'en France on me pistait en permanence, de la connerie à l'état pur...

    Au moins la pureté se reconnait dans l'échelle de la bêtise.

    L'Allemagne est peut être plus le pays de la liberté que la France qui me parait être devenue un pays gnangnan épidermique avec tout ce que ça comporte d'effets secondaires.

  16. Je me permets de citer ce qui de vous en moi a fait écho.

    citation 1: "C'est le principe de la toxicomanie qui porte à l'absurde ce qui est au principe de l'apprentissage (le renforcement positif des actions réussies et de l'adéquation au réel) pour viser le plaisir en tant que tel (la répétition du plaisir au lieu de la répétition de l'action réussie) et la déconnexion du réel, autant dire le mensonge perpétuel. C'est la finalité qui se mort la queue dans une pure auto-référence."

    Citation 2: "Mais c'est un fait qu'une activité doit être à la mesure de l'intérêt qu'on y trouve, autrement c'est l'ennui délétère.(...) Il apparait bien que c'est en oubliant le bonheur comme fétiche et dans l'absorption d'une activité qu'on en trouve des possibilités occasionnelles."

    Commentaire perso / Tranche de vie :
    C'est exactement ce principe de toxicomanie qui fait que je pratique le jazz depuis 30 ans : j'appuie sur le bouton à plaisir, et ça continue à faire effet... alors je continue à appuyer dessus, ça marche encore, il n'y a pas (encore) d'accoutumance... Je ne m'en remets toujours pas... donc j'y reviens toujours et encore.
    Et puis je n'ai rien à craindre, puisque ça "rate" toujours"... Il y a (il y aura) toujours un manque... La musique n'est jamais satisfaite, je serai toujours perdant, sauf quand, parfois, "ça" JOUE... en temps "réel" (forcément à plusieurs, "moi/je/ nous" avec les autres musiciens, sans lesquels il n'y aurait pas de "jeu/je" possible)... Et alors, je me sens intensément vivant... Jouissance de l'ouvert... Improvisation : Angoisse de la traversée, passage étroit, traversée au risque de se perdre... Deviens-je sujet de l'énonciation dans ces moments-là? Peut-être...
    Parfois (mais rarement), au terme de la traversée (de l'improvisation), je sens que j'ai effleuré quelque chose de "vital", près du coeur de la "chose".
    J'y retournerai tant qu'il le faudra, je n'ai pas assez de temps devant moi pour achever mon apprentissage.
    Pas "éternel", mais perpétuel retour.
    Un jour, "j'y " arriverai... rions un peu, je ne suis pas totalement dupe...
    Faut bien s'occuper...
    "Faut rigoler, faut rigoler, avant que le ciel nous tombe sur la tête" (Henri Salvador).

  17. 2 choses. D'abord jouer de la musique est bien une activité. Lorsque je parle de toxicomanie, terme contestable bien sûr, je parle de la recherche du plaisir en tant que tel et non comme résultat normal d'une activité gratifiante. C'est un peu comme vouloir de l'argent pour l'argent ou une entreprise qui recherche le profit pour le profit et non comme résultat de ses performances. Il est certain que la musique procure de grands bonheurs surtout lorsqu'elle arrive à la fusion où l'on ne sait plus bien qui joue quoi dans l'enthousiasme collectif. Même le spectateur peut l'éprouver dans le sentiment d'y participer activement avec son corps. Etre accroc à la musique peut bien être une sorte de toxicomanie mais qui vise à jouir de la musique et non pas à jouir sans condition.

    Je ne m'exclue pas moi-même de la toxicomanie qui est consubstantielle à l'humain mais le terme, tel que je l'ai utilisé, ne s'applique vraiment que si la drogue est utilisée pour elle-même, à la jouissance du produit qui est la voie dangereuse et sans issue que l'escalade (comme l'argent pour l'argent ne connaissant plus de limites). C'est tout autre chose quand on utilise les drogues pour faire quelque chose dont on pourra tirer satisfaction et pas simplement perdre son temps dans des plaisirs artificiels bêtifiants.

    D'une certaine façon, la seule justification de la musique c'est le plaisir qu'elle nous donne et ce n'est pas pour rien qu'elle est souvent associée aux drogues car c'est une sorte de drogue, d'ensorcellement, de rythmes envoûtants qui transforment l'état hormonal. Rien de plus "aliénant" que la musique selon les critères libertaires : la musique asservit nos humeurs empêchant le développement autonome de notre spontanéité et nous fond dans la masse. C'est une de ses principales fonctions de nous synchroniser et de nous coller à la présence des corps par complet artifice. Les fêtes qui sont si indispensables à notre espèce conjuguent musique et alcool ou drogues agissant comme des neurotransmetteurs sociaux permettant d'harmoniser et d'agglutiner des groupes dépouillés de leur individualité.

    On peut sans doute légitimement parler de toxicomanie pour la musique ou les fêtes un peu trop arrosées mais c'est exagéré et pas dans le sens employé ici, qui est purement formel : une pathologie du langage, le pathos du logos, le démon de la généralisation et de l'abstraction pris dans la répétition compulsive et le dogmatisme trop logique qui fait croire que, par principe, tout le monde cherche le bonheur, devenu devoir suprême, alors que Anna Arendt protestait déjà qu'il n'y avait que des salariés/consommateurs pour réclamer le bonheur au contraire de l'homme d'action ou du créateur. Le mot ment (mot nu mental) et c'est quand ce mensonge rencontre des intérêts sociaux qu'il devient l'idéologie du moment. Nous vivons sur des concepts vides, des idées qui n'existent pas que ce soit le Bien, le Bonheur ou le Mal, le Barbare...

  18. Ca peut être utile de dichotomiser, mais un toxico peut tout à la fois dans une même vie être addict à la routine de la toxicomanie et s'en servir pour faire quelque chose, ne serait ce que s'en affranchir, les exemples ne manquent pas. Je crois qu'il y a des temps différents dans une vie, que l'on soit toxico ou pas.

    Les plaisirs me paraissent toujours artificiels car très volatils voulant s'entretenir une pérennité, même si l'on en a bavé pour les obtenir.

  19. Je n'ai en aucun cas essentialisé le toxico ni personne d'autre, enfermé dans une identité, j'ai parlé d'usage et les usages sont bien sûr multiples, j'ai parlé surtout d'un piège autoréférentiel qu'on trouve partout. Une entreprise peut à la fois obéir à la logique du profit et à la logique d'efficience. Le problème, ce n'est pas qu'on ait des plaisirs plus ou moins intenses et fugaces mais qu'on se fasse avec une idée de la béatitude, passage à l'absolu qui est un passage à l'absurde.

  20. 1- Question de candide: Au sens ou vous l'entendez, la toxicomanie (le "shoot") serait donc une recherche d'un raccourci vers la Jouissance à l'état brut, "pur" (Cf. Lacan (Jacques-a-dit) ?

    2- Fonctions sociales de la musique : "C'est une de ses principales fonctions de nous synchroniser et de nous coller à la présence des corps par complet artifice".
    D'accord avec vous : les musiques militaires et leur déclinaison festive dans les boîtes de nuit sont faites pour cela; musiques binaires, répétitives, corporelles et cardiaques (120 à 130 pulsation/mn pour le disco). Les chants traditionnels paysans servent également à cette synchronisation du collectif... C'est le degré zéro (premier) de l'activité musicale : ça sert à bercer, danser, aimer, travailler, marcher... au pas cadencé.
    A l'opposé, on peut trouver des musiques (dites savantes, puis dites "d'avant-garde", ou "contemporaines" au XXe siècle) très cérébrales (Cf. les écrits de Pierre Boulez), tendant à "dégager" l'oeuvre musicale de clichés sans cesse répétés, ainsi que de sa gangue corporelle ("impure" sans doute ?) pour la hisser à la hauteur de l'idée ("pure", sans doute ?). Opposition (guerre) entre sensible et intelligible, entre populace gigotante et public cul (-tivé) assis ? Je le suppose mais ce n'est pas le lieu de développer ces vieilles lunes...Hors sujet.

    3- "Nous vivons sur des concepts vides, des idées qui n'existent pas que ce soit le Bien, le Bonheur ou le Mal, le Barbare..."
    Ajoutons d'autres Gros mots: la Liberté, l'Amour, l'Autre...
    Gros mots, beaucoup trop gros, qui, comme la grenouille de La Fontaine explosent (implosent serait plus approprié) dès qu'on les considère avec un peu d'attention.
    C'est ensuite que ça devient intéressant.

  21. Loin de moi l'idée de médire de la musique ou des fêtes, la critique portant ici sur les théories de l'aliénation plutôt. Je joue de la musique et j'en écoute presque tout le temps. La fonction sociale de la musique me semble aussi essentielle qu'à Aristote dans sa Politique ou Platon dans Les lois (qui commencent par un éloge des beuveries).

    Dolto voyait dans le rythme disco le souvenir des battements de coeur de notre mère lorsque nous étions dans son ventre mais ce n'est pas l'essentiel, ni les musiques militaires ni les musiques de danse. Une complainte ou un Te Deum nous émeut autant. En mimant nos émotions la musique provoque ces émotions en nous et nous accorde à l'ambiance extérieure avec un pouvoir supérieur à l'image voire à la poésie, c'est pourquoi je considère la chanson comme un sommet de l'art contrairement aux opinions habituelles, mais nous nous mettons sous l'influence de la musique, artificialisation des émotions et mise en sourdine du bruit extérieur.

    Pour moi la musique savante est une pathologie, pur produit du snobisme des "connaisseurs" qui ne sont plus des "amateurs". Je vois dans le surgissement du jazz la réponse à l'intellectualisation de la musique européenne, et dans le rock le retour à la simplicité du jazz originel qui avait sombré dans la soupe et l'élitisme de la complexité ou du contre-pied. Une musique qui perd le contact avec les rythmes vitaux n'est plus une musique mais un divertissement sonore peut-être. Un air doit pouvoir se mémoriser. Bien sûr je n'empêche personne d'écouter de la musique moderne qui est parfois une expérience saisissante et il y a dans sa déconstruction des règles une nécessité comparable à l'auto-destruction de la poésie moderne. Il faudrait simplement un autre nom. Il est certainement plus ridicule de préférer les chansons ou la danse qui me semblent pourtant être plus près de la vie et de ce que la musique peut avoir d'universel ou d'anthropologique.

  22. En effet, la toximanie à souvent été comparée aux sectes, la recherche de pureté.
    Mais aussi, des études sur les anciens soldats ont montré qu’ils avaient acquis une toxico lors des guerres où souvent les drogues ont été utilisées pour surmonter le stress( alcool en 14-18 ou sous Napoléon ), leur addiction s’est souvent poursuivie au retour dans la vie civile.

    De même, pour ceux ayant subit un accident grave, voiture ou autre. Dans ces cas, il s’agit d’une autre modalité d’usage, pas la recherche d’un plus de pureté, mais une forme d’automédication, pour un résultat. Mais de la recherche d’un résultat au glissement vers la recherche d’une béatitude, c’est le problème des drogues. Ca sert un temps, puis après un autre temps de moins en moins.

  23. De même, les sportifs même amateurs font appel souvent aux dopants, il y a bien là une recherche de résultat avec un travail important, il ne s'agit pas de s'injecter la molécule et puis voilà, abracadabra on est au septième ciel.
    La recherche du profit d'une entreprise demande du travail aussi de ses employés, là non plus pas de shunt direct vers le plaisir sans effort ni même production, puisque une entreprise quelque chose. Seuls peut être, ceux qui la dirigent dans certains cas obtiennent un bénéfice maximum pour un effort minime, et encore ça dépend des cas.

    De même les créateurs en tous genres, artistiques ou scientifiques ont usés de dopants et s'y sont noyés parfois.

    Des études neurologiques semblent indiquer une proximité de fonctionnement entre le plaisir et la douleur, en cherchant plus loin on trouverait probablement une proximité entre les centres de la béatitude et ceux de la production considérée comme telle, mais là aussi réside l'évaluation de la position des frontières entre ces extrêmes. Beaucoup, pensent qu'en dépassant les records de profitabilté ou des performances sportives ils apportent quelque chose.

  24. 1- "Il est certainement plus ridicule de préférer les chansons ou la danse qui me semblent pourtant être plus près de la vie et de ce que la musique peut avoir d'universel ou d'anthropologique."
    Désolé de ne pouvoir vous apporter une contradiction, mais cette fois encore je partage intellectuellement et émotionnellement vos propos.
    Heureusement pour ceux qui n'en ont cure, ce ridicule-là ne tue pas....

    Comme tout le monde, les chansons sont mes compagnes... Elles m'émeuvent, elles contribuent à m'instiller quelque chose de la vie, des âges de la vie de tous les humains, au-delà de mes souvenirs personnels...
    J'ai parfois l'impression de n'être qu'un sac à chansons (à ritournelles diraient Deleuze et Guattari), lesquelles me surgissent à l'esprit sans que je puisse m'y opposer... Je peux éteindre l'appareil électrique, mais pas si facilement la ritournelle intérieure quand elle décide de se balader quelque temps dans mes petites cellules grises.

    Chansons : Ce délicieux mélange des mots et des mélodies, du son et du sens, incarnés dans le grain de voix (donc à travers le corps-instrument) de l'interprète sexué.
    Dans la chanson, comme dans la langue théâtrale, ce qui contribue à m'é-mouvoir (à "bouger" quelque chose en-moi / hors de moi) c'est, je crois, la corporéïté, l'oralité, la "mise en bouche" de cette langue (maternelle souvent, car je suis français... j'avoue sans honte l'inceste)... Bref, c'est cette incarnation (sans majuscule, svp !) qui me fait réagir plus facilement à la chanson ou au théâtre qu'aux écrits poétiques.

    Quand j'écoute des enregistrements de vieilles chansons : les arrangement sont parfois désuets, les métaphores surannées, les voix défuntes... dimension historique, souvent emprunte de nostalgie : le temps passe, ben oui, c'est inéluctable.... Me revient à l'esprit cette nostalgie de Roland Barthes dans "La chambre claire" à propos de la photographie de sa mère. Me revient également à l'esprit un beau texte intitulé "Gilgamesh ou l'écriture du deuil" (Le pire, c'est que je suis sincère).

    2- Cela concernait une tentative de parallèle entre l'apollinien et le dyonysiaque : la musique savante, désincarnée, abstraite, comme "pathos du logos, le démon de la généralisation et de l'abstraction pris dans la répétition compulsive et le dogmatisme trop logique"( Cf. dodécaphonisme). J'avais envie d'évoquer les mots-les choses (le nominalisme), puis les mots-le Chiffre, l'opacité croissante du cryptage du rapport au monde, et patati bla bla, mais il se fait tard.

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