Newsletter 04/2006

Temps de lecture : 19 minutes

-Revues scientifiques du mois d'avril 2006

  • Les salaires chinois ont monté de 25% en 3 ans !
  • Réchauffement climatique et méthane
  • La vitamine C protège le fumeur
  • La virulence de la grippe aviaire devrait s'atténuer avec le temps
  • Le Big Bang de plus en plus mis en défaut
  • L'évolution du darwinisme
  • Des muscles artificiels
  • 10% des enfants de 10 ans prennent de la Ritaline aux USA !


- Les salaires chinois ont monté de 25% en 3 ans !

Ce n'est pas une découverte "scientifique", mais voilà une excellente nouvelle qui pourrait être décisive, signe du passage de la Chine à un développement endogène (recentré sur son marché intérieur), qui ne dépendra donc plus autant de l'exportation et rétablira une concurrence moins agressive avec nos marchés. "Le premier atelier du monde commence à manquer de main d'oeuvre très peu chère. Dans les grandes villes, les salaires ont bondi de 25% en trois ans", nous dit l'Expansion !

C'est le signe qu'on entre vraiment dans un nouveau cycle de Kondratieff (cycles de 60 ans) avec une reprise de l'inflation déjà fortement sensible dans les matières premières (métaux, pétrole, etc.). Ce nouveau cycle d'inflation est d'ailleurs pris en compte par le successeur de Greenspan au Trésor américain pour résorber l'énorme déficit des Etats-Unis depuis quelques années. Cette probable reprise de la croissance pour les 30 prochaines années ne signifie pourtant pas que tout devrait s'arranger à court terme à cause d'un effondrement du dollar qui semble inévitable désormais, la question étant de savoir quand ? Lorsqu'une bulle spéculative se forme (comme la bulle Internet hier, la bulle immobilière aujourd'hui), on sait qu'elle éclatera même s'il se trouve toujours des "experts" pour prétendre que l'équilibre n'est plus nécessaire, que tout a changé dans la "nouvelle économie", mais cela peut prendre parfois pas mal de temps avant la chute finale.

On ne sait si le coup de grâce viendra de l'Iran qui menace de mettre en place une bourse du pétrole en Euro pouvant déstabiliser le dollar, ou simplement d'une crise financière en Islande (actuellement) ou ailleurs... Comme personne n'a intérêt à la crise, tout sera fait pour l'éviter pendant encore 1 an ou 2 maxi, sûrement beaucoup moins, jusqu'au moment où une crise locale dégénérera, car un déséquilibre finit toujours par provoquer une rupture et le retour des compteurs à zéro (tout comme une société qui laisse les inégalités se creuser finit par provoquer une révolution).


Science et vie no 1063, Le Big bang n'a peut-être jamais eu lieu :


- p34 Au temps des dinosaures l'Atlantique frisait les 42°

Information à vérifier : "A l'époque des dinosaures, la température des eaux de surface de l'océan Atlantique oscillait entre 32 et... 42° C ! La concentration en CO2 dans l'atmosphère entre -84 et -100 millions d'années a également pu être établie. Elle aurait évolué de 1300 à 2000 ppmv (parties par million en volume) contre 380 aujourd'hui ! Les modèles climatiques étant incapables d'expliquer de telles températures dans l'Atlantique, les chercheurs redoutent que l'impact réel du CO2 ne soit aujourd'hui sous-estimé".

- p38 L'emballement : réchauffement, pluies, méthane...

Une explication peut-être de ce qui précède ? En tout cas de quoi s'inquiéter fortement des risques d'emballement du réchauffement climatique. "Les niveaux élevés de méthane (CH4) enregistrés dans l'atmosphère lors des périodes de réchauffement du dernier cycle glaciaire, il y a 15 000 ans, ne peuvent s'expliquer par une déstabilisation des hydrates de méthane piégés dans les sédiments marins (...) Une piste : l'augmentation des précipitations pendant les périodes chaudes aurait conduit à l'extension des zones humides". Si le réchauffement augmente les pluies, il augmente les zones humides et donc la production de méthane qui augmente le réchauffement... (jusqu'à finir par libérer le méthane marin comme dans la plupart des grandes extinctions, mais c'est le niveau au-dessus).

- p46 La vitamine C protège le fumeur

Prendre de la vitamine C protège la vitamine E des fumeurs et son pouvoir antioxydant. "Un supplément quotidien d'un gramme de vitamine C pendant deux semaines réduit de 25 à 45% la vitesse de disparition de la vitamine E dans le plasma des fumeurs (...) Principal antioxydant de la membrane cellulaire, la vitamine E protège activement les poumons des fumeurs. Elle neutralise en effet les radicaux libres contenus dans la fumée de cigarette, mais ainsi oxydée, elle peut devenir à son tour un radical libre si elle n'est pas présente en quantité suffisante. La vitamine C est, elle, capable de recycler la vitamine E oxydée, de telle sorte qu'une fois supplémentés en vitamine C, les fumeurs présentent les mêmes concentrations en vitamine E que les non-fumeurs pour lesquels le traitement est sans effet. C'est la première fois qu'une étude confirme in vivo l'action combinée de ces deux vitamines".

- p93 La virulence de la grippe aviaire devrait s'atténuer avec le temps

La grippe aviaire c'est un peu comme la dévaluation du dollar, on est presque certain qu'on n'y échappera pas mais on ne peut pas dire quand (cet hiver, l'hiver prochain...). En tout cas, le H5N1 est aussi virulent que le virus de la grippe espagnole et sera donc très dangereux mais, la seule bonne nouvelle, c'est que sa virulence devrait s'atténuer avec le temps. "Alors que les virus de la grippe ne sont infectieux que pour les cellules du système respiratoire, le H5N1 comme celui de la grippe espagnole peut toucher de nombreux autres sites puisqu'il se lie à plus de 30 protéines (...) autrement dit l'interaction avec un ensemble aussi important de protéines, qui jouent des rôles essentiels dans la cellule, a tous les risques de signer l'arrêt de mort immédiat de la cellule infectée". Cependant il ne devrait pas garder sa virulence : "Si vous êtes un virus, vous n'avez aucun avantage évolutif à tuer votre hôte. En cas d'humanisation, le virus continuera d'évoluer et il devrait perdre de cette caractéristique de virulence". Donc plus le temps passe et moins la mortalité sera grande (et plus il y aura de vaccins et traitements).

- p60 Le Big bang de plus en plus mis en défaut

La théorie du Big bang, fondée sur la relativité générale, est de moins en moins tenable, attaquée de toutes part. Rarement la physique, qui apparaissait complète à la fin du XIXè par exemple, aura témoigné à ce point de toutes ses insuffisances. Qu'on en juge : dans l'état actuel des données, cette théorie ne permet d'expliquer que 5% du contenu supposé en énergie et matière de l'univers (puisqu'il y aurait 70% d'énergie sombre et 25% de matière noire dont on ne sait rien !). Tout cela pour accorder les observations à la théorie (pour que les galaxies ne se dispersent pas ou pour expliquer l'accélération de l'expansion de l'univers). Il faut inventer aussi des phénomènes ad hoc comme une "inflation" de l'univers que rien ne justifie sinon pour corriger une théorie qui ne rend pas compte de l'état actuel de l'univers ! Le "rayonnement fossile" enfin qui servait de preuve tangible croyait-on, pris un peu rapidement pour l'enregistrement de l'explosion initiale, se trouve remis en cause et relié plutôt à une perturbation locale de notre galaxie. Voilà maintenant qu'une galaxie dans la constellation de la Baleine apparaît si massive qu'elle pourrait être née avant le big bang ! Il faut attendre confirmation de ces données et de leur interprétation mais la nécessité de travailler à des théories alternatives a fait l'objet de la part de physiciens d'une "lettre ouverte à la communauté scientifique" datée du 22 mai 2004 (www.cosmologystatement.org). Il me semble que la théorie holographique dont j'ai rendu compte pourrait être une bonne candidate au dépassement de la relativité générale. A suivre...


La Recherche no 396, Dieu contre Darwin :


- p8 Coup de chaud sur la matière noire

Alors qu'on s'interroge sur son existence même (pas de Dieu, de la matière noire!), certains prétendent mesurer, ou plutôt déduire, la température de la matière noire qui ne serait pas aussi froide qu'on le croyait jusqu'ici, mais se déplacerait "à environ 9km/s ce qui correspond à une température de 10 000 kelvins" !. C'est le résultat, indirect comme souvent en astronomie, du calcul des vitesses de centaines d'étoiles. "Les auteurs sont eux-mêmes prudents, soulevant le problème de leurs hypothèses simplificatrices, sans compter que de nombreux biais statistiques ont pu apparaître dans leur étude" !

- p46 Le nouveau darwinisme (Le darwinisme évolue aussi), Eva Jablonka

Comment s'en étonner, le darwinisme évolue sans cesse lui aussi et se complexifie en intégrant de plus en plus son contraire : l'hérédité des caractères acquis, phénomène relativement marginal sans doute par rapport à la sélection mais bien réel. En tout cas, il est intéressant de voir comment la question est abordée actuellement, après la "théorie synthétique de l'évolution" et le "néodarwinisme", un "nouveau darwinisme" est arrivé !

Sans renier le caractère aléatoire des mutations génétiques, il s'agit d'intégrer le fait que ces mutations sont malgré tout relativement régulées et orientées. Par exemple, le nombre de mutations augmente avec le stress, ce qui augmente les chances d'adaptation dans un milieu défavorable. Ce mécanisme très simple "suggère que la capacité à muter serait une adaptation modelée par la sélection naturelle". Effectivement, il serait bien étonnant que seuls les organismes se perfectionnent et pas le processus d'évolution lui-même. "La sélection naturelle aurait modelé l'oeil de l'aigle, le cerveau humain et le code génétique, mais n'aurait produit aucun mécanisme augmentant l'apparition de variations héritables dans des circonstances où c'était l'intérêt des organismes ; ni aucun mécanisme qui oriente ces variations dans une direction favorable à la survie et à la perpétuation des organismes. Pour moi, cela n'avait pas de sens".

Outre ce "hasard contrôlé" qui modifie le darwinisme initial, il y a aussi la compréhension de mécanisme d'hérédité épigénétique bousculant le dogme de la génétique puisqu'il s'agit par définition d'une hérédité qui ne modifie pas l'ADN mais, par exemple, produit l'inhibition d'un gène par des liaisons chimiques avec d'autres molécules, liaisons maintenues et dupliquées pendant la division cellulaire. "Etonnamment, chez les organismes pluricellulaires, des variations épigénétiques sont parfois transmises par les cellules sexuelles, qui forment la génération suivante. La conséquence de l'héritabilité épigénétique est donc que des cellules ou des organismes qui ont des ADN identiques et qui vivent dans des conditions semblables peuvent néanmoins avoir des phénotypes héritables différents. Leurs différences résultent de différences dans l'histoire du développement de leurs ancêtres". Il y a ainsi des fleurs assez différentes qui ont le même ADN et des souris qui transmettent leur couleur à la génération suivante selon ce qu'elles auront mangé (des études épidémiologiques ont suggéré qu'un grand-père obèse favoriserait le diabète des petits-enfants, des parents affamés favoriseraient des enfants économisant leurs ressources). "Le point important à retenir à propos de ces découvertes, pour la biologie de l'évolution, est que les conditions environnementales n'interviennent pas seulement dans la sélection des variations : elles peuvent aussi les produire."

Il faut bien sûr ajouter à cela le rôle de l'apprentissage et des "traditions sociales" qui existent dans de nombreuses espèces animales (oiseaux, baleines, chimpanzés, etc.). La transmission culturelle a une conséquence importante : "contrairement aux gènes, qui ne sont transmis qu'aux descendants, les comportements appris peuvent être transmis à des individus non apparentés (...) de plus, comme les traditions sociales forment un aspect important de l'environnement sélectif dans lequel vivent les membres d'un groupe social, elles doivent aussi affecter l'évolution biologique". (C'est particulièrement vrai pour l'homme dont les capacités cognitives ont été sélectionnées par le langage et les techniques qu'il doit maîtriser).

Ces évolutions de la théorie de l'évolution ne sont pas sans conséquences. Ainsi "le fait que des changements héritables induits puissent se produire à plusieurs reprises et concerner de nombreux individus simultanément pourrait aussi signifier que le changement évolutif est bien plus rapide que ce que l'on considère généralement". (Reste que les évolutions favorables dans un organisme complexe sont très limitées : se développer plus ou moins rapidement, être plus ou moins grand, déplacement, division ou suppression d'organes, sauf peut-être dans le domaine immunitaire).

Enfin, une leçon à retenir de ce darwinisme rénové, c'est que l'unité de sélection et de reproduction n'est pas forcément l'organisme mais peut concerner aussi bien le gène, l'individu, le groupe, voire au-delà.

- p92 L'animal culturel, Olivier Postel-Vinay

Compte-rendu du livre de Peter Richerson et Robert Boyd, Not by Genes Alone, How Culture Transformed Human Evolution.

Les auteurs se situent à la fois dans la lignée et la critique de Dawkins en ce qu'ils admettent qu'il faut appliquer la théorie de l'évolution au-delà des gènes. Ils réfutent néanmoins les simplismes de la théorie des mèmes, l'évolution culturelle venant plutôt en conflit avec l'évolution génétique. "L'évolution culturelle ne fonctionne pas comme l'évolution génétique. Elle ne repose pas sur la réplication d'unités discrètes que l'on puisse identifier. L'évolution culturelle a certes été rendue possible par l'évolution génétique. Sans doute l'a-t-elle influencée en retour, favorisant la surprenante expansion du cortex. Mais elle suit un autre chemin (...) A un moment donné, au terme d'une évolution du groupe des primates, la sélection naturelle a favorisé des cerveaux capables de s'adapter à un nouvel environnement beaucoup plus vite que les gènes n'auraient pu le faire (...) En raison de sa nature et de ses modes d'évolution la culture a toutes les chances d'évoluer vers des solutions inadaptées, voire d'entrer en conflit avec les règles de la sélection naturelle appliquée aux gènes. Un exemple ? La baisse du taux de fécondité au-dessous du seuil de reproduction, dans un nombre croissant de pays". (Cet exemple me semble bien faible, on retiendra qu'il peut y avoir conflit entre deux logiques incommensurables, mais qui ne jouent pas non plus sur les mêmes temporalités. Des capacités d'adaptation supérieures devraient assurer malgré tout la survie humaine dans un grand nombre de circonstances. Il faut bien distinguer ici le court et le long terme).


Pour la Science, no 342 : Jean-Jacques Kupiec n'a pas évolué !


On retrouve dans ce numéro les thèses de Jean-Jacques Kupiec qu'il répète maintenant depuis plusieurs années sans que cela débouche semble-t-il, au-delà de la reconnaissance du rôle de la sélection darwinienne dans l'expression des gènes, rôle qui semble indéniable mais qu'il surévalue sans doute. Pour lui, ce ne serait pas l'expression des gènes qui déterminerait la différenciation cellulaire selon les tissus et les organes, mais ce serait une différenciation cellulaire aléatoire dont ne survivent que les cellules les plus adaptées qui expliquerait l'expression des gènes, de nature aléatoire aussi. C'est assez convaincant, il y a certainement intervention d'une sélection darwinienne dans l'organogénèse mais on ne peut ignorer la multitude de régulations imbriquées qui réduisent le hasard a bien peu de chose. On a même pu dire que s'il y a une expérience qu'on est sûr de réussir, c'est bien de produire une plante spécifique à partir de ses graines ; un canard fera des canards, un chat des chats. Le hasard est donc extrêmement contrôlé et on se demande bien ce qui causerait une différenciation cellulaire prétendue aléatoire alors que l'ADN reste identique. Qu'est-ce qui change pour que cette cellule exprime les bons gènes ? La forme de l'ADN ? ou les substances du milieu qui agissent alors comme des promoteurs environnementaux (donc pas du tout au hasard) ?

Ce n'est pas la thèse de l'auteur qu'il faut remettre en cause ici mais plutôt son extension et son importance relative, voire une certaine fascination de modèles numériques pourtant très simplistes. C'est pareil pour son explication du cancer qui est trop unilatérale alors que c'est à l'évidence un processus multifactoriel. Cela n'empêche qu'il se révèle très pertinent de mettre l'accent sur les ressources nutritives disponibles pour la croissance des cellules cancéreuses, voie que prennent les traitements actuels et qui est très prometteuse : "le mécanisme de cancérogenèse passe par le tissu nourricier plutôt que par les mutations initiales dans les cellules" p83.


- Des muscles artificiels fonctionnant à l'alcool

Le Monde note dans un court article que le Nanotech Institute à l?Université du Texas, Dallas, Etats-Unis, « vient de présenter dans Science deux prototypes de muscles artificiels alimentés à l'hydrogène et... à l'alcool ». Le journal cite en effet le chercheur Ray Baughman, qui indique qu?« avec du méthanol, on peut produire 30 fois plus d'énergie qu'avec une pile de même volume ». Le quotidien explique que « le premier prototype est constitué d'un fil métallique à «mémoire de forme» placé dans un catalyseur recouvert d'une pellicule infiniment fine de platine. Celui-ci réagit avec le mélange de méthanol, d'hydrogène et d'oxygène ». « La chaleur dégagée chauffe le métal, et le fil se contracte, «exactement comme un muscle dans le corps». Mais la force générée est 10 fois plus grande », poursuit Le Monde. Le journal ajoute que « l'autre prototype n'en est pas au même stade d'avancement. (?) Fonctionnant avec des électrodes et des nanotubes de carbone, il permet de transformer l'énergie chimique en énergie électrique, puis en puissance mécanique ». Le Monde indique que « les applications futures sont pour l'instant destinées à l'armée ». Le quotidien remarque ainsi que « le muscle artificiel pourra peut-être s'adapter aux prothèses que les médecins militaires ont été contraints de développer pour les milliers d'amputés que génère la guerre en Irak ».

- 10% des enfants de 10 ans prennent de la Ritaline aux USA !

D'après le Figaro, « près de 10 % des enfants américains de 10 ans sont traités par ce médicament ». De plus, « un million d'adultes américains utiliseraient cette molécule pour ses effets psychostimulants ».

Quand on sait que la Ritaline (une forme très atténuée de cocaïne calmant spectaculairement les enfants hyperactifs) fait l'objet de fortes polémiques en France où elle est encore confidentielle, on peut prendre cette nouvelle comme la preuve que c'est une drogue à rejeter mais tout aussi bien la preuve que c'est un médicament indispensable à beaucoup plus de gens qu'on ne croyait...

Je suis favorable depuis longtemps à la Ritaline (prescrite à bon escient), contrairement à beaucoup de Français, car je suis persuadé qu'il y a des déficits de dopamine dès l'enfance et que c'est une souffrance trop méconnue qu'on ne peut laisser sans remède. Il est un peu ridicule que des médicaments soient courants dans un pays et presque interdits dans un autre ! Il n'empêche qu'il n'est pas si facile de manier une amphétamine, même douce, et surtout qu'on est bien incapable de déterminer individuellement les doses, ce qui serait indispensable. On n'a pour cela que le témoignage du sujet et son comportement objectif pour en juger, mais on n'est pas à l'abri d'une erreur de diagnostic ou de dosage, risques qui augmentent bien sûr avec la population concernée (10% c'est énorme!).

Lorsqu'ils sont efficaces, les traitements par la nutrition par exemple, corrigeant à la base les déficits métaboliques, sont à l'évidence largement préférables, mais il est trop facile de considérer que ce seraient des déficits qu'il ne faut pas soigner sous prétexte qu'il peut y avoir des dérives ou des usages détournés pour toxicomanie. On ne supprime pas la morphine aux gens qui souffrent sous prétexte qu'il y a des morphinomanes ! Le difficile, ici comme ailleurs, c'est le discernement, c'est de tenir la bonne mesure et de faire la part des bienfaits et des inconvénients.

876 vues

8 réflexions au sujet de “Newsletter 04/2006”

  1. si j'ai bien compris , jean , tu nous promets 60 ans ans d'inflation ???
    dans le poste précédent , il semblait pourtant qu'une révolution sociale se dessinait , anticipant outre d'autres crises à venir, un retour des révoltés et un nouveau cycle des luttes . si le mouvement actuel , semble médiatiquement se remobiliser sur le retrait du CNE, à la base et dans les zones occupées on s'attache à populariser la lutte , et à vouloir inviter tout le monde dans les campus autour de projets d'assemblées et d'universités populaires ( création d'une instance délibérante et réfléchissante inscrite dans le local : comme à l'université bordeaux II victoire . ).là on expérimente des solutions pour demain, avec la naïveté de nos vertes années et on essaye de formuler une analyse de la situation du point de vue des acteurs. c'est peut être là que l'on peut voir le revenu garanti comme pouvant annoncer l'homme nouveau . car il garanti et la possibilité de pouvoir s'amuser tous les jours , ici et maintenant, et que le désir de se faire le sujet de l'histoire renaisse.vous semblez voir l'avenir du revenu garanti asser loin , mais il ne faut pas négliger la joie de ce que cela nous permettra de devenir ; dans la singularité de nos trajectoires et par le libre jeu des passions.vous êtes néanmoins tous invités !!!

  2. Non, le cycle de Kondratieff c'est 30 ans d'inflation et de croissance puis 30 ans de lutte contre l'inflation et de dépression ! L'inflation c'est une bonne chose entre 3% et 8%, après cela dépend mais l'avantage c'est que cela fait diminuer les dettes. C'est bon pour les jeunes et les actifs, pas bon pour les rentiers. C'est lié en grande partie à la démographie.

    Il n'y a pas de contradiction entre la prévision d'un phase révolutionnaire et la reprise de l'inflation puisque cela correspond à la situation de 1789 et 1848 (et 1945).

    Ceci dit, c'est loin d'être gagné. Il faut un peu de temps pour que le mouvement prenne de la consistance après toutes ces années de défaite, en reprenant la tradition révolutionnaire sans retomber dans les archaïsmes de l'extrême-gauche. C'est malgré tout formidable ce qui se passe et la fête n'est pas finie mais il n'y a pas d'homme nouveau et ce n'est pas si drôle de s'amuser tous les jours, en fait on s'amuse beaucoup plus quand on fait l'histoire mais aussi quand on a un travail qu'on aime... (assez rare bien sûr et qu'un revenu garanti rendrait plus facile).

    Je suis persuadé que le revenu garanti pourrait s'imposer rapidement car il est indispensable mais c'est idéologiquement que ça ne passe pas, que ça parait irréaliste et même immoral ! Les choses peuvent évoluer mais c'est l'enjeu du moment. Les mobilisations actuelles sont pleines de promesses mais il ne faut pas se cacher les risques d'enlisement (ou pire). Tout n'est pas perdu, loin de là, mais c'est encore loin d'être gagné. La prochaine étape, au mois de Mai sans doute. Le printemps commence à peine...

  3. @ sable

    Parce que c'est les vacances jusqu'à fin Avril...
    Et en Mai, fais ce qu'il te plait.

    Je propose donc d'instaurer que:" la date d'anniversaire de chaque citoyen du monde soit considérée comme un jour férié, chômé et payé."

    Votez pour moi ! 😉

  4. C'est surtout parce que des négociations plus globales devraient s'ouvrir avec les syndicats sur la sécurisation des parcours professionnels, le mouvement n'est pas terminé (l'abolition du CPE ne suffit pas), ce n'est qu'un début ! Il n'est pas sûr que les conditions soient aussi favorables à la mobilisation au mois de Mai, il est malgré tout probable que la contestation se renforce (c'est l'ambiance mondiale qui se retourne contre le néolibéralisme de la Chine à L'Europe et l'Amérique latine).

  5. sur la grippe aviaire :
    j'avais, lorsque j'étais encore lycéen, travailler sur une étude historique de la grippe espagnol de 1917 , à BERGERAC .L'étude de la courbe des décès , nous avais montré que la grippe espagnol augmentait de façon exponentielle jusqu'a la libération , malgré toutes les interdictions ( fermeture des cinémas, des écoles ,des lyvées... ) et mesures de précaution prisent ( les gens ne se serraient plus la main , n'osaient plus s'embrasser, les gens vivaient confiner comme les volailles aujourd'hui...). le fait troublant , alors qu'un témoignage que nous avions receuilli nous laissait croire que les gens de l'époque vivaient la grippe comme la peste noir moyennageuses ( "on disait que les corps noircissaient" DIXIT le petit grand père),c'est que , à la libération , alors que les gens s'ammassaient dans les rues pour faiter la victoire , bravant toutes les interdiction et précautions allant jusqu'a embrasser le premier venu, la pendémie recul et la grippe est éradiquée en quelques semaines . cette petite anecdote , montre bien plus que la simple influence du facteur psychologique (stress) sur la santé (défenses immunitaire ) , mais comment la signification de la victoire du peuple sur lui même était peut-être de nature à héradiquer toutes les maladies . pour revenir à l'actualité , il est amusant de voir aussi comment ce mouvement 'antiCPE " nous donne envie de relever la tête" , , même l'histoire du H5N1 c'est retrouver à l'arrière plan , et les gens doivent se sentir beaucoup moins malades.

  6. // 1. Le dimanche 9 avril 2006 à 17:46, par Frédéric Banda
    //
    // Une fois de plus, les nanotechnologies vont être appliquées dans //des domaines militaires...

    Ah parce que les micro et macro technologies ne le sont pas ? Le fait d'être appliquées dans des domaines militaires ne me semble pas être l'exclusivité des nanotechnologies.

Laisser un commentaire